Je ne le cache pas: les pistes du Club de ski Viking, un réseau de près de 60 km de ski de fond à Morin-Heights, sont mon terrain de jeu hivernal favori depuis une bonne dizaine d’années. Voici pourquoi.
D’hier à aujourd’hui
Le Québec ne manque pas de réseaux de ski de fond, mais ils n’ont pas tous une histoire aussi fabuleuse que celle du Club de ski Viking. Créé en 1929 à Montréal par un petit groupe d’immigrés norvégiens adeptes du saut à ski, il est l’un des plus anciens clubs de ski du Canada.
Dans les années 1940 débarque un jeune Suédois du nom de Jack Wahlberg qui deviendra une vedette du ski de fond compétitif… et du Club Viking, reconverti à cette activité sportive de plus en plus populaire. Le P’tit Train du Nord transportait alors les Montréalais vers les Pays-d’en-Haut où, chaque week-end, les skieurs s’épivardaient dans les bois.
Surnommé Jackrabbit, Jack Wahlberg a pour sa part laissé sa trace dans plusieurs des pistes mythiques de ski de fond des Laurentides. Il aimait non seulement la course, mais aussi «le ski d’excursion», qui lui permettait de prendre son temps pour examiner des traces d’animaux dans la neige.
J’aime bien cette citation de celui qui parcourait encore 1500 km en skis par hiver, passé 70 ans: «Plus vous devenez âgé, plus il est important de se maintenir actif à l’extérieur à l’air frais.» J’en ai fait mon mantra, sans viser son record à skis!
Au début des années 1960, le Club Viking achète un terrain de neuf acres sur le chemin Jackson, à Morin-Heights, où se trouve toujours son chalet d’accueil de l’époque, construit et rénové par ses bénévoles. Il noue des ententes avec des propriétaires voisins pour étendre son réseau de pistes, un modèle du genre.
Aujourd’hui, l’organisme sans but lucratif compte environ 500 adhérents (individus ou familles). Chaque automne (et même en hiver), ils sont nombreux à consacrer du temps à la création et surtout à l’entretien des sentiers; scies à chaîne et sécateurs en main. Puis place au ski durant la saison froide!
Les pistes vedettes
Au creux de la forêt laurentienne, entre vallons, petits sommets de collines et grands lacs gelés, la plupart des sentiers de ski de fond sont de niveaux intermédiaires et avancés. Ils sont tracés mécaniquement dès que la couverture de neige est suffisante.
La reine des lieux est, à mon avis, la piste rouge, qui affiche une douzaine de kilomètres de long. Cette boucle compte plusieurs bonnes grimpettes soutenues, dont une jusqu’au point le plus élevé du territoire, à 505 mètres, entrecoupées de descentes en courbes serrées, de grands passages en forêt et de plus courts en clairières ou en bordure de quelques lacs. Par elle, on peut aussi rejoindre La Poste, piste de Morin-Heights qui «atterrit» sur le Corridor aérobique, dans le secteur de Montfort (Wentworth-Nord).
Plus au sud, La Crown est une autre piste magnifique (même si elle traverse la petite route du chemin Jackson) pour skieurs avertis, surtout en cas de fortes chutes de neige. On y accède notamment par les pistes rouge et bleue. Entre autres attractions: la traversée du lac Édouard, tout en longueur. On peut bonifier son parcours en empruntant des boucles assez sportives (Crown Ouest, Crown Sud) qui passent dans des vallons, longent plusieurs lacs, dont un avec des nids de hérons dans des arbres.
L’un des parcours les plus longs emprunte la Crown Sud et les pistes bleue et rouge, pour un total de 23,5 km, tandis que le plus court est celui de la piste verte, une boucle facile de 4,7 km à partir du chalet d’accueil.
Reste la «piste de course» (en pas classique ou pas de patin), qui compte 10 km supplémentaires aux abords du chalet d’accueil. Très utilisée pour les cours de ski du samedi et les entraînements, elle se déploie en quatre boucles de 2,5 km, 5 km, 7,5 km et 10 km en forêt. De degrés de difficulté variés (facile à avancé), elles s’avèrent très agréables à parcourir le reste de la semaine, car elles sont toujours bien entretenues.
Cours, biathlon et compétitions
Les cours de ski de fond (à partir de 4 ans) et de biathlon attirent une bonne centaine de jeunes (ou moins jeunes) chaque hiver. Le biathlon «suscite de plus en plus d’intérêt», note M. McCosker, qui se félicite de voir le programme du club afficher une forte croissance.
Le Club de ski Viking s’est, il est vrai, taillé depuis de nombreuses années une bonne réputation dans le domaine du ski nordique de haut niveau. Plusieurs de ses membres sont par exemple impliqués dans le Marathon canadien de ski. Le club y assure habituellement l’un des points de ravitaillement et partage aussi avec Morin-Heights une boucle officielle d’entraînement au marathon de 25 km.
Bon à savoir
- L’adhésion au Club de ski Viking donne accès à toutes les pistes de ski de fond (140 km) et de raquette du réseau plein air de Morin-Heights et inversement.
- On peut payer son accès à la journée ou à la semaine via le site internet de Viking comme par application mobile via un code QR au chalet d’accueil du club.
- L’application Nordic Pulse Québec offre en temps réel l’état de l’entretien de ses pistes.
- La carte du réseau est disponible ici.
- Au Viking, guère de sentiers de raquette: seulement Le Petit Alpino (dans une forêt plutôt ancienne à l’est de la «piste de course») et les deux boucles Diable vert dans le même secteur que la piste verte de ski de fond.