Un manoir spectaculaire à Westmount

Ne laissez pas sa façade sobre vous berner. Derrière la porte rouge du 29, chemin Ramezay à Westmount se cache une résidence somptueusement décorée. Suivez le guide!

Le chemin Ramezay fait partie d’une enclave isolée qui appartenait dans le passé à la ferme des Sulpiciens. Avec les autres chemins voisins, la rue sinueuse s’inspire du concept de cité-jardin, selon les documents de Westmount.

Le vestibule de l'imposante demeure construite en 1937. Photo: Centris

Construite en 1937, la maison de 20 pièces emprunte les principales caractéristiques de l’architecture georgienne, qui préconise l’équilibre et les proportions. Les fenêtres sont symétriques, la porte, centrée, et la façade se couvre de pierre.

La sobriété n’a décidément pas sa place ici! Photo: Centris

Une fois le seuil franchi, les yeux ont de la difficulté à se poser sur un détail. Les tapisseries, les nombreuses moulures, les lourds rideaux, les lustres, les dorures et les meubles — qui ne détonneraient pas dans un château — essaient tous d’attirer notre attention. La sobriété n’a décidément pas sa place ici. Seule la cuisine, récemment rénovée, fait preuve d’un peu de retenue.

La cuisine, fraîchement rénovée, est beaucoup plus sobre que les autres pièces de la maison. Photo: Centris

Parmi les éléments hors du commun, on compte un ascenseur qui relie les trois étages et un monte-plats. On aime surtout le solarium offrant une vue sur Montréal et la penderie qui a sa pièce rien que pour elle.

Le solarium offrant une vue sur Montréal. Photo: Centris

Plusieurs familles de renommée internationale, comme les Desmarais, ont habité les lieux. Bassam Alghanim, une des personnes les plus riches de la planète avec une fortune estimée à 1,6 milliard de dollars, a aussi été propriétaire de la maison cossue. On comprend aisément pourquoi les nantis s’y succèdent: ce n’est pas donné à tout le monde d’acheter une résidence à 12,5 millions.

2 initiatives inspirantes pour combattre l’insécurité alimentaire

La hausse marquée du prix des aliments et le conflit armé en Ukraine ont remis de l’avant la problématique de l’insécurité alimentaire, qui touche de nombreuses familles au Québec comme à l’étranger. Comment pouvons-nous aider?

Collecte virtuelle de denrées Cook it

Après cinq vagues pandémiques qui ont fragilisé les circuits d’approvisionnement comme le portefeuille de plusieurs personnes, il ne faut pas s’étonner d’apprendre que les banques alimentaires du Québec (BAQ) aient reçu 22% de demandes d’aide en plus entre 2020 et 2021. Ce qui a porté à 610 000 personnes, dont 33,8% sont des enfants, l’assistance mensuelle assurée par ces organismes.

L’entreprise de boîtes de prêt-à-cuisiner Cook it s’investit depuis quatre ans auprès des BAQ en leur remettant en moyenne 50 kg par semaine d’aliments invendus. Depuis 2020, elle a aussi monté le Fonds d’étoiles Cook it, qui permet aux abonnés de cette formule de convertir des points de fidélité (étoiles) en argent sonnant remis à différentes causes, dont les BAQ. Dans les faits, tout don de 1000 étoiles correspond à 5$ de versement aux associations.

Cook it a décidé d’ajouter un geste concret en plus en menant, jusqu’au 12 avril, une collecte de denrées virtuelles au profit des banques alimentaires. Pour y participer, il suffit aux abonnés d’ajouter à leur sélection hebdomadaire une variété d’aliments essentiels à prix coûtant, qui seront ensuite remis au réseau d’organismes de bienfaisance.

«Manger local fait grandir le monde»

On connaît bien l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui régit l’ensemble des grandes filières agricoles de notre province. On connaît cependant moins son volet UPA Développement international (UPA DI), fondé il y a près de 30 ans et qui a jusqu’à aujourd’hui soutenu des projets d’agriculture familiale, durable et démocratique dans 21 pays d’Amérique et d’Afrique.

Menée à titre de porte-parole par l’ancien président général de l’Union des producteurs agricoles et producteur laitier Marcel Groleau, la dernière campagne de financement de l’UPA DI, «Manger local fait grandir le monde», s’inscrit dans la continuité de plusieurs projets d’économie circulaire qui ont déjà fait depuis 2018 leurs preuves en Haïti, où plus de 100 000 repas ont été préparés sur place et servis à des écoliers.

Comment cette aide s’orchestre-t-elle concrètement sur le terrain? Comme l’indique M. Groleau, «il suffit de peu pour que ces populations subviennent à leurs besoins. Avec un peu plus d’un dollar par jour, la campagne offre un repas à un écolier. Ce repas est préparé par des femmes entrepreneures à partir d’aliments locaux produits par des familles agricoles. Autant de femmes et d’hommes mieux rémunérés et de parents heureux d’envoyer leurs enfants à l’école. Ce mouvement change vraiment le monde, un jour à la fois».

La campagne «Manger local fait grandir le monde», démarrée à l’automne 2021, sera déployée sur trois ans en Haïti, au Sénégal et au Bénin. L’objectif de cette initiative est de recueillir 1,5 M$ d’ici 2024, de manière à ce que d’ici deux ans, 1 500 repas quotidiens aient été fournis à 1 500 élèves, soit près d’un million de repas en tout.

La fille de l’air de Randi Fuglehaug

Depuis un certain Stieg Larsson, la littérature scandinave, celle qu’on disait venir du froid, a pris un essor fulgurant. Cependant, la littérature norvégienne reste quand même assez discrète. La découverte de La fille de l’air, premier roman de la jeune auteure Randi Fuglehaug, m’apparaissait une aventure intéressante.

Randi Fuglehaug est d’abord journaliste, à l’écrit et à la télévision. Elle a écrit pour les adolescents avant de se lancer dans l’écriture de romans psychologiques pour adultes. La fille de l’air est le premier tome d’une trilogie mettant en scène une journaliste d’enquête, Agnes Tveit.

Après avoir œuvré dans un grand journal national, Agnes retourne vivre à Voss, la ville de son enfance, pour écrire dans un journal régional. Grâce à son festival annuel, Voss est reconnue comme la ville des sports extrêmes. Parapente, descente de rivière, alpinisme, vélo de montagne et parachutisme, toutes les activités de cette semaine sont génératrices de sensations fortes.

Agnes s’ennuie un peu dans son nouvel emploi aux faits divers et aux activités communautaires, jusqu’au moment où la jeune Veslemoy Liland, une excellente parachutiste, s’écrase au sol. Rapidement, on arrive à la conclusion que ce n’est pas un accident, le parachute de la jeune femme a été saboté. Dans cette petite ville où tout le monde se connaît, les soupçons se portent naturellement sur le mari de la victime et même sur les trois amies de Veslemoy. L’enquête de la police piétine, Agnes, de son côté, essaie de faire la lumière sur ce meurtre.

On se retrouve au cœur d’une communauté qui se referme et se cache derrière une certaine opacité. Peu de temps après le début de l’enquête, il devient évident que ce drame pourrait avoir une origine dans le passé de la victime. Déterrer des faits, reconstituer l’histoire, ouvrir certaines plaies, le travail de la journaliste laisse des traces et crée des tensions énormes. Pourra-t-elle éclaircir l’énigme de ce meurtre?

«Ce qu’elle venait de voir, ou croyait avoir vu, là, en bas, ne cessait de rapetisser. Tout disparut bientôt de son champ de vision, la baraque et ce visage qu’elle n’avait plus croisé depuis des années, qu’elle espérait ne plus jamais avoir à affronter.» - Page 12

Dans la première partie du roman, l’auteure se sert des premiers moments de l’enquête pour nous présenter Agnes Tveit, son personnage récurrent. On découvre son histoire récente, ses attitudes (ses mauvaises habitudes alimentaires), son caractère (pas toujours agréable) et ses façons de faire. Dans ces chapitres plus réflexifs, l’auteure démontre habilement les effets de la proximité entre les habitants de l’endroit, les relations pas toujours saines des amies de la victime et les liens avec leur passé. On y rencontre également, Viktor, un ami de longue date d’Agnes, policier dans cette enquête. Le rythme est lent, le lecteur emmagasine de l’information, apprend à connaître les personnages.

Le tableau se dessine de façon complexe dans ce cadre qui se voudrait enchanteur; la beauté des paysages contraste avec la noirceur des sentiments qu’on y découvre. Personnage important, actrice involontaire, la géographie de cette ville n’est pas étrangère au drame qui s’y vit.

À partir de la moitié du roman, le rythme s’accélère; l’analyse psychologique se transforme en un tourbillon soulevant la poussière qui s’est accumulée sur les faits si longtemps cachés. À chaque chapitre, l’auteure nous permet de lever un coin de couverture dévoilant un élément, un fait, un indice qui nous rapprochent de la solution de l’énigme. Et cela avance vite! Les chapitres raccourcissent, les événements s’accélèrent (peut-être parfois un peu trop vite) et la finale ne nous déçoit pas. Au contraire!

La fille de l’air reste une découverte qui me semble de fort bon augure: un personnage récurrent attachant, une auteure talentueuse et un décor inspirant. À cela, il faut ajouter une intrigue qui gagne en profondeur et en rythme au fur et à mesure de notre lecture. La suite des enquêtes d’Agnes par Randi Fuglehaug méritera sûrement que nous nous y attardions lors de sa prochaine sortie.

Pour cette écriture à deux vitesses, pour la découverte d’une auteure norvégienne et peut-être pour suivre l’évolution et le développement de ce personnage de journaliste, je crois que la lecture de ce premier tome mérite notre attention. Une découverte intéressante!

Bonne lecture!

La fille de l’air, Randi Fuglehaug. Éditions Albin Michel. 2022. 426 pages

Francis Kéré, l’architecte engagé

Diébédo Francis Kéré a marqué doublement l’histoire en remportant le Pritzker 2022. C’est la première fois en 43 ans d’existence que le «Nobel de l’architecture» est remis à un Africain ou à un Noir.

Né en 1965 à Gando, un village reculé du Burkina Faso sans électricité ni accès à l’eau potable, Francis Kéré semble à mille lieues des starchitectes, comme Norman Foster, Frank Gehry ou Zaha Hadid, qui ont reçu la plus haute distinction de la profession avant lui.

@ Lars Borges

Après avoir obtenu son diplôme d’architecture en Allemagne, il est rentré au bercail pour aider sa communauté. Depuis son ouverture, Kéré Architecture a conçu de nombreux projets au service de la population (notamment des écoles, des logements ou des établissements de santé) dans divers pays africains.

Léo Doctors’ Housing @ Francis Kéré

«Je suis totalement convaincu que tout le monde mérite la qualité, que vous soyez riche ou pauvre. C’est là toute mon idée: comment créer du confort même pour les pauvres», a expliqué le lauréat en entrevue avec l’Agence France-Presse (AFP).

Parc national du Mali @ Francis Kéré

L’école primaire de Gando figure d’ailleurs parmi ses réalisations phares. La première réalisation de l’architecte reflète bien son approche locale. Toute la communauté a participé: les enfants ont ramassé des pierres pour les fondations, les femmes ont apporté de l’eau pour modeler les briques et les hommes ont aidé à la construction.

L’école primaire de Gando figure d’ailleurs parmi les réalisations phares de l'architecte Francis Kéré. @ Erik-Jan Owerkerk

Francis Kéré a utilisé les matériaux locaux, en particulier l’argile, et modernisé les techniques traditionnelles. Ce savoir-faire ancien permet de garder l’intérieur frais même dans une région où les températures frôlent souvent les 40 degrés Celsius. L’imposant toit en tôle surélevé favorise également la circulation de l’air tout en protégeant des pluies fortes. Sa maîtrise de la lumière transparait aussi. Les rayons du soleil se faufilent dans les bâtiments sobres et dans les espaces communs à l’endroit précis où on en a besoin.

Centre de santé et de protection sociale du village de l’Opéra, Burkina Faso @ Francis Kéré

Le projet a eu tant de succès qu’il a mené à la construction d’une extension, d’une bibliothèque et de logements pour les enseignants dans les années suivantes, en plus de remporter le prix Aga Khan pour l’architecture en 2004 et le Global Award for Sustainable Architecture en 2009.

Village Opéra, Burkina Faso @ Francis Kéré

Francis Kéré s’est en outre illustré en dessinant entre autres le Centre de santé et de protection sociale du village de l’Opéra, au Burkina Faso, et le pavillon Serpentine de Londres en 2017. L’Assemblée nationale du Burkina Faso portera aussi sa signature.

À la découverte du mélilot, la vanille boréale

Utilisé par un nombre croissant de chefs et d’artisans, le mélilot blanc québécois pourrait détrôner la vanille de Madagascar ou des tropiques sur nos tables. Voici tout ce qu’il faut savoir cette vanille boréale.

Il y a encore dix ans, le mélilot blanc était, au même titre que le pissenlit, considéré comme une mauvaise herbe envahissante. On le trouve effectivement en abondance au bord des routes, sur les terrains vagues et, plus globalement, un peu partout où la nature reprend ses droits.

Le mélilot blanc fait partie de la famille des fabacées, la même que celle des pois, des haricots et du trèfle. Il est entièrement comestible, puisque ses feuilles peuvent se manger crues en salade, ses graines faire office d’épice et ses fleurs séchées utilisées dans des desserts. Il représente également un excellent engrais vert car il fixe l’azote dans les sols, et attire les insectes butineurs.

Photo: Facebook Gourmet Sauvage

Un arôme unique

C’est surtout le profil aromatique des fleurs de mélilot blanc séchées qui intéresse les cuisiniers de tous crins. Pourquoi? Parce qu’elles dégagent naturellement des notes sucrées de vanille, mêlées à des accents de foin, de fève tonka et d’amande. Il n’est donc pas étonnant qu’on l’utilise de plus en plus sous forme de poudre ou d’essence liquide à la place de la vanille traditionnelle.

Des utilisations multiples

Contrairement au sirop d’érable, dont la concentration et la texture peuvent influer sur la réussite de certains desserts, le mélilot blanc est très simple à incorporer à vos recettes favorites.

Sous forme de poudre, vous pouvez le mélanger directement avec la farine pour les gâteaux et les pâtisseries, ou en infuser dans de la crème pour la préparation de crèmes glacées ou de crèmes chantilly. Il est aussi possible d’en intégrer dans des sauces blanches que vous servirez, par exemple, avec certains poissons et crustacés.

L’essence de mélilot est encore plus facile à décliner dans des recettes, puisqu’il suffit de remplacer la proportion de vanille habituelle par la même quantité de mélilot. Les options sont multiples: pâtes à crêpes, muffins, madeleines, biscuits, crèmes, flans, desserts aux fruits (le mélilot accompagne merveilleusement les pommes et les poires, semble-t-il), confitures, laits aromatisés, etc. Pourquoi ne pas non plus en verser quelques gouttes dans une boisson chaude ou dans un cocktail? Résultat assuré.

L'essence de mélilot peut être utilisée pour parfumer des cocktails. Photo: Facebook Gourmet Sauvage

Où trouver du mélilot

À défaut d’en avoir dans votre jardin ou d’avoir le temps de cueillir, sécher et transformer du mélilot blanc, il existe sur le marché québécois plusieurs options pour vous en procurer sous forme de poudre, d’essence ou même de fleurs séchées.

Nos recommandations? Les spécialistes de la cueillette Gaspésie Sauvage et Gourmet Sauvage proposent tous deux des déclinaisons de mélilot que vous pouvez commander directement en ligne. Chez le premier, il se détaille en poudre et en paillettes, et chez le second, il se présente sous forme d’essence et de fleurs séchées.