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Récolter l’hiver: 7 choses à savoir sur l’agriculture nordique
Nous vivons dans un pays nordique. Pourtant, cela ne fait pas longtemps qu’on parle d’agriculture d’hiver au Québec. Le documentaire Récolter l’hiver met en lumière des pionniers qui explorent le modèle et qui prouvent que cultiver des légumes frais en serre tout au long de l’année avec peu ou pas de chauffage est possible. Voici sept citations tirées de ce film fascinant.
1. Le Québec est dépendant des autres pays pour son approvisionnement
«Il y a eu une prise de conscience pendant la pandémie par rapport à notre trop grande dépendance envers les pays étrangers pour se nourrir au Québec, surtout en hiver. Le deux tiers des légumes qui sont importés au Québec, c’est en hiver, donc il y a place à amélioration.»
— Jean-Martin Fortier, maraîcher de la Ferme des Quatre-Temps, en Montérégie
2. Le gouvernement provincial mise sur la production en serre
«Suite aux problématiques d’approvisionnement soulevées pendant la pandémie, le gouvernement du Québec souhaite doubler la capacité de production en serre au Québec d’ici 2025 grâce à des subventions.»
— Jean-Martin Fortier, maraîcher de la Ferme des Quatre-Temps, en Montérégie
3. De petits producteurs québécois collaborent pour développer l’agriculture d’hiver
«Ce que je cherche à faire, c’est de produire des légumes qui existent déjà, mais qui ne sont pas accessibles à l’année au Québec. Je cherche à gruger de la part de marché à de grosses entreprises établies. Je ne veux pas tasser mon petit voisin, je veux tasser la Californie.»
— François Biron, de la Ferme Chapeau Melon, en Outaouais
4. L’agriculture d’hiver permet d’allonger la saison de production pour les petits producteurs
«C’est plate d’arrêter de produire en octobre ou novembre et de complètement disparaître de la carte jusqu’au mois de mai suivant.»
— Vincent Lafleur-Michaud, du Jardin des Funambules, en Estrie
5. Le Canada débourse de gros montants pour son approvisionnement
«C’est une valeur de 5 milliards de dollars par année qui partent de la Californie pour venir au Canada. De ce chiffre, c’est 2,7 milliards strictement de fruits et légumes. En fait, le Canada représente 18% de tout ce que la Californie exporte dans le bioalimentaire.»
— Pascal Thériault, agronome et économiste, Université McGill
6. Plus connue ailleurs, l’agriculture d’hiver commence à faire sa place au Québec
«Cela fait 15 ans qu’on parle d’agriculture d’hiver dans le nord-est des États-Unis parce qu’on voulait continuer à manger des aliments de saison à l’année. C’est encore tout nouveau ici. Je sens qu’il y a plusieurs jeunes maraîchers qui s’intéressent à la question. On est au début de quelque chose de vraiment intéressant.»
—Jean-Martin Fortier, maraîcher de la Ferme des Quatre-Temps, en Montérégie
7. L’agriculture d’hiver permettrait une meilleure résilience alimentaire
«À cause des changements climatiques, il y aura plus d’imprévus qui auront une influence sur les récoltes de la Californie ou de la Floride, par exemple. Si les récoltes baissent, les prix vont monter et, ici, nous n’avons pas la capacité d’aller s’approvisionner ailleurs rapidement. Ce qui risque de devenir nécessaire est un retour en arrière: il va falloir qu’on apprenne à s’approvisionner à plus qu’un endroit pour avoir de meilleurs filets de sécurité, pour garantir un approvisionnement.»
— Pascal Thériault, agronome et économiste, Université McGill