Pendant longtemps, j’ai ignoré l’appel du parc du Bic, situé à quelques encablures de Rimouski, sur la route vers la Gaspésie. Pourtant, mes racines sont profondément ancrées dans cette région. Désormais, je m’arrête régulièrement pour admirer ces douzaines de baies nichées dans un paysage accidenté situé dans le plus grand estuaire du monde, celui tout au bout du majestueux fleuve Saint-Laurent.
1- Un matin d’automne
Photo prise par un matin d’automne. On aperçoit une des deux entrées du parc du Bic, à droite de la 132. Drone Mini 2 Pro, équivalence de la focale: 24 mm, 1/2000 sec, f1.7, ISO 140.
Le belvédère Raoul-Roy, perché à l’extrémité ouest du parc du Bic, offre un point de vue privilégié. C’est également un poste d’observation prisé des ornithologues au début de l’été, lors de la migration des rapaces.
Voici l’un de mes sentiers préférés, qui débute à la maison Rioux et longe plusieurs baies jusqu’au cap à l’Orignal. OM-1, équivalence de la focale: 16 mm, 1/3200 sec, f/5.6, ISO 1000. (Mes réglages pour la photo d’oiseaux étaient encore sur l’appareil photo.)
En saison, ne manquez pas de faire une halte à la maison Lyman La Rose des Thés, sur le sentier du Chemin-du-Nord. Canon EOS SL1, équivalence de la focale: 28 mm, 1/250 sec, f/18, ISO 100.
Au crépuscule, les oies des neiges par milliers dessinent des arabesques dans le ciel, tandis que les bernaches du Canada glissent paisiblement sur les eaux du havre du Bic, juste derrière le chalet. OM-1 MKII, équivalence de la focale: 300 mm, 1/2500 sec, f/5.6, ISO 12800.
À marée basse, les enfants se pressent pour découvrir les trésors de la mer. «Encore un peu, juste un peu!» s’exclament-ils. Observer leur émerveillement devant les coquillages, les roches et toutes les petites bêtes est un véritable plaisir. Canon EOS M5, équivalence de la focale: 70 mm, 1/640 sec, f/16, ISO 100.
Le phoque commun est un visiteur fréquent dans plusieurs baies, selon la hauteur de la marée. Il se prélasse sur les rochers, offrant un spectacle unique aux promeneurs. OM-1, équivalence de la focale: 1000 mm, 1/320 sec, f/5.6, ISO 2500.
Marc Ross fait de la photographie professionnelle depuis une dizaine d’années. Président du Club photo Sorel-Tracy depuis 2009, ses photos ont notamment été exposées au musée Le Biophare.
Le parc de votre quartier est un excellent endroit pour faire des exercices de mise en forme. Louise Poirier, éducatrice physique, et Olivier Babineau, kinésiologue, vous proposent un programme complet et des exercices variés.
On le dit souvent, l’aventure peut se trouver au coin de la rue. La pandémie nous a souvent permis de découvrir des trésors de nature à proximité de chez nous qui, même s’ils n’étaient pas toujours cachés, avaient été délaissés au profit de grands espaces plus lointains. Ainsi en est-il pour moi, en tout cas… Voici mes trois plus récentes découvertes sur l’île de Montréal, à explorer à pied ou en vélo.
Parc-nature de l'Île-de-la-Visitation: entre l’eau et l’histoire
Le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation couvre une partie des quartiers Ahuntsic-Cartierville et Montréal-Nord et, malgré qu’il soit coincé entre deux ponts-autoroutes (19 et 25), on s’y sent comme dans une oasis urbaine.
Aménagé sur 34 hectares, à la fois en bordure de la rivière des Prairies et sur l’île de la Visitation, il offre 8,8 kilomètres de sentiers pédestres et 3,6 kilomètres de pistes cyclables, mais qu’on peut facilement rallonger en allant se balader dans Ahuntsic. Et quel cadre, vu qu’on est presque toujours au bord de l’eau!
On se sent comme dans une oasis urbaine au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. Photo: Anne Pélouas
L’entrée par le boulevard Gouin permet de sillonner la partie nord-est en direction du barrage, au son des flots rugissants, puis la partie ouest avec vue sur l’île du Cheval de Terre. Après le bassin du Pêcheur, une passerelle donne accès à l’île de la Visitation. À droite, un belvédère permet de voir l’autre côté du barrage hydroélectrique.
Après une balade sur l’île, on peut ressortir par la rue du Pont et accéder ainsi au site des Moulins du Sault-au-Récollet, à l’histoire ancestrale. Les berges de la rivière des Prairies ont en effet accueilli à cet endroit le premier site industriel du Canada. Le moulin, l’ancien pressoir à pommes et les vestiges de ce lieu patrimonial, datant du régime français, sont à voir.
Le moulin, l’ancien pressoir à pommes et les vestiges de ce lieu patrimonial sont à voir. Photo: nuria mpascual, Flickr
Pour clore le tout de belle façon, ne manquez pas de faire à deux pas de là le tour de la superbe église d’Ahuntsic, celle de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie, qu’on nomme plus simplement église de la Visitation. C’est la seule église de style traditionnel québécois sur l’île de Montréal et la plus ancienne encore debout. Construite en pierres des champs entre 1749 et 1751, elle dresse ses deux clochers vers le ciel, mais son arrière est encore plus beau que l’avant, avec sa magnifique toiture en tôle et son joli parc en bordure de l’eau.
Pour clore votre visite de belle façon, ne manquez pas de faire le tour de la superbe église de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie. Photo: Anne Pélouas
Parc Frédéic-Back: entre déchets et capture de méthane
Pas très loin du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, du moins en vélo, le parc Frédéric-Back est un espace unique à découvrir autant pour la marche, la course ou le vélo que pour son projet, toujours en cours, de réhabilitation environnementale d’une ancienne carrière de calcaire devenue site d’enfouissement de déchets. La métamorphose a été entamée en 1995 et je n’y étais jamais allée… Le parc a des allures lunaires, surtout en novembre, alors que les beaux herbages et fleurs ont complètement disparu.
Avec ses sphères recouvrant des puits de captage de biogaz, le parc a des allures lunaires. Photo: Anne Pélouas
Encadré par le boulevard Crémazie et la rue Champdoré, les rues Papineau et d’Iberville, il est ceinturé d’une boucle pour la marche, le vélo, puis le ski de fond et la raquette l’hiver venu. Plusieurs belvédères ont été aménagés et l’on peut voir, par exemple du haut du Boisé-Est, un panorama à 360 degrés sur la ville, incluant le mont Royal et le Stade olympique. Sur le relief du parc, comme dans les creux du terrain, les sphères recouvrant les puits de captage du biogaz émanant des déchets sous terre sont une véritable attraction. Leur design particulier attire l’œil de jour comme à la tombée de la nuit, quand elles deviennent phosphorescentes.
Parc du Mont-Royal: du mont Royal au bois Summit
Le parc du Mont-Royal, chouchou des Montréalais (et des touristes), est sillonné de sentiers pédestres et de pistes cyclables bien connues, notamment le chemin Olmsted menant au belvédère Kondiaronk, à la croix du mont Royal et non loin du lac aux Castors. On connait moins les magnifiques parcs du cimetière du Mont-Royal et du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Autrefois, on pouvait s’y promener à bicyclette, mais en raison de certains cyclistes prenant leurs allées pour des pistes de course, c’est seulement à pied qu’on peut maintenant s’y balader.
Plusieurs n’aiment guère les cimetières. Moi, je trouve toujours plaisir à leur décor bucolique, à leurs aménagements paysagers et à leur invitation à la sérénité.
Sur le versant nord de la «montagne», le cimetière du Mont-Royal dévoile un paysage de collines et de vallées envahi par des tombes, mais abritant aussi de superbes spécimens d’arbres et arbustes anciens. Une carte indiquant l’endroit de plus de 100 espèces d’arbres est disponible au bureau du cimetière.
Son voisin, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, occupe 343 acres du quartier Côte-des-Neiges et s’étage sur le flanc du mont Royal jusqu’au sommet. Il compte cinq boisés sur son territoire et près de 13 500 arbres, dont plusieurs centenaires, et une bonne centaine d’arbres remarquables, comme un peuplier deltoïde de 1,86 mètre de diamètre, un érable argenté de 254 ans, un chêne rouge de 220 ans et de rarissimes noyers cendrés et érables noirs.
Le Cimetière Notre-Dame-des-Neiges compte cinq boisés et près de 13 500 arbres, dont plusieurs centenaires. Photo: Facebook Cimetière Notre-Dame-des-Neiges
En vélo, on peut tout de même se promener autour du cimetière, mais mieux vaut un vélo de montagne (ou ses pieds) pour accéder, comme moi, au superbe belvédère Outremont, en lisière du cimetière, d’où l’on pouvait autrefois descendre une piste de ski alpin. L’endroit est un magnifique spot pour admirer le coucher du soleil.
Vue du belvédère Outremont. Photo: Anne Pélouas
J’ai découvert un autre belvédère en partant en vélo à la découverte du bois Summit (aussi accessible à pied). Le petit boisé qui se trouve au sommet de Westmount (le troisième de la montagne) domine un quartier de belles demeures. Cette réserve naturelle abrite de beaux chênes rouges, érables et frênes. Au sud de Summit Circle, qui en fait le tour, le belvédère Westmount offre une originale vue de Montréal, du côté de l’île des Sœurs et du pont Samuel-De Champlain. De quoi bien boucler la boucle d’un nouveau regard sur l’île de Montréal!
Les belles demeures du quartier valent le détour! Photo: Anne Pélouas
Bon à savoir
Croyez-le ou non, en plein été des Indiens, il faut déjà songer à vos vacances de l’été 2021! Du moins si vous pensez aller camper ou réserver un prêt-à-camper dans les parcs nationaux du Québec. Avec la vente au rabais du printemps dernier sur les cartes annuelles du réseau de la SÉPAQ, qui a connu un franc succès, n’attendez pas trop pour réserver. La SÉPAQ ouvre en effet ce samedi 14 novembre son service de réservation en ligne ou par téléphone (1 800 665-6527) et nul doute que les 7000 emplacements de camping et 670 unités de prêt-à-camper du réseau des parcs nationaux, établissements touristiques et réserves fauniques vont s’envoler comme de petits pains chauds. La réservation sera ouverte entre 8h du matin et 15h samedi, selon les parcs visés.
Le dernier-né des parcs nationaux du Québec, celui d’Opémican, au Témiscamingue, est plein de ressources pour les amateurs de plein air. Le mois d’août est un excellent moment pour y camper, arpenter ses sentiers et filer sur l’eau… Magique!
À pied ou à vélo
Secteur de la Pointe-Opémican
En matière de sentiers pédestres, il y en a pour tous les goûts dans les deux principaux secteurs du parc. Au total, c’est une trentaine de kilomètres (km) répartis dans des sentiers de 1 à 6 km chacun.
L’Estacade
La Pointe Opémican, où se trouvent le centre de services, les deux principaux campings et des sites de prêts-à-camper, s’avère un très bon choix pour la marche. Débutez sur le plat au centre de services en empruntant l’Estacade (boucle de 3 km). Ses attraits sont nombreux.
On découvre dès le départ l’histoire des lieux dans plusieurs vieux bâtiments (hangar à estacades, menuiserie, forge) attestant de la vie laborieuse au temps de la drave. La pointe servait en effet de «poste de relais» pour l’organisation du transport du bois sur le lac Témiscamingue et tout ce qui nécessitait construction et réparation de bateaux, comme de grosses «ceintures» de bois (estacades) qui encadraient les billots en déplacement sur le lac.
Juste après, l’auberge Jodoin, haut lieu de rencontres à l’époque, est en cours de rénovation et, à ses pieds, on peut se baigner dans le lac. L’auberge n’a pour résidents actuels (du moins dans ses cheminées) que des martinets ramoneurs qui en ont fait leur lieu de nidification. Le sentier longe ensuite le bord de l’eau à l’abri des arbres, puis vire à droite en forêt pour compléter la boucle. On peut aussi faire ce trajet à vélo.
La Pointe Opémican servait de «poste de relais» pour l'organisation du transport du bois sur le lac Témiscamingue. Photo: Anne Pélouas
Le sentier des Piers
Le sentier des Piers (boucle de 1,7 km) transite pour sa part par une magnifique forêt de vieux pins et pruches avant de monter à flanc de colline, offrant alors une vue unique sur l’ancien poste de relais. On peut prolonger la balade par le sentier de la Prucheraie (1,6 km), qui ramène sur le chemin Jodoin. Les plus valeureux poursuivent en face sur le sentier des Éclaireurs. Nouveau de cette année, il offre 5 km de randonnée en boucle (plus 1,3 km sur le chemin Jodoin) à même un plateau surplombant la Pointe-Opémican.
Le sentier des Piers offre une vue unique sur l’ancien poste de relais de la Pointe Opémican. Photo: Anne Pélouas
Secteur de la rivière Kipawa
Ce secteur, qui n’était pas ouvert l’an passé, constitue un ajout de taille, tant pour le camping que pour la randonnée.
Le sentier de l’Inukshuk
Le superbe sentier de l’Inukshuk (2,4 km aller-retour) débute près de jolis sites de prêts-à-camper. Pratiquement toujours en forêt, il passe par un premier belvédère sur les caps du lac Témiscamingue où trône un gardien de pierre en forme d’Inukshuk. Quelque 500 mètres plus loin, on atteint le bord du lac, avec tables de pique-nique et site de location de canots.
Le gardien de pierre en forme d’Inukshuk dans le sentier du même nom. Photo: Anne Pélouas
Le sentier de la Paroi-aux-Faucons
De l’autre côté de la route d’accès, le sentier de la Paroi-aux-Faucons (boucle facile de 1,8 km) passe par un camping rustique, traverse la forêt et atteint le haut de la falaise à mi-parcours.
Le sentier de la Grande-Chute
Amoureux des chutes, reprenez le chemin de la rivière Kipawa pour une courte balade de 1,2 km aller-retour sur le sentier de la Grande-Chute. Point d’orgue: les cascades impressionnantes de la rivière. Le parc travaille actuellement à connecter ce sentier avec celui de l’Inukshuk sur plus de 2 km, avec vue permanente sur les méandres bouillonnants de la rivière Kipawa. Nul doute que cet automne ou l’été prochain, cette section deviendra une vedette du parc!
Photo: Anne Pélouas
En canot, en kayak ou en planche à pagaie
Chute Opémika
On peut louer ces trois types d’«embarcations» au centre de services du parc (Pointe-Opémican) et partir de la plage de l’auberge Jodoin pour explorer les rives du lac Témiscamingue.
L’une des belles sorties à faire sur l’eau consiste à longer la rive québécoise du grand lac vers le nord-est. Après 3,3 km de navigation, il se resserre en un goulet facile à traverser. Côté ontarien, la rive est plus sauvage. Après 1,5 km de pagaie ou de rame, on entre dans une petite baie pour un parcours en rivière étroite et sinueuse qui mène à la petite chute Opémika, cachée en forêt. L’observation d’oiseaux (grands hérons, canards, etc.) est au programme, en plus d’arrêts incontournables pour la baignade si le temps est chaud, avant de rentrer au bercail, vent dans le dos si l’on a de la chance!
Photo: Anne Pélouas
Canot-camping
Un autre beau parcours sur le lac Témiscamingue relie la Pointe-Opémican au secteur de la rivière Kipawa plus au nord: 27 km en grande partie au pied de grandes parois rocheuses, avec deux sites de canot-camping en route, sur chaque rive du lac.
Les amateurs de portage aimeront certainement le circuit de canot-camping reliant le lac Kipawa au lac Témiscamingue avec ses trois lacs «du Portage du Sauvage».
Les autres se rendent à l’accueil du parc à Laniel pour les réservations de canots. On peut partir de là ou du fond de la baie Dorval pour une exploration (à la journée ou plus, avec camping) du secteur de l’île-aux-Fraises dans le grand lac Kipawa. Après 2 km pour sortir de la baie (et de la zone des chalets), on découvre un archipel très sauvage à explorer selon l’envie, en boucles de 13 à 24 km, autour d’îles et d’îlots, avec deux sites de canot-camping pour les amateurs. En une journée, on a largement le temps d’en faire un bon tour, de se baigner dans les eaux limpides, de pique-niquer les pieds dans l’eau et d’installer un hamac pour la sieste. L’esprit n’en sera que plus léger pour le retour, après cette grande bouffée d’air pur.
En ces temps de confinement, on apprécie plus que jamais les promenades... même si on doit se tenir à deux mètres les uns des autres!
Inauguré en 1874, le parc Logan sera rebaptisé parc La Fontaine en l’honneur de Louis-Hippolyte La Fontaine, en 1900. Jusqu’au milieu des années 1950, le parc abritait une grande serre pour cultiver toutes les fleurs de la ville. On y a construit en 1956 le théâtre de la Verdure, qui pouvait accueillir 2500 spectateurs, et surtout le fameux Jardin des Merveilles qui fera le bonheur des enfants jusqu’en 1989.
Sources : Archives de la Ville de Montréal, BAnQ et Musée McCord