Des applications pour combattre le gaspillage alimentaire… et économiser!

Les applications mobiles qui permettent d’acheter, à moindre prix, des invendus d’épicerie, de restaurants ou d’autres commerces d’alimentation sont de plus en plus populaires au Québec. Découvrez-les!

Quand on sait qu’un aliment comestible sur trois est perdu au Canada, et que les consommateurs québécois jettent en moyenne 58% de leur nourriture à la poubelle, contribuer à la réduction du gaspillage alimentaire est devenu une nécessité à la fois environnementale et citoyenne.

Ce changement de culture est aussi de plus en plus motivé par des raisons économiques, alors que le prix de nos aliments s’envole et que les ménages cherchent des solutions pour économiser sur leur facture d’épicerie, qui devrait grimper de 966$ au cours de l’année 2022.

Alors, quels sont les moyens les plus simples pour marier ses valeurs personnelles et son porte-monnaie? Acheter moins, cuisiner plus et mieux conserver ses aliments, c’est sûr. Mais aussi utiliser des applications mobiles qui réduisent le gaspillage à la source, tout en proposant aux consommateurs d’acheter des produits frais ou transformés à une fraction du prix original.

Les applications des épiceries

Encore peu utilisées avant la pandémie de COVID-19, les applications développées par les grandes bannières épicières pour écouler des surplus dont la date de péremption approche – et qui sont souvent comestibles bien après – sont devenues incontournables pour de nombreux consommateurs.

Le groupe Loblaws (épiceries du même nom, ainsi que les bannières Maxi et Provigo) s’est doté du moteur Flashfood, tandis que, de leur côté, les bannières Métro et IGA affichent leurs surplus à petit prix sur FoodHero, une application développée par une start-up montréalaise. Les deux solutions numériques, qui offrent des rabais pouvant aller de 20% à 60% sur les produits proposés, ont à peu près le même fonctionnement, c’est-à-dire une sélection et un paiement en ligne, suivis d’une récupération de la commande en épicerie.

L'application FoodHero, tout comme Flashfood, propose des rabais de 20% à 60% sur différents produits d'épicerie. Photo: Facebook FoodHero

De nouvelles applications spécialisées

De nouveaux acteurs se sont récemment ajoutés à Flashfood et FoodHero pour élargir l’offre des épiceries à d’autres types de commerces alimentaires, comme les boulangeries, les cafés, les restaurants, les traiteurs et les centres de distribution. On peut par exemple penser à l’application Sauvegarde, implantée à Montréal (200 commerces à ce jour) en septembre 2021, et depuis moins d’un mois dans les villes de Québec, Gatineau et Sherbrooke.

L'application Sauvegarde permet de sauver des invendus dans différents commerces, dont des cafés et des restaurants. Photo: Facebook Sauvegarde

Saluons aussi l’arrivée en 2021, à Montréal et à Québec, de l’application anti-gaspillage numéro un au monde Too Good To Go, présente dans 17 pays et à l’origine du sauvetage de 250 000 repas chaque jour. Là encore, le principe est de permettre aux marchands d’écouler leurs surplus et aux consommateurs de faire des économies. Et pourquoi pas, de faire des découvertes, puisque le contenu d’un panier de Too Good To Go et de Sauvegarde est toujours une surprise.

L’application anti-gaspillage numéro un au monde, Too Good To Go, est maintenant disponible au Québec. Photo: Facebook Too Good To Go

Highcube: quand les grands-parents vivent dans un conteneur

Décriée par les uns, adorée par les autres, la maison conteneur connaît un certain engouement au Québec. Il est désormais possible d’annexer un conteneur maritime à sa propriété pour permettre aux aînés de briser leur solitude tout en préservant leur intimité.

Le conteneur, en format mini ou grand, proposé par l’entreprise de Kingsey Falls Highcube, se greffe à une maison existante. Les modèles offerts vont de 303 à 1288 pieds carrés. Plus la résidence est vaste, plus les sections s’accumulent, un peu à la manière de blocs Lego. L’idée, c’est d’ajouter un espace de vie indépendant pour les grands-parents directement sur son terrain.

À Longueuil, le domicile de Geneviève Sauvé, son conjoint et leurs deux enfants compte aujourd’hui une annexe où la mère de Geneviève s’est installée. Photo: Facebook Highcube

À Longueuil, des membres de la famille de Patrick Sauvé — l’un des cofondateurs de la compagnie, doit-on préciser — ont tenté l’aventure. Le domicile de Geneviève Sauvé, son conjoint et leurs deux enfants compte aujourd’hui une annexe où la mère de Geneviève s’est installée. Comme on pouvait le voir à l’émission Code Québec, c’est là que les petits se retrouvent chaque matin pour «passer du temps avec mamie».

L’ancien conteneur tout de noir vêtu a tout à fait sa place dans la cour. Photo: Facebook Highcube

L’ancien conteneur tout de noir vêtu contraste joliment avec la demeure de briques rouges. Ce dernier a aussi tout à fait sa place dans la cour. La doyenne de la famille dispose d’une cuisine, d’un salon, d’une chambre et d’une salle de bain dans sa minimaison.

La minimaison dispose d’une cuisine, d’un salon, d’une chambre et d’une salle de bain. Photo: Facebook Highcube

Ce type d’habitation est assez répandu en Europe, mais le climat québécois pose des défis particuliers. Le métal ne bloque par exemple pas le froid et ne conserve pas la chaleur. Il faut donc isoler massivement le conteneur pour protéger les habitants durant l’hiver.

Le climat québécois pose des défis, mais Highcube affirme que ses modèles sont conçus pour le Québec. Photo: Facebook Highcube

Highcube semble toutefois convaincue que ses modèles sont conçus pour le Québec. En février, l’entreprise a lancé un premier écoquartier de maisons conteneurs à Ham-Sud. Elle espère également développer d’autres projets du genre à travers la province. Reste à voir si le concept fera sa niche.

Maison Denis: des restes du régime français à Neuville

263 ans et (presque) pas une ride: à Neuville, l’imposante maison Denis nous transporte à l’époque du régime français. Tour du propriétaire.

Le passé du 1208, route 138 est un peu nébuleux. La grande maison de pierre a été érigée sur un lot de terre qui appartenait au cultivateur Augustin Matte, mais on ignore qui l’a fait construire. Son architecte reste aussi inconnu. Même la date soulève des questions. Si la plupart des experts s’entendent pour dire qu’elle a été complétée en 1760, certains avancent qu’elle pourrait remonter aux environs de 1680.

La grande maison de pierre a été érigée sur un lot de terre qui appartenait au cultivateur Augustin Matte, mais on ignore qui l’a fait construire. Photo: Centris

On sait toutefois qu’elle tient son nom d’Athanase Denis, qui l’a acquise en 1836. La résidence est d’ailleurs demeurée dans la famille Denis pendant 85 ans, jusqu’en 1921.

Le four à pain trône toujours à l’intérieur et plusieurs éléments, comme les poutres apparentes, témoignent de sa longue histoire. Photo: Centris

La maçonnerie, la haute toiture à deux versants droits — qui empêche la neige de s’accumuler —, les deux cheminées en pierre, les ouvertures asymétriques, la porte décentrée et la charpente complexe du toit sont une belle représentation des habitations rurales d’inspiration française de l’époque. Le four à pain trône toujours à l’intérieur et plusieurs éléments, comme les poutres apparentes, témoignent de sa longue histoire.

La maison a connu son lot de transformations au fil des ans. Photo: Centris

La maison a toutefois connu son lot de transformations au fil des ans. Athanase Denis a par exemple annexé une allonge en bois sur le côté est peu après 1836. La légende veut aussi qu’on ait percé la première rangée de lucarnes pour le tournage du film américain 13, rue Madeleine, en 1947. La seconde rangée est apparue l’année suivante. Le revêtement de la toiture traditionnel a également cédé sa place à des bardeaux d’asphalte.

Les propriétaires actuels de cette résidence patrimoniale opèrent un gîte du passant. Photo: Centris

La résidence a en outre changé de vocation en 1947. Après qu’un projet d’hôtellerie eut échoué, les lieux sont devenus un musée local, avec une boutique d’artisanat. Les propriétaires actuels y opèrent un gîte du passant. Si l’envie de replonger en Nouvelle-France vous prend, la maison Denis est présentement en vente.

Cathédrale Sainte-Sophie: une parcelle d’Ukraine à Montréal

Après l’Ukraine et la Russie, le Canada abrite la troisième population ukrainienne en importance au monde. Des morceaux d’architecture, en particulier des lieux de culte, témoignent de leur présence d’un bout à l’autre du pays. Petite incursion dans l’un d’entre eux, ici même à Montréal. 

Dans le quartier Rosemont, à l’angle du boulevard Saint-Michel et de la rue de Bellechasse, se dresse la cathédrale orthodoxe ukrainienne Sainte-Sophie. Elle a été construite entre 1960 et 1962 pour répondre aux besoins grandissants de la paroisse du même nom. 

L’architecte Vladimir Sichynsky a pris la cathédrale Saint-Vladimir de Kyiv et la cathédrale Sainte-Sophie d’Istanbul, en Turquie, comme modèles pour concevoir le bâtiment. La Montréalaise comprend d’ailleurs des éléments distinctifs de larchitecture byzantine, comme son dôme en oignon et son décor pittoresque.

Cathédrale Sainte-Sophie. Photo: Fondation du patrimoine religieux du Québec

Sa façade principale est couverte de pierre. On a toutefois opté pour la brique pour le reste des murs extérieurs tandis que le toit est en cuivre. 

Tout comme les édifices religieux orthodoxes typiques, l’église compte un plan en forme de croix grecque, ainsi qu’une toiture ornée d’une coupole centrale et de quatre clochers surmontés de bulbes. L’intérieur, avec ses scènes de style byzantin et plusieurs dorures, s’harmonise aussi à l’ensemble. Boris Makarenko et fils ont réalisé les vitraux et les peintures vers 1988-1990.

On retrouve des scènes de style byzantin et plusieurs dorures à l'intérieur. Photo: Fondation du patrimoine religieux du Québec

L’acoustique des lieux a été savamment pensée, de sorte qu’au chœur de la cathédrale, le son semble venir de toutes parts.

Avec Sainte-Sophie, on retrouve une dizaine d’églises ukrainiennes (six catholiques et quatre orthodoxes) à Montréal. Certaines ont aussi été érigées ailleurs dans la province, comme à Rouyn-Noranda, à Val-d’Or ou dans le canton de Potton, en Estrie. Jetez un coup d’oeil sur ces lieux de culte hors du commun si vous passez par là.

 

Plus de saveurs du Saint-Laurent au menu!

À bas le homard, le crabe des neiges et la crevette de Matane; vive le sébaste, le calmar à courtes nageoires, le crabe commun, le concombre de mer et la main de mer palmée! Le fleuve et le golfe du Saint-Laurent ont bien davantage à offrir que nos fruits de mer vedettes, dont 13 poissons, 17 fruits de mer, deux phoques et 15 algues qui figurent sur la liste 2022 de Fourchette bleue.

Cette liste d’espèces de grande qualité mais méconnues a été dévoilée le 23 février au premier Salon Fourchette bleue tenu à Rivière-du-Loup. L’initiative revient à Sandra Gauthier, directrice générale d’Exploramer, qui a créé il y a 12 ans le programme Fourchette bleue afin de valoriser des produits du Saint-Laurent, avec notamment près d’une centaine d’établissements certifiés pour leur contribution à cette mission.

Le salon a attiré 160 pêcheurs, transformateurs, poissonniers, distributeurs, restaurateurs, hôteliers, représentants institutionnels, scientifiques… En plus de conférences d’exception, il a suscité des rencontres entre vendeurs et acheteurs, voire des alliances, prémices à des réseaux d’approvisionnement qui permettraient autant à un Gaspésien qu’à un Montréalais ou un Abitibien de découvrir plus de produits du Saint-Laurent.

Actuellement, 80% de ce qui se pêche ici part à l’étranger et 85% des produits de la mer que l'on consomme est importé! À l’heure de l’achat local, ce paradoxe fait dire à Sandra Gauthier qu'« il faut se servir d’abord ». Mais encore faut-il en avoir les moyens… Les défis sont multiples: manque d’information du grand public sur les produits marins, bâtons dans les roues réglementaires, marchés extérieurs lucratifs pour l’industrie de la pêche, difficultés de distribution et transport...

Un premier pas a été franchi au salon pour tisser des liens, monter des projets communs, trouver de nouvelles idées pour amener l’oursin vert, la viande de phoque, le corail de Gaspésie jusque sur nos tables.

Ces cinq espèces méconnues du Saint-Laurent (kombu royal, buccin, mactre de Stimpson, sébaste et phoque) et qui ont un fort potentiel de développement économique pour le secteur des pêches du Québec maritime. Photo: Facebook Exploramer

On est encore loin de la coupe aux lèvres, mais Sandra Gauthier, battante autant qu’optimiste, a plus d’un tour dans son sac. À Exploramer, elle prépare une exposition virtuelle, «De l’eau à la bouche», et une plateforme numérique qui mettra en relation des vendeurs d’espèces marines peu valorisées et le crucial marché de l’hôtellerie, de la restauration et de l’institutionnel. On pavera ainsi la voie à une amélioration du système d’approvisionnement de la mer à la table. «Toutes les pièces du casse-tête sont là, assure Mme Gauthier, mais encore faut-il les mettre ensemble.»