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À essayer: le ski-raquette (ski Hok)

Au chapitre des tendances plein air, il y a la vogue du ski de randonnée… mais aussi celle du ski-raquette, ou ski Hok! Voici tout ce qu'il faut savoir pour vous équiper et le pratiquer.

Le ski-raquette connait une bonne progression dans le milieu du plein air au Québec comme ailleurs dans le monde, notamment en Europe et aux États-Unis, mais son utilisation ne convient pas à tous les «terrains» de jeux hivernaux.

Oubliez d’abord la raquette, car ce produit est un vrai ski au format spécifique: passablement large et plus court qu’un ski de randonnée alpine; nettement plus léger aussi. On en trouve généralement en trois tailles: 99 cm (pour enfants), 125 cm ou 145 cm (pour adultes).

En montée, il se manie un peu comme la raquette, avec talon libre, mais avec une peau synthétique pour accrocher sur la neige, plutôt que des crampons, et faire office d’anti-recul. En descente, la peau freine un peu, permettant une glisse douce. Côté bottes de ski, c’est facile: on prend les mêmes que pour la raquette et les fixations universelles sont ultra-faciles à utiliser.

L’un des avantages par rapport à la raquette est de pouvoir «trainer le pied pour avancer» (comme en ski) au lieu de le soulever à chaque pas (comme en raquette), souligne David Tall, dont l’entreprise, Locapaq, offre ateliers et excursions guidées. «Quand on peut, dit-il, on a plus de plaisir à glisser qu’à marcher.»

Sur le plat (sur un lac, par exemple), c’est aussi le bonheur de glisser sur la neige au lieu de marcher. En descente, évidemment, on progresse aussi plus vite qu’en raquette, à condition de maitriser la technique! Pour tourner ou pour freiner, l’idéal est en effet d’apprendre le minimum du virage en télémark, une jambe pliée en avant.

Sur quel terrain?

Avec ce type de ski-raquette, pas question de foncer sur les pistes de ski de fond. Les sentiers de raquette vous sont ouverts mais, selon mon expérience, mieux vaut que la neige soit tombée récemment, car sur neige tapée ou croûtée, les descentes (et même les montées) sur sentiers de raquette ne sont pas très concluantes. «On manque d’adhérence, confirme David Tall, donc mieux vaut aller dans la neige folle, molle ou un peu tapée pour s’amuser.»

Les skis équipés de carres métalliques (sur les bords) aident à bien accrocher dans la neige et offrent une certaine stabilité pour les virages, et ceux qui n’en ont pas sont moins performants sur neige dure.

L’idéal pour débuter est donc d’emprunter des sentiers de raquette avant tout le monde, puis avec un peu de technique (qu’on peut acquérir en participant à des sorties guidées) de s’aventurer en hors-piste.

Photo: Facebook Skinbased by OAC

Deux marques vedettes

Au Québec, deux marques se partagent le marché du ski-raquette: OAC Skinbased et Altaï, toutes deux nées il y a une douzaine d’années. La première est une entreprise familiale finlandaise et la seconde, américaine, mais créée par un Québécois (François Sylvain) et un Américain (Nils Larsen). Le principal modèle d’Altaï qu’on retrouve ici est le ski Hok.

Les skis OAC sont vendus notamment chez MEC, La Cordée, Sports Experts. Les skis OAK d’Altaï sont pour leur part vendus essentiellement via la boutique en ligne, mais peuvent être loués pour essai dans plusieurs parcs de la SEPAQ et parcs régionaux.

Les fixations sont vendues à part, ce qui permet par exemple de prendre des skis Altaï avec une fixation OAC. «C’est le meilleur mixte», selon Yohann Moucheboeuf, propriétaire de Quatre Natures à Québec, organisateur de sorties guidées et loueur de matériel de plein air.

Où louer des skis-raquettes?

Plusieurs parcs ou centres de la SEPAQ offrent la location de skis-raquettes. C’est le cas à la Station touristique Duchesnay, à l’Auberge de montagne des Chic-Chocs (qui vient tout juste de rouvrir), au parc national des Monts-Valin, à celui des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie.

On en trouve aussi au parc régional de la Vallée Bras-du-Nord, et à ceux de la Montagne du Diable et du Massif du Sud, ainsi qu’Au Diable Vert, dans les Cantons-de-l’Est. Locapaq, à Montréal, et Quatre Natures, à Québec, en louent également.

Plein air d’hiver en Mauricie et au Manitoba

À première vue, seuls le froid et la neige semblent rapprocher la Mauricie du Manitoba et les abords du Saint-Maurice de la rivière Rouge, à Winnipeg. Mais quand on aime le plein air, c’est partout qu’on peut le pratiquer, en forêt comme en milieu urbain!

En crampons, raquettes ou ski de fond dans le parc national de la Mauricie

Les journées d’hiver varient selon la météo et c’est notre façon de faire des activités en extérieur qu’il faut adapter, d’où l’intérêt d’en pratiquer plusieurs et de faire son choix en fonction des aléas climatiques. Tel fut mon cas dans la première quinzaine de janvier quand j’ai dû remplacer deux journées de ski alpin dans les Cantons-de-l’Est par deux jours de marche avec crampons en Mauricie.

En Mauricie, j’ai voulu redécouvrir le parc national en hiver après l’avoir sillonné l’automne dernier. Rien de mieux, à cet égard, que de demeurer au cœur du parc. Mon choix s’était porté pour deux nuits sur une tente oTENTik du secteur Rivière-à-la-Pêche, aménagé en «village» de 13 tentes tout confort, avec poêle à bois, matelas et barbecue.

De ce port d’attache, on peut facilement explorer ce secteur accessible par Saint-Jean-des-Piles, au bord du majestueux Saint-Maurice. On y compte neuf sentiers hivernaux (pour marche ou raquette) de 2 à 17 km et une douzaine de superbes pistes de ski de fond totalisant plus de 75 km.

La neige était bien au rendez-vous pour notre séjour post-Fêtes, mais tellement tapée que nous avons opté pour la marche sur neige, avec crampons pour certaines sections particulièrement pentues.

Une belle passerelle de bois court sur l’eau. Photo: Anne Pélouas

Pour une promenade agréable et sans difficulté, le mieux est de partir du premier stationnement après l’entrée du parc pour emprunter une partie du sentier Mékinac, lequel longe le Saint-Maurice sur 2,7 km avec deux points de vue sur la rivière. On aboutit sur une belle passerelle de bois qui court sur l’eau. On peut alors faire demi-tour et emprunter une courte variante pour retourner à son point de départ ou poursuivre sur la Mékinac pour compléter une boucle de 11 km.

De niveau intermédiaire, celle-ci alterne entre bonnes montées et descentes en forêt où les crampons (et les bâtons de marche) sont bien utiles. Elle suit ensuite une piste de ski de fond, pour revenir gentiment au point de départ. Il faut compter au moins quatre heures pour ce grand tour «forestier» où l’eau des rivières n’est jamais très loin, avec un bon dénivelé!

L’eau des rivières n’est jamais très loin. Photo: Anne Pélouas

Du centre de services, le sentier des Deux-Criques offre pour sa part un défi de taille dans le nord du secteur, avec une boucle de 17 km qui nécessite au moins sept heures de marche en forêt.

J’aime bien le sentier du Lac-Solitaire, au sud du secteur. Cette boucle de 5,5 km démarre par une bonne et longue montée avant de suivre une crête qui conduit sur les hauteurs du lac Solitaire. On peut redescendre ensuite au bord du plan d’eau et rentrer par une zone hautement forestière. Il est aussi possible de prolonger la sortie par la boucle du Lac-du-Pimbina, de niveau difficile, et qui transite pour sa part par le grand lac aux Chevaux. Il faut alors compter cinq heures minimum pour faire les deux boucles totalisant 13 km.

Bon à savoir:

  • Si vous n’avez pas l’équipement nécessaire, sachez qu’on loue crampons, bâtons de marche, raquettes et porte-bébés au centre de services du parc.
  • Le parc autorise aussi le camping d’hiver, dans la boucle C de son camping d’été ou dans l’arrière-pays.
  • Participez les 11 et 12 février à Grandes-Piles au Festi-Volant, le plus important festival de cerfs-volants au Canada.
Très agréable de marcher au son de l'eau! Photo: Anne Pélouas

À pied, en vélo ou en patin à Winnipeg

Février est un excellent mois pour visiter Winnipeg et pour profiter de plaisirs hivernaux dans la capitale du Manitoba. Du 18 au 26 février, on peut même y participer au Festival du Voyageur, événement incontournable de la francophonie dans l’ouest du Canada.

Le Festival du Voyageur, événement incontournable de la francophonie dans l’ouest du Canada, se tient en février à Saint-Boniface, à quelques minutes du centre de Winnipeg. Photo: Anne Pélouas

Cette fête hivernale organisée à Saint-Boniface, à quelques minutes du centre de Winnipeg, célèbre en reconstitutions, activités et spectacles toute l’histoire des francophones, des Métis et des Premières Nations du Manitoba, et ce, dans l’enceinte ou autour du site patrimonial du Fort Gibraltar, reconstruction d’un fort de 1815, à l’époque de la traite des fourrures.

Le Festival du Voyageur a lieu dans l’enceinte ou autour du site patrimonial du Fort Gibraltar, reconstruction d’un fort de 1815, à l’époque de la traite des fourrures. Photo: Anne Pélouas

Dans le cadre du festival, on peut participer au parc du Voyageur à une activité gratuite en raquettes à babiche depuis le Fort Gibraltar jusqu’au bord de la rivière Rouge, avec un guide qui vous parlera de l’importance historique et culturelle de la raquette dans la culture canadienne.

Une douzaine de parcs de Winnipeg offrent par ailleurs de formidables occasions de se délier les jambes en hiver. Tel est le cas, pour la marche, de la promenade Assiniboine et de la grande forêt du même nom. Des pistes de ski de fond damées sont aussi accessibles gratuitement dans six parcs de la ville.

L’autre incontournable de l’hiver à Winnipeg est le quartier de La Fourche, à la confluence des rivières Rouge et Assiniboine. Bien connu des peuples autochtones depuis des millénaires, il est aujourd’hui un lieu de rencontre très fréquenté avec son marché et ses restaurants, mais aussi ses activités de plein air!

Le sentier d’hiver des rivières Rouge et Assiniboine est l’une des plus longues patinoires naturelles au monde. Photo: Anne Pélouas

Le sentier d’hiver des rivières Rouge et Assiniboine est long de 8,5 km et s’emprunte à pied, en patins, à vélo, en trottinette et à vélo. C’est l’une des plus longues patinoires naturelles au monde. On peut louer des patins au Marché de La Fourche, de même que des vélos à glace et des trottinettes sur patins avant de se lancer sur la patinoire. Le sentier d’hiver est agrémenté de stations chauffées. Elles prennent la forme d’installations passablement fantaisistes, créées année après année par des architectes et designers de renom, comme la Stackhouse, toute en blocs de glace d’Anish Kapoor, ou Five-Hole, genre d’igloo intergalactique imaginé par Frank Gehry.

Offrir ou s’offrir du plein air

À l’approche imminente des fêtes de fin d’année, cette dernière chronique de 2022 vous propose cadeaux et rabais plein air en tout genre, pour soi-même ou pour mettre sous le sapin… voire pour profiter de l’hiver avant les Fêtes! 

«Ma première fois» en ski alpin ou planche à neige

L’Association des stations de ski du Québec, qui regroupe 75 stations de ski alpin, ouvre le 18 décembre les réservations pour le programme d’initiation aux sports de glisse (ski alpin, planche à neige) «Ma première fois», auquel participent 40 d’entre elles dans 13 régions du Québec. Pour 29,95$ + taxes, petits et grands peuvent bénéficier d’une heure de leçon en groupe, avec location de tout l’équipement de ski et accès à la zone d’apprentissage. Le prix comprend une deuxième visite gratuite, y compris la location de l’équipement.

62 bougies pour le mont Sutton

Samedi prochain, le 17 décembre, la station du Mont Sutton fêtera en grand son 62e anniversaire. Ce jour-là, on pourra dévaler les pentes de ski alpin pour seulement 17$ + taxes. En prime: une part du gâteau d’anniversaire, à déguster au chalet principal Altitude 400 à partir de 13 h, et un après-ski enlevant, avec prix à gagner au Bar Le Tucker. Pour se procurer des billets-anniversaire, c’est ici.

Cette station des Cantons-de-l’Est rappelle aux adeptes de randonnée alpine qu’un troisième sentier est ouvert cette année pour l’ascension et que les propriétaires de VR peuvent réserver une place de «nuitée hivernale» au pied des pistes pour 20$ par nuit.

Au rang des nouveautés figure la carte multijours non consécutifs pour skier à prix réduit à Sutton pendant deux à cinq jours au choix durant la saison. La carte est en prévente à prix réduit jusqu’au 15 décembre.

La station du Mont Sutton fête cette année son 62e anniversaire. Photo: Bernard Brault, Ski Mont Sutton

Camping d’hiver et/ou ski-raquette

L’entreprise montréalaise Locapaq, qui tient boutique dans le quartier Rosemont pour la location d’équipement de plein air, organise cet hiver des excursions guidées dans Lanaudière avec son partenaire Bonjour Nature.

Pour l’initiation à la randonnée en ski-raquette (avec skis OAC), trois dates sont disponibles: 14 janvier, 18 février, 11 mars. Le tarif pour la journée comprend la location d’équipement, le transport depuis Montréal et les services d’un guide.

Locapaq propose aussi dans Lanaudière une initiation au camping d’hiver sur deux jours et une nuit en «tout inclus»: randonnée guidée en skis-raquettes OAC, observation des étoiles, montage de campement hivernal, repas, transport de Montréal: week-ends des 21-22 janvier et 4-5 mars.

Au lac Labelle, dans les Laurentides, on pourra aussi – grâce à Locapaq, en partenariat avec WaterLife – vivre l’expérience d’un week-end en ski-raquette et camping d’hiver les week-ends des 27-29 janvier et 10-12 février.

Au parc national de la Jacques-Cartier 

Depuis Québec, l’entreprise Quatre Natures organise tous les jours du 16 décembre au 2 avril des navettes en minibus vers le parc national de la Jacques-Cartier.

Quatre Natures offre également des sorties guidées en raquette, ski nordique (ski de randonnée), ski-raquette (ski Hok) et ski hors-piste (randonnée alpine) avec transport depuis Québec, location de matériel, formation technique, randonnée guidée et lunch. Dates:

  • Raquette: presque tous les jours, du 16 décembre au 2 avril
  • Ski nordique: 3-4 week-ends de janvier à mars
  • Ski-raquette: presque tous les jours, du 17 décembre au 2 avril
  • Randonnée alpine: presque tous les jours jusqu’au 26 mars 
Ski nordique au parc national de la Jacques-Cartier. Photo: Facebook Quatre Natures

Du plein air «interculturel» à Montréal

Vous êtes un «nouvel arrivant» à Montréal et vous aimeriez rencontrer des gens d’ici, ou vous êtes Montréalais de longue date et souhaitez partager du temps avec de nouveaux venus tout en faisant du plein air? Rien de plus facile en participant aux activités du programme Plein air interculturel développé par l’Association récréative Milton-Parc. Il y en a pour tous les goûts cet hiver!

Chaque vendredi, du 13 janvier au 17 février, on convie les skieurs de fond de tous niveaux à des sorties de 10-15 km dans différents parcs de l’île de Montréal. L’inscription payante vaut pour six sorties. On peut louer skis et bottes pour la saison à prix modique, avec essai ce jeudi 15 décembre. Les tarifs sont encore plus réduits pour les nouveaux arrivants.

Le programme prévoit aussi huit sorties guidées en raquette les dimanches après-midi, du 15 janvier au 5 mars, au parc du Mont-Royal. Le tarif inclut la location de raquettes.

Une BD éducative sur le mont Royal

Les amis de la montagne ont récemment lancé une BD numérique pour sensibiliser les utilisateurs du parc du Mont-Royal à sa protection. Les bandes dessinées en plusieurs épisodes (six pour l’instant) sont réalisées par Michel Hellman et visent à encourager les promeneurs, coureurs, cyclistes, skieurs «à adopter des comportements écoresponsables, et ainsi, à protéger les écosystèmes fragiles de ce vaste espace vert urbain».

Les amis de la montagne ont lancé une BD numérique pour sensibiliser les utilisateurs du parc du Mont-Royal à sa protection. Photo: Facebook J'aime le mont Royal | Les amis de la montagne

La «brique» du coureur

J’ai récemment reçu la nouvelle édition d’un livre de référence pour les amateurs de course à pied. La clinique du coureur – la santé par la course à pied (Éditions Mons, France) fournit en plus de 500 pages une mine d’informations sur divers aspects de la course. L’auteur et spécialiste de la santé en course à pied Blaise Dubois cède la parole à une cinquantaine d’experts internationaux pour détailler de façon très pédagogique les ressorts de la course, de l’entraînement à la technique, en passant par la prévention des blessures (pour faire durer le plaisir) et les chaussures à porter.

Le livre aborde ensuite la cruciale question de la «gestion des blessures», des problèmes de santé qui peuvent être associés à la recherche de la performance. De nombreuses pages sont consacrées également à la nutrition et à l’hydratation, deux sujets qui concernent tous les sportifs et amateurs de plein air!

Voici le livre de référence pour les amateurs de course à pied.

Je vous souhaite de joyeuses Fêtes gourmandes autant qu’actives et vous donne rendez-vous début 2023 pour de nouvelles aventures en ski de fond, raquette, crampons, ski alpin au Québec, sans compter des idées de randonnées et autres plaisirs du plein air ailleurs dans le monde. Je vous emmènerai durant l’hiver jusqu’au Japon, mais aussi dans Charlevoix, en Estrie, en Outaouais et à Fermont, dans l’arrière-pays nord-côtier… 

Ski et raquette… en avril!

Si Montréal prend déjà ses quartiers de printemps, tel n’est pas encore le cas dès qu’on s’en éloigne un peu vers le nord ou l’est du Québec. Ski de fond, raquette ou ski alpin? Bienvenue au royaume du plein air actif, même en avril!

4 avril, dans le parc national de la Gaspésie: en roulant de Sainte-Anne-des-Monts vers le cœur des Chic-Chocs, je me souviens de folles équipées dans ces montagnes en avril, gros sacs sur le dos, skis de randonnée aux pieds, peaux de phoque à portée de main. Je me souviens de belles bourrasques de vent, de tempêtes laissant d’incroyables bordées de neige; je me souviens de la côte de la Renommée, longue à souhait, qui mène sur les hauteurs du parc national aux chalets-refuges providentiels de la Nyctale et de la Chouette; je me souviens d’une approche périlleuse du mont Logan sur une surface de neige glacée et, une autre année, d’avoir dû faire demi-tour avant d’atteindre le sommet, tant la neige tombait, bloquant la vue et tout repère sur la piste; je me souviens aussi d’une année où le soleil frappait fort, au point de sortir les chaises du refuge Le Huard pour emmagasiner sa chaleur naturelle en tee-shirt. Tout peut arriver en début de printemps gaspésien!

Aujourd’hui, en Haute-Gaspésie, il ne neige pas, mais la météo nous annonce un peu de neige dans les jours qui viennent, avec des températures variant entre -12 degrés et 0 degré. De quoi maintenir pour encore plusieurs semaines une belle couverture blanche sur les monts Chic-Chocs et McGerrigle, pour le plus grand bonheur des irréductibles de l’hiver québécois, même quand il tire à sa fin.

Ski de fond, ski hors-piste, raquette: dernière ligne droite

De nombreux centres de ski de fond et raquette demeurent ouverts en avril jusqu’à ce que la neige fonde trop. Le parc national de la Gaspésie fait figure de leader en la matière, avec ses 470 cm de neige reçue durant l’hiver. Terrain de jeu: 76 km de raquette; 160 km de ski de randonnée; 23 km de ski classique. On farte en rouge bien collant, signe que le printemps s’en vient.

La région de Québec et celle de Charlevoix ont aussi été particulièrement choyées en tempêtes de neige, y compris fin mars. Du coup, le Camp Mercier – spécialiste en pistes de ski de fond «longue saison» pour cause de bonnes précipitations (507 cm de neige cet hiver) – garde ouvertes ses pistes de ski de fond (70 km) et de raquette (32 km).

Le Sentier des caps de Charlevoix, qui a reçu 616 cm de neige cet hiver, n’est pas en reste, avec ses neuf pistes de ski de fond ouvertes, comme celles de raquette, dans les deux secteurs du Massif et de Saint-Tite-des-Caps.

Photo: Facebook Sentier des Caps

Le parc national de la Mauricie a pour sa part fermé ses portes le 1er avril, mais les amateurs de ski de fond et raquette peuvent toujours s’y rendre, à condition d’aimer faire leurs propres traces sur 80 km pour le ski et 54 pour la raquette.

Dans les Cantons-de-l’Est, le parc national du Mont-Mégantic annonce que le secteur de Franceville a plus de boue que de neige à offrir et invite plutôt les raquetteurs à lui préférer le secteur de l’Observatoire.

Le Domaine Saint-Bernard, à Tremblant, dans les Laurentides, garde ouvertes cinq pistes de ski de fond, l’ensemble du réseau de raquette et quatre sentiers pour la marche hivernale. 

Ski alpin/randonnée alpine 

Nombre de stations de ski alpin ont reçu suffisamment de neige au cours des dernières semaines pour permettre aux mordus de la glisse (ou de la randonnée alpine) de s’en donner encore un peu à cœur joie.

Au palmarès de l’enneigement cet hiver, la station Le Valinouët (Saguenay–Lac-Saint-Jean) – qui se glorifie d’une neige 100% naturelle – arrive toujours en tête avec un record de 883 cm reçus, dont 68 au cours des derniers jours. Suit la station du parc régional de Val d’Irène (Gaspésie), avec 758 cm, dont 45 cm reçus récemment! Le Massif (Charlevoix) monte aussi sur le podium avec 619 cm de neige, dont 17 cm reçus ces derniers jours.

Au palmarès de l’enneigement cet hiver, la station Le Valinouët (Saguenay–Lac-Saint-Jean) arrive en tête avec un record de 883 cm reçus, dont 68 au cours des derniers jours. Photo: Facebook Le Valinouët

Dans le Bas-Saint-Laurent, le mont Comi a récolté 565 cm de précipitations neigeuses, dont 15 cm reçus récemment. La Station Mont-Tremblant est cinquième au palmarès avec 540 cm, dont 23 cm reçus depuis fin mars.

Les suivants sont le mont Sainte-Anne dans la région de Québec (516 cm), le mont Édouard, au Saguenay–Lac-Saint-Jean (470 cm), où seul le ski haute-route et le ski de fond demeurent possibles, Stoneham, au nord de Québec (391 cm), mont Grand-Fonds, dans Charlevoix (360 cm), où les pistes de ski alpin sont fermées, mais non celles de raquette et de ski de fond, et Orford, dans les Cantons-de-l’Est (354 cm).

Orford prévoit être ouvert jusqu'au 10 avril... et peut-être plus! Photo: Facebook Mont Orford

Conseil de changement de saison

Ultimement rassasiée de belle neige québécoise, je nettoierai mes raquettes et mes skis alpins, laisserai un peu de vieille cire sur mes skis de fond avant de les ranger au chaud. Je garde mes crampons à proximité car, sur bien des sentiers de randonnée, la chaleur du jour n’empêche pas le sol et la pierre des sommets de geler la nuit. Attention, danger! En rando dans les semaines qui viennent, les crampons seront toujours dans mon sac à dos, au cas où… Bon début de printemps!

Deux sorties gratuites de raquette dans le Bas-Saint-Laurent

Entre Kamouraska et Rivière-du-Loup, dans le Bas-Saint-Laurent, les occasions ne manquent pas de pouvoir admirer le fleuve Saint-Laurent. Voici deux sentiers qui valent la balade en raquettes.

Sentier du Cabouron

J’ai écumé pas mal de sentiers de randonnée dans le Bas-Saint-Laurent, sur quatre saisons, mais j’ai toujours eu un faible pour les éminences rocheuses qui s’égrènent dans le décor côtier à deux pas du grand fleuve. Ces collines de quartzite d’âge cambrien nommées «monadnocks» sont aussi officiellement des «cabourons», ai-je appris de Pierre Lemire, fondateur de la SEBKA, qui tient camping depuis des lustres à Saint-André-de-Kamouraska. Voici que j’en découvre un nouveau en sa compagnie par une journée bien ensoleillée de février, sur le territoire de Saint-Germain-de-Kamouraska.

Le sentier du Cabouron offre une vue magnifique sur les alentours. Photo: Anne Pélouas

Rendez-vous sur le rang Mississipi, en retrait du littoral, où se trouve l’un des accès au sentier du Cabouron (avec stationnement), juste avant l’embranchement pour la route du Mississipi. Nous avons laissé une autre auto au stationnement près du cimetière de Saint-Germain pour ne faire qu’un aller de 3,7 km, mais on peut compléter un circuit en boucle (8,5 km) en partant ou en revenant à pied par le bucolique rang du Mississipi, chemin de campagne étroit et boisé bordé de vieilles fermes.

Monter à dos de «cabouron» n’est pas une mince affaire quand la neige est fraiche, même en raquettes! Photo: Anne Pélouas

Monter à dos de «cabouron» n’est pas une mince affaire quand la neige est fraiche, même en raquettes! Le sentier «avale» en effet un bon dénivelé sur moins de 500 mètres en un laps de temps minimal. Déjà, la vue s’étend sur les terres agricoles avant de continuer à monter tranquillement sur la crête du cabouron.

Voici un bel exemple de ces vestiges des compressions tectoniques qui ont créé la chaine des Appalaches, puis réduit sa taille – de glaciation en déglaciation – en la transformant en collines émergeant de la plaine côtière… et en îles qu’on découvre aujourd’hui de haut.

Le sentier alterne rapidement entre petites montées et descentes dans une forêt de plus en plus clairsemée et atteint un premier point de vue magique sur le littoral à un kilomètre du départ. Photo: Anne Pélouas

Le sentier alterne rapidement entre petites montées et descentes dans une forêt de plus en plus clairsemée, passe près d’une ancienne carrière, suit la crête et atteint un premier point de vue magique sur le littoral à un kilomètre du départ. Déjà, des conifères rabougris y jouent les bonsaïs, sculptés qu’ils sont par les vents du nordet ou du suroît.

Quelques centaines de mètres plus loin, le belvédère du Faucon – tout en bois – offre un autre panorama incroyable sur le fleuve, le littoral et les grandes battures, ainsi que les îles de Kamouraska, du haut de ses 170 mètres d’altitude. On n’en finit pas de s’émerveiller du paysage aux deux haltes suivantes, celles du Nordet et du Suroît, agrémentées de bancs et entourées de petits plateaux moins élevés. La descente s’amorce ensuite dans des couloirs de neige, puis en lacet dans la forêt jusqu’à un chemin de ferme menant en face du cimetière de Saint-Germain.

Le belvédère du Faucon offre un panorama incroyable sur le fleuve, le littoral et les grandes battures, ainsi que les îles de Kamouraska. Photo: Anne Pélouas

À noter: la carte du sentier est téléchargeable sur le site de la municipalité.

La Polaire à Notre-Dame-du-Portage 

De Notre-Dame-du-Portage, je ne connaissais que la jolie petite route littorale dite «des Navigateurs» et menant à Rivière-du-Loup, mais le village abrite un centre de loisirs très dynamique sur le haut de la falaise, non loin de l’embranchement de l’autoroute 20. Au Chalet des Sports, on y découvre en hiver une dizaine de kilomètres de pistes de ski de fond sur trois pistes et autant pour la raquette. Les habitués des lieux connaissent aussi son immense patinoire extérieure et sa glissade sur tubes un brin extrême. L’accès est gratuit et on peut louer skis de fond et raquettes sur place.

Les pistes débutent sur un terrain municipal, mais s’étendent ensuite, avec droits d’accès, sur des terrains privés. Pour la raquette, bienvenue sur la piste La Polaire, qui court vers l’est au-dessus de la piste de ski de fond dans une jolie forêt de résineux. On ne quittera guère cette forêt, avec seulement quelques courtes échappées visuelles en direction du fleuve. Restant complètement sur les hauteurs d’un cran rocheux, la piste atteint un croisement à partir duquel on peut revenir en boucle jusqu’au départ, le tout en moins d’une heure de marche.

Pour doubler quasiment le trajet, on poursuit vers l’est, toujours en forêt, pour clore le parcours aller avec une boucle qui rejoint la piste de ski de fond avant de revenir sur ses pas plein ouest. Les traces d’animaux sont nombreuses et les arbres matures dressés vers le ciel seront vos fiers compagnons tout au long du sentier.

Les pistes débutent sur un terrain municipal, mais s’étendent ensuite, avec droits d’accès, sur des terrains privés. Photo: Anne Pélouas

Bonnes adresses

  • Les tout nouveaux éco-refuges de la SEBKA, à Saint-André-de-Kamouraska, sont ouverts sur quatre saisons. Conçus avec tout le confort nécessaire et dans le respect de la nature, avec éclairage solaire et toilettes à incinération, ils ont une vue splendide sur le fleuve Saint-Laurent, en surplomb du camping.
  • Le restaurant Côté Est à Kamouraska: pour son amour des bons produits québécois, y compris ceux du fleuve et du golfe du Saint-Laurent.
  • L’Hôtel Universel, à Notre-Dame-du-Portage, tout près de Rivière-du-Loup: mention spéciale pour son «lunch du Nomade» à emporter sur les pistes et son UniverSpaNordik pour se détendre après l’activité sportive.
Les nouveaux éco-refuges de la SEBKA, à Saint-André-de-Kamouraska. Photo: Anne Pélouas