Photo: Facebook Auberge de montagne des Chic-Chocs

Le ski de randonnée: pour qui, pour quoi, comment, où?

Le ski de randonnée, aussi nommé randonnée alpine, ski de montagne ou alpine touring, est très tendance au Québec. De nombreuses stations de ski alpin l’ont bien compris, aménageant de plus en plus de pistes d’ascension pour les amateurs de ce sport d’hiver, tandis que d’anciennes stations de ski et centres de plein air développent une offre similaire.



En station de ski alpin comme en territoire sauvage, la technique de ski de randonnée consiste à gravir une montagne enneigée à la force de son corps, sans remontée mécanique, puis à redescendre dans la poudreuse ou sur une piste damée, le tout grâce à un équipement spécial.

La montée prenant généralement 90% du temps de l’activité, contre 10% pour la descente, on comprend qu’il faille être en relative bonne forme physique pour l’apprécier!

Le b. a.-ba de l’équipement de ski de randonnée 

Assez larges et plutôt courts, les skis ressemblent aux skis «alpins», mais sont dotés d’une fixation particulière qui offre deux modes: le talon est débloqué en mode montée, mais la botte est verrouillée sur le ski en mode descente, comme en ski alpin.

Pour grimper, on utilise des peaux d’ascension (comme en longue randonnée de ski de fond) qu’on colle à la semelle du ski. Rendu au sommet, on les décolle pour profiter de la glisse, non sans avoir arrimé les fixations aux skis.

Les bottes sont aussi particulières au sport. Elles ressemblent également à celles de ski alpin, mais sont dotées d’un collier qu’on déverrouille en montée pour donner une plus grande souplesse de mouvement au niveau de la cheville. Pour compléter l’équipement, il faut aussi des bâtons, un casque (pour la descente) et des lunettes.

Acheter ou louer?

Les prix pour un ensemble skis-bottes-peaux d’ascension-casque varient beaucoup, mais comptez au minimum 1000$ pour un équipement de base, offert dans la plupart des magasins de plein air et de vente spécialisée de skis, en ville comme en station.

L’idéal, quand on débute, est de choisir une station de ski ou un centre de plein air offrant la location d’équipement, pour 60$ à 85$ la journée. Il sera bien temps ensuite, si on attrape la piqûre, de s’offrir la panoplie du «randonneur alpin». 

Comment s’habiller ?

En matière de vêtements, le multicouche est de rigueur. On débute en version légère pour monter et ne pas trop suer (avec casque dans le sac à dos), comme on le ferait pour une sortie de ski de fond. Les sous-vêtements en laine mérinos offrent une bonne isolation, en même temps qu’ils évacuent humidité et transpiration. La deuxième couche, en fibres synthétiques (polaire, doudoune légère), peut être un peu plus chaude, tandis que la troisième doit protéger du vent, de la neige ou de la pluie, autrement dit être à la fois imperméable et respirante.

En montée, cette dernière pièce de vêtement est souvent dans le sac à dos (pour ne pas avoir trop chaud), mais sera bien utile lorsqu’on l’enfilera au sommet. On aura pris soin alors de décoller les peaux d’ascension de la semelle des skis, de les ranger dans le sac et de mettre casque sur la tête et gants chauds aux mains pour profiter de la descente, bien méritée.

Combien ça coûte?

L’un des gros avantages de la randonnée alpine en station de ski, c’est qu’on ne paie pas pour les remontées mécaniques. Un billet d’accès quotidien (pour l’entretien des pistes) vaut généralement entre 10$ et 32$, soit beaucoup moins cher que pour le ski alpin. De plus, l’accès est parfois gratuit si vous louez l’équipement sur place.

Quelques centres de plein air offrent pour leur part la gratuité ou demandent un droit d’accès minime, alors que certains terrains de jeux plus sauvages, bénéficiant d’un encadrement minimal par des groupes de pratiquants, sollicitent une adhésion annuelle au groupe. Dans les parcs nationaux où la randonnée alpine est autorisée, il faut payer le droit d’entrée au parc.

Où pratiquer?

Une bonne vingtaine de stations de ski alpin ont développé des sentiers d’ascension pour la randonnée alpine, avec descente en pistes damées ou hors-piste. C’est l’idéal si vous êtes débutant.

Tel est le cas par exemple de Tremblant, dans les Laurentides, avec trois pistes qui permettent d’atteindre le sommet en une heure trente à trois heures trente, puis de s’élancer sur les pistes balisées pour une glisse de rêve.

Belle-Neige, le mont Avalanche, Ski La Réserve (versant Nature) figurent aussi dans les lieux de pratique des Laurentides.

Dans les Laurentides, Tremblant propose trois pistes qui permettent d’atteindre le sommet en une heure trente à trois heures trente. Photo: Facebook Tremblant

Dans les Cantons-de-l’Est, mentionnons le Mont-Orford, avec 11 sentiers boisés d’ascension et une offre spéciale de randonnée alpine en soirée à la lampe frontale, Bromont Montagne d’expériences (avec 12 sentiers de 0,8 km à 2,2 km en montée) et Mont-Sutton. Cette station met de l’avant trois circuits distincts d’ascension en «rando-ski» pour «les sportifs qui aiment bien mériter leur descente» avec des heures prolongées, à partir de 7h et jusqu’à 19h. Owl’s Head ouvre également ses pistes à la montée, hors des heures habituelles de ski alpin, de 6h à 8h et de 16h30 à 20h30.

Dans Charlevoix, le Massif (laissez-passer à 31$, avec une remontée en télésiège ou télécabine) et le Mont Grand-Fonds ont également de beaux sentiers balisés d’ascension, de même que le Mont-Sainte-Anne (cinq sentiers en montée) et Stoneham (deux sentiers de 2 km en montée) dans la région de Québec, le Massif du Sud, dans Chaudière-Appalaches, le parc du Mont-Comi dans le Bas-Saint-Laurent.

Le Mont-Édouard, au Saguenay–-Lac-Saint-Jean, est pour sa part un des précurseurs du ski de «haute route», version réellement hors-piste de la randonnée alpine, avec le développement de huit secteurs de descente, avec refuges en montagne.

Certains adeptes de randonnée alpine ne veulent en effet rien savoir de descentes sur pistes damées et ne jurent que par des descentes dans la poudreuse. Dans les Laurentides, l’ancienne station du mont Alta offre à cet égard un bon compromis pour bénéficier en descente d’anciennes pistes de ski alpin non entretenues ou en sous-bois. Le site est géré par Expérience Mont Alta et nécessite l’achat d’un abonnement de saison (à moins de 90$).

Le mont Hereford, dans les Cantons-de-l’Est, est aussi bien connu des amateurs de vrai hors-piste sur ses deux versants, tout comme le parc national de la Jacques-Cartier, avec trois secteurs dédiés au hors-piste en poudreuse.

Pour s’initier ou partir en sortie guidée 

Quelques stations de ski ou entreprises de plein air proposent des sorties d’initiation.

Tel est le cas au mont Alta, au Massif, comme au Massif du Sud et à Belle-Neige (pour une journée à 150$, incluant location d’équipement, guide et accès quotidien).

D’autres se spécialisent aussi dans les sorties guidées, voire les séjours, comme la Vallée Bras-du-Nord, avec des randonnées organisées par son partenaire Éco Plein Air, l’auberge Chic-Chac de Murdochville et l’auberge de montagne des Chic-Choc, en Gaspésie, qui ont toutes deux plutôt adopté le terme de «ski de haute route», version hors-piste de la randonnée alpine…

Infos complémentaires sur le «ski de montagne»:  Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME)