C’est parti pour la 14e édition du festival Montréal complètement cirque!

Le coup d’envoi de la 14e édition du festival Montréal complètement cirque a été donné mercredi soir à la TOHU. Pour l’occasion, la troupe australienne Gravity & Other Myths a conquis le public avec l’étonnant spectacle The Pulse.

Sur scène, 24 acrobates australiens du collectif Gravity & Other Myths et 36 chanteuses catalanes du chœur de jeunes filles de l’Orfeó Català. Ça fait du monde! Et tout ce beau monde se déplace sous le rythme des voix féminines. En résulte un certain chaos. Mais l’attention du public est captée.

 

Sur scène, aucun décor. Seul un habile jeu de cordages vient capter les lumières. Comme des néons. Les choristes, vêtues de noir, se fondent dans le décor. Les yeux n’en ont que pour les acrobates, en blanc ou gris pâle.

Au deuxième tableau, émergeant de la noirceur, une structure humaine s’érige… et tombe. Retour à la noirceur. Nouvelle lueur, nouvelle structure humaine. Toujours plus haute, toujours plus impressionnante. Mais toujours, elle finit par s’écraser, tomber et se relever. Lorsqu’on sait que ce spectacle de la troupe vedette d’Adélaïde, en Australie, a été créé en pleine pandémie, ce leitmotiv prend tout son sens. N’est-ce pas ce qu’on fait depuis 2020, tomber et se relever?

 

Ce spectacle qui se déploie comme un feu d’artifice, avec une finale époustouflante, tant sur le plan des acrobaties de groupe que de la force des voix qui le rythme, tient le spectateur en haleine malgré quelques longueurs. Comment ne pas s’imaginer une catastrophe en voyant les jambes d’un acrobate frémir sous le poids de ses trois coéquipiers? Le corps humain a des limites que cette troupe d’acrobates ne semble pas connaître! Coup de cœur pour Dylan Phillips, un acrobate de 17 ans si gracieux et flexible qu’on pourrait croire qu’il a été créé en laboratoire.

The Pulse est présenté à la TOHU jusqu’au 8 juillet.

Du cirque pour tous les goûts, tous les âges et tous les budgets

Impossible de ne pas trouver spectacle à son goût dans la programmation du festival Montréal complètement cirque. De Pointe-aux-Trembles au Vieux-Montréal, en passant par Verdun et Montréal-Nord, pendant 11 jours, le festival se déploie dans de nombreuses salles et quartiers de la métropole.

Parmi les incontournables, il y a le retour du Géant, une immense structure métallique de 52 pieds installée sur l’esplanade de la Place Ville Marie, dans laquelle les acrobates du Cirque Éloize promettent de vous en mettre plein la vue. Il y a deux représentations par jour (sauf les lundis), du 7 au 30 juillet.

Pour la programmation complète du festival, c’est ici.

Aller manger… au spa!

Pourquoi faudrait-il choisir entre une soirée au restaurant et une soirée au spa? Désormais, de nombreux spas à travers le Québec proposent une offre gastronomique très alléchante.

La Belle Province est reconnue pour son vaste choix de spas nordiques et pour sa personnalité culinaire unique. Ces dernières années, certains établissements qui s’illustrent d’abord comme des espaces spas ont choisi de miser aussi sur leur cuisine et ont eu la brillante idée de jumeler les deux types d’expérience.

C’est le cas du Spa Eastman, dans les Cantons-de-l’Est, qui propose dans un bel espace restaurant un menu complet que l’on peut demander sans gluten et sans produits laitiers. Le Förena Cité Thermale, à Saint-Bruno, offre de son côté un menu dégustation composé exclusivement de produits et d’ingrédients du terroir tandis que le Balnea Spa, à Bromont, offre lui aussi un heureux mélange des genres grâce à ses installations remarquables et au menu de fine cuisine santé et organique offert au restaurant LUMAMI.

Ces dernières années, certains établissements qui s’illustrent d’abord comme des espaces spas ont choisi de miser aussi sur leur cuisine et ont eu la brillante idée de jumeler les deux types d’expérience. Photo: Bianca Des Jardins pour Strøm spa nordique

Forfait gourmand et relaxant

Les exemples au Québec sont de plus en plus nombreux puisque plusieurs spas semblent avoir compris que prendre soin du corps passe aussi par le plaisir de l’alimentation.

Cela fait un moment que le Strøm Spa se positionne sur la scène gastronomique: on avait d’ailleurs publié il y a quelques années un livre axé sur la cuisine nordique mettant de l’avant les produits de saison et du terroir et c’est encore ce qui inspire aujourd’hui le menu des restaurants Strøm.

Les Strøm Spas de L’Île-des-Sœurs, de Saint-Hilaire, de Québec et de Sherbrooke ont lancé en juin des forfaits offerts à partir de 17h, dont un axé sur la gastronomie. Photo: Bianca Des Jardins pour Strøm spa nordique

Le chef exécutif Raphaël Podlasiewicz, qui est derrière les assiettes des Strøm Spas depuis quelques années, s’est d’ailleurs donné comme «[…] mandat de travailler le plus étroitement possible avec des artisans locaux» et cela transparaît dans l’offre.

Les cocktails ne sont pas en reste: ils sont faits avec les alcools de la Distillerie de Montréal et contiennent de l’hydromel, du sirop de courge et caméline ou du jus d’argousier, entre autres ingrédients d’ici mis de l’avant.

Les cocktails ne sont pas en reste! Photo: Bianca Des Jardins pour Strøm spa nordique

Désormais, expériences thermales et expériences gastronomiques ne font plus bande à part et c’est tant mieux.

Uplands: charme à l’anglaise

L’arrondissement de Lennoxville, à Sherbrooke, est marqué par son héritage britannique et américain, tout comme le reste des Cantons-de-l’Est. La résidence Uplands témoigne de ce riche passé encore bien présent.

La maison Uplands est construite en 1862 par le Britannique John Barney Paddon. Ce dernier quitte le comté de Hampshire et s’installe au Canada en 1836. Il réside d’abord à Compton, puis achète des terres à Lennoxville après le décès de sa femme.

Le notable et propriétaire terrien déménage ses pénates dans la coquette résidence en brique avec sa deuxième épouse, Mary Emma Kellam, et leurs enfants. On raconte qu’il s’est inspiré de l’architecture de sa demeure en Angleterre pour sa conception et que les deux portent le même nom.

Fidèle au style néo-géorgien, le bâtiment est bâti sur un plan rectangulaire simple. Photo: Facebook Uplands

À Lennoxville, Uplands devient rapidement une ferme productive. Le lieu abrite également une maison pour le fermier en résidence. De nombreuses dépendances agricoles, comme une écurie encore debout, complètent le lot.

Fidèle au style néo-géorgien, le bâtiment est bâti sur un plan rectangulaire simple. Le toit à croupes, les murs en brique rouge, les fenêtres rectangulaires à guillotine et à grands carreaux ou encore toutes les parures de facture classique, comme la corniche avec consoles, rappellent ce courant populaire au 19e siècle.

C’est à Julia Agnes que l’on doit les magnifiques jardins entourant la demeure. Photo: Facebook Uplands

La fille de John Barney Paddon, Julia Agnes, hérite d’Uplands en 1890. Elle et son mari Archibald Campbell Scarth, le pasteur de l’église anglicane St. George, y restent jusqu’à la mort de Julia. C’est d’ailleurs à elle que l’on doit les magnifiques jardins entourant la demeure.

Grâce au travail de plusieurs bénévoles (et à beaucoup de temps et d’amour), le site a été restauré et a retrouvé son lustre. Photo: Facebook Uplands

La propriété passe ensuite entre les mains d’Arthur Theodore Speid, un homme de théâtre qui sera également maire de la municipalité à deux reprises. La famille habite l’endroit jusqu’en 1987, année où la Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot et la Ville de Lennoxville acquièrent Uplands. Grâce au travail de plusieurs bénévoles (et à beaucoup de temps et d’amour), le site est restauré et retrouve son lustre.

Ouverte au public depuis 1988, on y présente désormais des expositions et des concerts, et on y offre des ateliers et le thé à l’anglaise.

Le thè à l'anglaise proposé à la maison. Photo: Facebook Uplands

Cet été, le Centre culturel et du patrimoine Uplands ainsi que trois autres lieux patrimoniaux de la région forment la Route des thés à l’anglaise sur le Chemin des cantons. C’est l’occasion idéale pour découvrir cette tradition tout en admirant l’architecture… Et de porter votre plus beau chapeau!

La plus grande ville en bois massif du monde à Stockholm

Ériger un quartier innovant en bois pour démontrer l’importance de la durabilité en construction: telle est l’ambition de la Suède avec la «Stockholm Wood City», qui deviendra le plus grand développement immobilier en bois massif du monde en 2027.

Les bâtiments en bois massif — un matériau plus vert que le béton — font de plus en plus partie du paysage, au Québec comme à l’étranger. Si l’engouement ne se dément pas, rares sont les projets de l’envergure de la Stockholm Wood City.

Ce futur district s’étendra en effet sur 250 000 m2 à Sickla, un ancien quartier industriel de la capitale suédoise. Les 30 édifices abriteront 7 000 bureaux et 2 000 logements ainsi que des magasins et des restaurants.

La Stockholm Wood City s’étendra en effet sur 250 000 m2 à Sickla, un ancien quartier industriel de la capitale suédoise. Image : Henning Larsen and White Arkitekter

Atrium Ljungberg, le promoteur du projet, souligne que l’accent mis sur les bureaux n’est pas un hasard. Il s’agit d’un moyen de remédier à la pénurie de lieux de travail au sud du centre-ville de Stockholm, raccourcissant ainsi les temps de trajet pour davantage de personnes, peut-on lire sur le site web. L’entreprise compte d’ailleurs faire de Sickla une «ville des cinq minutes», où tout est accessible en seulement cinq minutes à pied.

Les 30 édifices abriteront 7 000 bureaux et 2 000 logements ainsi que des magasins et des restaurants. Image : Henning Larsen and White Arkitekter

La conception, signée Henning Larsen et White Arkitekter, mise sur le bois pâle et revêt l’esthétique minimaliste à laquelle on s’attend dans un pays scandinave. Dans un désir de recréer l’ambiance sereine de la forêt, les architectes ont fait la part belle à la nature en baignant notamment les espaces de lumière naturelle et en incorporant des toits verts.

L’ensemble sera construit en bois massif ignifugé, un élément important à souligner compte tenu de l’augmentation des feux de forêt ici et ailleurs. Les structures en bois offriraient en outre une meilleure qualité de l’air, réduiraient le stress, augmenteraient la productivité et stockeraient le dioxyde de carbone tout au long de leur utilisation.

Si tout se déroule comme prévu, la construction devrait débuter en 2025 et les premiers immeubles devraient être achevés deux ans plus tard.

Ce que la nuit déposera dans tes mains de Tristan Malavoy

C’est sur invitation de ses éditeurs que Tristan Malavoy est revenu, avec un plaisir qui se sent, vers la poésie. Résultat: Ce que la nuit déposera dans tes mains, un petit recueil dont l’illustration de couverture, une image artistique du disque de Nebra, créée 1 600 ans av. J.-C., est la plus ancienne représentation du cosmos. L’image aux contours non définis, aux planètes flottantes et au cercle infini n’aurait pu être mieux choisie pour habiller ces poèmes qui nous font glisser entre la nuit et l’aube, entre le passé et le présent, dans l’immensité du cosmos de l’univers et celui si intime de l’âme humaine.

Vieille éclipse. Le temps bat dans les genoux. Le hibou chante et retourne à la nuit de tes vingt ans, où pour la première fois tu l’as vu à la fenêtre. L’univers en entier dans l’œil, mais à l’envers.

Réunissant quelques poèmes déjà parus dans d’autres ouvrages et des textes inédits, le recueil qu’on aurait souhaité plus généreux et plus volumineux n’en est pas moins excellent. Une quête de réponses, de lumière et de repères, ciselée en de très courts poèmes dont le rythme nous berce et nous conforte dans cette douce mélancolie que génèrent l’aube ou les souvenirs.

Tu te dis que les plages servent à nous enseigner l’infini. Nous mener au bord du temps, de la raison. Des oiseaux en piqué plongent au fond de toi, la mer dépose à tes pieds ce que tu ne voulais plus voir.

Réunis en trois chapitres, Des rouges anciens, Galaxie M87 et Dans la nuit volatile, les 57 poèmes nous font naviguer en eaux troubles dans un univers intérieur ou cosmique où la transformation, l’infini du cosmos, les miasmes du passé nous questionnent sur notre propre condition.

Aube ou couchant les couleurs sont les mêmes, c’est à s’y méprendre. Ce que tu lisais de mieux en mieux s’envase, coques, staphylins, et soudain c’est ta propre main que tu cherches dans le noir liquide

Malgré le propos, la poésie de Malavoy n’est ni sombre ni lourde; au contraire, elle tend vers la lumière et se lit en une respiration, bien que certaines lignes se dressent tels des spectres du passé.

Tout arrive sauf toi, tes nuits accrochées comme des canettes à tes chevilles. Tes pieds qui ne connaissent que le chiffre huit. Et ta peine qu’on entend venir de loin.

Et comme je le dis toujours pour la poésie, il faut laisser traîner le livre sur un coin de table, à portée de main, et le déguster à petites doses, y revenir encore et encore pour que la musique et le sens des vers deviennent évidence.

Chaude recommandation aux amateurs du genre. Demande à l’auteur: d’autres romans, bien sûr, mais promettez-nous une poésie encore plus abondante. Vous le devez à votre plume virtuose.

Ce que la nuit déposera dans tes mains, Tristan Malavoy. Éditions Mains libres, avril 2023, 78 pages, 19,95$.

Photo: Patrick Bourque

Natif de Sherbrooke, Tristan Malavoy habite aujourd’hui Montréal. Il est l’auteur de quelques romans dont Le nid de pierres et L’œil de Jupiter (prix France-Québec 2021), le livre-disque L’école des vertiges (2018) et le recueil de récits Un endroit familier (2022). Il a également dirigé pendant plusieurs années la rubrique Arts et livres du journal Voir. Il dirige la collection Quai no 5 aux Éditions XYZ. Il poursuit actuellement un doctorat en recherche-création à l’Université du Québec à Chicoutimi. Il a été notre invité au Salon avant le Salon, édition 2020, en Web diffusion que vous pouvez voir ici.