Dans ce nouvel épisode de L'Histoire en balados avec la journaliste et historienne Marie-Lyse Paquin, qui signe la rubrique L'Histoire en photos sur Avenues.ca, on s'intéresse au Mardi gras et au Carnaval de Québec qui marquent les hivers québécois depuis de nombreuses générations et qui ont laissé dans leurs sillons de nombreuses traditions.
Quelle est l'histoire derrière ces traditions? Comment le carnaval de Québec, qui a débuté en 1894, est-il devenu cet événement festif qui rayonne à travers le monde? Saviez-vous qu'il y a déjà eu un carnaval à Montréal avec un impressionnant palais de glace et que le Mardi gras, que chante encore Salebarbes, était pendant longtemps LA fête costumée de l'année bien avant l'avènement de l'Halloween? Que le Mardi gras était non seulement le temps de faire bombance, mais aussi l'occasion d'une guignolée? Françoise Genest, rédactrice en chef d'Avenues.ca, parle traditions et folklore avec la journaliste et historienne Marie-Lyse Paquin... et fredonne les ritournelles d'usage! Ci-dessous, découvrez les galeries photos préparées par Marie-Lyse.
Marie-Lyse Paquin est détentrice d'une maîtrise en histoire, elle enseigne l'histoire au Collège Lionel-Groulx et au Cégep André-Laurendeau. Elle a une longue feuille de route comme journaliste et chroniqueuse dans plusieurs médias et publie actuellement chaque semaine sur Avenues.ca, L'Histoire en photos. Elle a également publié un premier roman, Un mixtape en héritage, chez Québec Amérique en 2016.
Cliquez pour voir les galeries photos préparées par Marie-Lyse:
Initié en 1894, le Carnaval de Québec a su évoluer et se renouveler au fil des années. Voici 35 images qui vous feront vivre son histoire, d'hier à aujourd'hui.
Initié en 1894 par des gens d’affaires de la région, le Carnaval de Québec offrait une foule d’activités hivernales (glissade, raquette, curling, hockey, concours de souque à la corde, course en canot de glace, etc.), en plus du populaire défilé et de l’incontournable attaque du fort de glace.
Interrompu par la Première Guerre mondiale (1914-1918), puis la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale, le carnaval tel qu’on le connait aujourd’hui ne sera relancé qu’en 1954 par des entrepreneurs et des bénévoles de la région. C’est d’ailleurs cette année-là qu’apparait le fameux Bonhomme Carnaval, des mains du tailleur Alfred Tétrault.
Le 21 janvier 1948, pour la toute première fois, un drapeau, le fleurdelisé, flotte au-dessus de la tour de l’Assemblée nationale (l’Assemblée législative de son nom de l’époque). Vers 15h, à l’intérieur de l’enceinte, fier de la surprise qu’il réserve aux membres du parlement qui n’ont pas encore vu l’étendard, le Premier Ministre Maurice Duplessis prononce un discours avec la fougue qu’on lui connaissait, dans lequel il explique ce que ce drapeau représente. «Un drapeau c’est un emblème (…) C’est l’illustration du désir de vivre et de survivre. Un drapeau c’est une preuve que nous ne sommes pas en curatelle ni en tutelle. Un drapeau c’est dire que nous sommes quelqu’un, que nous descendons de quelqu’un, que nous voulons vivre notre vie, dans le respect des droits de chacun, le respect intégral de nos prérogatives, de nos droits et de nos libertés. C’est ça un drapeau! »
Duplessis répondait clairement ainsi à la grogne qui régnait autour de l’Union Jack qui flottait au-dessus du parlement et des institutions de la province, symbole de l’assujettissement de la province à la couronne d’Angleterre.
Bien que Duplessis se soit ainsi approprié l’idée d’un drapeau pour le Québec, ce n’est pas à lui qu’on doit l’initiative, mais plutôt au député indépendant René Chaloult, qui militait depuis longtemps pour doter la province de son drapeau. Son projet initial était composé d’une croix blanche sur fond azur, mais les fleurs de lys étaient disposées de biais au quatre coins pointant vers le centre du drapeau. Le député Chaloult devait d’ailleurs présenter une motion pour l’adoption du drapeau, le 21 janvier. Duplessis lui a coupé l’herbe sous le pied en faisant l’annonce de son installation.
Photo: Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Parue dans La Presse de l'époque.
Peu enthousiaste au départ, Maurice Duplessis avait fini par se rallier au projet, mais l’a fait modifier en demandant que les fleurs de lys soient positionnées à la verticale, bien droites. Devant son coup de théâtre, le député Chaloult a fait bonne figure.
Présentation du projet à Maurice Duplessis, qui en fera modifier le design en faisant redresser les fleurs de lys. Photo: Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Parue dans La Presse de l'époque.
Autre contribution à ce drapeau dont quelques versions avaient été proposées ou promues au cours de décennies précédentes, celle du curé de Saint-Jude, Elphège Filiatrault, qui dans une tentative de lancer un drapeau pour représenter la nouvelle nation en terre d’Amérique, avait proposé une version en fond bleu azur. Son drapeau n’a pas fait de consensus au-delà de la paroisse, mais le bleu qu’il avait choisi est celui qui sera finalement utilisé.
L’annonce très théâtrale du drapeau en chambre a valu un triomphe à Maurice Duplessis, tous les partis d’opposition et les grandes institutions ont unanimement applaudi l’instauration du fleurdelisé, qui a fait consensus.
En complément, ce documentaire sur le drapeau du Québec diffusé en 1960:
En ce jour anniversaire du 21 janvier 2023, divers rassemblements sont prévus dans plusieurs régions du Québec pour souligner l’anniversaire du drapeau québécois et la Société Saint-Jean Baptiste invite les Québécois à afficher des drapeaux à leur balcon ou fenêtre pour marquer l’événement.
Les «tapis» d’automne ont encore tout leur charme dans la région de Québec, même si les arbres ne brillent plus de couleurs chaudes. À pied ou à vélo, on en profite!
Le site impressionne toujours depuis la route 138, à l’est de Québec. La majesté de la chute elle-même, qui n’en finit pas de déverser ses mètres cubes d’eau du haut de ses 83 mètres, y est pour beaucoup. Pour l’admirer de plus près, on emprunte dès l’entrée principale un tout nouveau «sentier» de bois, nommé «promenade de la chute» et qui mène quasiment à son pied, côté ouest.
Une passerelle permet aussi de filer vers l’est du bassin jusqu’au pied de l’escalier panoramique, comptant 487 marches. Les plus valeureux le prennent en montée, les autres en descente… À moins que vous n’empruntiez le téléphérique, qui donne une vue tout aussi spectaculaire sur la chute.
À l’approche du sommet, le minéral cède la place au végétal. La terrasse du superbe Manoir Montmorency est désormais déserte, mais pas la promenade de la Falaise, très fréquentée, à moins que vous soyez venus dès l’ouverture, le matin.
Le sentier de bois qui colle à la paroi, où des vinaigriers sont encore rouges, vous rapproche au plus près de la chute, surtout au belvédère de la Baronne, légèrement en contrebas. Quelques volées de marches ramènent à l’entrée du pont suspendu enjambant la rivière Montmorency. Au-dessus des premiers bouillons de la chute, le plan d’eau semble étonnamment calme. Dessous, c’est la cavalcade des «moutons blancs». Gare au vertige! La vue magique s’étend alors sur l’île d’Orléans, au relief bombé.
On peut marcher ensuite dans un boisé jusqu’à l’entrée de Boischatel et poursuivre par le pont de la Faille, qui domine la «faille de Boischatel», laquelle fait 43 kilomètres de long. On atteint les vestiges de la Redoute (camp retranché de l’armée britannique en 1759) et la Maison Wolfe. Certains pique-niquent encore sur une vaste esplanade verdoyante bordée par un verger, avant de redescendre par l’escalier monumental.
On peut aussi faire demi-tour jusqu’au pont suspendu et aller explorer le sentier des Résurgences (2,5 km aller-retour), qui court vers le nord en longeant la rivière. Il monte et descend en forêt, se rapproche de rapides ou, au contraire, d’eaux bien calmes qu’on entraperçoit dans des trouées forestières. Après une pause au soleil sur les pierres du rivage, on reprend la marche jusqu’à la fin du sentier, près d’une passerelle donnant vue sur un barrage, avant de faire demi-tour.
Divers sentiers vous permettent d'observer la majesté de la chute qui n’en finit pas de déverser ses mètres cubes d’eau du haut de ses 83 mètres. Photo: Facebook Parc de la Chute-Montmorency
En face du parc de la Chute-Montmorency, le pont de l’île d’Orléans vous ouvre les portes d’un beau terrain de jeux pour le vélo et la marche. De gros travaux préparatoires à l’érection d’un nouveau pont sont en cours à l’entrée de l’île. Il faut donc s’attendre à quelque attente, surtout les week-ends. Ensuite, c’est le paradis bucolique!
Les adeptes de vélo de route connaissent bien la route qui fait le tour de l’île, qui est longue de 34 kilomètres, avec six jolis villages à traverser et des panoramas superbes sur la ville de Québec et la chute Montmorency côté ouest, le fleuve, le cap Tourmente et la Côte-de-Beaupré, vers l’est.
À vélo, on peut aussi raccourcir son circuit ou le détailler sur plusieurs jours. La partie ouest se fait bien par le chemin Royal, de Saint-Pierre à Sainte-Pétronille, avec retour par la rue Prévost, qui traverse l’île. Même chose, côté est, en partant de Sainte-Famille vers la pointe d’Argentenay, puis Saint-François et Saint-Jean, avec retour par la route du Mitan. Cette très jolie route (fermée à la circulation routière en hiver) fait passer d’une rive à l’autre en grimpant sur les hauteurs de l’île dans un décor de champs à perte de vue, avec quelques boisés touffus. Ces deux parcours sont aussi surprenants dans un sens que dans l’autre, car on change constamment de perspectives.
À pied, les «ressources» sont plus limitées sur l’île d’Orléans, surtout quand la pointe d’Argentenay est fermée, comme c’est le cas en automne. Voici quelques-unes de mes promenades préférées :
Du quai de Sainte-Pétronille à la promenade Horacio Walker: pour la vue sur le fleuve, le Vieux-Québec et la chute Montmorency.
Le Sentier d’un flâneur (2,5 km), qui débute à L’Espace Félix-Leclerc, à Saint-Pierre, et descend vers la batture.
La tour d’observation pour voir le mont Sainte-Anne et le cap Tourmente, sur le territoire de Saint-François. Un court sentier longeant le chemin Royal mène au secteur de l’église du village.
Du quai de Saint-François, on peut marcher longtemps sur la grève en direction est.
À l’arrière de l’église de Saint-Jean, empruntez la rue de l’Église jusqu’au bout, en bordure de fleuve, ou marchez sur la grève à marée basse.
Baladez-vous dans le parc des Ancêtres, à Sainte-Famille, qui donne sur la Côte-de-Beaupré, et visitez la Maison de nos Aïeux, centre d’histoire et de généalogie.
Du parc maritime de Saint-Laurent, où les vestiges du chantier naval sont nombreux, on peut se promener en forêt sur les chemins alentour.
Le pont de l’île d’Orléans vous ouvre les portes d’un beau terrain de jeux pour le vélo et la marche. Photo: Facebook Tourisme île d'Orléans
Ailleurs dans la région de Québec
Parc national de la Jacques-Cartier
Le parc national de la Jacques-Cartier, au nord de la ville de Québec, dévoile des charmes nouveaux quand ses forêts s’éclaircissent à la tombée des feuilles. Il y en a pour tous les goûts en matière de sentiers pédestres, du plus facile, comme la boucle de la Tourbière (2,9 km) ou L’aperçu (2,2 km), aux plus difficiles, comme Le perdreau (boucle de 5,4 km), passant par une érablière et des sous-bois encore verdoyants. L’éperon vous fait monter sur L’épaule, avec les méandres de la rivière à vos pieds, en une boucle de 5,4 km. Même chose pour le sentier Les loups (plus difficile, mais si gratifiant pour la vue), avec deux belvédères pour un parcours total de 11 kilomètres.
Pour finir en beauté, vous pourriez opter pour le sentier Scotora, dans le secteur de la Vallée, qui n’est pas le plus connu du parc. Son éloignement par rapport à l’entrée (au kilomètre 30) est à la mesure de sa longueur: 16 kilomètres aller-retour, avec un dénivelé de 405 mètres, qui transporte d’un haut plateau au sommet du mont Andante, avec une vue embrassant toute la section nord de la vallée de la Jacques-Cartier.
Dans la Vallée Bras-du-Nord (région de Portneuf), plusieurs sentiers valent aussi la balade en cette fin d’automne, quand les paysages se dégagent de la forêt en route vers l’hiver. L’un d’eux permet, en 13 kilomètres aller-retour, de se rendre au pied de la chute Delaney en longeant la rivière, puis de grimper au-dessus d’une falaise, avec deux beaux points de vue sur la vallée.
La boucle de la Hauteur, plus facile, procure néanmoins bien du plaisir sur 7,2 km, avec une ascension plutôt gentille aux abords d’un ruisseau bordé de grands cèdres et qui conduit à un panorama sur le cap des Sept-Côtes et la rivière en contrebas.
Dans la Vallée Bras-du-Nord, plusieurs sentiers valent la balade en cette fin d’automne. Photo: Facebook Vallée Bras-du-Nord
Bon à savoir
Chasse: Où que vous alliez marcher au Québec, en-dehors des parcs nationaux, pensez à vérifier que vous ne traversez pas un territoire où la chasse est permise en novembre. Portez si possible un habit fluo et un sifflet pour vous faire entendre au besoin.
Activités naturalistes au Pavillon du Saint-Laurent. À Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix, les guides-naturalistes de l’organisme Guêpe poursuivent jusqu’au début décembre leurs activités d’interprétation «Dimanches nature», gratuites.
Il y a 40 ans, le 14 septembre 1982, la princesse Grace de Monaco, née Grace Kelly, était victime d’un accident de voiture à l’âge de 52 ans. Icône de style et de beauté, l’actrice oscarisée avait tourné pour les grands réalisateurs, dont Alfred Hitchcock et John Ford. Après son passage à Montréal pour l’Expo 1967, la princesse revient au Québec en 1969 en tant qu’invitée d’honneur du Carnaval de Québec suite à l’invitation de son amie d’enfance, Mary Lamontagne, épouse du maire de Québec. En voici quelques photos souvenir.
1- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
2- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jules Rochon, BAnQ
3- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jules Rochon, BAnQ
4- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jules Rochon, BAnQ
5- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
6- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
7- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jules Rochon, BAnQ
8- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
9- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
10- Grace Kelly, le maire de Québec Gilles Lamontagne et son épouse Mary Lamontagne
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
11- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
12- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
13- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
14- Grace Kelly, le maire de Québec Gilles Lamontagne et son épouse Mary Lamontagne
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
15- Grace Kelly, le maire de Québec Gilles Lamontagne et son épouse Mary Lamontagne
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
16- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
17- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
18- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
19- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
20- Grace Kelly au Carnaval de Québec, 1969
Photo: Jean-Yves Létourneau, BAnQ
21- Grace Kelly danse au Château Frontenac pendant le carnaval de Québec de 1969
Photo: CHF/Exporail, Fonds Canadian Pacific Railway Company