À la défense de la biodiversité alimentaire de Bernard Lavallée

Pour son troisième ouvrage, intitulé À la défense de la biodiversité alimentaire: sur les traces des aliments perdus, Bernard Lavallée, alias Le nutritionniste urbain, propose un livre engagé en lien avec notre alimentation. Cette fois, il lance un cri d’alarme afin de préserver ce qu’il reste du patrimoine agricole planétaire, c’est-à-dire, selon lui, bien peu de choses.

Le nutritionniste connu entre autres pour ses deux premiers livres, sa contribution à divers magazines et sa participation à l’émission Moi j’mange, s’attaque cette fois à la diversité alimentaire. Selon lui, même si nous avons l’impression que nous avons accès à une grande variété d’aliments, ce serait en fait tout le contraire puisque, «derrière cette apparente abondance se cache plutôt l’histoire de l’effritement de la diversité alimentaire».

«Quand on regarde l’histoire de notre alimentation, on se rend compte qu’aujourd’hui, beaucoup d’aliments nous ont filé entre les doigts sans vraiment qu’on s’en rende compte et que personne ne lance un signal d’alarme», a-t-il dit en entrevue à la radio de Radio-Canada.

C’est donc à ce sujet que se consacre cette fois Bernard Lavallée en retraçant l’histoire de notre alimentation et en présentant des aliments autrefois consommés mais maintenant disparus. Il espère que nous apprendrons de nos erreurs du passé et que nous pourrons à partir de maintenant préserver la biodiversité qu’il reste pour les générations futures.

Le livre, tout comme les précédents, est magnifiquement illustré par Simon L’Archevêque, qui contribue à vulgariser de jolie façon les sujets abordés.

À la défense de la biodiversité alimentaire: sur la trace des aliments perdus par Bernard Lavallée est paru le 11 octobre.

Famille royale de Stéphane Rousseau

Stéphane Rousseau n’en finira jamais de nous surprendre. Celui qui a commencé sa carrière en faisant la première partie de l’humoriste Roméo Pérusse à la fin des années 1970 nous arrive avec une nouvelle corde à son arc: l’écriture. Son premier livre, en librairie à compter de cette semaine, est une autobiographie intitulée Famille royale publiée chez KO Éditions. L’histoire qu’il nous raconte n’est pas celle à laquelle on aurait pu s’attendre.

De l’âge de 13 ans, où il a commencé à faire de la scène dans des bars calamiteux, à aujourd’hui, où il tient, à 56 ans, le rôle d’un préposé aux bénéficiaires dans la quotidienne Stat à Radio-Canada, Stéphane Rousseau a eu une carrière plutôt fulgurante. Le petit gars de LaSalle pourrait se vanter d’avoir vendu 300 000 billets de son premier spectacle solo (Rousseau), d’avoir été la vedette d’un film de Denys Arcand (Les invasions barbares), joué aux côtés de Gérard Depardieu (Astérix aux Jeux olympiques), été le chum d’Isabelle Boulay, exposé ses tableaux à la prestigieuse galerie d’art Yves Laroche. Bien sûr, il évoque ces faits d’armes, mais ses nombreuses réussites passent en second plan dans ce livre de mémoires.

Dans Famille royale, Stéphane Rousseau se met plutôt à nu, une habitude chez ce garçon élevé par des parents adeptes de naturisme. Pendant 250 pages, il insiste surtout sur ses origines modestes, les comportements inusités de sa famille, son talent prodigieux à gaffer, sa nature de caméléon, sa difficulté à entretenir des relations amoureuses durables avec les femmes, et j’en passe.

Non, franchement, celui qui a tant de talent à séduire et faire rire le public ne se donne pas le beau rôle dans ce livre néanmoins captivant à lire, car Rousseau, il faut lui donner ça, est un formidable conteur.

Oubliez les chapitres! Ici, on a droit à une suite d’anecdotes qui dépassent souvent l’entendement, racontées sur le mode du stand-up. C’est rythmé, drôle, souvent très cru. Jamais totalement pathétique, même si ça pouvait l’être, parce que l’auteur a un sens très développé de l’autodérision et un attachement immense à ceux qu’il dépeint souvent avec un réalisme décapant, y compris son père, un «méchant numéro» qui apparaît à la fois comme un héros et un zéro.

Un exemple? Stéphane Rousseau raconte qu’un jour, il surprend son père à faire des avances de nature sexuelle à sa blonde. S’ensuit une bagarre entre Gilles et Stéphane. La violence décrite fait peur et on imagine qu’elle mènera à l’irréparable. Or, nous sommes dans un camp de nudistes et c’est vêtu d’une seule paire de bottes que le fils s’attaque au paternel… devant la visite éméchée réunie dans le salon. Disons que l’image suggérée désamorce le drame!

Parlant de naturisme, le titre du livre de Stéphane Rousseau fait référence à un concours auquel il participait au camp de nudistes de son enfance. Les gagnants des différentes catégories constituaient la Famille royale. Avant l’âge de 10 ans, le petit Stéphane, qu’on voit sur la jaquette du livre affublé d’une couronne, a remporté à deux reprises le titre de «Junior Prince». L’auteur ne s’imaginait certainement pas qu’on parlerait autant d’une autre famille royale lorsqu’il a décidé de donner ce titre à son livre.

La maladie, la mort et les hôpitaux occupent une grande place dans les souvenirs de Stéphane Rousseau. De sa mère morte d’un cancer généralisé alors qu’il a 12 ans, à la naissance prématurée de son fils, en passant par les cancers funestes de son père et de sa sœur, et la dégénérescence de sa grand-tante Mary, celui qui gagne sa vie à faire rire a eu maintes fois l’occasion de pleurer sa vie.

Ces moments qu’il raconte sans trop s’appesantir nous démontrent à quel point le métier d’humoriste ne prémunit pas du malheur ceux qui le pratiquent. Il y a cette fois où des gens venus offrir leurs condoléances lui ont demandé de faire une imitation de sa légendaire Mme Jigger alors qu’il était lui-même en larmes au milieu du salon funéraire.

Ce qui m’a touché le plus dans ce livre-aveu, c’est le combat de tous les instants pour être à la hauteur. On a l’impression que Stéphane Rousseau se pince devant une réussite qu’il n’ose pas trop revendiquer. Son chemin aurait tellement pu prendre une autre direction que celle qui l’a conduit à la célébrité, y compris en France, où il a souvent été confronté au poids de ses origines.

«Au fond de moi, j’étais incapable d’oublier que je n’avais jamais terminé mon secondaire, que j’ai eu longtemps de la difficulté à aligner deux phrases sans faire d’erreur de syntaxe, que j’avais vu le jour à Saint-Henri. Que j’étais né pour un petit pain.»

Pour ce regard d’une grande humilité sur le destin, pour la manière de voir le côté drôle de la vie malgré tout, Famille royale s’avère une lecture aussi étonnante que profonde.

Je vous laisse avec ces quelques mots à son fils qui aura bientôt 14 ans. Simple et plein de bon sens.

«La vie nous offre un scénario, et il faut faire avec. Suffit de faire du mieux qu’on peut avec ce qu’on a.»

Famille royale, Stéphane Rousseau. KO Éditions. 2022. 

À la défense de la biodiversité alimentaire

Pour son troisième ouvrage, intitulé À la défense de la biodiversité alimentaire: sur les traces des aliments perdus, Bernard Lavallée, alias Le nutritionniste urbain, propose un livre engagé en lien avec notre alimentation. Cette fois, il lance un cri d’alarme afin de préserver ce qu’il reste du patrimoine agricole planétaire, c’est-à-dire, selon lui, bien peu de choses.

Le nutritionniste connu entre autres pour ses deux premiers livres, sa contribution à divers magazines et sa participation à l’émission Moi j’mange, s’attaque cette fois à la diversité alimentaire. Selon lui, même si nous avons l’impression que nous avons accès à une grande variété d’aliments, ce serait en fait tout le contraire puisque, «derrière cette apparente abondance se cache plutôt l’histoire de l’effritement de la diversité alimentaire».

«Quand on regarde l’histoire de notre alimentation, on se rend compte qu’aujourd’hui, beaucoup d’aliments nous ont filé entre les doigts sans vraiment qu’on s’en rende compte et que personne ne lance un signal d’alarme», a-t-il dit en entrevue à la radio de Radio-Canada.

C’est donc à ce sujet que se consacre cette fois Bernard Lavallée en retraçant l’histoire de notre alimentation et en présentant des aliments autrefois consommés mais maintenant disparus. Il espère que nous apprendrons de nos erreurs du passé et que nous pourrons à partir de maintenant préserver la biodiversité qu’il reste pour les générations futures.

Le livre, tout comme les précédents, est magnifiquement illustré par Simon L’Archevêque, qui contribue à vulgariser de jolie façon les sujets abordés.

À la défense de la biodiversité alimentaire: sur la trace des aliments perdus par Bernard Lavallée est paru le 11 octobre.

Manoir Globensky: la Maison-Blanche du Québec (ou presque)

Avec son porche à colonnade monumental et sa façade d’un blanc immaculé, le manoir Globensky rappelle la résidence du 1600, Pennsylvania Avenue à Washington. Nichée loin du pouvoir, à Saint-Eustache, la propriété n’en demeure pas moins un joyau patrimonial.

Entre 1861 et 1865, le dernier seigneur de la Rivière-du-Chêne — qui deviendra par la suite Saint-Eustache —, Charles-Auguste-Maximilien Globensky, fait ériger une maison sur son domaine de 162 arpents.

Carte postale du manoir Globensky à Saint-Eustache, entre 1903 et 1904. BAnQ

Il mandate l’architecte Henri-Maurice Perrault pour concevoir les plans. L’architecte réputé a réalisé plusieurs édifices publics ou religieux, comme l’hôtel de ville de Montréal ou l’ancien palais de justice. À l’époque de sa construction, le manoir était considéré comme «l’une des plus belles maisons de campagne du Canada-Est».

L’immense demeure en pierre de deux étages se caractérise par son toit en pavillon au sommet tronqué et ses quatre hautes cheminées en brique.

Au matin du 18 juin 1901, un violent incendie détruit le manoir. C’est l’architecte Charles Bernier qui se charge des travaux de reconstruction, qui prendront deux ans. Les baies en saillie qui ornent depuis la façade et les tourelles reflètent le courant victorien.

Sur cette photo de 1918, on aperçoit à l’avant-plan Aurore Légaré, fille de Magloire Légaré et Virginie Villiotte dit Latour, et une dame Cloutier. À l’arrière-plan se trouve le manoir Globensky, qui a bien changé depuis. Source : Ville de Saint-Eustache. Service des archives. Fonds Beauchamp.

Le porche à colonnade, qui donne une allure géorgienne à la résidence, remonte plutôt aux années 1930. On doit cet ajout à Évariste Champagne, maire de Saint-Eustache de 1925 à 1929, qui devient propriétaire du manoir Globensky en 1918.

Le manoir Globensy en 1978. Photo: Adrien Hubert, BAnQ

Le domaine a d’ailleurs été le domicile de divers politiciens au fil des ans. En plus de M. Globensky, qui sera maire de Saint-Eustache entre 1860 et 1862, puis député à la Chambre des Communes, un autre maire de Saint-Eustache, Joseph-Antoine Laurin, y habite au début des années 1910. La Ville en fait l’acquisition en 1961 et y installe son hôtel de ville pendant 25 ans.

Vue sur l'exposition temporaire «Antoine Desilets, icône de la photographie», qui était présentée jusqu'au 25 septembre 2022. Photo: Facebook Patrimoine culturel Vieux-Saint-Eustache

Aujourd’hui, le manoir Globensky abrite un musée mettant en valeur l’histoire et le patrimoine.

Sœur Angèle, derrière les fourneaux à 84 ans

Qui ne connait pas sœur Angèle, cette religieuse d’origine italienne populaire depuis plus de 50 ans pour son enseignement de la cuisine? Que devient la femme de 84 ans?

À son arrivée au Québec, à 17 ans, Angiola Rizzardo joint les rangs de la communauté religieuse Notre-Dame du Bon-Conseil, dont la mission est d’aider les nouveaux arrivants à Montréal. Elle étudie ensuite la restauration à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), où elle enseigne longtemps avant de se retrouver, par un concours de circonstances, devant les caméras de Radio-Canada pour présenter des recettes à l’émission Allo Boubou, où elle se démarque par son énergie. Elle enchaîne ensuite pendant des années les contrats de chroniqueuse et d’animatrice dans de nombreuses émissions.

Sœur Angèle est aussi membre de l’Ordre du Canada, chevalière de l’Ordre national du Québec et lauréate de la Médaille du jubilé de diamant du gouverneur général du Canada.

Une énergie qui ne diminue pas

Une cinquantaine d’années après sa première apparition à la télévision, sœur Angèle marque encore l’imaginaire et est toujours très active dans le monde culinaire et les médias. Elle a d’ailleurs récemment accordé une entrevue où elle revient sur les moments forts de sa vie et de sa carrière au Téléjournal de Radio-Canada.

En plus de participer à différents événements culinaires spontanés annoncés sur sa page Facebook, sœur Angèle est aujourd’hui engagée dans sa fondation, Fondation Sœur Angèle, qui soutient les jeunes de partout au Québec qui ont besoin d’aide pour découvrir et apprendre la cuisine afin de les accompagner vers l’autonomie. L’énergique cuisinière prépare d’ailleurs une fois par année, à la fin de l’été, des tomates et du ketchup qu’elle vend devant chez elle pour financer sa fondation.

Soeur Angèle prépare une fois par année, à la fin de l’été, des tomates et du ketchup qu’elle vend devant chez elle pour financer sa fondation. Photo: Facebook Soeur Angèle - officiel

Son amour pour la cuisine rayonne encore: sur Mordu, le site gourmand de Radio-Canada, on trouve une centaine de recettes publiées par sœur Angèle. Les recettes de la colorée religieuse partagées au fil des ans se retrouvent aussi dans plusieurs livres, sans compter les œuvres qui racontent la vie et la carrière de sœur Angèle, une icône pour le milieu culinaire québécois.