Château Dubuc: notice nécrologique d’un patrimoine négligé

Les vagues générées par la tempête Fiona auront finalement eu raison du Château Dubuc, emportant avec lui tout un pan du passé industriel de Chandler. Voici l’histoire de cette maison au triste sort.

Difficile de croire que le Château Dubuc a déjà revêtu un intérêt significatif à voir ce qu’il en reste. Le bâtiment a pourtant été érigé en 1916 pour l’un des plus grands industriels francophones du 19e siècle au Québec, Julien-Édouard-Alfred Dubuc.

Construction de Villa Marie sur mer à Chandler en Gaspésie. Vers 1900. Fonds Vincent Dubuc. BAnQ

Celui-ci s’est fait connaître dans l’industrie des pâtes et papiers, en fondant notamment la Compagnie de pulpe de Chicoutimi. Il a également reçu en 1900 une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris pour la qualité de sa production. Cette reconnaissance lui a valu le surnom de «roi de la pulpe» dans la province.

Villa Marie sur mer - Chandler, Gaspésie. Fonds Vincent Dubuc. BAnQ

Même s’il s’est surtout illustré au Saguenay, Julien-Édouard-Alfred Dubuc est lié à l’histoire de Chandler. En 1915, il s’y installe pour diriger la nouvelle usine de pâtes et papiers. Avant d’accepter le poste, il avait toutefois demandé qu’on lui construise une maison d’été au bord de la mer. C’est ainsi qu’est né le Château Dubuc, aussi appelé Villa-Marie-sur-mer.

Groupe de jeunes femmes et un garçon, sur la plage de Villa Marie sur mer - Chandler, Gaspésie. Fonds Vincent Dubuc, BAnQ.

Le complexe ne se démarque pas qu’en raison de son premier propriétaire. Il s’agit de l’une des meilleures représentations du style Prairie, un style architectural rare au Canada. Le courant, inspiré par la nature et par le mouvement Arts & Crafts, est né à Chicago et a été porté par Frank Lloyd Wright.

La résidence est l’une des meilleures représentations du style Prairie, un style architectural rare au Canada. Fonds Vincent Dubuc, BAnQ

Quelques-unes des maisons du grand architecte partagent d’ailleurs des similitudes avec le Château Dubuc. Contrairement aux résidences victoriennes de l’époque, celles-ci sont dessinées pour se fondre au paysage. Elles misent sur l’horizontalité, une silhouette basse, des toits peu inclinés, des rangées de fenêtres. Elles privilégient les matériaux traditionnels comme le bois ou la pierre, de même que les motifs géométriques.

La propriété lors d'une de ses nombreuses mises en vente, en 2000. Photo: DuProprio

Le Château a changé plusieurs fois de mains après la mort de M. Dubuc. Sauvé à quelques reprises au cours des 20 dernières années, le bâtiment avait toutefois cruellement besoin d’attention. Le grand mur qui l’a protégé des vagues pendant de nombreux hivers ne tenait plus.

Le propriétaire actuel et la Ville de Chandler ont plaidé en vain en faveur de son déménagement à l’abri des eaux auprès du gouvernement de Québec. Le projet, évalué à au moins 1,2 million de dollars, ne s’est jamais concrétisé. On connaît malheureusement la suite.

Célébrer la galette de sarrasin

Qui n’a jamais entendu parler du Festival de la galette de sarrasin qui a lieu en Mauricie chaque automne? D’où vient l’idée de cet événement? Mais surtout, d’où nous vient cette galette que plusieurs associent à l’enfance?

Même s’il n’est pas originaire d’ici, le sarrasin est lié à l’histoire du Québec. Sa culture a été introduite en Amérique du Nord au 17e siècle. Le grain, peu dispendieux, est devenu un des aliments de base de plusieurs familles québécoises jusqu’aux années 1950.

La galette de sarrasin est quant à elle devenue un déjeuner économique dans les hôpitaux, les pensionnats et les camps de bucherons du Québec du début du 20e siècle. D’ailleurs, cette réputation de «mets de pauvres» est restée longtemps accolée au sarrasin, sûrement encouragée par la série des Belles histoires des pays d’en haut, dans laquelle Donalda cuisinait pour Séraphin, son mari avare, une galette de sarrasin par jour.

La galette de sarrasin était jadis un déjeuner économique dans les hôpitaux, les pensionnats et les camps de bucherons de la province. Photo: Facebook Festival de la galette de Saint-Eustache

La fête du sarrasin

De son côté, le Festival de la galette de sarrasin a lieu à Louiseville depuis 1978 grâce à Roland Bellemare, ancien président de la Caisse populaire de la municipalité, qui a voulu développer un attrait touristique autour de cette richesse naturelle abondante dans la région.

Au départ, des soupers où l’on servait de la galette de sarrasin accompagnée de rôti de lard, de cretons et de pommes de terre ont été organisés pour les agriculteurs et la population de Louiseville. Puis, petit à petit, le sarrasin a redoré sa réputation, et les visiteurs qui se rendent au Festival chaque automne viennent désormais de partout au Québec pour goûter les fameuses galettes, certes, mais aussi pour assister aux spectacles musicaux ou au défilé, et participer aux diverses activités.

Dans la région, les agriculteurs sont eux aussi de plus en plus nombreux à s’adonner à la culture du sarrasin, tellement, qu’on exporte de nos jours une partie de cet aliment symbolique de notre histoire vers le Japon.

La 43e édition du Festival a lieu du 30 septembre au 7 octobre 2022. Chaque année, des festivals de la galette sont aussi au programme à Saint-Eustache (en septembre) et à Saint-Lazare-de-Bellechasse (en août).

5 influenceuses senior inspirantes

Le 1er octobre est la Journée internationale des aînés, qui vise à souligner la précieuse contribution des aînés dans nos vies. Pour l’occasion, nous avons dressé une liste de 5 influenceuses senior qui prouvent que l’âge n’est qu’un chiffre!

Licia Fertz, 92 ans

À 92 ans, cette Italienne affirme que «la vraie beauté est celle de l’âme». En plus de tenir le blogue Buongiorno Nonna (Bonjour grand-mère), qui vise à créer «la plus grande communauté italienne de vieillissement positif, pour crier au monde que la vieillesse n'est pas une maladie et que la beauté des femmes ne se périme pas comme le yaourt», elle est très présente sur Facebook et Instagram.

Instagram @liciafertz

Helen Vanwinkle, 94 ans

Helen Ruth Elam Vanwinkle, alias Baddie Winkle, est une influenceuse américaine qui compte plus de 3 millions d’abonnés sur Instagram. Reconnue pour son humour et son extravagance, difficile de ne pas tomber sous le charme de ses tenues colorées.

Instagram @baddiewinkle

Colleen Heidemann, 72 ans

«Si ce n’est pas maintenant, c’est quand?», voici la devise de cette mannequin professionnelle de 72 ans qui redéfinit les modèles de beauté. Avec plus de 374 000 abonnés Instagram et sous contrat avec la réputé agence NEXT, cette septuagénaire ne manque pas de style!

Instagram @colleen_heidemann

Iris Apfel, 101 ans

Femme d’affaires, designer d’intérieur et icône de mode, cette Américaine qui a récemment célébré ses 101 ans compte plus de 2 millions sur Instagram. Devenue célèbre en 2016 grâce à une publicité de la marque automobile Citroën, on la reconnaît à ses grandes lunettes noires.

Instagram @iris.apfel

Jane Avis, 95 ans

Cette Américaine de 95 ans qui porte toujours du rouge à lèvres pimpant compte plus de 23 000 abonnés sur Instagram. Son meilleur conseil: «vous ne pourrez jamais faire assez de nouvelles choses et de nouveaux projets alors continuez et n’abandonnez jamais!»

Instagram @ladyjaneavis

Et les hommes?

Vous trouvez qu’il manque d’hommes dans notre palmarès? C’est que ceux-ci semblent plus discrets… Nous en avons quand même trouvé deux dans la soixantaine. Les voici :

Nick Wooster, 62 ans

Ce consultant en vente et en design gravite dans l’univers de la mode masculine depuis plus de 30 ans. Avec plus de 980 000 abonnés sur Instagram, il est reconnu pour son style unique et ses mariages de couleurs, motifs et textures.

Instagram @nickwooster

Lance Walsh, 61 ans

Ce Londonien de 61 ans, vendeur de fruits dans le quartier Soho, est devenu une vedette des réseaux sociaux malgré lui lorsqu’un photographe a publié sa photo. Hipster dans l’âme, il compte près de 50 000 abonnés sur Instagram.

Instagram @dinneranddance

Lignes de désir: réflexions sur la ville

La densification a beau avoir fait la manchette cette année, rarement parle-t-on d’urbanisme inspirant dans les médias au Québec. La nouvelle série documentaire Lignes de désir espère changer la donne.

Présentée par la Société de développement Angus (SDA), la série décortique une panoplie d’enjeux auxquels Montréal fait face, du logement au verdissement en passant par l’abordabilité.

La réalisation sensible de Nadine Gomez et Philippe David Gagné place l’humain au cœur des réflexions. Malgré la complexité du sujet, les thèmes abordés dans les trois épisodes sont faciles à comprendre.

Architectes, urbanistes, professeurs et autres experts en développement y discutent des défis de la ville d’aujourd’hui et de demain. Leurs témoignages s’entremêlent avec ceux de citoyens, qui expliquent de façon touchante leur relation particulière avec leur milieu de vie.

Le parc Frédéric-Back.

Les différentes interventions mettent en lumière l’importance du développement urbain face aux crises climatiques, sanitaires et économiques que nous traversons. Les pistes de solution concrètes proposées donnent envie de croire à un Montréal mieux construit, plus durable, plus humain.

Certaines réalisations réussies de la métropole y tiennent aussi la vedette. Les images des Habitations Saint-Michel Nord, du parc Frédéric-Back, des fermes Lufa ou du Technopôle Angus au fil des saisons sont tout simplement magnifiques.

Lignes de désir comprend en plus trois épisodes en baladodiffusion. Animés par Karima Brikh et réalisés par l’équipe de Magnéto, ceux-ci reviennent sur l’histoire récente de Montréal et de ses banlieues, explorent les enjeux du développement responsable et réfléchissent à la ville de demain.

La série offre au total près de deux heures trente minutes de contenu original. Le tout est disponible sur le site web de la SDA. Le balado se retrouve également sur l’application OHdio de Radio-Canada.

Au-delà des mots: paroles de proches aidants, un film nécessaire projeté gratuitement

Du 26 septembre au 26 octobre, le film Au-delà des mots: paroles de proches aidants sera projeté gratuitement dans une trentaine de salles de cinéma à travers la province. Ce long-métrage documentaire, qui raconte le parcours d’Édith et Michel, deux proches aidants de leur conjoint atteint de la maladie d’Alzheimer, est poignant. Réservez votre billet… et sortez vos mouchoirs!

À l’initiative de l’organisme l’Appui proches aidants, qui désirait mettre en lumière la réalité souvent méconnue des personnes proches aidantes, le documentaire Au-delà des mots: paroles de proches aidants retrace l’histoire d’Édith Fournier et de Michel Carbonneau, tous deux proches aidants de leur conjoint atteint d’Alzheimer durant 14 ans. Tous deux se sont occupés le plus longtemps possible de leur conjoint à la maison avant de se rendre à l’évidence: un hébergement spécialisé était nécessaire.

Sous forme de récit à deux voix, le film raconte le parcours de ces deux aidants naturels. Ainsi, Édith et Michel racontent avec sincérité les épreuves qui ont jalonné leurs parcours. Du diagnostic de la maladie d’Alzheimer au deuil, vous vous reconnaîtrez peut-être dans les histoires vécues par ces deux aidants naturels.

Un film touchant

C’est la gorge nouée qu’on écoute les récits de Michel et Édith. Non, ils ne sont pas comédiens, mais on ne peut que s’incliner devant leur force et les remercier de leur partage.

«Je glisse tout doucement vers la perte de contrôle de moi-même et de la situation» - Michel Carbonneau

«Je suis hantée par l’idée que c’est moi qui deviens folle et qui le rends fou» - Édith Fournier

Ce long-métrage documentaire d’une heure dix minutes, qui contient principalement des captations d’une lecture publique des récits des deux aidants naturels, vous fera sentir la détresse que peuvent vivre les proches aidants, leur sentiment de ne pas être à la hauteur, leur solitude, leurs angoisses. Ouf!

À voir gratuitement dans un cinéma près de chez vous

De nombreuses de projections du film Au-delà des mots: paroles de proches aidants sont prévues entre le 26 septembre et le 26 octobre, dans toutes les régions de la province. Il suffit de réserver votre billet en ligne.

«Avec ces diffusions, nous voulons faire savoir aux Québécoises et Québécois qui se reconnaîtront dans les parcours d’Édith et Michel que des services existent pour les accompagner et qu’ils ne sont pas seuls», explique Guillaume Joseph, directeur général de l’Appui pour les proches aidants.

Merci. Merci pour ce film et pour cette diffusion gratuite à travers la province. Voilà une belle façon de faire œuvre utile.