La saveur du jour
L’ascension du crabe des neiges
Signe ultime de l’arrivée du printemps, le crabe des neiges ravit de nombreux Québécois qui transforment en fête les premières sections dégustées. Depuis quand l’apprécions-nous autant?
Un peu comme c’est le cas pour le homard, le crabe a déjà connu un autre sort. Avant d’être considéré comme une nourriture prisée de luxe, locale et de saison, le crabe était vu comme une bête encombrante qu’il fallait retirer des filets des pêcheurs. Mais, autour de 1965, puisque le crabe royal de l’Alaska a connu un important déclin, c’est le crabe des neiges de l’Atlantique canadien qui a dû être pêché pour arriver à fournir les Japonais qui en étaient friands.
C’est ainsi qu’il s’est mis à prendre une grande valeur pour les pêcheurs même s’il a fallu attendre encore jusqu’aux années 1980 pour que l’engouement des Japonais se propage aux Québécois.
Désormais, l’arrivée du crabe dans les marchés symbolise la fin de l’hiver. D’ailleurs, même son nom le dit: le crabe doit son appellation au fait qu’il est la première pêche de l’année et que certains pêcheurs s’aventurent même parfois alors qu’il neige.
Aujourd’hui, il n’y a pas que les Québécois qui apprécient la chair tendre du crustacé: le crabe représente 60% des exportations totales, tous produits marins confondus.
Cette année, la pêche au crabe a débuté le 25 mars entre Rivière-du-Loup et Rivière-à-Claude et se poursuivra jusqu’à la mi-mai.