La saveur du jour
Engouement pour les semences ancestrales
Le sol est encore tout blanc, mais déjà, il est temps de penser au potager. Cette année, certainement en raison des mois que nous venons de traverser, les semences ancestrales sont sur toutes les lèvres. Quelles sont-elles? Et pourquoi les privilégier?
La tomate Plourde, le melon de Montréal, le concombre Tante Alice ou le haricot Saint-Sacrement sont autant de variétés de semences de fruits et légumes mieux adaptées à notre climat et qui seraient disparues si ce n’était de quelques passionnés qui ont veillé sur elles au cours des dernières années et qui les offrent en ligne.
C’est le cas de Lyne Bellemare, de Terre promise, à l’île Bizard. «Selon l’Organisation mondiale des Nations unies pour l’alimentation, 75% des plantes potagères ont déjà disparu. Au Québec, plusieurs variétés locales continuent de se perdre», explique d’ailleurs la semencière. Ainsi, veiller à la continuité des semences ancestrales contribue à sauver la diversité ainsi que notre patrimoine, à s’assurer des récoltes plus résistantes à notre climat et un jardin plus résilient.
Des semences populaires
Patrice Fortier, de La société des plantes, à Kamouraska, fait aussi partie, depuis 20 ans, de ces quelques gardiens de semences du Québec. Sur sa boutique en ligne, on trouve du basilic sacré, de la bourrache, de l’ail jaune et des centaines d’autres variétés dont plusieurs sont en rupture de stock.
C’est que les semences ancestrales sont présentement si populaires que certaines sont victimes de leur succès. C’est aussi le cas du côté du Nutritionniste urbain, qui a lancé il y a quelques mois un coffret potager de semences ancestrales qui se retrouve souvent en rupture de stock tellement il est en demande. Ce dernier explique cet engouement par la récente prise de conscience, par de nombreux citoyens, de l’importance de l’autosuffisance et au fait que les gens, ayant plus de temps libres, se sont lancés dans le jardinage.
Bibliothèque du patrimoine
Récemment, une étudiante en environnement de Sherbrooke a lancé une bibliothèque de semences ancestrales afin de veiller sur l’agrodiversité de la province. Les intéressés peuvent ainsi commander gratuitement quelques semences de différentes variétés en s’engageant à laisser monter un ou deux plants en graines et à retourner les semences ainsi obtenues.
Avis à ceux qui veulent s’initier, la Fête des semences aura lieu virtuellement du 27 février au 8 mars. Au programme: kiosques en ligne et conférences pour préparer le jardin d’été.