Photo: Anne Pélouas
27 août 2020Auteure : Anne Pélouas

Jeux d’eau aux chutes Coulonge

Pas question de se mouiller aux chutes Coulonge, mais quelle journée on passe dans ce parc du Pontiac, en Outaouais, où l’histoire de la drave «transpire» des sentiers et des roches auxquelles on s’accroche en via ferrata!



Ce fut mon coup de cœur du mois de juillet, à Mansfield-et-Pontefract, au cœur du Pontiac, une région trop méconnue, dans l’ouest de l’Outaouais. Dès l’entrée du parc des chutes Coulonge, on ne peut qu’être impressionné par la forêt environnante dans laquelle se dressent, me dira plus tard André Piché, directeur général de l’organisme à but non lucratif qui gère le site, «de beaux spécimens de pins blancs ayant 300 à 350 ans».

Curieux que ces arbres si recherchés dans le passé pour leurs troncs droits pouvant atteindre 40 mètres aient échappé à la coupe dans ce haut lieu de la drave. Un court sentier menant au-dessus des chutes de 48 mètres de haut en raconte l’histoire via des panneaux d’interprétation. Le baron forestier de la région – Georges Bryson – dirigeait de main de maître au milieu du XIXe siècle cette activité commerciale qui consistait à couper des arbres puis acheminer les billots de bois à même la rivière Coulonge, qui se jette ensuite dans la rivière des Outaouais.

Sur la «promenade de la rivière», dans le parc actuel, on aboutit à une retenue d’eau avec vue sur l’ancienne maison du maître du glissoir. Un peu plus bas, un belvédère permet de découvrir dans un bruit assourdissant les fameuses chutes et, juste à côté, une longue glissade en ciment dans laquelle on dirigeait les billots. Dans la forêt, des rails et de vieilles machines abandonnées rappellent l’agitation d’une époque révolue. Pour compléter la visite à pied, rendez-vous au petit musée près de l’accueil du parc où une exposition présente les outils, les méthodes de travail et les conditions de vie du temps de la drave.

Photo: Anne Pélouas

Adrénaline garantie sur la via ferrata

Il est temps maintenant de passer aux choses sérieuses (en matière sportive). J’ai une passion pour les via ferrata du Québec et celle des chutes Coulonge ne m’a pas déçue! Mélange d’escalade assistée (avec harnais et mousquetons qu’on déplace le long d’un câble accroché à la paroi) et de randonnée, la via ferrata est accessible à toute personne en relative bonne forme physique et n’ayant pas le vertige.

Le parcours de celle-ci débute en contrebas des grandes chutes sur les hauteurs d’un long canyon aux eaux tumultueuses. Première surprise: on démarre en grand par deux tyroliennes. La première (de 115 mètres de long) permet d’apprivoiser la peur de se jeter presque dans le vide. La suivante est vraiment géante et suit le cours du canyon. Elle est assez longue (260 mètres) pour qu’on ait le temps de se remettre un peu de ses émotions et d’admirer ensuite le paysage de ce canyon bouillonnant qu’on surplombe. Vient le temps du freinage ensuite pour retrouver la terre ferme et prendre des photos des suivants!

Photo: Anne Pélouas

Après avoir traversé un pont suspendu au-dessus du canyon, on repartira… à pied, accroché à l’une de ses parois vertigineuses. Plus de 450 mètres de progression lente nous attendent dans un décor somptueux. Le groupe se déplace en file indienne avec un guide. Chacun remonte ainsi tranquillement la rivière bouillonnante, s’agrippant des mains et des pieds sur des pierres ou des marches d’acier tout en veillant à déplacer l’un après l’autre les mousquetons qui font le lien entre harnais individuel et câble. Cette «ligne de vie» court sur la falaise avec de nombreux points d’ancrage, épouse son relief en montant et descendant.

Nous faisons de même, tout en prenant le temps de profiter de la vue sur le canyon et de prendre des photos. C’est là qu’on songe aussi aux draveurs des temps anciens qui, en sept à huit jours, acheminaient le bois par voie d’eau du lac Pomponne, dans le parc de La Vérendrye, à la rivière des Outaouais, souvent au péril de leur vie.

Photo: Anne Pélouas

Trois niveaux de via ferrata

En fin de parcours intermédiaire, alors qu’on aboutit très près du lit de la rivière, l’ascension d’une bonne quarantaine de mètres est quasi-verticale sur la paroi rocheuse! On peut poursuivre sur un parcours de niveau avancé avec l’ajout d’une tyrolienne géante, d’un passage sur pont suspendu et de 150 mètres de grimpette supplémentaire sur la paroi de la rive gauche du canyon. Ceux à qui il reste quelque énergie iront ensuite batifoler dans les arbres, afin d’expérimenter le parcours aérien à obstacles qui se trouve aussi sur le site.

Photo: Anne Pélouas

Infos pratiques:

  • S’il fait chaud, choisissez plutôt le matin pour cette activité.
  • Le parc est ouvert sept jours sur sept jusqu’à la fête du Travail. Les réservations pour la via ferrata se font ensuite seulement pour les week-ends jusqu’à l’Action de grâce.

À voir : Nature et plein air en Outaouais