5 faits intéressants sur la canneberge

S’il est un fruit d’ici méconnu et peu utilisé dans la cuisine, c’est bien la canneberge. En pleine saison de ce petit fruit nordique rouge, faites connaissance grâce à ces cinq faits.

Une alliée de longue date

La canneberge fraîche du Québec, aussi nommée airelle, est connue depuis très longtemps. Elle était aussi appelée atoca par les Amérindiens et, dès l’époque de la colonisation, sa riche teneur en antioxydants et en vitamine C lui aurait valu une place d’honneur sur les bateaux afin de combattre le scorbut. Aujourd’hui, on dit qu’elle est une source importante d’antioxydants qui aident à protéger les cellules contre les dommages et les maladies liés au vieillissement, qu’elle fait des miracles contre les infections urinaires, qu’elle éloigne la carie dentaire et qu’elle réduit les risques de certains types de cancers.

Le Centre-du-Québec, royaume de la canneberge

Elle est cultivée en Amérique du Nord seulement, et au Québec depuis 1938. D’ailleurs, c’est le Centre-du-Québec qui en détient le monopole puisque 90% de la production québécoise provient de cette région.

Le Québec, un leader

Le Québec est un important fournisseur mondial de canneberges. En effet, la province compte 80 producteurs de canneberges qui fournissent environ le quart de la production mondiale. Le Québec est aussi le leader mondial de la canneberge biologique.

Photo: Facebook Canneberges Québec inc.
Le Québec est un important fournisseur mondial de canneberges. Photo: Facebook Canneberges Québec inc.

La canneberge à cuisiner

Oui, il y a le jus de canneberge et les canneberges séchées, mais on peut aussi transformer le fruit en confiture, en tartes, en muffins, le marier au poisson, au canard ou à la dinde, l’ajouter dans des cocktails…

Photo: Brooke Lark, Unsplash
La canneberge se transforme en une foule de délicieuses préparations! Photo: Brooke Lark, Unsplash

Une récolte de toute beauté

La canneberge jouit certainement de l’une des récoltes les plus jolies et impressionnantes du Québec. On inonde d’abord les champs afin de faire flotter les fruits rouges à la surface de l’eau, ce qui crée un tableau impressionnant. Un des meilleurs endroits pour l’observer est au Centre d’interprétation de la canneberge, à Saint-Louis-de-Blandford, au Centre-du-Québec, qui offre cette année des visites du 27 septembre au 14 octobre.

Photo: Facebook Canneberges Québec inc.
Pour récolter la canneberge, on inonde d’abord les champs afin de faire flotter les fruits rouges à la surface de l’eau. Photo: Facebook Canneberges Québec inc.

Sur ta tombe, Florence Meney

Nous avons invité Richard Migneault, passionné de polars et auteur du blogue Polar noir et blanc, à signer cette chronique sur le dernier roman de Florence Meney, Sur ta tombe.

Maman! Ce mot provoque un déferlement d’émotions vives, d’amour inconditionnel et de tendresse inépuisable. Maman, dans la réalité d’aujourd’hui ou dans les souvenirs d’hier, c’est une chape de chaleur qui nous entoure pour nous sentir aimés, protégés, câlinés.

Maman! Non, pas pour tous! Pas pour Laure, personnage central du dernier roman de Florence Meney, Sur ta tombe. Un seul regard sur la magnifique page couverture du roman et déjà, nous sommes submergés par les souvenirs douloureux: deux roses fanées, un titre lugubre et une grisaille envahissante.

«Plus jamais. Il n’était pas sûr de combien de temps durait "jamais", mais c’était sûrement trop long.» (page 25)

Laure, psychologue à l’Institut en santé mentale de Montréal, partage sa vie avec Danny, un amoureux extraordinaire. Passionnée par son métier, elle explore, telle une spéléologue, les méandres de l’esprit humain. Serait-ce pour éviter de le faire dans ses propres pensées?

Un jour, elle reçoit un appel de son oncle Émile, qui lui annonce la mort de sa mère. Immédiatement, elle ressent une douleur terrible. Est-ce la peine d’apprendre cette nouvelle ou la douleur d’un passé qu’elle aurait voulu complètement occulter?

Rapidement, Laure s’envole vers la France et son village natal.

La maison est restée la même sauf cette dépouille, dans la chambre. Pour la veillée funèbre, le corps de sa mère fait ressurgir des moments avec des arrière-goûts d’amertume. Cette bouche, toujours aussi silencieuse. Ces paupières qui, enfin, couvrent la haine qui transperçait les yeux de celle qui l’avait mise au monde. La maison lui parle, lui raconte les longs silences de cette femme qui a avili son enfance. Les murs reflètent les longs moments de solitude et de violence psychologique.

De sa famille, il ne reste plus que ses deux oncles, frères de sa mère. Émile, le gentil, qui lui aussi a fui le village pour s’établir à Paris. Et Hubert, complice avec sa sœur de la haine et du dégoût, à peine contenus, lui-même envahi par les réminiscences obscures qui lui écorchent la peau du cœur à vif.

Pendant quelques mois, Laure revivra son enfance, scrutera les profondeurs de sa mémoire pour essayer de comprendre la genèse de cette haine maternelle. Et peu à peu, la lumière se fera pour éclairer l’obscur passé ou pire, le rendre plus dense, plus terrible.

Florence Meney nous présente ici son roman le plus achevé. Dans ses romans précédents, l’auteure voguait entre le polar et le roman psychologique. Avec Sur ta tombe, elle prend résolument le chemin du thriller psychologique et cela lui va très bien. Son écriture tout en nuances et son style métaphorique donnent à ce roman noir une couleur bien particulière. L’intrigue est bien menée, l’intensité monte graduellement et la finale explose... à la dernière phrase. Nous restons bouche bée, sans mot et satisfaits.

Que dire de plus? Allons-y d’une simple épitaphe...

Sur ta tombe, 2018

À lire absolument!

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Sur ta tombe, Florence Meney. Éditions Druide. 2018. 233 pages

*****

Pour ceux et celles qui sont friands de nouvelles, vous pourrez découvrir une Florence Meney très à l’aise dans l’écriture de courtes histoires noires, un peu glaçantes mais toujours passionnantes, dans le recueil La mort est ma maison aux Éditions Libre Expression.

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MPK 21: un nouveau bâtiment signé Frank Gehry pour Facebook

Facebook vient de dévoiler MPK 21, le plus récent ajout de son siège social à Menlo Park, en Californie. Conçu par le starchitecte Frank Gehry et construit en moins de 18 mois, l’imposant bâtiment ressemble un peu à un village avec une place publique, des restaurants et plus de 200 arbres.

La première chose qui nous frappe en regardant les images de l’immeuble, c’est que les nouveaux bureaux de Facebook sont loin d’être beiges. Les employés du géant techno ont déjà commencé à déménager leurs pénates dans le bâtiment spacieux, qui comporte une «rue principale» où l’on croise cinq options de restauration, 15 installations artistiques et un espace événementiel et de réunion qui peut accueillir 2000 personnes. C’est d’ailleurs là que Mark Zuckerberg tiendra ses séances de questions-réponses hebdomadaires.

Photo: Facebook
Les nouveaux bureaux de Facebook sont loin d’être beiges! Photo: Facebook

On retrouve également un jardin de 3,6 acres sur le toit. Plus de 200 arbres, arbustes et plantes y ont pris racine. Des séquoias de 40 pieds font pour leur part de l’ombre sur la «place publique», tandis que le «bol», une cour aux allures d’amphithéâtre, donne l’occasion aux employés de s’asseoir et d’échanger entre deux fougères.

Photo: Facebook
Des séquoias de 40 pieds font pour leur part de l’ombre sur la «place publique». Photo: Facebook

Plusieurs composantes — les passages pour piétons, l’accès aux espaces extérieurs, les escaliers visibles et les postes de travail flexibles — ont été aménagées pour favoriser le design actif.

Photo: Facebook
Sur le toit: un jardin de 3,6 acres. Photo: Facebook

Frank Gehry a travaillé de concert avec Facebook pour réduire l’empreinte écologique de la bâtisse. Un système de récupération des eaux permettra d’économiser environ 17 millions de gallons d’eau par année. Les panneaux solaires photovoltaïques devraient produire près de 2 millions de kWh d’électricité par an. L’espace est en plus baigné de lumière naturelle grâce aux nombreuses fenêtres, ce qui réduit le recours à l’éclairage artificiel. L’histoire ne dit toutefois pas si les employés sont plus heureux de rentrer au travail le lundi matin.

La nouvelle vie des microbrasseries

Voilà plusieurs années déjà que les microbrasseries du Québec et d’ailleurs ont le vent dans les voiles et, aujourd’hui, quelques-unes d’entre elles commencent à se dire qu’elles pourraient faire plus que brasser des bières... 

Au fil des ans, les nombreuses microbrasseries du Québec, mais aussi de partout dans le monde, sont devenues des porte-étendards de leur région. Parce que si les gens du coin s’y rendent pour prendre un verre et se retrouver, elles sont carrément devenues des incontournables pour les visiteurs amateurs de bonnes bières. Leur importance pour une région ou un quartier est si grande que certains avancent même que les microbrasseries seraient les nouveaux perrons d’église!

Le Québec compte plusieurs microbrasseries – plus de 200 – et ce chiffre a doublé depuis 2011. Au Canada, en 2016, on en comptait près de 800. Et l’engouement est mondial.

De la bière, et plus encore

Aujourd’hui, devant tant de concurrents et maintenant que les gens se sont habitués à boire de bonnes bières, les microbrasseries voient plus loin. On peut parler des circuits à pied, en autobus, en voiture ou en vélo et des applications conçues pour découvrir les bières et les microbrasseries, mais il y a plus. Certains établissements proposent désormais des spectacles sur place, lancent des festivals, proposent un parcours muséal, comme c’est le cas aux Brasseurs du Temps de Gatineau, ou s’associent à une exposition extérieure, comme l’ont fait le Trou du diable et le Temps d’une pinte pour l’expo Autour d’une Broue du Musée POP! de Trois-Rivières.

D’autres poussent le concept encore plus loin. En France, par exemple, plusieurs villes proposent des rallyes brassicoles. En Colombie-Britannique, aux États-Unis et au Québec, notamment à Sutton, Val-David et Portneuf, des micros offrent l’hébergement sur place, transformant ces établissements brassicoles en destination. Puis, en Nouvelle-Écosse l’an dernier, pour la première fois, une microbrasserie a ouvert ses portes… dans une épicerie!

Devant cet engouement qui ne dément pas et un nombre toujours en croissance, les microbrasseries qui conserveront leur place seront, assurément, celles qui trouveront le moyen de se réinventer. À surveiller dans les prochaines années!

À Sutton, la Microbrasserie Auberge Sutton Brouërie propose de boire, de manger... et de dormir! Photo: Facebook Microbrasserie Auberge Sutton Brouërie
À Sutton, la Microbrasserie Auberge Sutton Brouërie propose de boire, de manger... et de dormir! Photo: Facebook Microbrasserie Auberge Sutton Brouërie

Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre

Dans cette chronique, on vous présente généralement des nouveautés; des livres récemment publiés ou d’autres, bientôt disponibles en librairie. Or, cette fois-ci, je n’ai pas pu m’empêcher de remonter le temps et de partager avec vous mon plus récent coup de cœur: le roman Au revoir là-haut, signé Pierre Lemaitre et paru en 2013 aux éditions Albin Michel.

Cet été, ma voisine était allongée au soleil, livre à la main. Sa lecture avait l’air passionnante. Lorsque je lui ai demandé ce qu’elle lisait, elle m’a répondu Robe de mariée de Pierre Lemaitre. Pierre Lemaitre… ce nom me disait bien quelque chose, mais j’avoue que je n’en avais jamais lu. Enthousiaste, ma voisine me raconte que le premier roman de Lemaitre qu’elle a lu était Au revoir là-haut et que je devais absolument le lire si ce n’était pas déjà fait. Les étoiles dans ses yeux m’ont convaincue et, coup de chance, le roman était disponible à ma bibliothèque de quartier.

Lorsque j’ai lu la quatrième de couverture de Au revoir là-haut, je n’étais pas du tout convaincue. En fait, j’étais plutôt convaincue que je n’aimerais pas ça.

«Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts...
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.
»

«Fresque d’une rare cruauté», «grande tragédie»… En pleine canicule, ces mots ne me parlaient pas du tout. J’ai revu les étoiles dans les yeux de ma voisine, lorsqu’elle me parlait de ce roman qu’elle avait dévoré, et me suis résignée à commencer ma lecture. J’ai immédiatement embarqué dans cette histoire à la fois tragique et loufoque. Pas surprenant que son auteur ait remporté le prix Goncourt pour ce roman!

Les descriptions des lieux, des personnages nous font vivre l’histoire d’Édouard et d’Albert comme si on y était. On est là, dans les tranchées, dans ce trou d’obus, dans cet hôpital de guerre, dans cet appartement sombre et minuscule, dans cette suite luxueuse. On le voit si bien, cet Albert Maillard, maigrichon et anxieux, les mains moites, le pantalon mouillé. On s’attache, non sans dégoût, à cet Édouard qui a un trou en plein visage et dont l’excentricité et le génie explosent à coups de morphine et d’héroïne.

Je ne vous en dis pas plus sur ce roman car, si vous ne l’avez pas lu, vous en dire plus sur les événements ruinerait votre plaisir de le lire. La bonne nouvelle pour ceux qui l’ont déjà lu: Pierre Lemaitre désire faire de cette histoire une trilogie. Le deuxième volet, Les couleurs de l’incendie, est d’ailleurs sorti début 2018 et figurait dans les suggestions de lecture de notre chroniqueuse Claudia Larochelle.

Bonne lecture!

P.-S. – Un film inspiré du roman de Lemaitre est sorti en 2017. En voici la bande-annonce:

Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre. Éditions Albin Michel, 2013. 576 pages.

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