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3 activités pour profiter des couleurs dans Charlevoix

La région de Charlevoix est pleine de couleurs en ce début d’automne. Et que dire du fleuve Saint-Laurent vu d’une montagne brillant de mille feux! Voici trois activités qui vous permettent d’en mesurer la magnificence!

Via ferrata La Charlevoix 

C’est un rêve comme on aime les réaliser: surpassant les attentes! Surplomber le fleuve Saint-Laurent (et prendre le temps de l’admirer) en étant accroché à une falaise de 35 mètres de haut sous un beau ciel bleu, voilà qui était déjà magique, mais quand le Train de Charlevoix s’est pointé à l’horizon, puis est passé sur la voie ferrée en dessous de notre groupe, le plaisir était à son comble. Il faut dire que le trajet de ce train-là, de Baie-Saint-Paul à La Malbaie, est tout aussi magique. La voie ferrée longe en effet en permanence le bord du fleuve. J’ai tellement aimé ce parcours ferroviaire unique en son genre qu’il m’a poussée il y a quelques années à faire le même en ski de fond, dans le cadre de la Virée nordique de Charlevoix, qui empruntait la voie ferrée (fermée aux trains pour l’occasion et transformée en piste de ski de fond)!

Autre saison, autre activité de plein air: cette fois, c’est du Fairmont Le Manoir Richelieu, à Pointe-au-Pic, qu’elle débute. La nouvelle «via ferrata La Charlevoix» est en effet aménagée sur le vaste territoire du grand hôtel. Rendez-vous à l’intérieur pour prendre possession de l’équipement nécessaire (harnais pour les hanches et casque), avant de filer à pied sur le «sentier du fleuve» passant sous l’hôtel, en direction ouest.

Un parcours en forêt de 15 minutes permet de se délier les muscles et nous mène au départ de la via ferrata. Développée en partenariat avec Projet Vertical, entreprise qui organise aussi les sorties de via ferrata au canyon Sainte-Anne (région de Québec), celle-ci comporte le même équipement à la fine pointe de la technologie. Au lieu d’avoir à défaire et rattacher en permanence deux mousquetons sur le câble qui court sur la falaise pour avancer sur la via ferrata, elle est équipée d’un câble continu facilitant la progression de chacun avec un maximum de sécurité.

Photo: Facebook Fairmont Le Manoir Richelieu

Cinq cents mètres de pur bonheur à plus ou moins 35 mètres au-dessus du fleuve nous attendent. On descend un peu en s’aidant des pieds et des mains à même la paroi rocheuse ou sur un escalier de bois; on monte un peu; on franchit quelques poutres ou marches taillées dans un tronc, mais le parcours de niveau facile suit globalement la falaise à l’horizontale. Des anfractuosités du roc sont utilisées à bon escient pour servir de points d’appui pour mains ou pieds tout en permettant de rester accroché à la falaise par le câble.

À mi-chemin entre randonnée et escalade, la via ferrata permet d’accéder à des paysages hors-normes, comme celui que nous avons sous les yeux. Il est fortement conseillé de prendre le temps d’admirer le grand fleuve, l’horizon et même la voie ferrée en contrebas, entre l’eau et la falaise à laquelle nous sommes suspendus. On entend tout à coup siffler le train au loin, et que voit-on arriver quelques minutes plus tard? Le fameux Train de Charlevoix en provenance de Baie-Saint-Paul. Il passe littéralement sous nos pieds. C’est le clou du spectacle pour nous, mais nous sommes sûrement aussi des «vedettes» pour les passagers du train! Deux heures plus tard, environ, le groupe quitte la via ferrata pour un nouveau petit parcours en forêt jusqu’à l’hôtel, les plus belles images de Charlevoix en mémoire vive dans nos têtes.

Marcher à La Malbaie

Haut lieu de villégiature, de golf et de casino, Le Fairmont Le Manoir Richelieu a aussi ses propres sentiers pédestres: plus de 14 kilomètres, près de l’hôtel, en forêt comme sur le haut de la falaise.

Le Sentier Seigneurie (débutant) se concentre sur une boucle de 1,5 km autour des installations de l’hôtel. Celui du Fleuve court sur 3 km (6 km aller-retour). Sentier d’interprétation, il inclut la «balade à la vitesse de la lumière», représentation du système solaire (du Soleil à Uranus) réduit à une échelle de 1/1 500 000 000. Un court sentier en fin de parcours permet de rejoindre une petite plage de galets au bord du fleuve avant de remonter sur la piste principale.

Le Sentier Charlevoix, de niveau intermédiaire, compte 3 km aller-retour, avec un beau passage en pinède, tandis que le Sentier Panoramique grimpe davantage en hauteur, sur 4,3 km aller-retour, en longeant le magnifique golf du Fairmont, au relief accidenté avec vue imprenable sur le Saint-Laurent.

Photo: Facebook Fairmont Le Manoir Richelieu

À pied ou en vélo de montagne au Massif

Le Massif de Charlevoix est «haut en couleur» tous les week-ends jusqu’au 12 octobre, avec une panoplie d’activités, incluant la randonnée. On peut même à cette occasion profiter d’une descente ou d’une montée en télécabine. Du sommet, parcourez le Lugeron, sentier facile de 3,5 km menant au refuge utilisé l’hiver par les adeptes de luge alpine, ou le sentier des Crêtes (3,1 km), avec de magnifiques points de vue sur le fleuve. À la base de la montagne, la Promenade offre 3,1 km de balade. Ces sentiers sont reliés entre eux pour ceux qui veulent descendre toute la montagne ou la remonter à pied.

En vélo de montagne, nouvelle activité au Massif, la saison se terminera aussi le 12 octobre. Le site compte 20 km de pistes pour tous calibres, majoritairement en descente, avec des panoramas spectaculaires. 

Photo: Facebook Le Massif de Charlevoix

Infos pratiques:

  • Train de Charlevoix: en route de Baie-Saint-Paul à La Malbaie, ou inversement, jusqu’au 18 octobre, du jeudi au dimanche.
  • Via ferrata La Charlevoix: en fonction aussi en période hivernale; activité à la portée de tout le monde, y compris les enfants à partir de huit ans.

Jeux d’eau aux chutes Coulonge

Pas question de se mouiller aux chutes Coulonge, mais quelle journée on passe dans ce parc du Pontiac, en Outaouais, où l’histoire de la drave «transpire» des sentiers et des roches auxquelles on s’accroche en via ferrata!

Ce fut mon coup de cœur du mois de juillet, à Mansfield-et-Pontefract, au cœur du Pontiac, une région trop méconnue, dans l’ouest de l’Outaouais. Dès l’entrée du parc des chutes Coulonge, on ne peut qu’être impressionné par la forêt environnante dans laquelle se dressent, me dira plus tard André Piché, directeur général de l’organisme à but non lucratif qui gère le site, «de beaux spécimens de pins blancs ayant 300 à 350 ans».

Curieux que ces arbres si recherchés dans le passé pour leurs troncs droits pouvant atteindre 40 mètres aient échappé à la coupe dans ce haut lieu de la drave. Un court sentier menant au-dessus des chutes de 48 mètres de haut en raconte l’histoire via des panneaux d’interprétation. Le baron forestier de la région – Georges Bryson – dirigeait de main de maître au milieu du XIXe siècle cette activité commerciale qui consistait à couper des arbres puis acheminer les billots de bois à même la rivière Coulonge, qui se jette ensuite dans la rivière des Outaouais.

Sur la «promenade de la rivière», dans le parc actuel, on aboutit à une retenue d’eau avec vue sur l’ancienne maison du maître du glissoir. Un peu plus bas, un belvédère permet de découvrir dans un bruit assourdissant les fameuses chutes et, juste à côté, une longue glissade en ciment dans laquelle on dirigeait les billots. Dans la forêt, des rails et de vieilles machines abandonnées rappellent l’agitation d’une époque révolue. Pour compléter la visite à pied, rendez-vous au petit musée près de l’accueil du parc où une exposition présente les outils, les méthodes de travail et les conditions de vie du temps de la drave.

Photo: Anne Pélouas

Adrénaline garantie sur la via ferrata

Il est temps maintenant de passer aux choses sérieuses (en matière sportive). J’ai une passion pour les via ferrata du Québec et celle des chutes Coulonge ne m’a pas déçue! Mélange d’escalade assistée (avec harnais et mousquetons qu’on déplace le long d’un câble accroché à la paroi) et de randonnée, la via ferrata est accessible à toute personne en relative bonne forme physique et n’ayant pas le vertige.

Le parcours de celle-ci débute en contrebas des grandes chutes sur les hauteurs d’un long canyon aux eaux tumultueuses. Première surprise: on démarre en grand par deux tyroliennes. La première (de 115 mètres de long) permet d’apprivoiser la peur de se jeter presque dans le vide. La suivante est vraiment géante et suit le cours du canyon. Elle est assez longue (260 mètres) pour qu’on ait le temps de se remettre un peu de ses émotions et d’admirer ensuite le paysage de ce canyon bouillonnant qu’on surplombe. Vient le temps du freinage ensuite pour retrouver la terre ferme et prendre des photos des suivants!

Photo: Anne Pélouas

Après avoir traversé un pont suspendu au-dessus du canyon, on repartira… à pied, accroché à l’une de ses parois vertigineuses. Plus de 450 mètres de progression lente nous attendent dans un décor somptueux. Le groupe se déplace en file indienne avec un guide. Chacun remonte ainsi tranquillement la rivière bouillonnante, s’agrippant des mains et des pieds sur des pierres ou des marches d’acier tout en veillant à déplacer l’un après l’autre les mousquetons qui font le lien entre harnais individuel et câble. Cette «ligne de vie» court sur la falaise avec de nombreux points d’ancrage, épouse son relief en montant et descendant.

Nous faisons de même, tout en prenant le temps de profiter de la vue sur le canyon et de prendre des photos. C’est là qu’on songe aussi aux draveurs des temps anciens qui, en sept à huit jours, acheminaient le bois par voie d’eau du lac Pomponne, dans le parc de La Vérendrye, à la rivière des Outaouais, souvent au péril de leur vie.

Photo: Anne Pélouas

Trois niveaux de via ferrata

En fin de parcours intermédiaire, alors qu’on aboutit très près du lit de la rivière, l’ascension d’une bonne quarantaine de mètres est quasi-verticale sur la paroi rocheuse! On peut poursuivre sur un parcours de niveau avancé avec l’ajout d’une tyrolienne géante, d’un passage sur pont suspendu et de 150 mètres de grimpette supplémentaire sur la paroi de la rive gauche du canyon. Ceux à qui il reste quelque énergie iront ensuite batifoler dans les arbres, afin d’expérimenter le parcours aérien à obstacles qui se trouve aussi sur le site.

Photo: Anne Pélouas

Infos pratiques:

  • S’il fait chaud, choisissez plutôt le matin pour cette activité.
  • Le parc est ouvert sept jours sur sept jusqu’à la fête du Travail. Les réservations pour la via ferrata se font ensuite seulement pour les week-ends jusqu’à l’Action de grâce.

À voir : Nature et plein air en Outaouais

Plein air-aventure: du pire au rêve de demain

La crise actuelle oblige les amateurs de plein air et de tourisme d’aventure à faire preuve de beaucoup de patience. Trois spécialistes de tourisme d’aventure racontent dans quelles conditions ils travaillent depuis que les frontières se sont fermées ou que le confinement est en vigueur et comment ils préparent pour vous la sortie de crise, avec l’espoir – comme pour nous tous – qu’elle vienne vite! 

Parcs et entreprises en tourisme d’aventure fermés, obligation de sorties réduites à la proximité des domiciles, accès limités à certaines régions… Le monde du plein air au Québec subit de plein fouet les effets de la crise de la COVID-19 et fournit sa part d’efforts pour réduire au minimum les risques de propagation du virus.

Même chose pour les agences spécialisées en tourisme d’aventure à l’international, dont il faut louer les efforts incroyables accomplis pour rapatrier leurs clients, aider les autres dans leurs démarches d’assurance annulation de voyages, tout en continuant à préparer les séjours de l’été avec un personnel réduit et dans des conditions financières très difficiles.

La crise de mars au Québec

«Nous avons manqué deux ou trois semaines d’activités en fin d’hiver», dit le directeur général d’Aventure Écotourisme Québec (AEQ), Pierre Gaudreault.

Dans cet entre-deux saisons, les effets de la crise semblent limités dans les 135 entreprises en écotourisme et tourisme d’aventure ainsi que dans les 50 parcs régionaux du Québec membres d’Aventure Écotourisme Québec. «Le moral est assez bon et les membres demeurent optimistes», affirme monsieur Gaudreault. Ceux qui travaillent avec une clientèle internationale sont nettement «plus nerveux».

Les plus affectés ces temps-ci sont ceux qui offrent habituellement au printemps des sorties ou des formations en rafting et kayak en eau vive. Pour eux, ce sera zéro revenu.

Les autres ne paniquent pas, mais l’incertitude provoque beaucoup d’inquiétude, note Pierre Gaudreault.

Si les parcs nationaux peuvent recevoir l’aide de leurs MRC respectives, les petites entreprises locales du secteur ne peuvent compter que sur elles-mêmes. «Notre secteur avait le vent dans les voiles en 2019. Tout allait bien, mais certains ont fait des investissements et le ralentissement actuel pèse sur les finances. C’est le calme plat depuis trois semaines. Les écoles fermées ont annulé leurs activités de plein air sans payer; les gens annulent leurs réservations et personne ne réserve pour l’été. Nos entreprises sont donc sans entrées d’argent».

L’AEQ a mis en place une équipe pour les aider à gérer la crise, avec une chaîne téléphonique, la fourniture d’un aide-mémoire sur les actions à prioriser, des conseils pour prendre des arrangements avec leurs fournisseurs et bailleurs de fonds.

Les plus affectés ces temps-ci sont ceux qui offrent habituellement au printemps des sorties ou des formations en rafting et kayak en eau vive. Photo: Rune Haugseng, Unsplash

Rapatriements rocambolesques

Il faut louer les efforts incroyables accomplis depuis mars par les agences de voyages québécoises pour rapatrier leurs clients de l’étranger. Tel fut le cas chez Terres d’Aventure Canada et Karavaniers, nos deux plus importantes agences spécialisées en tourisme d’aventure à l’international, qui travaillent toujours d’arrache-pied, à effectifs réduits et sans recettes nouvelles, pour servir leur clientèle.

Jad Haddad, directeur de Terres d’Aventure Canada, raconte: «Mi-mars a été une véritable course contre la montre car la situation changeait d’heure en heure, avec des pays fermant leurs frontières les uns après les autres, alors que nous tentions de ramener ici une vingtaine de clients se trouvant au Costa Rica, en Afrique du Sud, au Sri Lanka, en Australie, Nouvelle-Zélande, Maroc et Vietnam.» Les quelques employés de Montréal ont dû jouer des pieds et des mains, 24 heures sur 24, pour les épauler, leur trouver des vols de retour qui étaient ensuite annulés…

L’histoire d’un client qui devait partir en Jordanie début mars est éclairante. La veille, le pays ferme sa frontière. Terres d’Aventure lui propose alors de rejoindre plutôt un groupe pour un trek au Maroc. Le client à peine arrivé à Marrakech, le pays ferme aussi ses frontières et le reste du groupe n’arrive pas… «Nous avons dû le prendre en charge à distance et lui trouver un vol via la France.»

Jad Haddad, directeur de Terres d’Aventure Canada, a fait des pieds et des mains pour rapatrier un client qui devait partir en Jordanie début mars. Photo: Emile Guillemot, Unsplash

Richard Rémy, fondateur de Karavaniers et guide, explique de son côté que l’équipe de Montréal «a eu beaucoup d’adrénaline quand il a fallu rapatrier une quarantaine de clients en expédition au Népal et au Maroc. Nous avions sept personnes y travaillant à temps plein et l’un des rapatriements est digne d’un film de James Bond». Un groupe de jeunes adultes québécois traumatisés crâniens et leurs accompagnateurs se trouvaient dans le désert marocain avec leurs guides et éducateurs spécialisés quand l’heure du rapatriement a sonné. «Nous ne voulions pas les séparer sur différents vols et ça nous a pris du temps pour trouver la solution. La compagnie minière canadienne Thyssen cherchait elle aussi à ramener 40 employés du Maroc. On a négocié en secret avec elle pour noliser un avion qui est passé de Montréal à l’Islande, puis par l’Irlande, avant de ramener tout le monde de Marrakech au Québec.» La belle histoire, c’est que Thyssen a finalement pris en charge tous les frais de ce transport aérien!

L'équipe de Karavaniers a eu beaucoup d’adrénaline quand il a fallu rapatrier une quarantaine de clients en expédition au Népal et au Maroc. Photo: Sergey Pesterev, Unsplash

Aide aux annulations

En plus de s’occuper des rapatriements, Karavaniers a dû gérer les annulations de tous les voyages prévus en mars et avril pour cause de COVID-19. «On a travaillé fort et ce n’est pas fini», résume Richard Rémy. Une quinzaine de groupes ne sont pas partis. Il a fallu ensuite conseiller les gens pour qu’ils vérifient leurs couvertures d’assurance et demandent des remboursements.

Même son de cloche chez Terres d’Aventure Canada, où le gros du travail actuel est encore de servir le client en produisant notamment des documents pour faciliter les demandes aux assureurs ou au FICAV (Fonds d’indemnisation des clients d’agence de voyages), qui accepte les requêtes de clients dont les voyages sont annulés dans les 72 heures de la date de départ.

En général, «les clients ont été très compréhensifs sur le fait que nous ne pouvions pas nous-mêmes les rembourser, alors que nous avions déjà payé nos fournisseurs», précise Richard Rémy. Karavaniers travaille – depuis des années souvent – avec des agences locales et des guides qui préparent ses expéditions sur le terrain, au Pérou comme au Népal, notamment. «Pour avoir le meilleur service, on leur avance de l’argent pour qu’ils prennent des réservations, par exemple pour payer les permis d’accès au chemin des Incas. C’est aussi très important pour le futur que ceux avec qui nous travaillons à l’étranger ne perdent pas tout, alors qu’ils n’ont pas le filet social que nous pouvons avoir ici.»

«Nous n’allons pas demander à nos partenaires à l'étranger de nous rembourser alors qu’ils vivent des situations bien pires que les nôtres!» Photo: Adrian Dascal, Unsplash

Jad Haddad tient le même propos. «Certains ont l’impression que nous gardons leur argent, mais ce n’est pas le cas. En plus de tous nos services de conseils aux clients, notre travail de formation des équipes à destination est fait bien avant les départs et nous payons nos fournisseurs d’avance. Nous n’allons pas leur demander de nous rembourser alors qu’ils vivent des situations bien pires que les nôtres!»

Quand vient le temps d’annuler à la dernière minute, le client doit se tourner vers son assureur, mais pour les réservations à venir de mai ou pour plus tard, Terres d’Aventure Canada songe à offrir des crédits-voyage à ceux qui voudraient les annuler.

Karavaniers va s’attaquer bientôt pour sa part aux réservations faites pour des voyages en juin-juillet et pourrait envisager des remboursements partiels à la pièce, en fonction des conditions particulières à chaque destination mais, pour l’instant, aucun voyage pour juin-juillet n’est annulé.

Préparer «l’Après» maintenant

«Malgré un bon début, 2020 s’annonce comme une année catastrophique parce que nous faisons 80% de notre chiffre d’affaires entre janvier et mai, précise Jad Haddad. 2019 ayant été excellente, on devrait passer à travers et repartir sur notre lancée en 2021.» Il croit que l’envie de voyager des amateurs de tourisme d’aventure ne s’envolera pas. «Notre clientèle, ajoute-t-il avec conviction, en est une de gens curieux et avides de découvertes. Ils vont vouloir repartir.»

Richard Rémy pense aussi que les Québécois ne vont pas se fermer au reste du monde, même si le redémarrage risque d’être lent. «Nous espérons que cette pause forcée sera la plus courte possible et n’affectera pas les départs de cet été et de l’automne à l’étranger», précise-t-on sur le site. Karavaniers réfléchit toutefois dès maintenant à une offre alternative d’expéditions en randonnée ou en kayak de mer au Québec. «Nous travaillons déjà avec des membres d’Aventure Écotourisme Québec pour offrir à nos clients des séjours de plus de quatre jours qu’ils n’offrent pas actuellement à leur propre clientèle québécoise: cinq jours en kayak de mer sur le fjord du Saguenay ou dans l’archipel des iles Mingan, par exemple. À nos clients habituels, nous demanderions une inscription sur l’honneur afin de commencer à travailler sur la logistique de ces nouvelles expéditions pour groupes de 12 maximum.»

Karavaniers réfléchit à une offre d’expéditions en randonnée ou en kayak de mer au Québec, notamment dans l’archipel des iles Mingan. Photo: Facebook Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan

Le plein air de proximité en hausse attendue

Tout le monde s’accorde à dire que le marché du tourisme de proximité va bondir dès que le confinement sera levé et celui du plein air n’échappera pas à la règle. Pierre Gaudreault en est convaincu: «Le tourisme d’aventure au Québec sera dans une situation favorable dès la sortie de la crise parce que les gens vont vouloir s’évader un peu, pas trop loin, en famille ou en petits groupes, pour faire du camping, de la randonnée, une via ferrata ou du kayak. Nous conseillons donc à nos membres de se préparer à une hausse des demandes venues de leurs régions comme à un afflux de visiteurs d’ailleurs au Québec, ce qui compensera au moins en partie une baisse d’accueil de touristes étrangers. Ils doivent dès maintenant penser à adapter leurs produits, par exemple en offrant plus d’activités à la journée que sur plusieurs jours.»

Le tourisme d’aventure au Québec sera dans une situation favorable dès la sortie de la crise. Photo: Facebook Parc de la Chute-Montmorency

Tout en mettant la pédale douce sur leurs dépenses, il leur faut aussi, dit-il, conserver du personnel clé pour planifier leurs opérations et leur recrutement de personnel «en fonction de deux ou trois scénarios: une ouverture en juin, une au 1er juillet ou une plus tard en été. Dans le meilleur des cas, pense-t-il, si la sortie de crise nous permet d’ouvrir la saison en juin, on va sauver les meubles.»

Conseils aux «consommateurs» de plein air

«Il est temps de rêver, de faire des projets, de regarder de la documentation, de lire des guides de voyage, conseille Jad Haddad. Nous étions là pour aider nos clients dans les pires situations. Nous serons là aussi pour concrétiser leurs nouveaux projets, dès que la situation va le permettre.»

Chez Karavaniers, on invite notamment les passionnés à assister à des conférences sur des destinations étrangères en Facebook Live puisque celles prévues ce printemps en région ont toutes été annulées.

Quant à Pierre Gaudreault, il suggère aux amateurs de plein air de profiter de leur confinement pour préparer de belles activités de vacances ou de week-end au Québec et de les réserver dès maintenant pour donner un coup de pouce aux gestionnaires d’activités. Sans danger pour eux puisque la plupart ont d’ores et déjà assoupli leurs conditions d’annulation et de remboursement!

Via ferrata en raquettes dans Charlevoix

Grimper en raquettes, suivre une via ferrata et redescendre en rappel, puis en glissade au pied des Palissades: c’est le quatuor emballant que propose ce magnifique site de plein air en montagne dans la région de Charlevoix.

Le parc Les Palissades est bien connu des grimpeurs qui escaladent depuis longtemps ses parois de granit de 4 kilomètres de large sur 400 mètres de haut. Cet impressionnant massif qu’on découvre sur la route 170 à 10 kilomètres de Saint-Siméon (en direction du Saguenay–Lac-Saint-Jean) est un vrai petit paradis pour la randonnée, le camping et les amateurs de via ferrata puisqu’il abrite l’une des pionnières du genre au Québec... qui est également accessible en hiver.

Le parcours de via ferrata est aménagé à même une paroi rocheuse, sécurisé par un câble d’acier permanent. On s’y accroche à l’aide d’un harnais muni de deux gros mousquetons, tout en progressant avec ses mains et ses pieds. Voilà une excellente façon de découvrir des paysages autrefois réservés aux adeptes d’escalade tout en fournissant un effort sportif modéré.

Via ferraquette

À partir du chalet d’accueil, au pied de la montagne, on monte en raquettes par le sentier de l’Aigle. Le parcours de 2,5 km en lacet dans la forêt est plus ou moins exigeant selon la quantité de neige tombée dans la région.

La montée en raquettes. Photo: Anne Pélouas

À 250 mètres d’altitude, on n’est pas encore rendu au sommet, mais la vue est déjà splendide sur la vallée glaciaire en contrebas. La rivière Noire s’y écoule en zigzag, encadrée de montagnes et par temps clair, on aperçoit le fleuve Saint-Laurent.

À 250 mètres d'altitude, la vue est déjà splendide. Photo: Anne Pélouas

Il est temps d’enlever ses raquettes pour les fixer sur son sac à dos, de mettre son casque sur la tête et de partir pour une autre aventure, deux mousquetons en mains bien gantées pour s’accrocher au câble du «petit parcours du Faucon», voie écourtée de la via du Faucon «normale».

On progressera de la même manière, pieds sur la roche, sur de mini-marches taillées dans le roc ou d’autres en acier incrustées dans la paroi, mains s’accrochant de même aux aspérités du granit quand elles ne sont pas en train de manier les mousquetons.

La sécurité exige en effet de progresser le long du câble en ayant toujours au moins un des deux mousquetons rattachés à notre harnais de taille qui soit refermé sur ledit câble. Il faut donc sans arrêt ouvrir un mousqueton pour le bloquer plus loin sur le câble, puis faire de même avec le deuxième, ce qui n’est pas chose aisée par temps froid. La beauté de la chose, c’est qu’on peut parfois «s’asseoir» dans son harnais, mains dans les airs, pour profiter du paysage ou se reposer un peu sur une mini-plateforme naturelle.

Certains passages sur roches peuvent être enneigés ou glacés, mais jamais suffisamment pour empêcher d’avancer jusqu’au pont suspendu, dont le passage procure quelques sensations fortes au-dessus du vide, avant d’atteindre la fin du parcours sur les hauteurs.

Notre  courageuse journaliste sur le pont suspendu.

Ceux qui n’ont pas (trop) le vertige choisissent alors la descente en rappel sur corde, assurés par le guide. La technique exige un certain lâcher-prise pour se «jeter» dans le vide, les deux pieds sur la paroi verticale et les mains sur la corde pour contrôler sa descente. Les débuts sont rarement spectaculaires, mais on finit par comprendre qu’avec un peu de souplesse (mentale et physique), on peut s’éloigner de la paroi en poussant sur ses jambes et prendre un peu plus de vitesse pour progresser vers le bas, 70 mètres plus bas.

Une petite frousse avant le début de la descente en rappel.

Les deux pieds dans la neige, on admire alors l’agilité du guide, qui descend à son tour à la vitesse de l’éclair! Il est temps de remettre nos raquettes aux pieds. Un champ de neige s’étend sous nos yeux. L’occasion est trop belle pour ne pas tenter une belle glissade sur les fesses jusqu’à la lisière de la forêt, quitte à avoir un peu de mal pour se remettre ensuite sur ses pattes, dans la neige folle.

Un dernier regard sur la belle paroi et nous voilà remplis de l’allégresse du «devoir» accompli sur le court chemin du retour qui mène par la forêt jusqu’au chalet d’accueil.

Bon à savoir

  • L’activité se décline aussi en via ferraski, avec parcours un peu plus long en skis hors-piste pour grimper plus haut, accrocher ensuite ses skis à son sac à dos, suivre un court parcours de via ferrata, descendre en rappel et finir sur les skis.
  • Les sorties pour la via ferraquette se déroulent tous les samedis jusqu’à fin avril et celles pour la via ferraski, tous les dimanches jusqu’à fin avril.
  • On peut dormir sur place l’hiver, en auberge ou en chalet.

Nouveauté

L’hôtel réputé de La Malbaie, Fairmont Le Manoir Richelieu, vient tout juste d’inaugurer sur son terrain une via ferrata de 500 mètres de long sur la paroi rocheuse faisant face au fleuve Saint-Laurent. L’activité sur la via ferrata «La Charlevoix» est offerte jusqu’au 20 mars, puis à partir du 9 mai. 

Photo: Facebook Fairmont Le Manoir Richelieu

Agenda

Merci au sympathique alpiniste, grand aventurier et guide émérite François-Guy Thivierge, fondateur d’Aventurex, pour cette expérience hors du commun de via ferraquette.