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Vélo d’automne dans Petite Nation

De Montebello à Plaisance, dans la région de Petite Nation, en Outaouais, on se balade à bicyclette dans les couleurs de l’automne, entre la rivière des Outaouais et la forêt profonde.

À Montebello pour le vélo de montagne

Il pleuviote le matin avant mon arrivée au Château Montebello, mais la chance sera avec moi l’après-midi pour me permettre de découvrir sous un ciel clément les pistes de Montebello Vélo de Montagne.

Ouvert en 2021, mais reprenant une partie d’un ancien réseau, le circuit de 27 kilomètres se répartit en trois secteurs bien distincts. En compagnie de Karl Gibeault, passé maître dans la création et l’entretien de ces pistes, je rejoins d’abord la marina, à l’ouest du grand hôtel.

On souffle les feuilles sur les pistes de Montebello Vélo de Montagne. Photo: Anne Pélouas

Le temps est nuageux, mais avec quelques percées de soleil qui illuminent la rivière. On quitte rapidement le sentier du bord de l’eau pour s’enfoncer dans la forêt via la piste Panoramique (bleue), qui monte un peu sur les hauteurs, puis rejoint la piste Monsieur Pelland, plus difficile, car elle grimpe au-dessus d’un cap rocheux offrant un belvédère sur la rivière, avant de redescendre vers la piste verte Amédée. En fin de parcours, la Majestueuse donne un peu plus de défis avec une bonne descente.

À l’est de l’hôtel, on quitte son chemin d’accès pour un autre petit ensemble de pistes faciles, en débutant par la Tête à Papineau, histoire de nous rappeler que nous sommes ici sur les terres (et la forêt) du seigneur Louis-Joseph Papineau. La balade nous réservera d’ailleurs plusieurs surprises historiques. La piste tournicote entre une riche variété d’arbres géants. On passera notamment entre deux pins centenaires, en frôlant les troncs.

En marge du réseau de vélo de montagne, un large sentier mène sur le haut d’un cap au Manoir Papineau, lieu historique de Parcs Canada fermé pour la saison, mais dont on peut faire le tour à pied. L’imposant manoir est superbe, mais la chapelle funéraire de la famille Papineau, qui surgira tout à coup de la forêt, plus au nord, me ravira par sa beauté empreinte de sobriété.

En marge du réseau de vélo de montagne, un large sentier mène sur le haut d’un cap au Manoir Papineau, lieu historique de Parcs Canada fermé pour la saison, mais dont on peut faire le tour à pied. Photo: Anne Pélouas

Karl m’emmènera ensuite jusqu’à la petite plage de sable du domaine, avant qu’on file vers le troisième secteur de vélo de montagne. Il débute face à la route d’accès du Château Montebello, de l’autre côté de la route 138, par le «Tunnel des amoureux», qui conduit en bordure du golf de Montebello.

On traverse ensuite la route 323 pour prendre la rue des Mille-Fleurs et rentrer dans le bois sur la gauche. C’est là que je constaterai que la signalisation des sentiers de vélo de montagne est si bien faite que je lui décernerai le soir même la palme en la matière au Québec. Panneaux indicateurs et cartes sont en effet installés à chaque intersection, facilitant grandement la progression à vélo sans devoir s’arrêter sans cesse pour consulter carte ou application.

Karl de Montebello Vélo de Montagne et la superbe signalisation. Photo: Anne Pélouas

De la montée Rochon à la Cimetière, plein nord, j’atteindrai sous un bon couvert forestier la Auf Spring (toutes de niveau modéré), pour redescendre ensuite vers le sud par la Mastodonte. Cette piste bleue (nouvelle) offre de bons défis en virages successifs avant de rejoindre la piste Chat Sauvage, qui slalome encore entre arbres, rochers, racines. J’ai fini par la gentille Patriote, en pratiquant petits sauts et «drops» (courtes bosses aménagées) sans danger.

Entre terre et rivière à Plaisance 

Le parc national de Plaisance, à quelques kilomètres de Montebello, ne ressemble à aucun autre. Depuis sa création en 2002, j’y reviens régulièrement à différentes saisons et il me ravit toujours. J’aime faire du kayak au printemps entre ses presqu’îles ouvrant sur la rivière des Outaouais. J’aime y camper l’été et marcher sur ses sentiers, en forêt comme dans ses champs en friche où les fleurs sauvages foisonnent. J’aime y faire du vélo en automne, comme ce fut le cas la semaine dernière. Les campings sont fermés depuis le 15 octobre, mais le parc reste ouvert à l’année. À vous, cyclistes (et marcheurs), les beaux sentiers qui naviguent entre marais, forêts, champs, rivages… avec pour compagnons une multitude d’oiseaux en migration. Les passereaux et canards barboteurs sont encore là. Les canards plongeurs partiront plus tard vers le sud. Il est facile de les observer depuis plusieurs sites du parc.

Le parc national de Plaisance, à quelques kilomètres de Montebello, reste ouvert à l'année pour cyclistes et marcheurs. Photo: Anne Pélouas

À bicyclette, j’ai pour ma part exploré d’abord le secteur des Presqu’îles depuis le Centre de découverte et de services. Vers l’est, le sentier La Serpentine conduit au marais de la Sarcelle (avec fin de parcours à pied). Nous avons poursuivi sur le sentier Les Étangs dans une vaste prairie, puis sur le chemin de la Grande Presqu’île jusqu’à la montée Chartrand avant de couper plein nord. Un pont enjambe alors la baie Parisien, puis un court sentier conduit au point de vue de La Falaise, dominant joliment la rivière des Outaouais.

Le retour s’effectue sur le sentier La Serpentine, passant en forêt par un camping pour arriver au sentier de la Zizanie des Marais. Sa longue passerelle qui zigzague au-dessus du marais est un haut lieu d’observation pour les amateurs d’ornithologie. Le parc compte en effet 180 espèces observées en une année.

La longue passerelle du sentier La Zizanie des Marais est un haut lieu d’observation pour les amateurs d’ornithologie. Photo: Anne Pélouas

Du Centre de découverte et de services, on peut ensuite filer vers l’ouest en vélo le long de la route 138, puis emprunter le sentier de la Carrière jusqu’au sentier de la Baie-Noire, dans le secteur Thurso du parc national. Il court en forêt plein sud avant de rejoindre le sentier des Outaouais, aménagé sur une mince bande de terre. À droite, il longe la baie Noire Ouest et le marais Perras, qu’affectionnent de nombreux oiseaux. À gauche, la piste file de presqu’île en presqu’île, tantôt en forêt, tantôt en zone dénudée, avec l’eau pour compagne. On poursuivra jusqu’au bout, le long de la baie Dubé, pour un dernier belvédère sur la belle rivière des Outaouais, avant de faire demi-tour, le cœur léger et l’âme pleine des beautés de l’automne.

Belvédère sur la belle rivière des Outaouais. Photo: Anne Pélouas

Infos complémentaires

  • On peut dormir au Château Montebello pour profiter de ses pistes de vélo de montagne, ou payer des frais de 14$ par jour sans l’hébergement.
  • Autre bonne adresse à Montebello avec une multitude de choix, dont des pods, des chalets et de toutes nouvelles «suites des loups et des ours»: le Parc Oméga. La balade en voiture permet de voir une multitude d’animaux sauvages en captivité, mais sur un immense territoire. Chaque matin, on peut assister à la collation donnée aux ours et aux loups depuis une passerelle suspendue. Impressionnant! Au nord du parc, on peut marcher vers la Ferme d’Antan. Un forfait gourmand offre hébergement, souper et petit-déjeuner au restaurant OmegaBon.
  • Parc national de Plaisance: Il intégrera d’ici trois ans un nouveau secteur de trois kilomètres carrés, celui des Chutes du Moulin, aussi appelées chutes de Plaisance.
Visite aux loups du parc Oméga. Photo: Anne Pélouas

Nos coups de cœur pour profiter des couleurs

Le début de l’automne marque la saison des couleurs flamboyantes qui pousse à profiter au maximum des sorties en plein air, à pied comme en vélo, dans notre beau Québec. Voici nos coups de cœur.

Je médite ces temps-ci une citation d’Albert Camus: «L’automne est un deuxième printemps où chaque feuille est une fleur.» Qu’elles soient encore dans les arbres de nos forêts ou déjà à terre, les feuilles d’automne sont en effet aussi diverses et colorées que les fleurs printanières, et quoi de mieux que de se promener dans les bois pour assister au spectacle?

La carte interactive de Tourisme Québec est devenue un incontournable pour suivre la progression des couleurs dans toutes nos régions et choisir ainsi nos destinations de randonnées pédestres ou cyclistes. Plusieurs organismes touristiques pointent aussi le doigt sur quelques-uns de leurs petits bijoux. Pleins feux sur deux régions: la Mauricie et les Cantons-de-l’Est, avec mes coups de cœur du moment, ailleurs au Québec.

La carte interactive de Tourisme Québec est devenue un incontournable pour suivre la progression des couleurs dans toutes nos régions. Photo: Facebook Tourisme Cantons-de-l'Est

En Mauricie, c’est «magique»

Tourisme Mauricie invite à profiter à plein de cet automne pour se balader à pied en forêt ou à vélo. «L’odeur, les couleurs, les feuilles qui tombent… magique!»  Pas moins de 40 sites incontournables pour la marche sont répertoriés sur son site, mais pour «découvrir l’explosion des couleurs de la nature mauricienne», on vous suggère pour la randonnée:

  • Le Festival des couleurs à la station de ski Vallée du Parc, secteur Grand-Mère de Shawinigan. On monte à pied au sommet (ou en télésiège) pour profiter de la vue!
  • Le Baluchon à Saint-Paulin, avec ses 35 kilomètres de sentiers pédestres et ses sorties d’équitation.
  • Le sentier Père Jacques-Buteux, tronçon du Sentier national à Grandes-Piles, pour la vue plongeante sur le Saint-Maurice.
  • Le parc national de la Mauricie, avec ses «spots» de couleurs: Belvédère du Passage donnant sur le lac Wapizagonke, belvédère de l’Île-aux-Pins sur la forêt laurentienne; belvédère du lac Bouchard; sentier du Lac-Solitaire (5,5 kilomètres); sentiers Les Cascades et Les Falaises (4,8 kilomètres en boucle).

 

En vélo de route:

  • Circuit linéaire de 11 kilomètres du parc Champlain, dans le Vieux-Trois-Rivières, au lieu historique national des Forges-du-Saint-Maurice.
  • Piste cyclable à 90% en forêt entre le parc Masse, à Trois-Rivières, et Notre-Dame-du-Mont-Carmel: 30 kilomètres aller-retour.

En vélo de montagne:

Chutes au parc de la rivière Batiscan. Photo: Facebook Parc de la rivière Batiscan

Mes coups de cœur de l’automne en Mauricie

  • Découvert depuis peu, le Parc des Chutes de Sainte-Ursule m’a éblouie par ses chutes vertigineuses (70 mètres de haut en plusieurs paliers, dont un au creux d’un canyon), mais aussi par ses nombreux sentiers pédestres en pleine forêt. On y suit le cours tumultueux de la rivière Maskinongé, en dévalant et montant des côtes, tout en découvrant forêt mixte et milieu humide.
  • Au lac Clair, l’Aire Nature Grandes-Piles a depuis longtemps ravi mon âme en automne. En canot, kayak ou planche à pagaie sur le lac, la vue sur les collines est une pure merveille au coucher du soleil, avant de faire dodo sous tente ou en chalet rustique. Et que dire des sentiers qui grimpent alentour, vous plongeant sur les hauteurs dans une canopée mordorée au plus fort de l’automne?
Au lac Clair, l’Aire Nature Grandes-Piles a depuis longtemps ravi mon âme en automne. Photo: Facebook Aire Nature Grandes-Piles (Réserve de Biodiversité du Lac Clair)

Dans les Cantons-de-l’Est, à l’assaut des couleurs

«Les couleurs éclatantes de l’automne prennent d’assaut les paysages de la région», annonçait cette semaine Tourisme Cantons-de-l’Est. Nul doute que les 1300 kilomètres de sentiers de randonnée que compte la région en attireront plus d’un!

  • L’organisme met de l’avant «le classique automnal» au mont Orford jusqu’à la mi-octobre. Sa «Flambée des couleurs» déploie de nombreuses activités durant les week-ends, mais vous convie également à partir à pied vers les trois sommets ayant pour noms mont Giroux, Orford et Alfred-Desrochers. Au deuxième d’entre eux, cinq belvédères offrent une pause méritée avec vue époustouflante sur la région. Le Circuit Altitude en fournirait la plus belle, au terme d’un parcours en paliers conduisant à des passerelles sur pilotis, ancrées dans un cap rocheux. Aussi vertigineux que l’est la vue sur le lac Memphrémagog, entre autres.
  • Tourisme Cantons-de-l’Est vous invite par ailleurs à emprunter le plus long pont suspendu pour piétons en Amérique du Nord, surtout quand «le feuillage des arbres vire au jaune, orange et rouge, en direct» au Parc de la Gorge de Coaticook. Cette passerelle construite à plus de 50 mètres de hauteur offre une vue exceptionnelle de la gorge et du paysage environnant, mais le parc offre aussi 19 kilomètres de sentiers de randonnée, des cascades d’eau, des tours d’observation, une grotte.
  • À Danville, changement de décor pour apprécier un écosystème coloré à l’Étang Burbank, un incontournable pour les amoureux de la flore et de la faune (oiseaux surtout), qui pourront se balader sur des sentiers d’environ quatre kilomètres, agrémentés d’une passerelle de 290 mètres menant directement à une tour d’observation.
  • Pour une expédition un peu plus sportive, direction le mont Gosford, à Saint-Augustin-de-Woburn. Le plus haut sommet des Cantons-de-l’Est (1193 m) est à votre portée. Le sentier de neuf kilomètres qui y mène est qualifié de difficile, avec près de 500 mètres de dénivelé positif. Du haut de la montagne, pierrier et arbres nains se disputent votre attention, mais montez plutôt à la tour d’observation pour vous couper vraiment le souffle… et vous émerveiller.
La «Flambée des couleurs» au Mont-Orford déploie de nombreuses activités durant les week-ends. Photo: Facebook Mont-Orford

Vélo de route

  • Pour le vélo de route, l’office de tourisme suggère la Haute-Yamaska en automne, ou comment «découvrir un musée à ciel ouvert à vélo» et en famille. L’important réseau de pistes cyclables de la région relie Granby à Waterloo en passant par le parc national de la Yamaska et le musée à ciel ouvert Artria, offrant un parcours d’œuvres monumentales implantées dans la nature.
  • Le Circuit du Patrimoine (42 kilomètres), dans Brome-Missisquoi, et le Grand Tour du lac Mégantic (56 kilomètres) promettent aussi de vous épater en matière de coloris.
  • Sur pistes cyclables, Tourisme Cantons-de-l’Est met encore l’accent automnal sur le Sentier nature Tomifobis (24 kilomètres), entre Ayer’s Cliff et Stanstead, alors qu’en vélo de gravelle, la Traverse des Townships, sillonnant la campagne entre Sutton et Lac-Brome, a la cote, tout comme le Caméléon Mystic (59 kilomètres), une boucle avec Hatley et Barnston-Ouest pour repères.
Vélo dans le parc national de la Yamaska. Photo: Facebook Parc national de la Yamaska

Mon coup de cœur à pied

Le Marais de la Rivière-aux-Cerises est un lieu de promenade des habitants de Magog que j’aime bien côtoyer sur ses quelques sentiers. À mi-chemin entre le parc national du Mont-Orford et le lac Memphrémagog, il est surtout connu pour sa longue passerelle de bois courant au-dessus du marais, endroit de choix pour observer les oiseaux. Montez sur la tour d’observation de six mètres pour admirer le paysage de marais et canal, sans oublier de faire une incursion sur les courts sentiers qui traversent une forêt mixte, une cédrière et une érablière. 

À mi-chemin entre le parc national du Mont-Orford et le lac Memphrémagog, le Marais de la Rivière-aux-Cerises est surtout connu pour sa longue passerelle de bois courant au-dessus du marais. Photo: Facebook Marais de la Rivière-aux-Cerises

De Chaudière-Appalaches aux Laurentides, en passant par Lanaudière

En prime, je vous livre mes coups de cœur automnaux dans ces trois régions.

  • Le parc des Chutes-de-la-Chaudière: À Lévis, quasiment aux portes de Québec, dans Chaudière-Appalaches. Quittez l’autoroute 20 pour une petite virée dans ce parc qui a plus d’un tour dans son sac. Des chutes impressionnantes sont bien visibles depuis une passerelle de 23 mètres de hauteur. Avant comme après, on file en forêt pour se gorger de couleurs sur cinq kilomètres de sentiers.
  • Le sentier Swaggin, dans Lanaudière: Il est aussi forestier qu’aquatique! Il longe en effet la rivière L’Assomption et donne à voir les jolies cascades de la rivière Swaggin, fonce en forêt et donne accès à une autre piste pour le sommet de la montagne du Tranchant, d’où le lac Clair est bien visible.
  • Le Sentier des cimes, à Saint-Faustin–Lac-Carré, dans les Laurentides: L’imposante passerelle de bois sur pilotis se fraie déjà un passage dans la forêt. Elle se poursuit en spirale ascendante à faible pente dans une structure de bois et d’acier verticale, ouverte sur la nature, et qui vous transporte au sommet à plusieurs dizaines de mètres au-dessus des arbres pour une apothéose flamboyante.
À Saint-Faustin–Lac-Carré, l’imposante passerelle de bois sur pilotis se fraie un passage dans la forêt. Photo: Sentier des cimes Laurentides

Ultime camping d’été dans Lanaudière: vélo et rando au programme

Septembre est l’un des plus beaux mois de l’année pour le camping, et ce n’est pas parce que l’été se finit officiellement le 23 septembre que nous n’avons pas de beaux jours devant nous pour profiter du plein air jour et nuit. Récit d’un formidable week-end dans le parc national du Mont-Tremblant (secteur Pimbina), dans la région de Lanaudière.

Rendez-vous à Saint-Donat, où le poste d’accueil du secteur Pimbina du parc national du Mont-Tremblant n’est qu’à quelques kilomètres du village animé. Nous voici d’un coup de baguette magique dans l’ambiance de ce parc hautement forestier, mais qui compte aussi un nombre impressionnant de plans d’eau, et une flore originale où domine la viorne trilobée (pimbina), arbuste de la même famille que le sureau, avec ses grappes de petits fruits rouges qui colorent les abords de sentiers en cette fin d’été.

Camping dernière minute

Quand on s’y prend à la dernière minute pour réserver un camping un week-end de septembre dans un parc national du Québec, le risque est grand de ne pas avoir son premier choix. C’est ce qui m’est arrivé, mais finalement je n’ai nullement regretté de rater le camping Cyclo du lac Monroe pour me retrouver à celui du Lac-des-Sables, côté Pimbina, en plein cœur du parc.

À une vingtaine de minutes du poste d’accueil, ce grand camping n’a pas d’attrait particulier en lui-même, sauf qu’il se trouve à quelques minutes seulement du lac des Sables, un superbe plan d’eau sauvage.

En chemin, sur la route de gravelle en direction du camping, on fait un arrêt au quai du lac Trap, bien paisible, en se promettant d’y revenir pour le coucher du soleil… mais d’autres surprises nous attendront!

Sous le signe du sable et des étoiles

Sans prendre le temps d’installer notre tente au camping, nous filons vers le lac des Sables à pied par un court sentier ombragé débouchant sur le stationnement. L’endroit est prisé des familles. Il est vrai que le lac dispose d’une longue plage de sable fin, et l’après-midi est chaud. Certains s’y prélassent allègrement, d’autres se baignent et plusieurs se baladent sur le lac tranquille en planche à pagaie, canot, kayak ou pédalo, disponibles sur place en location. On profite de la chaleur dans un décor de montagnes et de forêts avant de rentrer sur le site installer le campement.

Photo: Diane Turcotte

Le soleil se couche à 19h ces temps-ci mais, dans la forêt, il n’est déjà plus présent en fin d’après-midi. On peut toujours retourner au lac pour en profiter davantage et souper plus tard. La douceur des températures n’empêche pas de faire un bon feu pour agrémenter le temps du repas et la soirée sous les étoiles. La clairière du site de camping permet en effet de profiter du ciel, bien étoilé ce soir-là.

Il faut dire que le parc national du Mont-Tremblant œuvre depuis quatre ans à la lutte à la pollution lumineuse, avec une réussite évidente. En piste pour obtenir le titre de parc international de ciel étoilé, il a rendu conforme à cet objectif près de 80% de ses éclairages extérieurs et installé plusieurs «places des étoiles», avec fauteuils pour regarder le ciel, dont une au lac des Sables.

Après ce spectacle nocturne de la nature, on file se coucher dans un bon sac de couchage douillet. En camping, on se couche bien plus tôt qu’en ville! Bien au chaud sous la tente, on écoute le silence (plus quelques crépitements de feux voisins) et l’on s’endort comme des bienheureux.

Dans la nuit, j’entendrai néanmoins un vrai concert de huards claironnant leur chant à l’écho envoûtant sur le lac voisin. Quel privilège d’en profiter ainsi quelques semaines avant le départ de ces canards plongeurs vers le sud!

En piste pour un demi tour du lac des Sables

Au matin, il fait encore doux. L’heure du petit déjeuner à la table de pique-nique est sacrée. On s’active seulement ensuite, ayant dans l’idée d’aller faire un tour de vélo sur le sentier Le Renard, qui débute en forêt à l’arrière du camping et s’enfonce dans le bois sur quelque deux kilomètres avant une intersection de sentier de longue randonnée à skis.

Sur le sentier du renard. Photo: Diane Turcotte

L’ancienne route forestière traverse notamment une pessière humide où la mousse est reine et est bordée de peuplements d’arbres qui ont moins de 30 ans. Le chemin est accessible à pied, à vélo de montagne ou hybride, de préférence, en raison de la présence de pierres et de sable sur le tracé.

Nous poursuivrons plus loin, sur 3,5 kilomètres, jusqu’au refuge du lac des Sables, bien solitaire. De là, on a un autre joli point de vue sur le plan d’eau. Sur le chemin du retour, une trouée dans la forêt donne aussi à voir un autre lac isolé.

Joli point de vue sur le plan d’eau. Photo: Diane Turcotte

Vélo ou rando près du lac Provost

Au camping, en fin de matinée, l’heure est au rangement du campement: sacs de couchage, matelas, tente, matériel de cuisine… non sans avoir préparé une belle salade composée pour le lunch. La voiture pleine, les vélos accrochés à l’arrière, on quitte le camping pour la plage. En ce dimanche ensoleillé, les visiteurs ne sont pas nombreux et nous profiterons à loisir du calme et de la vue en dégustant notre repas.

Sur la route nous ramenant vers le poste d’accueil, arrêt requis près de la chute aux Rats, un des plus beaux attraits du parc. Haute de plus de 17 mètres, elle dévale la pierre en plusieurs soubresauts et en pleine forêt. Un petit belvédère donne accès au bas de la chute, mais on peut monter sur les hauteurs pour changer l’angle de vue.

La chute aux Rats, un des plus beaux attraits du parc. Photo: Anne Pélouas

À proximité, débute (ou finit) le sentier de la Chute-aux-Rats, que piétons et cyclistes se partagent. À bicyclette, nous compléterons facilement le trajet aller-retour en une heure. La piste en poussière de roche longe peu ou prou la rivière, dans un décor forestier, puis longe le lac Lajoie, le passage pour le lac Provost qui s’étire vers le sud, pour aboutir au poste d’accueil d’où l’on fait demi-tour.

Sur le sentier de la Chute-aux-Rats. Photo: Anne Pélouas

Vélos sur l’auto, on file ensuite vers la sortie… mais il fait trop beau. Comment résister à l’appel de L’Envol, un sentier pédestre de quatre kilomètres dont on nous a vanté les mérites lors de notre arrivée? De niveau intermédiaire, la randonnée débute dans une érablière à bouleau jaune, pleine de promesses de chaudes couleurs pour l’automne. Le sentier grimpe allègrement sur deux kilomètres, mais la récompense est au rendez-vous au belvédère du sommet. Le panorama s’étend en effet en plongée sur toute la vallée de la Pimbina, les lacs Provost et Lajoie, une superbe forêt et des montagnes à perte de vue. Magique!

Bons plans

  • Journée de randonnée ou de rando-canot en autonomie dans le secteur Pimbina, avec Bonjour Nature, coop de solidarité, en partenariat avec Tourisme Lanaudière, incluant le transport depuis Montréal: encore 11 départs du 22 septembre au 27 octobre.
  • Le grand lac Provost est un lieu idéal pour les amateurs de canot, kayak et planche à pagaie. Trois campings se déploient sur la berge, plus un autre dans les terres, et une série de chalets sont disponibles à la location.
  • Visite du Cosmos: Le parc organise cette activité extérieure, sur réservation et jusqu’au 8 octobre, les mercredis et jeudis, à 20h30, dans le secteur de La Diable. À l’aide d’un puissant télescope et d’une lunette astronomique, vous pourrez partir «à la recherche de corps célestes tout en approfondissant vos connaissances sur l’astronomie».

Dernière nouvelle:

L’île d’Anticosti a l’honneur d’être inscrite depuis le 19 septembre au patrimoine mondial de l’UNESCO, près de vingt mois après le dépôt officiel de sa candidature.

Cette brillante distinction est le résultat du travail acharné d'une équipe de feu ayant impliqué élus de l’île, fonctionnaires, habitants, experts, avec l’appui de nos deux paliers de gouvernement.

Lisez ou relisez cet article d’Avenues qui en expliquait les tenants et aboutissants. 

Bas-Saint-Laurent: en rando «à la découverte des rivières»

En cette fin d’été, la randonnée pédestre est au mieux en région. Direction le Bas-Saint-Laurent pour une équipée de trois jours sur le Sentier national. Le nouvel itinéraire «À la découverte des rivières» vous en fera voir de toutes les couleurs!

La Corporation PARC Bas-Saint-Laurent, organisation à but non lucratif (OBNL) ayant son siège social à Rivière-du-Loup, fait la promotion cette année d’un nouveau circuit de randonnée «À la découverte des rivières», sur trois jours, avec deux nuits en refuge, sur le Sentier national, à l’ouest de Trois-Pistoles.

Rien de nouveau sur le tracé qui existait déjà, en trois tronçons sur 12 que compte le Sentier national dans le Bas-Saint-Laurent (144 km au total), mais cette fois-ci en formule «prêt à partir», comme «prêt à camper», avec toutes les informations fournies sur l’itinéraire, la réservation des refuges, le transport éventuel des bagages, et même des personnes à l’arrivée. De plus, on peut facilement raccourcir le trajet ou l’allonger.

La randonnée proposée, de niveau intermédiaire et sur 33 km, se vit sur un «sentier rustique non aménagé», prévient Francis Filion, chargé de projets à la Corporation PARC Bas-Saint-Laurent. Entendez par là que le sentier laisse place aux surprises: roches, racines, branches, boue, passages sur roches dans des ruisseaux… Assez bien balisé (en double trait blanc et rouge), il requiert toutefois de la vigilance (voire une application GPS) pour bien se repérer, et surtout de bonnes bottes de randonnée.

Assez bien balisé, le sentier requiert toutefois de la vigilance (voire une application GPS) pour bien se repérer, et surtout de bonnes bottes de randonnée. Photo: Anne Pélouas

Jour 1: 2,6 km - 1 h – niveau facile

Côté littoral, dans la région des Basques, l’itinéraire débute sur la Route verte, près du stationnement de l’église de Notre-Dame-des-Neiges. L’accès par la rue de l’église, puis la route du Sault conduit à un escalier qui descend au bord de la rivière des Trois Pistoles. Entre des sections forestières, on longera plusieurs fois ce cours d’eau réputé pour ses fosses à poissons.

De beaux points de vue s’offrent au regard, notamment au belvédère du Sault-Mackenzie, proche du refuge des Scouts, où vous passerez la nuit. Un long escalier permet de descendre en bord de rivière pour voir la chute d’en bas.

Petites cascades sur la rivière des Trois Pistoles. Photo: PARC Bas-Saint-Laurent

Jour 2: 15,1 km - 7 h – niveau intermédiaire

La journée s’annonce longue et nettement plus ardue, avec de bonnes montées et descentes, mais aussi de belles récompenses. Après la traversée d’une érablière, le sentier rejoint la passerelle des Basques, qui enjambe la rivière des Trois Pistoles. Du haut de ses 25 mètres, on peut voir quelques vestiges d’un ancien barrage. On suit ensuite peu ou prou la rivière, en alternance avec quelques balades en forêt de trembles, de hêtres et d’érables. Les sous-bois sont couverts de mousse verte.

Vue plongeante sur la rivière des Trois Pistoles. Photo: PARC Bas-Saint-Laurent

Le sentier passe en lisière de champs, monte et descend souvent, puis traverse une forêt plus dense de vieux résineux, ainsi que la rivière de la Gamelle. Une petite passerelle conduit au lieu-dit L’île (avec petite île au centre de la rivière), puis à une grosse roche à moitié immergée. Peu après, c’est la rivière Plainasse qu’on franchit sur une vieille passerelle de bois. Le sentier s’éloigne, puis se rapproche de la rivière des Trois Pistoles, qui débouche sur deux nouveaux cours d’eau: à droite, le ruisseau Doré, qu’on traverse, à gauche, la large embouchure de la rivière Boisbouscache, lieu propice à la baignade.

Une bonne montée conduit à une courte bretelle d’accès menant au refuge des Trois-Roches. Installé sur un cap de roche, il surplombe en solitaire une falaise au pied de laquelle court toujours la rivière des Trois Pistoles. Il est fréquent d’y voir voler des oiseaux de proie.

Installé sur un cap de roche, le refuge des Trois-Roches surplombe une falaise au pied de laquelle court toujours la rivière des Trois Pistoles. Photo: PARC Bas-Saint-Laurent

Jour 3: 15,6 km - 8 h – niveau intermédiaire

Du refuge, on rejoint rapidement le Sentier national, puis le pont routier des Trois-Roches. Le spectacle est impressionnant, avec une jolie plage face à une falaise d’un côté et un vrai canyon bouillonnant de l’autre. Stationnement et abri en bordure de route (chemin des Trois Pistoles) permettent d’entrer sur le Sentier national ou d’en sortir à cet endroit (si l’on veut raccourcir le trajet). L’escarpement des rives des rivières des Trois Pistoles et Sénescoupé offrira un cadre de choix à cette troisième journée de randonnée, entrecoupée de vues sur des champs cultivés.

L’escarpement des rives des rivières des Trois Pistoles et Sénescoupé offrira un cadre de choix à cette troisième journée de randonnée, entrecoupée de vues sur des champs cultivés. Photo: Anne Pélouas

Le sentier atteint en moins d’un kilomètre de montée facile un joli point de vue sur la vallée de la rivière des Trois Pistoles. De champs en chemins forestiers, sur plusieurs kilomètres, le sentier file en forêt, ressort sur le rang Saint-Isidore, longe de nouveau des champs. La rivière est encore à l’honneur, puis ce sont des cascades qui attirent l’attention au terme d’une courte mais raide descente.

Le sentier passe en surplomb de plusieurs rivières aux eaux vives. Photo: Anne Pélouas

Une passerelle franchit un ruisseau, puis on transite par une frênaie à ormes d’Amérique avant de passer à proximité d’un banc de sable attirant pour la pause et la baignade. Une grimpette vous attend ensuite, puis un parcours en bordure de champs. Gravière, nouveau ruisseau à traverser sur des roches, forêt de pins blancs qui ont échappé à la coupe… Le sentier débouche sur le rang Saint-Isidore et le pont Pascal. Un court sentier conduit au point de vue Les Rencontres (d’où l’on peut voir la rivière des Trois Pistoles et la rivière Sénescoupé se rejoindre). Tout en montagnes russes, le sentier aboutit sur un chemin forestier, puis à la route du Cap et au pont Beaulieu, avec vue sur des chutes et le moulin Beaulieu.

La passerelle Basque. Photo: PARC Bas-Saint-Laurent

Le belvédère des Trois-Saults est l’attrait suivant du sentier, avec d’impressionnantes cascades, avant un nouveau parcours en montée et descente finissant en bordure de la rivière Sénescoupé, puis de la passerelle du même nom. Reste un kilomètre sur un sentier d’accès pour se rendre au cœur de Saint-Clément.

De Trois-Pistoles à Dégelis sur le Sentier national

Pour en faire davantage (en 12 jours ou plus pour la totalité des 144 km), on peut débuter la longue randonnée directement à Trois-Pistoles, au Parc de l’aventure basque en Amérique, et longer le littoral jusqu’à l’embouchure de la rivière des Trois Pistoles, puis rejoindre en 6,5 km l’église de Notre-Dame-des-Neige, point de départ de notre itinéraire.

Il est aussi possible de poursuivre sur le Sentier national après la passerelle Sénescoupé en direction de Saint-Cyprien, des Sept Lacs, de Squatec et finalement du longiligne et immense lac Témiscouata jusqu’à Dégelis.

Infos pratiques

parcbastlaurent.com, 1 418-867-8882

  •  Accès gratuit au Sentier national
  • Chasse: renseignez-vous avant de partir sur les périodes de chasse dans la région, généralement en octobre
  • Refuges, service de raccompagnement et de transport de bagages sur réservation (payants)
  • Dénivelé total sur trois jours: + 965 mètres; - 730 mètres
  • Refuge des Scouts: pour un maximum de huit personnes
  • Refuge des Trois-Roches: pour un maximum de quatre personnes
  • Prix des refuges: 80$

Tour des Combins: longue randonnée sur les hauteurs de la Suisse et de l’Italie

Parmi les grands treks alpins d’Europe, le tour des Combins n’est pas le plus connu, mais il vaut à coup sûr l’effort fourni pour profiter de panoramas grandioses, notamment sur le mont Blanc, et s’approcher des derniers grands glaciers de la chaîne alpine, ceux des Combins.

97,4 km, 11 755 m de dénivelé. C’est à ces conclusions mathématiques que Alain Niermarechal, l’un de nos compagnons d’équipée pour ce tour des Combins avec Altitude Mont Blanc, spécialiste des treks d’envergure en Europe, est parvenu au terme d’un périple de six jours de marche dans les Alpes suisses et italiennes. Nos jambes et nos pieds en mesuraient la portée même si la tête s’en étonna au jour final! 

Précautions d’usage 

Dire que ce genre de longue randonnée est à la portée de tous serait hasardeux, mais toute personne – quel que soit son âge – qui pratique une activité physique régulière et d’intensité modérée peut le faire et y trouver plaisir.

La haute montagne se mérite et ce tour des Combins n’échappe pas à la règle d’une bonne préparation physique et mentale. La longue randonnée impose cependant surtout de l’endurance, ce qui s’acquiert relativement facilement en marchant plusieurs heures et souvent, si possible en alternant de bonnes montées et descentes.

À titre de préparation, on peut aussi opter pour une séance quotidienne d’exercices à la maison, incluant montées et descentes de marches d’escalier. Altitude Mont Blanc suggérait pour sa part dans ses recommandations pour ce trek d’être «capable de faire aisément 20 km de marche en plaine en quatre heures maximum».

Un bon équipement fait aussi toute la différence. Vêtements techniques pour la marche, bottes de randonnée confortables, sac à dos adapté à votre morphologie, bâtons télescopiques, contenants totalisant deux litres d’eau pour une hydratation adéquate, en constituent l’essentiel. 

Au jour le jour et pas à pas dans le Valais suisse et le Val d’Aoste italien

Bienvenue au royaume des cimes enneigées, des tapis de fleurs colorées, des marmottes siffleuses et des vaches curieuses, plus quelques bouquetins et chamois!

Notre marche au long cours ne sera pas de tout repos. Il faudra se lever tôt, remballer son stock tous les matins, faire face aux aléas de la météo et marcher plusieurs heures d’affilée – rarement sur le plat –, mais c’est à ce prix que la haute montagne se dévoile sous ses plus beaux atours. 

Jour 1: au cœur d’un barrage, au-dessus d’un lac majestueux

Notre longue randonnée débute dans le Valais suisse, à 1850 m d’altitude, sous l’impressionnant barrage de Mauvoisin, et nous conduira jusqu’au pied du tout aussi étonnant glacier de Corbassière, coiffé des Grand et Petit Combin.

Face au plus haut barrage à voûtes d’Europe (250 m), on se sent tout petit. Encore plus lorsque l’on entre dans une galerie souterraine, avec panneaux expliquant la construction dans les années 1950 de cet ouvrage d’art d’exception. Elle conduit sur la partie haute du barrage, qu’on traverse à pied en se gorgeant de la vue en abîme à gauche et de l’immense lac de retenue qu’encadrent à droite les flancs du Tourmelon et des Combins. On est déjà conquis par ce cadre d’exception.

Galerie du barrage de Mauvoisin. Photo: DianeTurcotte

Le sentier prend ensuite de la hauteur tout en longeant le lac de Mauvoisin vers le sud. La vue est sur le lac de couleur laiteuse est grandiose, avec plusieurs chutes d’eau l’alimentant. La montée en prairie alpine se fait encore progressive jusqu’au col et au lac de Tsofeiret, dans une profusion de fleurs dont les noms et les caractéristiques nous sont dévoilés par notre guide (au titre français d’accompagnateur en montagne), expert en botanique alpine. Joubarbes mauves, silènes acaules en forme de coussin végétal couleur lilas, premiers edelweiss, gentianes, rhododendrons nains, orchidées vanillées, anthyllides vulnéraires couleur jaune, saxifrages à feuilles rondes… La liste est bien incomplète.

Jour 1. Au-dessus du lac de Mauvoisin. Photo: Diane Turcotte

On finira la journée par une longue descente en pierrier et prairie jusqu’à la cabane Chanrion, refuge isolé où nous attendent un premier dortoir confortable et un solide repas.

Jour 2: passage en Italie et découverte des «bisses» alpines

La journée s’annonce longue et difficile sur le plan du dénivelé (+1100 m et -1100 m) sur 23 km. La première montée à la Fenêtre de Durand (2797 m) est agrémentée de superbes vues sur les montagnes alentour, dont le mont Gelé et le mont Avril. Passé un col absolument lunaire, marquant la frontière avec l’Italie, on descendra dans les alpages fleuris surplombant la vallée d’Ollomont et le Val d’Aoste, saluant au passage le Grand Vélan, sommet cousin des Combins.

Au bord d'un premier lac d'altitude. Photo: Diane Turcotte

De courtes descentes abruptes en raidillons tout aussi verticaux, on aboutit sur un sentier en balcon pour se faufiler dans une surprenante faille rocheuse. En plus basse altitude, on retrouve une forêt de mélèzes dans laquelle un long trottoir de bois cache une conduite d’eau, comme nous en verrons plusieurs ensuite.

Notre guide Alain sorti d'une faille rocheuse. Photo: Anne Pélouas

Ces «bisses» sont une curiosité pour nous. Construites et entretenues à la main, elles constituent de petits canaux dérivatifs de torrents plus élevés dont la fonction est d’irriguer de nombreux alpages en contrebas, où paissent l’été des troupeaux de vaches.

Parmi les beautés de cette randonnée. Photo: Anne Pélouas

Après ce parcours italien bucolique à souhait, il faudra payer son tribut final par une bonne montée jusqu’au refuge Champillon.

Jour 3: en route vers le Grand-Saint-Bernard

Une bonne heure de montée via de grands lacets à flanc de montagne nous conduit tôt le matin au col de Champillon, qui domine la vallée du Grand-Saint-Bernard. On reprend son souffle en se gorgeant du paysage – une ribambelle de hauts sommets qui tutoient les nuages –, avant d’entamer une descente vertigineuse, assouplie par de grands lacets à flanc de montagne. Après un sol bien minéral, on retrouve les mélèzes, les torrents et les «bisses», les vaches et leurs lourdes cloches.

Col de Champillon. Photo: Anne Pélouas

Une dernière descente vers le village de Saint-Oyen, dans le Val d’Aoste, achève nos cuisses et nos pieds.

En descente vers le Val d'Aoste. Photo: Anne Pélouas

Par chance, c’est par quelques minutes en bus qu’on finit la journée sur une route montant au col du Grand-Saint-Bernard, à cheval sur la frontière italo-suisse.

Arrivée au col du Grand-Saint-Bernard. Photo: Anne Pelouas

Nous passons soirée et nuit dans le célèbre Hospice du Grand-Saint-Bernard, où les chanoines élèvent encore les fameux chiens saint-bernard et accueillent à l’année les visiteurs pour la nuit.

Jour 4: fenêtre suisse sur les Combins, le mont Blanc et les Grandes Jorasses

Retour en Suisse aujourd’hui par un joli sentier partant de l’Hospice du Grand-Saint-Bernard et surplombant un grand lac. Le sentier grimpe ensuite en zigzag vers la Fenêtre de Ferret, col superbe, tout en grandes roches plates inclinées et d’où nous verrons pour la première fois ces fameux glaciers des Combins dont nous faisons le tour.

Pause au col Fenêtre de Ferret. Photo: Diane Turcotte

Le sentier descend alors dans la caillasse aux trois lacs Fenêtre, dans un décor hautement verdoyant qui contraste avec les couches minérales des approches de cols. Surtout, la pause près de ces lacs d’altitude nous permet de voir le mont Blanc et les Grandes Jorasses sous un angle inédit, ainsi que le glacier de la Brenva.

Un col de plus! Photo: Anne Pélouas

Le reste de la journée se fera en passant par le col du Bastillon (avec passage étroit entre des roches), en longue descente et large courbe vers le lac des Toules et son barrage, puis par un chemin forestier bordant un torrent. Il nous conduit au vieux village de montagne de Bourg-Saint-Pierre, où nous passons la nuit en gîte après une longue journée de marche.

Vaches en spectacle. Photo: Anne Pélouas

Jour 5: nature brumeuse et fleurs aux pieds

Au matin, changement de décor: une brume épaisse recouvre le paysage. Un chemin monte en forêt vers les alpages, qu’on rejoint en moins d’une heure. Les nappes de brouillard laissent alors échapper quelques trouées qui autorisent à mesurer notre progression vers les hauteurs. On se concentre sur le «paysage» floral de la prairie alpine que nous traversons. Dans ce tableau chatoyant, c’est la valse des campanules barbues, des fleurs d’arnica, anémones pulsatilles et autres fleurs dont le nom nous échappe.

Notre guide Alain nous parle de botanique. Photo: Anne Pélouas

Au col de Mille, à 2470 m, le vent souffle fort, mais la brume se dissipe, dévoilant au loin le massif du mont Blanc et un formidable arc de cercle rocheux sur lequel nous cheminerons après un pique-nique à l’extérieur du refuge du Mille, bien emmitouflés.

Col de Mille. Photo: Anne Pélouas

La descente suivante nous revigorera autant que le parcours en balcon à flanc de montagne qui mène sur une crête d’où le regard plonge sur le fond de la vallée. Une autre longue descente nous attend en direction d’un joli lac d’altitude dans le val de Bagnes. Après une pause méritée, la traversée des alpages fleuris ravira les plus fatigués, avant l’arrivée au refuge Brunet pour le souper et la nuit au chaud.

Photo: Anne Pélouas

Jour 6: encore des surprises avant la fi

Pas de répit pour ce dernier jour de randonnée qui s’avérera plein de surprises. Nous remontons d’abord sur un versant de montagne par un sentier qu’emprunte aussi un troupeau de vaches d’Hérens à la robe bien noire. On négocie les pas entre les bouses, puis entre les vaches elles-mêmes, avant de poursuivre notre chemin.

Photo: Diane Turcotte

La verdure disparaît pour laisser place à un paysage très rocheux. Nous grimpons vers le glacier de Corbassière, coiffé du glacier du Grand Combin (4313 m). Dans sa moraine latérale, en surplomb du torrent alimenté par son dégel, il faut s’arrêter pour prendre la mesure de ce majestueux paysage.

Au pied du glacier de Corbassière. Photo: Diane Turcotte

Le clou du spectacle viendra avec la traversée sur 210 m de l’impressionnante passerelle de Corbassière, en contrebas du glacier, à 70 m du sol, puis pour les plus valeureux, par une dernière grimpette pour approcher la base du glacier de Corbassière.

Photo: Anne Pélouas

L’euphorie a gagné le groupe, qui descend ensuite allègrement le long d’une nouvelle bisse sous la Becca de Corbassière, puis en lacets serrés et pentus jusqu’aux portes de Fionnay, en fond de vallée. L’heure est à libérer pour de bon nos pieds des bottes de randonnée et à se réjouir de ce magnifique périple alpin, accompli avec un guide et un groupe hors pair.

Infos pratiques

 Altitude Mont Blanc : 

- Dernier départ de l’année le 20 août; premier départ de 2024, en juillet.

- Transport des bagages, sauf pour les deux premiers jours.

Ce reportage a été rendu possible grâce à l’aide d’Altitude Mont Blanc et d’Air Transat.