Une expérience à 360° au sommet de Bromont

Les skieurs peuvent désormais conjuguer sport et architecture à la station de ski Bromont. Le nouveau chalet signé Lemay les attend au haut de la montagne pour un moment de détente dans un écrin de lumière.

Pour ce projet de 6 millions de dollars, les architectes ont été amenés à réfléchir encore une fois à la relation entre la nature et l’architecture. Comment peut-on construire un nouvel édifice tout en respectant la montagne? La réponse de Lemay apparait en filigrane. «Le chalet se matérialise comme un simple trait», résume l’associé principal - conception, Éric Pelletier.

Photo: Phil Bernard, V2com

Le volume en cèdre blanc tout en longueur épouse la forme du sommet. La fenestration abondante, qui couvre 80% des murs, offre aux visiteurs une vue panoramique impressionnante sur la région. Le bâtiment se déploie sur plusieurs niveaux, ce qui permet d’avoir différents points d’observation.

Photo: Phil Bernard, V2com

Alors que le blanc est à l’honneur à l’extérieur, l’intérieur fait place au bois naturel, créant une ambiance chaleureuse. Le chalet de 1115 mètres carrés peut accueillir 316 personnes, et une soixantaine peuvent se retrouver sur la grande terrasse.

Photo: Phil Bernard, V2com

Les concepteurs étaient aussi responsables du débarcadère, de la remontée mécanique, du garage et du pavillon d’accueil de la station de ski.

Photo: Phil Bernard, V2com

L’architecture sobre, mais assumée du refuge séduit. Celui-ci fait d’ailleurs partie des 44 projets sélectionnés pour le Prix du public aux Prix d’excellence en architecture 2020 de l’Ordre des architectes du Québec. Pour voir les autres réalisations en compétition et voter pour votre préférée, c’est ici.

Un millionnaire à Lisbonne de J. R. Dos Santos

J. R. Dos Santos est journaliste, correspondant de guerre et lecteur de nouvelles à la télévision portugaise. Publié au début des années 2010, son premier roman présentait un personnage bien particulier, Tomas Noronha, professeur d’histoire à l’Université de Lisbonne et spécialiste en cryptologie. La formule de Dieu consacra Dos Santos comme un des meilleurs écrivains de romans historico-scientifiques. Les œuvres qui ont suivi cette première histoire ont toutes connu de grands succès, traduites en 18 langues et publiées partout dans le monde. Excellent vulgarisateur, on apprend beaucoup dans ses romans; le professeur d’histoire n’est jamais bien loin. Habile conteur doué d’une écriture efficace et haletante, il place son lecteur au centre d’histoires vraisemblables teintées de spectaculaire.

Une des qualités des grands écrivains est leur capacité à surprendre leurs lecteurs. Avec ses deux derniers romans, J. R. Dos Santos développe un tout autre créneau que les histoires de cryptologie. Cette fois, il nous présente un personnage marquant du XXe siècle, presque inconnu et pourtant présenté comme l’homme le plus riche de la planète.

L’homme de Constantinople (2019) et Un millionnaire à Lisbonne (2020) nous racontent la vie de Kaloust Sarkisian, un Arménien qui, grâce à son sens des affaires, deviendra un des acteurs du développement économique relié à l’exploitation du pétrole. À travers les yeux de ce personnage plus grand que nature, Dos Santos nous dresse un portrait qui ratisse large dans l’histoire contemporaine. Cette histoire basée sur la vie réelle de Calouste Sarkis Gulbenkian est absolument passionnante.

Élevé à la dure par son père marchand de tapis, le jeune Kaloust vit à Trébizonde, petite ville portuaire du nord de la Turquie. Très rapidement, il prend conscience de l’oppression du peuple arménien par les Turcs. Son père lui apprend une règle de vie: «Baise la main que tu ne peux couper».

Pendant ses études dans le plus chic collège de Constantinople, il se passionne pour les pièces de monnaie anciennes et sa passion de numismate lui fournira ses premiers gains dans la vie. Et voilà le point de départ d’une fortune qui dépassera l’imaginaire de ce jeune adolescent apprenant comment multiplier ses avoirs. En même temps, sur les rives du Bosphore, dans cette cité mythique aux mille beautés, Kaloust se découvre une passion pour l’art et les «affaires de l’art». Cette passion du beau le suivra jusqu’à sa mort.

Tout au long de sa vie à Constantinople, Paris, Londres et Lisbonne, il engrangera une fortune colossale et constituera une collection d’œuvres d’art extraordinaire. Il assistera aux balbutiements du téléphone, participera à la création de la chaîne d’hôtels Ritz, organisera le mariage entre la Turkish Petroleum et la société hollandaise Shell. Bref, tout ce qu’il touchera se changera en or et en art. Même s’il profite des deux grandes guerres du XXe siècle pour augmenter sa fortune, il ne pourra protéger son fils du génocide arménien perpétré par les Turcs. Les descriptions de ce triste moment de l’histoire nous donnent des frissons d’horreur.

Au cours des péripéties de Kaloust, nous rencontrons les grands de ce monde, les personnages historiques qui deviennent des personnages accessoires dans la vie du millionnaire lisboète. Entêté comme dix mules, confiant en ses possibilités, stratège redoutable et imbu de son pouvoir, il fera plier les compagnies pétrolières américaines, mettra les politiciens à ses genoux et enverra promener la royauté qui voudrait mettre la main sur son pactole.

Tout au long des rebondissements, tractations politiques et financières, le lecteur découvre un hypocondriaque de haut niveau, un maniaque de la saine alimentation et un amateur de jolies femmes pas nécessairement majeures, prétextant des besoins «thérapeutiques».

Ébahi par cette vie hors norme, j’ai fouillé pour connaître la véritable vie de cet homme, me demandant si l’auteur avait grossi le trait pour ajouter de la fiction à la réalité. Eh bien, non! Calouste Sarkis Gulbenkian, plus riche et moins connu que les Rockefeller et Rothschild de ce monde, a bel et bien été ce personnage haut en couleur, avec ce vécu romanesque.

Si vous aimez l’histoire et les biographies de grands hommes, laissez-vous tenter par ces deux romans de J. R. Dos Santos. Un homme fascinant, une histoire foisonnante et un auteur capable de vous intéresser pendant plus de mille pages.

Quand le réel ressemble à la fiction! Et parfois même, la dépasse!

Bonne lecture!

 

L’homme de Constantinople, J. R. Dos Santos. Éditions Hervé Chopin. 2019. 456 pages.

Un millionnaire à Lisbonne, J. R. Dos Santos. Éditions Hervé Chopin. 2020. 598 pages.

3 spécialités pour goûter Hawaï

Les surfeurs, l’eau bleue, les arcs-en-ciel, les hautes montagnes… Hawaï fait rêver, et à défaut de s’y rendre, il y a de ses spécialités culinaires qui peuvent désormais être goûtées ici et apporter un peu d’exotisme et de chaleur. En voici trois.

Le bol poké

Sur les îles d’Hawaï, on le trouve facilement, souvent dans les camions de cuisine de rue. Ici, le bol poké a envahi le Québec au cours des dernières années. Et désormais, le plat hawaïen, fait de riz blanc, de poissons crus, de fruits de mer, d’avocats, de mangues, de concombres, d’algues, d’œufs de poissons, de graines de sésame et de mayonnaise épicée, par exemple, se trouve un peu partout.

Un bol poké signé Le Cathcart. Crédit photo : Facebook Le Cathcart

À travers la province, des restaurants lui sont entièrement consacrés et à Montréal, les nouveaux lieux de restauration comme Le Cathcart ou Le Central ont leur comptoir de bols poké. Comme si ce dernier était devenu un incontournable.

Le bol d’açaï

Les bols d’açaï se trouvent aussi un peu partout à Hawaï, où ils sont dégustés au déjeuner, comme collation ou en dessert. Composé d’un smoothie glacé à l’açaï, un petit fruit provenant du Brésil, et coiffé de garnitures comme du granola, des noix et des fruits, on dit du bol d’açaï qu’il a des vertus antioxydantes.

Crédit photo : Ella Olsson, Unsplash

Ici, on peut facilement le cuisiner à la maison ou le commander dans certains restaurants qui proposent des bols de smoothie.

Les noix de macadam

On raconte que l’arbre à noix de macadam fut apporté sur Hawaï d’Australie en 1882. S’il était au départ planté dans un but esthétique, il est désormais l’une des espèces importées les plus populaires sur l’archipel.

Des noix de macadam aperçues sur l'île d'Ohau. Crédit photo : Véronique Leduc

Aujourd’hui, Hawaï fournit 90% des noix de macadam dans le monde par l’entremise de plus de 700 fermes. Et dans l’archipel, elles sont servies en collation, sur les desserts, avec du poisson ou de la volaille ou transformées en beurre de noix ou en huile. Faites de même: ajoutez-les à vos plats pour savourer un peu d’Hawaï.

Pour encore plus d’exotisme, accompagnez le tout d’un Mai Tai et le tour est joué!

Une première école inclusive pour Tel-Aviv

Un environnement éducatif flexible qui favorise l’égalité et l’accessibilité? C’est ce que propose la première école inclusive de Tel-Aviv. Coup d’œil sur ce projet innovant.

À l’école primaire Bikurim, tous sont égaux. En partant du fait que chaque enfant est unique, l’établissement scolaire encourage l’intégration des élèves qui ont des besoins particuliers dans les classes régulières. 25 % des écoliers ont d’ailleurs un handicap physique (une déficience visuelle par exemple), des problèmes émotionnels ou sont sur le spectre autistique.

La designer Sarit Shani Hay, une pionnière dans le domaine des environnements pour enfants, s’est entretenue avec des pédagogues et divers experts avant d’élaborer l’aménagement du bâtiment de 2000 m².

Salle de yoga et de méditation. Crédit photo : Roni Cnaani

Le concept pousse les élèves à interagir avec l’espace de plusieurs façons, tout en stimulant un sentiment d’appartenance et d’empathie. On retrouve des pièces adaptées aux cours ou aux traitements qu’on y donne, comme la physiothérapie, l’étude en petits groupes ou le yoga.

Toutes les salles de classe sont vitrées. Crédit photo : Roni Cnaani

Toutes les salles de classe sont vitrées. Chacune comprend des meubles flexibles conçus sur mesure et un coin pour les élèves qui ont besoin d’intimité. Pour éviter une surcharge émotionnelle, on a opté pour des couleurs neutres et du bois.

L’espace public entre les classes favorise l’enseignement par le jeu. Un boulier géant, avec des lettres et des formes gravées sur les côtés, sert notamment à apprendre le langage des signes et le braille. Ailleurs, des sièges disposés en forme de cercle permettent d’accueillir tout le monde, même les enfants en fauteuil roulant.

Un boulier sert à apprendre le langage des signes et le braille. Crédit photo : Roni Cnaani

Grâce à ce projet, Shani Hay a reçu le prix du jury FRAME Award 2020 dans la catégorie sociale. On comprend facilement pourquoi.

Les élèves qui ont besoin d'intimité ont un coin bien à eux dans chaque classe. Crédit photo : Roni Cnaani

Femmes en lumière

Il y a des femmes de grand talent dans le milieu culinaire. Céramistes, sommelières, pâtissières, entrepreneures, fromagères, agricultrices… Pour la 21e édition de Montréal en lumière, le restaurant Rosélys a choisi de les mettre de l’avant grâce à des soupers inspirés par elles.

Vyckie Vaillancourt produit des agrumes dans ses serres de Laval, et les grands chefs d’ici s’arrachent les produits de O’Citrus. Marie Beauchemin, de Canard du Village élève sans gavage et sans antibiotiques des canards de Barbarie nourris au grain entier afin d’offrir des produits de qualité. Valérie Le Blond, du Jardin des Chefs, produit à Charlevoix du piment Gorria et des légumes miniatures qui se retrouvent dans plusieurs grands restaurants. Marie-Ève Naud, de la Fromagerie des Grondines, produit quant à elle des fromages biologiques à partir du lait de ses troupeaux de vaches suisses et de chèvres locales. Catherine et Anne Monna, de Cassis Monna & Filles, ont repris l’entreprise familiale de production de cassis à l’île d’Orléans. Depuis, grâce à leurs nombreux produits, elles travaillent à faire connaître ce petit fruit à travers la province. Basma Osama, de Ceramik B, crée des objets de table raffinés et uniques en porcelaine alors qu’Ashley Ouimet, de Asha Glass, produit des œuvres en verre soufflé aux formes fluides.

Les grands chefs d’ici s’arrachent les produits de O’Citrus, cultivés par Vyckie Vaillancourt dans ses serres de Laval. Photo: Véronique Leduc

Tout le talent de ces femmes était réuni la semaine dernière lors de trois soirées organisées par le Rosélys, restaurant de l’hôtel Reine Elizabeth, dans le cadre de Montréal en lumière. Consommé de cous de canard à la lime kaffir et piment Gorria, pétoncles aux agrumes, crème au mélilot avec baba à la liqueur de cassis et craquant de yuzu… le menu cinq services intitulé «Hommage aux femmes des arts de la table du Québec» s’était laissé inspirer par ces femmes artisanes de partout au Québec.

Pétoncles noirs et blancs aux agrumes. Photo: Véronique Leduc

Pour couronner le tout, c’est Marie Santier, pâtissière chez Boulay, à Québec, qui était derrière le dessert. Et pour accompagner les plats du menu, Liette Tremblay, sommelière chez Rosélys, avait choisi des vins dont l’histoire était liée à des femmes.

Le délicieux dessert proposé par Marie Santier, pâtissière chez Boulay, à Québec. Photo: Véronique Leduc

Il est toujours temps de découvrir le travail de ces artisanes, et de profiter de Montréal en lumière, qui bat son plein jusqu’au 1er mars.

 Le Rosélys, restaurant de l’hôtel Reine Elizabeth. Photo: Véronique Leduc