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En hiver au parc national de la Jacques-Cartier

Le parc national de la Jacques-Cartier offre un excellent terrain de jeu pour les amateurs de randonnées hivernales, à moins d’une heure au nord de Québec.

La forêt boréale se présente sous son meilleur jour, colonisant les flancs de montagnes majestueuses du massif des Laurentides et encadrant l’immense fracture dans la croûte terrestre que constitue la vallée de la Jacques-Cartier. Le parc national qui l’enserre depuis près de 40 ans nous attend pour un séjour de trois jours qui promet.

Skis de fond, raquettes et crampons sont dans l’auto. En ces temps climatiques incertains, mieux vaut tout avoir sous la main pour profiter des plaisirs de l’hiver.

Passé la guérite du parc, on rejoint son secteur sud, puis le bord de la rivière Jacques-Cartier. Sa vallée offre déjà un spectacle grandiose, encadrée de sommets de 800 à 1000 mètres, de crêtes et d’éperons rocheux. On file jusqu’au centre de découverte. De là démarre notre périple de trois jours d’exploration dans la partie nord du parc.

En route pour le refuge Sautauriski

Le temps est gris mais n’entache pas la beauté de la Jacques-Cartier. Un court méandre et elle reprend sa course presque parfaite dans un axe nord-sud. Les sacs à dos lestés de tout ce qu’il faut pour dormir et manger en refuge sont un peu lourds (avec raquettes en plus), mais nous n’avons que 2,5 km à parcourir, sans dénivelé, et la rivière nous offre son courant continu et sonore pour paysage permanent. Une aire de pique-nique estivale donne l’occasion d’une pause avec vue sur la turbulente rivière Sautauriski qui se jette dans la Jacques-Cartier.

Avec gros sacs à dos mais seulement 2,5 km à parcourir. Photo: Anne Pélouas

Marchant pour quelques minutes encore, nous rejoignons un pont et le refuge Sautauriski. Ouvert en 2020, il sert de relais aux visiteurs du parc le jour et de refuge pour ceux qui y ont réservé une place pour la nuit. Ce sera notre havre de paix pour les trois prochaines nuits. Le «chalet» est spacieux et bien aménagé, avec son coin cuisine et son coin «feu de bois», ainsi que plusieurs tables pour manger au chaud. Le relais est ouvert à tous de 10h à 15h. Après, place aux privilégiés qui restent ici pour la soirée et la nuit. On dort à l’étage-mezzanine, aménagé en dortoir avec six lits à une place et une belle fenestration.

Le haut du refuge Sautauriski, aménagé en dortoir avec six lits à une place. Photo: Anne Pélouas

Pour les adeptes de la longue randonnée comme moi, demeurer plusieurs nuits au même refuge est un luxe, que je savoure dès le premier soir. Les après-midis après l’effort s’organisent facilement: on met nos vêtements du jour et gants à sécher; on déballe les victuailles, sacs de couchage… En temps normal, après avoir épuisé nos ressources en eau transportée par nous-mêmes, il faut faire fondre de la neige, mais ici, la rivière Sautauriski est tout près. Une longue corde est sortie d’un sac à dos et attachée fermement à une marmite. Il faudra beaucoup d’adresse à la plus jeune du groupe pour lancer la marmite du haut du pont dans le courant et surtout l’obliger à se remplir d’eau avant de la remonter pleine avec la corde. On applaudit à la manœuvre! Les soupers en refuge, préparés avec soin à la maison, puis congelés, sont toujours mémorables, tout comme les soirées entre feu de bois, chandelles et jeu de cartes. On se couche avant 22h sans problème.

Le refuge Sautauriski. Photo: Anne Pélouas

Sur la piste des loups 

Dans la nuit, l’une d’entre nous s’est éveillée en entendant une meute de loups par la fenêtre ouverte… prémisse à notre randonnée du jour sur le sentier Les Loups. Il démarre juste après le pont enjambant la Sautauriski et une jolie petite boucle (Le Confluent) que nous avons empruntée la veille sur 1,7 km après notre arrivée. Raquettes aux pieds, nous partons à l’assaut de la Montagne de la Sautauriski. Deux heures de montée abrupte sur un sentier de neige tapée et glacée par endroits nous démontrent que les crampons auraient été plus indiqués, mais ils sont restés au refuge.

En route pour la Montagne de la Sautauriski (en arrière-plan) via le magnifique sentier des Loups en raquettes ou crampons. Photo: Anne Pélouas

Après trois kilomètres en forêt à flanc de montagne, une intersection indique une dernière montée vers le sud. On oblique dans un superbe couloir de sapins enneigés pour atteindre un belvédère, à 763 mètres d’altitude. La rivière Jacques-Cartier est littéralement à nos pieds, et toute sa vallée s’étirant vers le sud dans une «mer» de montagnes environnantes. On lunche dans l’allégresse, sous un ciel bleu et un soleil radieux, tandis qu’une jolie martre attend en contrebas quelques miettes de nos repas.

La jolie martre qui attendait les miettes de notre repas! Photo: Anne Pélouas

Le chemin du retour, en boucle et descente quasi constante, nous mènera à un second belvédère, tourné cette fois vers le nord de la vallée, puis au bord de la fameuse Jacques-Cartier qu’on voyait de si haut. Bilan: 11 km en cinq heures trente, pauses comprises.

Du haut du sentier des Loups. Photo: Anne Pélouas

À l’assaut des Coulées 

Le lendemain, place au ski de fond pour explorer le sentier des Coulées. La boucle complète de randonnée pédestre compte 10,4 km, accessible du centre de découverte, comme de notre refuge. En ski de fond (que nous sommes allées rechercher à l’auto tout en y laissant nos raquettes), nous ferons plutôt un aller-retour, débutant gentiment le long de la rivière Sautauriski sur 2,4 km. De jolis rochers recouverts de glace y ressemblent à des icebergs.

Place au ski de fond pour explorer le sentier des Coulées. Photo: Anne Pélouas

Le sentier bifurque ensuite vers le sud pour une montée continue en forêt sur 2,3 km. La Voie-du-Bûcheron conduit à un petit pont. À gauche, on peut rejoindre à 400 mètres un point de vue sur la rivière Sautauriski et la montagne gravie la veille. Au-delà du pont, la Voie-du-Bûcheron devient secteur de ski hors-piste, tandis que le sentier des Coulées mène en descente au centre de découverte. En ski de fond, il faut faire demi-tour, mais quelle gratification que cette longue et belle descente jusqu’au bord de la rivière Sautauriski, où l’on retrouve le soleil qui se couche derrière les montagnes, et sur le joli camping endormi Le Grand-Duc, à deux pas du cours d’eau. C’est trop beau: il faudra revenir!

Camper sur une île du lac Saint-Jean

Ce n’est pas parce que le printemps joue au yo-yo des températures qu’il ne faut pas rêver aux beaux jours… et réserver ses sites de camping! Pour vous mettre l’eau à la bouche, je vous emmène sur une île du parc national de la Pointe-Taillon, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Du parc national de la Pointe-Taillon, sur la rive nord du lac Saint-Jean, on connaît surtout l’incroyable plage de sable coloré de minéraux du secteur… Pointe-Taillon. Entre Saint-Henri-de-Taillon et Sainte-Monique, le parc préserve une presqu’île qui barre l’entrée de la rivière Péribonka et dont on peut faire le tour en empruntant une piste cyclable de 32 km. Trois campings sont installés à proximité du centre de découverte et de services, plus un sur l’île Bouliane, à l’entrée de la rivière.

Depuis l’an passé, il est aussi possible de dormir en camping sur une île du secteur Camp-de-Touage-Les-îles, qui protège depuis 2017 un territoire un peu plus au sud, à la confluence de la baie des Cauchon et de la rivière La Petite Décharge. Non loin de Saint-Gédéon, il est remarquable que la SEPAQ ait pu préserver cette zone de la pression immobilière qui «sévit» plus au sud.

Le secteur Camp-de-Touage-Les-Iles est parsemé de petites plages de sable, isolées par des promontoires rocheux, et compte déjà un camping de 80 emplacements, proche du centre de découverte et de la piste cyclable qui fait partie de la Véloroute des bleuets. Dans le secteur Les-Amicaux, entre Saint-Cœur-de-Marie et Saint-Henri-de-Taillon, plusieurs chalets Écho et prêts-à-camper occupent la longue rive sablonneuse.

La trentaine d’îles et d’îlots intégrés au secteur Camp-de-Touage-Les-Iles constituent un archipel à haute valeur écologique, encore à l’état presque sauvage. La SEPAQ aménage petit à petit certaines d’entre elles avec des sites de camping rustique. Les ornithologues amateurs y trouveront un habitat de prédilection pour des oiseaux tels que la sterne pierregarin et la mouette de Bonaparte.

Pour l’instant, trois îles ont des sites de camping, au nombre de 18 au total: l’île Beemer, tout au nord du secteur Camp-de-Touage-Les-Iles, avec six emplacements; l’île Connelly, l’une des plus proches de la rive, avec six plateformes; la Petite Île-Verte, l’une des plus au sud du parc, avec six sites de camping.

Pour y accéder, on peut faire appel au service de navette nautique Tax-Îles, de Saint-Gédéon (418 347-5371), qui vous transporte en Zodiac avec armes et bagages (matériel de camping) ou simplement pour passer la journée sur une plage tranquille avec son pique-nique. Deux départs par jour (11h et 13h, avec retours à 15h ou 16h) sont offerts. L’autre option est de vous rendre par vous-mêmes sur l’une de ces îles, en kayak de mer ou planche à pagaie (pour les plus valeureux), en faisant éventuellement transporter ses bagages par Tax-Îles. 

Le service de navette nautique Tax-Îles vous transporte en Zodiac avec armes et bagages (matériel de camping) ou simplement pour passer la journée sur une plage tranquille avec votre pique-nique. © SEPAQ

En «route» nautique pour l’île Connelly

C’est en kayak de mer double qu’avec mon ami Yves nous partons un beau matin de la tranquille plage du secteur Camp-de-Touage-Les-Iles, face à la baie Forest. Les premières îles, dont celle des Cauchon, ne sont pas loin de la rive. L’île Beemer, par contre, est à 6,5 km de pagaie. Nous bifurquons plutôt vers la gauche, traversant la baie des Girard et longeant un peu la rive où les maisons sont nombreuses. Le vent se lève et les vagues se soulèvent… Il faudra souquer un peu ferme en s’éloignant de la rive et passer entre les petites îles aux Poires et aux Sternes.

Plus au sud encore, on navigue vers la Petite île Verte (à 3 km du départ), histoire de voir le camping installé en bordure d’une belle rive sablonneuse, à l’abri du vent. Nous en ferons un demi-tour, laissant sur la gauche les îles du Capitaine et celles aux Goélands, pour contourner ensuite par le nord la Grosse île Verte, raser l’île Pierre-à-chaux et viser ensuite l’île Connelly, qui joue les solitaires dans le grand lac Saint-Jean.

La plage de l'île Connelly. Photo: Anne Pélouas

Deux kilomètres de navigation nous rapprochent de sa rive sud. Pas de camping à l’horizon, mais une belle langue de sable fin! Par la gauche, l’île s’élève en dévoilant un couvert forestier plutôt dense. Passée une petite plage et une pointe rocheuse, nous découvrons une jolie baie. On comprend pourquoi elle fut choisie pour l’installation des plateformes de camping! Le cadre est superbe, face à l’immensité du lac Saint-Jean, côté ouest, avec cette baie protégée par des avancées rocheuses.

Débarquement sur l'île Connelly. Photo: Anne Pélouas

Nos bagages (transportés par Tax-Îles) nous attendent sur le haut de la plage. C’est l’heure du déballage et du transport de nos sacs vers nos plateformes de camping. Je choisis la plus éloignée (à moins de 100 m du kayak), mais en hauteur. La plateforme de bois surplombe en effet la petite baie, avec la forêt en arrière. Une fois la tente montée, reste la baignade obligatoire, puis le «tour du propriétaire temporaire». L’île n’est pas grande, mais elle a son sentier qui court en forêt du nord-ouest au sud-est, ouvrant sur la belle plage, aperçue plus tôt en kayak.

La plateforme de bois surplombe la petite baie, avec la forêt en arrière. Photo: Anne Pélouas

Au retour, ce sera l’heure de l’apéro et de la préparation du souper, puis l’heure magique du coucher du soleil et celle, qui ne l’est pas moins, du feu de camp! Quand viendra le temps d’aller se coucher (tôt), je rejoindrai ma plateforme, du haut de laquelle «j’écouterai» la nuit bien silencieuse, seulement bercée par un léger clapotis de vagues. Dans la nuit, la pluie tambourinera sur la toile, mais elle aura heureusement cessé au matin.

Le camping a ses bonheurs et ses impératifs d’organisation. Avant de sortir de la tente, on dégonfle son matelas, on range son sac de couchage et tout ce qu’on a apporté dans des sacs étanches. Après le petit déjeuner, il faudra encore faire sécher la tente, avant de la replier dans son sac, puis transporter le tout de la plateforme à la plage, faire de même avec l’auvent protecteur, laver et ranger la vaisselle, préparer son lunch et ranger les aliments dans la glacière, puis organiser les gros sacs pour le transport du retour en bateau ou de plus petits sacs pour rejoindre l’intérieur du kayak…

Notre abri sur l'île Connelly. Photo: Anne Pélouas

Ouf! Vient le temps, enfin, de contempler encore un peu la nature environnante, côté île ou côté lac, voire de plonger de nouveau dans son eau fraîche, avant de prendre le chemin du retour pour rejoindre la baie Forest, à 2,5 kilomètres à vol d’oiseau. C’est le retour à la civilisation après 24 heures d’immersion insulaire loin de tout, et peut-être le temps de changer de «monture», en enfourchant un vélo pour partir en exploration sur la belle piste qui relie les trois secteurs du parc, en grande partie avec vue sur l’eau.

Photo: Anne Pélouas

Infos pratiques

  • On peut louer canots, kayaks de mer, kayaks récréatifs ou planches à pagaie au parc.
  • Le secteur Camp-de-Touage-Les-Îles ajoutera cet été 10 prêts-à-camper Étoile à son offre d’hébergements.
  • Les sites sur les îles sont équipés de toilettes sèches, de tables de pique-nique et d’emplacements pour les feux.
  • Il est possible de réserver une excursion en kayak-camping sur l’île Connelly avec Equinox Aventure ou de louer kayaks, canots ou planches à pagaie auprès de l’entreprise à Saint-Gédéon.

Dernières nouvelles du Québec

  • Vélo Québec lance pour mai son défi «Mois du vélo» pour démarrer le printemps sur deux-roues en beauté et, pourquoi pas, gagner des prix, dont un vélo, des cartes-cadeaux Décathlon et des cartes annuelles de la SEPAQ! Déjà 2660 personnes et 228 organisations sont inscrites.
  • Le Tournée des Cantons de Rawdon, dans Lanaudière, organise le 6 mai sa corvée printanière pour nettoyer ses sentiers de vélo de montagne. Belle occasion de les découvrir… à pied, avec fête à la fin!
  • Les Amis de la montagne (Montréal) invitent les utilisateurs du mont Royal, qu’ils soient marcheurs ou cyclistes, à NE PAS sortir du chemin Olmsted et de la boucle du sommet du parc, pour des raisons de sécurité après les graves dommages occasionnés par la chute de verglas du mois dernier et laisser une chance à la nature fragile de se régénérer.
  • L’organisme Aventure Écotourisme Québec (AEQ), qui œuvre à renforcer le professionnalisme du secteur du tourisme d’aventure et de l’écotourisme (entreprises et parcs régionaux), a récemment publié son rapport annuel. On y souligne notamment une hausse de 65% des accréditations Qualité-Sécurité qu’il délivre, portant le nombre à 229 entreprises bénéficiant de ce sceau au Québec.
  • Le mois de mai est celui du du12e Grand Défi QuébecOiseaux, qui prend la forme d’un marathon de 24 h d’ornithologie en équipe, avec jumelles et guide d’observation, assorti d’une levée de fonds pour des projets de conservation des oiseaux.
  • QuébecOiseaux s’est aussi associé à des clubs d’ornithologie et à la SEPAQ pour organiser dans 10 parcs nationaux, le 3 juin prochain, le Défi ornithologique, une journée gratuite (sur inscription) avec randonnée guidée.

Traversée du parc national du Mont-Mégantic en raquettes et crampons

Aux confins des Cantons-de-l’Est, le parc national du Mont-Mégantic est un formidable terrain de jeux hivernaux. La raquette est à l’honneur sur une quarantaine de kilomètres de sentiers. Récit d’une traversée de trois jours alternant crampons et raquettes, selon le couvert de neige.

Jour 1: Tutoyer le ciel et les étoiles

Au premier jour de notre équipée à trois, nous laissons nos gros sacs à dos contenant tout le nécessaire pour dormir en refuge et manger pour près de trois jours à l’accueil du secteur de l’Observatoire, histoire de grimper plus facilement sur le sentier du mont Saint-Joseph, l’un des fleurons du parc. Celui-ci est réputé pour son excellent enneigement en hiver, mais quand la neige est trop « tapée » ou manque encore un peu, mieux vaut comme nous, troquer les raquettes pour les crampons.

Le sentier monte à travers une érablière à bouleau jaune qui se transforme en forêt mixte au fur et à mesure qu’on gagne en altitude, puis une sapinière prend ses aises. À ce stade, le sentier vire sans arrêt, mais présente tout de même une forte pente. Bonne occasion de se réchauffer en testant son cardio et en s’aidant de bâtons de marche. Près de 380 mètres plus haut, nous atteignons le refuge des Pèlerins, qui domine l’est, tout en champs gelés, tourné vers l’est qui dévoile un paysage de champs gelés.

Le refuge des Pèlerins. Photo: Anne Pélouas

La vue est réduite et le temps nous manque pour compléter avant la nuit la boucle de 9,8 km qui conduit au sommet du mont Saint-Joseph, puis au pic des Crépuscules, avant de redescendre jusqu’à l’accueil. Nous optons pour un retour par le même sentier qu’à l’aller, en forte descente. Au belvédère du Soleil, une variante nous permet cependant de descendre plutôt vers les chalets de Petite-Ourse, histoire de jeter un œil à celui où nous dormirons ce soir.

Un mésangeai du Canada indique le chemin à prendre. Photo: Anne Pélouas

En fin d’après-midi, nous rejoindrons l’ASTROLab pour la visite de l’exposition permanente et le visionnement du film Émergence: l’évolution cosmique. La promesse d’une «expérience en réalité virtuelle dans le système solaire» a été tenue. Voilà un voyage comme je les aime, qui nous transporte au plus profond de nos origines ou à des années-lumière de la création du monde. Rien de tel pour apprécier ensuite le ciel étoilé, puis revenir les pieds sur terre afin de rejoindre notre hébergement, lampe frontale allumée.

Jour 2: Traversée du col des Trois-Sommets

Après une bonne nuit de sommeil, l’heure est au «paquetage» du sac à dos pour un parcours en autonomie devant nous conduire du secteur de l’Observatoire à celui de Franceville, au nord-ouest du parc. Cette «traversée» unique se fera en longeant quasiment en permanence un ruisseau non gelé dont le son accompagnera agréablement nos pas.

De Petite-Ourse, le sentier de raquette monte tranquillement plein nord dans la forêt. Photo: Anne Pélouas

De Petite-Ourse, le sentier de raquette monte tranquillement plein nord dans la forêt, rejoint les chalets de La Grande-Ourse, avant d’amorcer une longue montée jusqu’à la route menant au mont Mégantic. Quelques mètres plus loin, le joli refuge du Col-des-Trois-Sommets est providentiel à l’heure du lunch. Deux mésangeais du Canada nous y accueillent. Après 225 mètres de montée sur 2,5 km, l’heure est ensuite à une longue descente vers le nord. Le sentier de La Traversée court alors en forêt mixte sur 5,5 km, au bord du ruisseau de la Montagne, dont on apprécie la présence, avec ses blocs de glace aux formes inusitées et sa multitude de cascades sonores.

Photo: Anne Pélouas

En chemin, la forêt plus clairsemée laisse voir plusieurs fois sur la droite la crête du sentier des Cimes, qui culmine au pic de l’Aurore, et la pente aux arbres couverts d’un beau frimas. Sur la fin du parcours, nous traverserons le ruisseau via une passerelle pour atteindre notre port d’attache: le refuge du Ruisseau-de-la-Montagne. Il offre un joli cadre dans la vallée, encadrée par le mont Mégantic et le pic de l’Aurore.

Le refuge du Ruisseau-de-la-Montagne. Photo: Anne Pélouas

La vie en refuge s’organise autour de l’alimentation en bois du poêle à combustion lente, l’installation des sacs de couchage dans l’une des deux chambres, la préparation du repas du soir et le souper en bonne compagnie avant d’aller se coucher tôt.

Une bonne fondue suisse en refuge! Photo: Anne Pélouas

Jour 3: Sur le sentier «du ruisseau»

Toute bonne chose a une fin et il faut bien sortir du bois. Après trois jours, les sacs à dos sont délestés du poids des victuailles et la dernière partie du trajet sera très facile. Nous délaissons sans trop de regret le sentier qui passe par le pic de l’Aurore et la Porte du Ciel sur les hauteurs du parc, mais qui aurait impliqué une montée de plus de 3 km avec 300 mètres de dénivelé. Sans sacs à dos peut-être, mais sans soleil, non!

Le temps est en effet à la neige et la visibilité est réduite. Nous optons donc pour le parcours facile de La Traversée, qui longe toujours le même ruisseau sur 4,1 km. À l’intersection avec le sentier des Cimes, une autre piste file vers le sentier des Escarpements, un autre beau parcours de courte randonnée à faire par temps clair. Passé une passerelle, le dernier kilomètre s’effectue sur terrain plat avant de parvenir au centre de services du secteur Franceville, où nous arrivons avec la satisfaction du plaisant «devoir» accompli.

Sur le parcours facile de La Traversée, qui longe toujours le même ruisseau sur 4,1 km. Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir

  • La Traversée est un parcours linéaire qui impose de disposer de deux autos pour partir du secteur de l’Observatoire et arriver dans le secteur de Franceville (ou inversement).
  • Le parc organise tous les samedis jusqu’au 23 mars, ainsi que les 7 et 8 mars, des soirées d’astronomie hivernale au cœur de cette réserve internationale de ciel étoilé. Spectacle Éclipse à l’intérieur de l’ASTROLab et observation du ciel avec télescope en extérieur permettent de découvrir les splendeurs célestes en compagnie de guides du parc.
  • On peut aussi visiter l’ASTROLab de jour du mardi au samedi jusqu’au 30 mars.
  • Retenez bien cette date: le 8 avril prochain, il y aura une éclipse totale du soleil et c’est dans la région de Mégantic qu’on la verra le mieux au Québec. Entre midi et 16h, le parc du Mont Mégantic organise plusieurs activités pour observer l’éclipse. Pour l’occasion, l’accès au parc sera réservé aux détenteurs d’une réservation.
  • Le parc national du Mont-Mégantic a ouvert l’hiver dernier un sentier de ski de fond nordique autour du mont Mégantic. Il court sur 4,5 km à partir du chalet de La Voie-Lactée et offre plusieurs points de vue intéressants sur les environs.

Sorties gratuites dans trois parcs-nature de Montréal

Navette Nature offre cet hiver huit transports gratuits de Montréal vers trois parcs-nature de l’île, en partenariat avec la Ville. Les réservations sont autorisées deux semaines à l’avance. Les dates restantes sont les 5, 19 et 27 février pour le parc-nature du Cap-Saint-Jacques, le 28 février pour celui de Bois-de-Liesse et les 25 février, 3 et 12 mars pour celui de Pointe-aux-Prairies.

La Gaspésie aux couleurs du début de l’automne

Septembre est un mois de rêve pour la randonnée en Gaspésie, loin de la foule et dans la beauté des paysages qui virent tranquillement vers les couleurs automnales. Du parc national de la Gaspésie à la baie des Chaleurs, suivez mes bottes et mes bâtons de marche!

Direction mont Jacques-Cartier

Rien de tel qu’un parcours en bord de mer pour apprécier caps et montagnes plongeant dans le fleuve Saint-Laurent. En août dernier, j’avais choisi de me rendre au pied du mont Jacques-Cartier non par la route du parc national de la Gaspésie, mais par celle (route 132) qui longe le fleuve de Sainte-Anne-des-Monts au mont Saint-Pierre, avant de m’enfoncer dans la forêt via la réserve faunique des Chic-Chocs.

Je n’ai pas regretté mon choix, ni à l’aller ni au retour. Rien de tel pour égayer les sens qu’un contraste majeur entre une bonne heure à rouler au ras de l’eau (en admirant les roches luisantes à marée basse, avec des caps pour décor), puis une vingtaine de kilomètres en forêt dans la poussière d’un chemin de gravelle (pour atteindre le poste d’accueil du mont Jacques-Cartier), suivi d’une randonnée magnifique sur les hauteurs de cette montagne, assortie d’une vue sur le fleuve et de la «rencontre» avec quelques caribous.

Rencontre avec les caribous

Le parc national de la Gaspésie fourmille de magnifiques sentiers pédestres accessibles tout l’automne, mais certains, comme celui du mont Albert, du mont Jacques-Cartier et du mont Xalibu, ferment le 10 octobre, pour limiter les perturbations sur les derniers refuges du caribou de la Gaspésie, son animal-emblème devenu espèce menacée.

Le mont Jacques-Cartier est un habitat essentiel pour le caribou de la Gaspésie, dont la population diminue d’année en année. S’il est encore l’un des sites de la région les plus propices à son observation, des règles s’appliquent pour une telle «escapade en milieu protégé». La marche y est donc plus encadrée qu’ailleurs dans le parc. L’accès aux sentiers (ouverts du 1er juillet au 10 octobre) n’est possible que de 10 h à 16 h, sans départ passé 12 h, et la marche hors des sentiers est interdite.

Le mont Jacques-Cartier est un habitat essentiel pour le caribou de la Gaspésie, dont la population diminue d’année en année. Photo: Facebook Parc national de la Gaspésie

De l’accueil du mont Jacques-Cartier, près du camping, il faut aussi emprunter une navette pour rejoindre le point de départ du sentier, classé difficile par la Sépaq notamment en raison de sa longueur (8,2 km aller-retour), de son dénivelé (465 m) et du terrain très rocailleux sur lequel on marche durant quatre à cinq heures. Mieux vaut se munir de bâtons et s’arrêter pour regarder le paysage!

Mon souvenir du sentier d’accès au mont Jacques-Cartier n’était pas des meilleurs: du gros caillou sur un long et assez large chemin forestier sans grand intérêt avant d’atteindre le superbe sommet. Voici pourquoi il est bon de revenir sur ses traces et parfois de changer d’avis!

Cette fois-ci, j’ai découvert que ce même chemin s’était passablement refermé sur lui-même, offrant un parcours ombragé malgré une montée très soutenue. Suis-je plus habituée aux roches parsemant un sentier?

J’ai trouvé la première section de 2,3 km qui mène à une intersection pour le lac à René très agréable, notamment à cause de la présence de panneaux d’interprétation et de grands passages sur des dalles de pierre, le tout en forêt. On a peine à croire qu’autrefois les habitants de la région empruntaient ce chemin le dimanche à bord de vieilles guimbardes!

Passée la limite des arbres, une longue volée de marches en bois protégeant une pente raide vous attend. C’est le prix à payer pour atteindre enfin le plateau du mont Jacques-Cartier, porte-étendard granitique des vieux monts McGerrigle, nés d’une bulle de magma, et royaume de la toundra alpine.

À 1270 m, le mont Jacques-Cartier est le deuxième plus haut sommet du Québec après le mont D’Iberville. Le sol est ici un gigantesque champ de pierres entre lesquelles poussent quelques plantes naines. En cette magnifique journée ensoleillée, on imagine mal la réputation des lieux pour les vents violents et le froid intense qu’affectionnent semble-t-il les caribous. Ils sont une vingtaine encore à s’épivarder entre les vallées supérieures verdoyantes, agrémentées de quelques arbres, et le sommet pierreux.

À 1270 m, le mont Jacques-Cartier est le deuxième plus haut sommet du Québec après le mont D’Iberville. Photo: Anne Pélouas

L'abri Éole est un belvédère parfait pour observer les environs à 360 degrés. À la jumelle, nous serons plusieurs à découvrir en compagnie d’une garde-parc naturaliste cinq caribous en balade sur la crête du mont voisin, celui de la Passe.

L'abri Éole est un belvédère parfait pour observer les environs à 360 degrés. Photo: Anne Pélouas

Sur le chemin du retour, la courte boucle du Caribou (1 km) descend à la limite des arbres, puis remonte en surplomb d’une vallée peu profonde. C’est là que j’aurai la chance de voir d’assez près une femelle caribou et son jeune faon, bien occupés à se nourrir.

Voir la baie des Chaleurs du haut du parc régional du mont Saint-Joseph

De la Haute-Gaspésie à la baie des Chaleurs, la route 299 traverse en 145 km le parc national de la Gaspésie, puis la réserve faunique de la Rivière-Cascapédia. Du fleuve au golfe du Saint-Laurent, on transite par une immense forêt, mais on ne quittera presque plus ensuite la vue sur l’eau.

En filant à l’ouest vers Maria, puis Carleton-sur-Mer, une longue barrière montagneuse barre l’horizon à 5 km du littoral. Cette partie orientale de la chaîne des Appalaches culmine à 555 m, au sommet du mont Saint-Joseph. C’est là qu’est installé le pavillon d’accueil du parc régional du mont Saint-Joseph, jouxtant une chapelle historique. Le terrain de jeu offert alentour aux amateurs de plein air, sur les flancs du mont Saint-Joseph comme en direction du mont Carleton, puis de l’arrière-pays de Maria, est impressionnant.

Pas étonnant que le parc régional soit devenu en quelques années un pôle majeur d’activités de plein air dans la région de la Baie-des-Chaleurs. Il compte 35 km de sentiers pédestres et 25 km de pistes de vélo de montagne (ouverts jusqu’au 1er novembre), ainsi qu’une paroi d’escalade, sans compter les activités d’hiver (fatbike, ski de fond et raquette).

Du belvédère du sommet, on a sans conteste l’un des plus beaux panoramas sur la baie des Chaleurs, notamment le barachois de Carleton-sur-Mer. En randonnée, le couvert forestier des flancs de la montagne offrira néanmoins de nombreuses échappées visuelles.

Du belvédère du sommet, on a sans conteste l’un des plus beaux panoramas sur la baie des Chaleurs, notamment le barachois de Carleton-sur-Mer. Photo: Anne Pélouas

Parmi les sentiers vedettes, il y a la boucle de l’Éperlan, de niveau intermédiaire. On la «boucle» en une heure environ pour 3 km. Le sentier débute sur le chemin à Bouchard (stationnement P1), au nord-est de Carleton-sur-Mer. Il longe ensuite un ruisseau et grimpe au belvédère de la chute Les Saults.

Au retour sur vos pas, la suite du sentier emprunte d’abord un pont et redescend vers le stationnement. On peut aussi poursuivre sur le sentier Les Rescapés, côté ouest, pour un plus long circuit avec retour par Le Taguine, qui offre deux autres belvédères.

Un autre sentier de courte durée (1,8 km) est accessible par le P2, sur la route de la Montagne (en montée) ou carrément au sommet du parc (P3), presque toujours en descente. Le parcours linéaire nommé Le Cap ferré, tout en forêt, procure lui aussi quelques superbes points de vue sur la baie des Chaleurs.

Le belvédère du sentier Le Cap ferré offre un beau panorama. Photo: Anne Pélouas

La boucle du mont Carleton est, elle, classée difficile. Elle court sur 13 km, en forêt, avec de bonnes montées, des escaliers et des belvédères. Comptez cinq à six heures de marche au départ de Maria (P6) par le sentier Grand Sault, puis celui du mont Carleton. Passé son sommet, la descente mène au sentier Coupe de Roche, puis au Trécarré, au Chikanki, avant de rejoindre le Grand Sault.

Pour un séjour prolongé, optez pour le glamping au sommet. Le parc régional a bâti quatre géodômes à flanc de montagne pour dormir sous les étoiles. Y ayant passé une nuit, je suis à même de vous dire qu’ils sont particulièrement bien aménagés et équipés, avec grande fenestration et terrasse dominant le barachois de Carleton-sur-Mer.

Le parc régional a bâti quatre géodômes à flanc de montagne pour dormir sous les étoiles. Photo: Facebook Parc régional du Mont-Saint-Joseph

Bon à savoir

Un bus pour le mont Jacques-Cartier

Dans le parc national de la Gaspésie, on peut encore profiter durant les weekends et jusqu’au 10 octobre, sur réservation, d’un bus qui part à 9h du Centre de découverte et de services du parc pour se rendre au pied du mont Jacques-Cartier. Avec retour à 16h. Cout: 9,25$; gratuit pour les enfants accompagnés. Pour tous, ensuite, une navette payante (8$ pour les adultes) est obligatoire pour se rendre au départ du sentier. Départs réguliers entre 10h et 12h; retours entre 14h15 et 16h.

Journée des parcs nationaux du Québec

Le 10 septembre est la journée des parcs nationaux du Québec. Ce jour-là, l’accès est gratuit pour tous, mais mieux vaut réserver son droit d’accès en ligne avant de se déplacer. Dans chaque parc, une programmation spéciale a été préparée: rencontres avec des garde-parcs naturalistes, ateliers sur la faune et la flore, rallyes, contes et légendes, activités à saveur historique.

Des sorties emballantes pour un week-end hivernal réussi

Trois sorties emballantes en crampons sur deux jours, plus deux bonnes nuits en camp rustique, c’est le secret d’un week-end hivernal réussi dans deux établissements SEPAQ de la région de Québec: le parc national de la Jacques-Cartier et le Camp Mercier.

C’est devenu presque un pèlerinage… Après avoir redécouvert en janvier 2021 le parc national de la Jacques-Cartier en ski de fond et raquette, avec coucher au refuge Sautoriski, j’étais de retour un an plus tard dans ce parc de la région de Québec, cette fois pour explorer deux sentiers hivernaux mythiques: L’Éperon et L’Escarpement. Le tout en dormant dans l’un des camps rustiques Cachée, récemment rénovés, à l’entrée du parc. En prime: une escapade au Camp Mercier, partie de la réserve faunique des Laurentides, elle aussi gérée par la SEPAQ.

À l’assaut de L’Éperon

Craignant les foules du samedi en plein air, notre petit groupe s’élance tôt sur la piste de L’Éperon. Deux cents mètres en bordure de la route du parc nous mènent au pied de ce petit massif qu’il reste à grimper. Le stationnement est déjà bien rempli et l’état de la piste, bien tapé, malgré la chute de neige récente. En avant donc pour les crampons, car ainsi va la vie de l’amateur de plein air: il faut avoir plusieurs cordes à son arc et emporter avec soi raquettes et crampons pour pouvoir choisir quoi mettre sous ses pieds au moment du départ selon le terrain.

Un regard à gauche pour admirer la rivière Jacques-Cartier bien gelée et nous voilà parties par un bon froid mordant agrémenté de ciel bleu et soleil éclatant. Le sentier monte très rapidement sur une pente passablement raide. En quelques zigzags en forêt, on atteint un premier point de vue. Il donne en surplomb sur la rivière Jacques-Cartier, comme le second. On prend le temps de se gorger du paysage et de lire les panneaux d’interprétation qui fournissent des informations sur l’histoire du parc, sa faune et les particularités de cette crête de la «montagne à L’Épaule» que nous foulons de nos pas. La descente débute ensuite au nord, puis vire au sud pour longer la rivière à L’Épaule et revenir à notre point de départ après deux heures de balade et 5,5 km au compteur.

Le parc national de la Jacques-Cartier est un beau terrain de jeux pour les activités hivernales. Photo: Facebook Parc national de la Jacques-Cartier

L’Escarpement en crampons et glissade

Il est temps d’aller manger notre pique-nique au Centre de découverte et de services. Il fait toujours aussi froid mais, pour se réchauffer, on a trouvé la solution: repartir en crampons sur le sentier de L’Escarpement. Du stationnement, on voit cette falaise et on devine son belvédère élevé.

Un large sentier file d’abord gentiment sur le plat, puis remonte tranquillement le cours d’une rivière jusqu’à un camping estival. Ensuite, il faut attaquer la colline. La grimpette aboutit à une intersection avec le sentier Les Coulées et la piste de ski de fond La Voie du Bucheron. Le sentier de L’Escarpement repart pour sa part vers le sud et monte en forêt jusqu’à une crête. Il ne reste plus alors que quelques centaines de mètres pour atteindre le haut de la falaise et le joli belvédère dominant la vallée de la Jacques-Cartier et le centre d’accueil du parc. Au retour par le même sentier, on enrage de ne pas avoir pris de «crazy carpet» pour profiter de la descente, mais un sac de plastique fera l’affaire pour improviser une luge de fortune et s’amuser un brin dans la pente plutôt qu’en marchant! Bilan : 9,2km aller-retour.

Il fait presque nuit lorsque nous regagnons notre port d’attache: le petit village de camps rustiques Cachée (du nom de la rivière à proximité). Au coin du feu de bois, un bon repas se prépare, prélude à un sommeil de plomb au milieu des bois. 

Rien de mieux qu'un feu pour terminer la journée en beauté. Photo: Facebook Parc national de la Jacques-Cartier

Camp Mercier 

Nous quittons à regret notre nid douillet du parc national pour aller faire un tour au Camp Mercier, à une trentaine de minutes de voiture.

À 712 mètres d’altitude, la Mecque du ski de fond s’enorgueillit d’un tout nouveau centre de services. Le bâtiment revêtu de bois abrite une salle de fartage grandiose, abondamment fenestrée, un service de location et une grande salle où se reposer et manger.

La grandiose salle de fartage et le service de location du nouveau centre de services du Camp Mercier. Photo: Anne Pélouas

Les skieurs sont déjà nombreux à s’épivarder sur les pistes alentour, tandis que nous renfilons nos crampons. Il fait encore très froid, et le vent bien présent, mais comment résister à un ciel bleu et un soleil magnifique?

Le sentier de raquette 54 débute au sud du Camp Mercier en longeant la piste de ski de fond en bordure du lac à Noël. La boucle 59 (5,6 km) nous attirait avec trois points de vue sur la carte, et elle ne nous a pas déçues! C’est toutefois la forêt dans son entier qui était époustouflante de beauté, avec ses sapins et épinettes chargés de neige, le trajet sinueux entre les arbres et le soleil qui dardait ses rayons dans les trouées.

On peut clore la boucle ou poursuivre sur une autre en forêt, via le sentier 60. Il conduit à la piste 58, puis à la 54, avec retour vers le Camp Mercier. À l’abri du vent, avec soleil et ciel magiques, j’en ai presque oublié le froid en quatre heures de marche et 6,6 km parcourus.

Reconnu pour ses sentiers de ski de fond, le Camp Mercier offre aussi de beaux sentiers pour la raquette. Photo: Facebook Camp Mercier - Réserve faunique des Laurentides

Bon à savoir

La SEPAQ a établi un partenariat avec le Monastère des Augustines à Québec pour offrir un forfait «ressourcement et nature» sur trois nuits (dont deux au monastère et une en chalet EXP au parc national de la Jacques-Cartier), avec repas et activités au monastère, plus droit d’accès au parc. En vigueur jusqu’au 28 avril. 

La SEPAQ a établi un partenariat avec le Monastère des Augustines à Québec pour offrir un forfait «ressourcement et nature». Photo: Facebook Le Monastère des Augustines

À l’agenda

S’initier au ski alpin

Dix-sept stations de ski alpin, membres de l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ), offrent le forfait «Ma première fois» (29,95$ + taxes) pour s’initier au ski alpin à tout âge. Il comprend une leçon de groupe d’au moins une heure, la location des skis, bâtons et casque; l’accès à la zone d’apprentissage après le cours.

Photo: Boris Misevic, Unsplash

Suivre une expédition sur la Côte-Nord

Pour les amoureux des grands espaces et des aventures hors-normes, suivez le défi polaire de Mathieu Blanchard et Loury Lag, appuyé par Bonjour Québec, marque de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, et par Tourisme Côte-Nord.

Le duo de l’expédition UAPAPUNAN se rendra du 25 février au 7 mars dans la Réserve mondiale UNESCO de la biosphère Manicouagan-Uapishka, caractérisée par le cratère du lac Manicouagan (Côte-Nord). Celui-ci a été créé par la chute d’une météorite il y a 214 millions d’années.

Leur périple en ski de près de 240 km sera filmé par une équipe de tournage et on pourra le suivre presque en direct à partir du 25 février sur Instagram, et pour les préparatifs de l’expédition, sur le compte de Mathieu Blanchard.