Le premier disque de Beau Dommage a 50 ans!
Simplement intitulé Beau Dommage, le premier disque du groupe du même nom est sorti en décembre 1974. C’est dire qu’on devance un peu les célébrations en en parlant maintenant.
Anne-Marie Dussault a parti le bal dimanche dernier avec une édition spéciale de son émission 24/60 sur RDI où tous les membres du groupe (sauf Pierre Bertrand, dommage!) étaient réunis pour raconter ce jalon de l’histoire de la musique québécoise.
Après l’émission, j’ai eu envie de retrouver dans mes archives la critique que j’avais publiée dans le journal étudiant de mon école quelques semaines après sa sortie.
Le Bavard, de l’école secondaire Saint-Patrick, à Hull, était modestement imprimé sur des feuilles 8,5 par 14, qu’on pliait en deux. En 1975, je me faisais un devoir, déjà!, d’y promouvoir la musique québécoise. Sans le style d’un Georges-Hébert Germain, cependant.
Il faut être humble pour publier ce texte écrit à 15 ans dans lequel j’insiste beaucoup sur la simplicité du groupe et de ses chansons, au risque de faire pas mal simple moi-même. Mais, quand même, certains éléments de mon article rejoignent ce qu’ont dit les invités d’Anne-Marie Dussault à son micro.
Après l’émission, mon grand ami de l’époque (et mon beau-frère depuis 45 ans) m’a écrit pour me dire combien j’ai été chanceux de rencontrer les membres de Beau Dommage durant ma carrière. Jacques m’a rappelé notre complicité à écouter cette musique, me faisant remarquer qu’il a acheté ce premier disque de Beau Dommage au moins trois fois dans sa vie. Je comprends, on l’a tellement écouté! On avait beau être des «gars d’Hull», ce groupe qui chantait Montréal nous parlait tellement!
Quelle part Beau Dommage a-t-il dans l’amour que j’ai aujourd’hui pour Montréal? Difficile à dire.
Ce que je sais, c’est que je n’ai plus mon vinyle original, il est chez mon fils, qui possède une table tournante pour l’écouter.
Et, dans le trio que nous formons avec sa mère, c’est lui, le vrai Montréalais.
Il est même né l’année où Beau Dommage a préparé son grand retour de 1994 avec des chansons comme Échappé belle, Tout simplement jaloux (je travaillais en tandem avec la blonde de Michel Rivard à ce moment-là) et Du milieu du pont Jacques-Cartier (ce pont qu’on voyait de la maternité de l’hôpital Notre-Dame, où fiston est né).
Et pour conclure, je reprends les mots de Pierre Huet dans Montréal, chanson emblématique du groupe Beau Dommage:
«J’te conte tout ça, écoute-moi ben pendant qu’ça m’pogne
Assis au pied… » du mont Royal.
50 ans plus tard, Beau Dommage devient symphonique
Comme on l’a fait pour le 50e anniversaire d’Harmonium, les 50 ans de la naissance du groupe Beau Dommage sont l’occasion d’une transposition de leur musique en version symphonique.
C’est le producteur Martin Leclerc qui a eu l’idée d’un grand concert de l’Orchestre Métropolitain mettant en vedette les plus grands succès des cinq albums de la formation, dont l’intégrale de la pièce-fleuve Incident à Bois-des-Filion.
Les arrangements ont été confiés à Antoine Gratton et la direction de l’orchestre à Adam Johnson. Parmi les onze interprètes qui prêteront leurs voix à ce répertoire, on retrouve Alexandre Désilets, Coral Egan et plusieurs jeunes qui n’étaient même pas nés lorsque le groupe Beau Dommage a vu le jour. La mise en scène a été confiée à Michel Poirier.
Beau Dommage symphonique sera présenté, fin août, début septembre, à Montréal, Trois-Rivières, Sherbrooke et Québec. Les détails ici.
Texte de Claude Deschênes publié dans Le Bavard de mars 1975
Beau Dommage STT70 034 Capitole
Avec le groupe Harmonium, Beau Dommage s’est avéré la révélation de l’année 1974. Beau Dommage se paiera du bon temps en 75, une année qui a bien débuté pour eux. En effet la vente de leur disque bat son plein; partout on demande Beau Dommage, avec raison d’ailleurs. Enfin un groupe jeune (moyenne de 23 ans), qui chante pour les québécois. C’est un nouveau son au Québec, c’est simple, c’est pur. Ce qui est intéressant dans ce groupe c’est qu’il ne se limite pas à un groupe, en particulier, de chansons, ils font ce qu’ils aiment, ce qu’ils préfèrent. Côté musical c’est intéressant à cause de la simplicité. Comme je le disais plus haut, c’est un nouveau son, d’ailleurs c’est ce qui a valu à Harmonium sa popularité actuelle. Côté parole c’est aussi très simple: on chante en québécois et non en joual exagéré et les voix sont si belles que le tout passe très bien. On peut aussi dire que c’est un disque montréalais puisque les cinq (4 garçons et une fille) sont originaires de Montréal et chantent leur adolescence montréalaise. En somme c’est très bon et ça vaut la peine de l’acheter et de l’écouter. CLAUDE