L’art de cracher le vin
Dans un salon de dégustation, il n’est pas rare de goûter 50 vins différents, voire 100 ou plus. Impossible de tout consommer, au risque de ne pas marcher droit en sortant de la salle ou de ne pas se rappeler ses belles découvertes. C’est pourquoi il est important de maîtriser l’art de cracher le vin.
Cracher ou ne pas cracher ce vin?
Nos facultés gustatives se trouvent dans la bouche, non pas dans la gorge. Ainsi, une fois qu’un liquide a circulé dans la bouche, l’avaler ou le cracher ne changera rien à la perception des arômes, saveurs et textures.
On peut choisir de cracher le vin pour plusieurs raisons. Une dégustation de plusieurs produits, qu’elle soit professionnelle ou entre amis, est une occasion plus qu’appropriée. Même chose si l’on doit conduire après l’événement ou si notre état de santé ne nous permet pas de consommer des boissons alcoolisées.
Comme l’écrit si bien la sommelière Jancis Robison dans How to Taste: «When it makes sense to spit, you should be proud rather than ashamed to do it.» («Quand il est logique de cracher, vous devriez être fier de le faire plutôt que d’en être embarrassé.») C’est beaucoup plus professionnel et indéniablement meilleur pour votre santé!
L’étiquette du crachoir
Au début, cracher demande une certaine dose de courage. Avec la pratique, on s’habitue très vite. Il suffit de placer les lèvres comme si on allait siffler, puis d’expulser avec une certaine force le vin en un filet droit, pour éviter les gouttes disgracieuses sur le menton. Mais même si cela arrivait, rassurez-vous: tous les professionnels pourront vous dire qu’ils sont passés par là eux aussi.
Il y a quelques règles à respecter pour cracher le vin de façon «élégante». Premièrement, on doit utiliser un contenant approprié. Des crachoirs de plastique ou de métal existent, mais n’importe quel contenant opaque (une tasse à café de transport, un pot de yogourt vide) fera l’affaire. Deuxièmement, on crache lorsque l’on déguste et non pas lors de repas. Finalement, si on peut se le permettre, on se gardera une petite gêne en ne crachant pas les meilleurs crus de la soirée, question de leur rendre hommage.
Cracher pour réussir son Défi 28 jours
Depuis sept ans, je relève le Défi 28 jours sans alcool de la Fondation Jean Lapointe. C’est une belle occasion de se sensibiliser sur la question, et aussi de réfléchir à son rapport à l’alcool qui est, après tout, un produit à consommer avec modération et contrôle. Je dois quand même continuer à goûter des vins, puisque c’est mon métier, mais j’utilise alors un crachoir.
En attendant de vous exercer à l’art du crachoir, pour vous inspirer dans votre démarche si vous aussi vous faites le Défi 28 jours sans alcool ou simplement pour élargir vos options, voici quelques produits non alcoolisés très agréables à avoir chez soi. Vous n’aurez pas besoin de les cracher!
Seedlip Groove 42
Ce spiritueux sans alcool est le premier à avoir fait son apparition sur la scène internationale, il y a quelques années. Il nous vient du Royaume-Uni. Inspiré par The Art of Distillation de John French, un ouvrage publié en 1651, Ben Branson s’est lancé dans la conception de ces spiritueux sans alcool faits à partir d’ingrédients de son jardin. Le Groove 42 est sec, aromatique et sophistiqué. Ses notes d’agrumes, de citronnelle et de gingembre lui apportent une touche chaleureuse. Il vient tout juste d’arriver en SAQ.
Seedlip Groove 42. Dry gin aromatisé, 700 ml. Code SAQ 15040161 | 44,75$
Seedlip Spice 94
Le Spice 94 est un autre spiritueux non alcoolisé signé par Ben Branson. Une chose à savoir sur les spiritueux sans alcool est qu’ils n’ont pas le même corps qu’une eau-de-vie. Le sucre, l’alcool et, dans le vin, les tanins apportent une texture au liquide qu’on ne trouve pas dans les boissons sans alcool. En revanche, ils sont pleins d’arômes et se prêtent bien aux cocktails. Comme on peut s’y attendre, le Spice 94 présente un beau bouquet épicé. Les notes d’allspice et de cardamome se volent la vedette, sans éclipser l’agrume. Vous trouverez d’excellentes suggestions de cocktails sur leur page.
Offert chez Vinum Design et en ligne | 45$
Encanette – Sangria rosée canneberge et fraise
On revient au Québec avec un marché des prêts à boire sans alcool qui bouillonne! La créativité est au rendez-vous avec des mocktails qui rivalisent de saveurs. Encanette est une jeune entreprise de Louiseville qui mise sur la simplicité, sans toutefois négliger l’originalité! Cette sangria pétillante présente une si jolie couleur rose pâle que vous voudrez la boire dans une coupe Marie-Antoinette. Elle se déguste sur des notes de petits fruits rouges acidulés juste comme il faut. Vous les trouverez en épicerie.
Breuvage Atypique – Amaretto Sour
Sans alcool, faibles en sucre et savoureux: c’est ce que nous propose Étienne Boulay, ancien joueur de football bien connu du public, avec sa collection de mocktails prêts à boire. J’ai eu le coup de cœur pour leur Ameretto Sour, un cocktail aux notes d’amandes agrémenté d’une touche acidulée. C’est explosif et délicieux!
Santé et bonnes découvertes!
Jessica et son équipe