La saveur du jour
Le confinement: positif sur nos habitudes alimentaires
Moins de gaspillage, meilleure planification, plus de temps pour cuisiner… On estime que le confinement aurait ses effets positifs sur les habitudes alimentaires des Québécois.
C’est ce que rapporte une étude du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) nommée COVID-19 et les changements dans les pratiques alimentaires des ménages. L’objectif de cette étude était d’identifier les pratiques alimentaires que les ménages ont déclaré avoir modifiées pendant la pandémie au printemps 2020 en recueillant des données auprès de 1 143 adultes du Québec.
Du temps qui fait la différence
Ainsi, on a remarqué que 61% des Québécois ont pris plus de temps pour planifier leurs repas et pour faire leurs achats selon une liste d’épicerie préétablie. Cette attitude fait partie des «comportements typiques d’une famille qui a besoin de faire attention à son budget consacré à l’alimentation», a expliqué Geneviève Mercille, professeure au département de nutrition de l’Université de Montréal et chercheuse au centre de recherche en santé publique.
Ensuite, la majorité des Québécois, soit 63%, aurait diminué son gaspillage alimentaire. La chercheuse estime que c’est le prix plus élevé de certains aliments ainsi que l’augmentation du temps disponible pour faire le compte de ce qui se trouve dans nos armoires et notre réfrigérateur qui auraient pu provoquer ce changement de comportement. De plus, probablement dû à un contexte d’insécurité et au fait que 76% des répondants ont cherché à diminuer la fréquence de leurs visites à l’épicerie, les Québécois auraient considérablement augmenté leurs achats d’aliments non périssables comme le riz et les conserves, ce qui contribue aussi à la diminution du gaspillage.
Finalement, l’étude du CIRANO rapporte que 67% des répondants ont affirmé avoir davantage cuisiné. En temps de confinement, ils avaient plus de temps, bien sûr, mais aussi, «en cas d’incertitude, l’alimentation peut être une source de réconfort», observe Geneviève Mercille.
Les résultats ont aussi mis de l’avant le fait que les gens de 65 ans et plus ont été moins nombreux à avoir remarqué un changement dans leurs habitudes alimentaires. On estime que cela ne signifie pas que ce groupe d’âge n’a pas de bons comportements, mais bien que leur situation a été moins chamboulée par les mesures de confinement.
Reste à voir maintenant si les Québécois conserveront ces bonnes habitudes alimentaires dans l’avenir.