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Virée hivernale en Outaouais

Quoi de mieux pour faire du plein air que d’avoir un port d’attache d’où l’on peut facilement rayonner sans faire des kilomètres en voiture? Tel est le cas de Chelsea, dans les collines de la Gatineau, en Outaouais.

Le village de Chelsea est idéalement situé pour le plein air, aux portes du parc de la Gatineau, considéré comme le poumon vert de l’Outaouais. En hiver, on y pratique autant le ski alpin, le ski de fond, la raquette que le fatbike.

Le Camp Fortune pour le ski alpin

À quelques kilomètres seulement de Chelsea, au nord de Gatineau, le Camp Fortune est une station de ski très prisée de la région. Cette institution du plein air en Outaouais a été fondée en 1920 et continue d’attirer des milliers de skieurs chaque hiver. La station familiale avec un charmant petit côté vintage propose 27 pistes sur différents versants, accessibles via huit remontées mécaniques. Il y a de quoi s’amuser, qu’on soit débutant ou expert.

La station familiale avec un charmant petit côté vintage. Photo: Anne Pélouas

On se met en jambes avec les pistes verte Marshall et bleue Clifford, puis on attaque les pistes 11 ou 12, avant de remonter par le télésiège Meech, qui donne accès à la 10 (Skyway), puis il faut aller découvrir le sympathique versant, plus à-pic, avec la remontée mécanique Skyline. Place ici aux pistes expertes, mais aussi à une jolie bleue (la Sparks) dont la première partie permet également de traverser la forêt pour rentrer au cœur de la station. En prime: cinq sous-bois pour les amateurs.

En crampons ou en raquettes dans le parc de la Gatineau

Ce parc de conservation de 361 km2 est un formidable terrain de jeu pour les amateurs de plein air hivernal, avec ses pistes de ski de fond, de raquette et de fatbike. À Chelsea même se trouvent le Centre des visiteurs du parc et l’une de ses principales portes d’entrée. Avec Nomades du parc, entreprise de plein air basée à Old Chelsea, on peut s’y rendre facilement en louant les équipements qui nous manquent (skis de fond, raquettes, fatbikes) ou en réservant une sortie guidée.

C’est en compagnie de Jacob Saumur-Gouin, copropriétaire de Nomades du parc, que je suis partie en crampons (alors que la neige tombait à pleins flocons, mais pas assez pour justifier des raquettes), du stationnement P11 de la plage O’Brien, sur le chemin du lac Meech. Nous avons pris la direction des ruines Carbide Willson. Curieux d’aller voir des ruines en hiver, me suis-je dit au départ, mais finalement, j’ai adoré ce site.

Au premier pont, le paysage était déjà magnifique, tout en noir et blanc, avec le lac Meech à gauche, et un autre petit lac à droite. Photo: Anne Pélouas

Les ruines sont accessibles en raquettes, en skis de fond, comme en fatbike (sauf pour les cent derniers mètres) et le sentier est facile. Nous sommes partis en montant un peu le long d’un ruisseau, et au premier pont, le paysage était déjà magnifique, tout en noir et blanc, avec le lac Meech à gauche, et un autre petit lac à droite.

Après une descente sont apparues les ruines: d’abord, les murs du bâtiment principal, et ensuite les restes de ce qui fut en 1907 la fabrique d’engrais chimiques de l’Ontarien Thomas Leopold Willson, qui révolutionna l’électrochimie au Canada. Il découvrit notamment, en 1892, un procédé de fabrication du carbure de calcium, ou calcium carbide en anglais, ce qui lui valut le surnom de «Carbide».

Les ruines sont accessibles en raquettes, en skis de fond, comme en fatbike (sauf pour les cent derniers mètres) et le sentier est facile. Photo: Anne Pélouas

Le complexe comptait à l’origine trois bâtiments: une tour de condensation d’acide, un barrage et une station génératrice. Il ne reste plus que la fondation du moulin, et de l’usine, les murs aux fenêtres béantes qui se dressent près de superbes chutes dévalant en cascade dans la forêt. Les gens de la région y viennent fréquemment s’y baigner l’été.

De superbes chutes dévalant en cascade dans la forêt. Photo: Anne Pélouas

Au retour, j’aurais pu aller voir la plage O’Brien, lieu aussi très réputé du lac Meech en été, mais il neigeait toujours beaucoup et une autre activité de plein air m’attendait.

Spa nordique à Chelsea

Quoi de mieux que de se prélasser dans un bain chaud en plein air, une tuque sur la tête, tandis qu’il neige? À Chelsea, le Nordik Spa-Nature porte bien son nom, enserré qu’il est dans un écrin de verdure, à deux pas du village. Aux alentours des bains fumants, la nature est certes très blanche en cette saison, mais c’est aussi ce qui fait le charme du site.

J’ai arpenté pendant deux heures l’immense terrain de jeux d’eau divisé en trois zones nommées «silence, murmure et social» pour passer quelques minutes dans une baignoire à remous, un sauna et un bain vapeur, me plonger ensuite dans un bain froid, puis aller m’étendre dans une salle de repos. Quelle bonne façon de clore en beauté un week-end de plein air!

Aux alentours des bains fumants, la nature est certes très blanche en cette saison, mais c’est aussi ce qui fait le charme du site. Photo: Facebook Nordik Spa-Nature / Chelsea

Bonnes adresses à Old Chelsea:

  • Les Lofts du Village ont deux bâtiments d’hébergement, avec des lofts contemporains et très lumineux. Certains sont bien pour deux personnes, d’autres conviennent davantage aux familles ou aux couples d’amis. Pour les clés, on passe par la «grocery», ancien dépanneur du village qui a été transformé en boutique avec plein d’objets choisis et de produits régionaux.
  • Biscotti & Cie est un bon café à l’ancienne, idéal pour le petit déjeuner, tandis que le Pub Chelsea propose sa cuisine bistro.
  • Parmi les autres options de restauration, il y a Olivia (et ses originaux plats pour le lunch) et L’Orée du Bois, pour un repas gastronomique.
  • La Distillerie du Square a sa «cocktailerie» à l’étage et sa boutique au rez-de-chaussée. On y déguste et achète le Gin du Jardin, le Gin du Jardin Méditerranéen, au citron, pistaches et huile d’olive, ou encore le Bella Ciao!, version «chelséanne» de l’Aperol Spritz.
La Distillerie du Square est le dernier-né du projet Square Old Chelsea, qui contribue depuis quelques années à la revitalisation de ce village. Photo: Anne Pélouas

4 sorties plein air, de Gatineau aux collines de l’Outaouais

La région centrale de l’Outaouais, entre la ville de Gatineau et les collines du nord, offre un condensé d’activités: vélo de route ou de montagne, randonnées en forêt, kayak... Récit d'une virée plein air! 

Échappée belle en vélo à Gatineau

J’ai entamé ma dernière virée en Outaouais en plein cœur de Gatineau par une journée passablement chaude. Objectif: faire une partie du sentier des Voyageurs, géré par la Commission de la capitale nationale. Il s’étire sur 30 km sur la berge nord de la rivière des Outaouais. Ancienne voie de passage des Amérindiens et des premiers explorateurs du pays, la piste est ouverte autant aux cyclistes qu’aux piétons. Un parcours plus court (17 km aller, deux heures maximum pour l’aller-retour) permet de relier la Maison du tourisme (au 103, rue Laurier, près du pont Alexandra) à la marina d’Aylmer, en offrant au passage de superbes vues sur la colline du Parlement et le Musée canadien de l’histoire. La piste traverse plusieurs beaux parcs en bordure de la rivière.

Pour tout vous dire, je suis partie moi-même un peu à l’aveuglette, le jour de mon arrivée, avec pour seule idée de trouver un peu d’ombre et de vent à bicyclette. Je me suis donc plutôt retrouvée au parc Jacques-Cartier, au nord du pont Alexandra, et au lieu de partir à droite, je suis partie à gauche.

Sans plus me soucier du fameux «sentier des Voyageurs», j’ai suivi la piste cyclable du bord de l’eau, puis traversé un pont. Photo: Anne Pélouas

Sans plus me soucier du fameux «sentier des Voyageurs», j’ai suivi la piste cyclable du bord de l’eau, puis traversé un pont. À gauche, la civilisation, à droite, un autre parc invitant. J’ai viré sur tous les petits chemins pouvant me rapprocher de la rivière des Outaouais, humant les odeurs de la nature, plongeant dans la forêt, me gorgeant des points de vue sur la rivière. Au bout d’un de ces chemins de traverse, un groupe de bernaches se séchaient les ailes. Les jeunes, au plumage doré, étaient particulièrement mignons, avançant sans grande assurance sur leurs pattes.

Un groupe de bernaches se séchaient les ailes. Les jeunes, au plumage doré, étaient particulièrement mignons. Photo: Anne Pélouas

De là, toujours un peu au hasard, j’ai poursuivi vers l’est, en retrouvant une piste cyclable qui m’a menée au lac Leamy, grand plan d’eau de Gatineau. À la plage publique, il y avait du monde à l’eau, mais je n’avais pas mon maillot de bain. Je me suis contentée de regarder les baigneurs, avant d’aller faire le tour du lac. Après 10 minutes, je suis tombée sur une barrière. Demi-tour pour aller faire le tour de l’autre côté, jusqu’à une autre barrière. Dommage que ce beau lac n’ait pas été mis à profit pour faire une belle boucle cycliste!

Au retour, par le même trajet, j’ai continué mon périple sur la piste cyclable que j’aurais dû prendre au départ. Elle file au ras de l’eau, en bordure du Musée canadien de l’histoire, avec un beau panorama sur le Parlement, et m’aurais conduite à Aylmer si j’avais eu assez de temps et d’énergie.

La piste cyclable offre un beau panorama sur le parlement. Photo: Anne Pélouas

Randonnée magique à Denholm

Le nord de Gatineau est rapidement forestier, parc de la Gatineau oblige. À une quarantaine de kilomètres de la ville, à la limite des secteurs des Collines-de-l’Outaouais et de la Vallée-de-la-Gatineau, on découvre le parc des chutes de Denholm, un petit paradis pour randonneurs. Ses sentiers font partie du réseau créé et entretenu par un organisme à but non lucratif du nom de PERO (Pôle d’excellence en récréotourisme en Outaouais). Une douzaine de sentiers disséminés dans différentes municipalités de la vallée de la Gatineau composent ce réseau de plus d’une centaine de kilomètres, accessible gratuitement.

Même par temps très chaud, le couvert forestier du parc des chutes de Denholm nous gardait à l’abri du soleil (même à son zénith) pendant notre randonnée sur deux des sept sentiers du parc.

Même par temps très chaud, le couvert forestier du parc des chutes de Denholm gardet à l’abri du soleil. Photo: Anne Pélouas

Le sentier des Arts (600 m de long) débute au stationnement et présente plusieurs intérêts. D’abord, on peut très rapidement le quitter pour aller voir les chutes qui ont donné leur nom au parc. Ensuite, en revenant sur ses pas, puis en poursuivant en montée, le sentier est aussi agrémenté de plusieurs œuvres artistiques, principalement des sculptures sur différents supports (fer forgé, pierre, etc.), et grimpe rapidement à flanc de montagne. Suit la boucle du sentier des Belvédères (4,4 km) pour une marche de 1h30 environ. Ce sentier a l’avantage de passer par plusieurs sommets du parc, avec deux beaux belvédères.

Le sentier des Arts est agrémenté de plusieurs œuvres artistiques, principalement des sculptures sur différents supports. Photo: Anne Pélouas

Après avoir avalé près de 100 m de dénivelé en peu de temps, le parcours se fait plutôt sur un terrain accidenté, mais nécessitant moins d’efforts, ce qui laisse le temps d’admirer la forêt environnante. Celle-ci est surtout composée de feuillus matures, avec de beaux spécimens de chênes.

On progresse par monts et par vaux sur un sentier assez large et bien dégagé dont j’apprendrai qu’il est nettoyé régulièrement au souffleur à feuilles. C’est visiblement la nouvelle mode en sentiers pédestres et de montagne. Avantage? Des sentiers bien dégagés et présentant beaucoup moins de risques de chutes. Inconvénient: on perd un peu le côté «nature non domestiquée par l’humain». Je n’ai toutefois pas boudé mon plaisir de marcher sans trop me soucier de regarder où je mettais les pieds.

Deux belles trouées dans la forêt font office de belvédères avec vue sur la canopée et les collines de l’Outaouais, avant de compléter la boucle. Ils sont bienvenus à l’heure du lunch.

Deux belles trouées dans la forêt font office de belvédères avec vue sur la canopée et les collines de l’Outaouais. Photo: Anne Pélouas

On peut facilement augmenter le kilométrage de la randonnée en empruntant de courtes boucles ou de courts trajets linéaires qui se rejoignent en chemin, toujours bien signalé

Bon à savoir:

Pour le pique-nique, faites arrêt à Wakefield à la Maison Melda, où les sandwichs sont divins, et ne manquez pas de les accompagner de bouteilles d’eau pétillante botanique de la marque locale Harrington (à l’épinette douce ou au mélilot).

Vélo de montagne à Wakefield

Wakefield a tout pour plaire. Le village est charmant, avec une offre impressionnante de petits cafés et bons restaurants, mais il donne aussi accès à plusieurs activités de plein air comme la randonnée, le vélo de montagne, le kayak ou le canot.

La tendance de l’heure en vélo de montagne est d’inclure ce sport dans les activités d’été et d’automne de nos stations de ski. Quand Alexandre Gaboury et ses amis investisseurs ont racheté la station de Wakefield, devenue le Centre Vorlage, il était clair que le vélo de montagne devait s’ajouter à l’offre. Ils ont ainsi développé une dizaine de sentiers pour pratiquer ce sport (ouverts il y a un an, et ce n’est pas fini!).

Au Centre Vorlage, on monte les cyclistes et leurs montures en télésiège puis, du haut des pistes de ski alpin, après avoir admiré la vue qui s’étend sur les collines de l’Outaouais, on s’élance sur une piste bleue ou noire. Il faut être un peu expérimenté pour emprunter ces pistes de descente au cœur de la forêt, mais elles sont vraiment bien conçues, assez larges, sans racines et avec de beaux virages en épingle, des sauts et des options plus faciles quand des obstacles sont proposés aux plus experts. On peut aussi bien sûr grimper au sommet en vélo, mais dans ce cas, mieux vaut avoir un très bon cardio ou un vélo de montagne électrique!

Une dizaine de sentiers est offert aux amateurs de vélo de montagne. Photo: Anne Pélouas

Ne connaissant pas les pistes, j’ai opté moi-même pour une piste bleue à vitesse plus réduite que mes accompagnateurs, ce qui ne m’a pas empêchée d’avoir plusieurs bonnes montées d’adrénaline et quelques sueurs froides dans des pentes assez fortes et des virages un brin serrés.

Le Centre Vorlage dispose déjà de plusieurs sentiers intermédiaires et experts de styles «descente» et «enduro» (avec montées). Il prévoit ouvrir le 1er juillet une nouvelle piste facile au pied de la montagne, puis fin août, une zone d’apprentissage et une zone d’habiletés pour faire progresser petits et grands dans ce sport.

Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir:

  • Le centre de vélo de montagne est ouvert sept jours sur sept, mais la remontée mécanique fonctionne seulement du jeudi au dimanche l’été, puis juste les week-ends. On peut louer sur place des vélos de marque Commensal à prix abordable, y compris pour les enfants.
  • Ne manquez pas la belle terrasse, pour le réconfort après l’effort, du bistro-bar du Centre Vorlage.
  • La station peut aussi servir de point de départ pour une randonnée pédestre sur les Sentiers Wakefield, réseau qui s’étend juste à côté, sur les hauteurs de la rivière Gatineau.

Canot ou kayak à Wakefield

Rendez-vous pris ensuite chez Expéditions Wakefield pour louer un kayak simple ou double ou un canot. La rivière Gatineau est à deux pas du chemin Riverside, au cœur du village, pour mettre à l’eau. Vers l’amont, on peut partir explorer, à gauche, une rivière, puis faire demi-tour en arrivant à de petits rapides.

À Wakefield, la rivière a l’allure d’un lac, dont on peut faire le tour aisément à la pagaie. Près du magasin général se trouve une petite plage publique pour se baigner (ou mettre sa propre embarcation à l’eau). En poursuivant vers l’amont, il y a un magnifique pont couvert, tout de rouge vêtu, mais pour l’approcher vraiment, il faut remonter quelques rapides. Il fut le premier pont couvert à relier les deux rives de la rivière Gatineau, en 1915.

Le premier pont couvert à relier les deux rives de la rivière Gatineau, en 1915. Photo: Anne Pélouas

J’ai dû pour ma part rebrousser chemin sans parvenir sous le pont, à cause des rapides à contre-courant, puis longer le bord de la rivière pour filer vers l’aval.

Passé Wakefield, la rivière fait un grand coude, puis un second, avant de pointer vers le sud. Selon le temps dont on dispose, on peut poursuivre ainsi à la pagaie ou à la rame sur plusieurs kilomètres, mais il ne faut pas sous-estimer le courant qu’il faudra remonter jusqu’au village!

Bon à savoir:

Expéditions Wakefield loue aussi des vélos et des planches à pagaie.

Virée vélo (et plus) à Chelsea, en Outaouais

Les Collines-de-l’Outaouais regorgent de villages de charme à découvrir à pied ou en vélo, mais elles abritent aussi le parc de la Gatineau: 361 km2 de plaisirs pédestres ou cyclistes.

Le parc de la Gatineau est le poumon vert de l’Outaouais, tout en forêts et sillonné de nombreux sentiers. On peut y marcher sur 183 km de long pour rejoindre un lac ou un sommet, se balader en vélo de route sur le Sentier de la capitale et les trois routes-promenades panoramiques avec pistes cyclables au cœur du parc ou, comme je l’ai fait, emprunter une (petite) partie de ses magnifiques 90 km de sentiers de vélo de montagne.

Old Chelsea, la Mecque du vélo 

Vincent Bergeron et Jacob Saumur n’ont que 25 ans, mais ce sont de vrais entrepreneurs allumés. À peine leurs études terminées, ils ont créé l’entreprise de plein air Nomades du Parc à Old Chelsea, entre autres pour faire du vélo de montagne dans le parc de la Gatineau.

Jacob Saumur et Vincent Bergeron, créateurs de l'entreprise Nomades du Parc. Photo: Anne Pélouas

L’entrée toute proche du parc a fait de ce village la Mecque du vélo de route et de montagne dans la région, même en semaine! En plus de vélos, Nomades du Parc a aussi des planches à pagaie et des canots à louer et offre des sorties guidées d’une heure ou plus en vélo hybride ou vélo de montagne (électrique ou non) dans le parc, ainsi qu’à pied dans le village.

Nous sommes partis, fin mai, avec Vincent pour guide, explorer la partie du parc la plus proche de Chelsea. J’ai délaissé la piste no 1 qui mène au beau belvédère Champlain, mais qui monte en permanence à l’aller et descend de même au retour. Nous nous sommes plutôt enfoncés dans le bois en éprouvant une drôle de sensation. À quelques mètres à peine de la grande route, la canopée a complètement absorbé les sons et nous avons «navigué» ensuite en forêt sans plus entendre un bruit d’humain.

Il a fallu mettre pied à terre pour passer par-dessus des troncs d’arbres tombés lors de la tempête qui a frappé durement l’Outaouais la dernière semaine de mai. Photo: Anne Pélouas

Tranquillité sonore absolue mais, pour le reste, il a fallu se démener un peu en mettant pied à terre pour passer par-dessus quelques troncs d’arbres tombés lors de la tempête qui a frappé durement l’Outaouais la dernière semaine de mai. Hormis ces petits inconvénients, les pistes de vélo de montagne sont généralement larges et sans grandes difficultés, donc idéales pour des débutants en vélo de montagne.

Sous un beau couvert forestier, nous avons notamment rejoint le bord du lac Pink par les pistes 79, 15 et 35, avant de rentrer gentiment par la 15. Ce lac, dont on peut faire le tour à pied sur 2,5 km, a la particularité d’avoir des eaux de surface qui ne se mélangent pas avec celles du fond.

On peut faire le tour du lac Pink à pied sur 2,5 km. Photo: Facebook Parc de la Gatineau

Au retour, j’ai demandé à Vincent si je pouvais assister à sa séance de nettoyage de vélo de montagne, histoire de m’améliorer moi-même. Fait à noter: les équipements pour le nettoyage de vélos à l’arrière de la boutique sont gratuits, même sans louer sur place. C’est un exemple de l’esprit communautaire dont Nomades du Parc fait la promotion auprès des amateurs de vélo.

Les équipements pour le nettoyage de vélos à l’arrière de la boutique sont gratuits, même sans louer sur place. Photo: Anne Pélouas

Les à-côtés du sport

À Old Chelsea, j’ai eu la chance de découvrir les Lofts du Village, tout en unités d’hébergement chaleureux. De là, on se balade à pied dans le vieux village où cafés, restaurants et boutiques rivalisent d’intérêts pour les gourmands et amateurs d’art. Mentions spéciales à La Petite Grocerie, au restaurant Biscotti & Cie et aux crèmes glacées de La Cigale, en plus du Nordik Spa-Nature, qui étend ses «tentacules» de bains froids, saunas, bains vapeur et salles de détente sur les hauteurs de Chelsea, pour le plus grand plaisir de la détente musculaire après l’effort physique.

Le restaurant Biscotti & Cie est une bonne adresse gourmande du vieux village. Photo: Facebook Biscotti & cie

Ailleurs en Outaouais

Cinq circuits de vélo de route ont été développés en Outaouais. Que vous aimiez la forêt, les pistes bucoliques, avec ou sans dénivelé, ces circuits en mettent plein la vue.

La Véloroute des Draveurs, de niveau intermédiaire, court sur 158 km dans la vallée de la Gatineau. La piste est spécialement aménagée pour les cyclistes, depuis Brennan Hill jusqu’à Maniwaki, en passant par le majestueux lac Blue Sea.

Le circuit du Pontiac, en majeure partie sur une ancienne voie ferrée, conduit plein ouest des deux côtés de la rivière des Outaouais, avec incursions en Ontario, mais surtout dans une région de l’Outaouais riche en histoire, en culture et en belle nature. De niveau intermédiaire, le parcours compte 164 km en deux grandes boucles, avec départ suggéré à Shawville.

Dans Petite-Nation, on demeure souvent proche de la rivière des Outaouais, sur «la route de Papineau», de niveau intermédiaire et couvrant 129 km depuis Montebello, en transitant par Grenville, l’Ontario, puis Saint-André-Avellin et Papineauville.

Les deux derniers circuits explorent la région de Gatineau. «Sur les rives de la capitale», on peut faire une balade facile de 12 km dans le centre-ville de Gatineau ou, pour les plus valeureux, suivre le parcours «Cuisses en feu», de 80 km, au cœur du parc de la Gatineau.

Jeux d’eau aux chutes Coulonge

Pas question de se mouiller aux chutes Coulonge, mais quelle journée on passe dans ce parc du Pontiac, en Outaouais, où l’histoire de la drave «transpire» des sentiers et des roches auxquelles on s’accroche en via ferrata!

Ce fut mon coup de cœur du mois de juillet, à Mansfield-et-Pontefract, au cœur du Pontiac, une région trop méconnue, dans l’ouest de l’Outaouais. Dès l’entrée du parc des chutes Coulonge, on ne peut qu’être impressionné par la forêt environnante dans laquelle se dressent, me dira plus tard André Piché, directeur général de l’organisme à but non lucratif qui gère le site, «de beaux spécimens de pins blancs ayant 300 à 350 ans».

Curieux que ces arbres si recherchés dans le passé pour leurs troncs droits pouvant atteindre 40 mètres aient échappé à la coupe dans ce haut lieu de la drave. Un court sentier menant au-dessus des chutes de 48 mètres de haut en raconte l’histoire via des panneaux d’interprétation. Le baron forestier de la région – Georges Bryson – dirigeait de main de maître au milieu du XIXe siècle cette activité commerciale qui consistait à couper des arbres puis acheminer les billots de bois à même la rivière Coulonge, qui se jette ensuite dans la rivière des Outaouais.

Sur la «promenade de la rivière», dans le parc actuel, on aboutit à une retenue d’eau avec vue sur l’ancienne maison du maître du glissoir. Un peu plus bas, un belvédère permet de découvrir dans un bruit assourdissant les fameuses chutes et, juste à côté, une longue glissade en ciment dans laquelle on dirigeait les billots. Dans la forêt, des rails et de vieilles machines abandonnées rappellent l’agitation d’une époque révolue. Pour compléter la visite à pied, rendez-vous au petit musée près de l’accueil du parc où une exposition présente les outils, les méthodes de travail et les conditions de vie du temps de la drave.

Photo: Anne Pélouas

Adrénaline garantie sur la via ferrata

Il est temps maintenant de passer aux choses sérieuses (en matière sportive). J’ai une passion pour les via ferrata du Québec et celle des chutes Coulonge ne m’a pas déçue! Mélange d’escalade assistée (avec harnais et mousquetons qu’on déplace le long d’un câble accroché à la paroi) et de randonnée, la via ferrata est accessible à toute personne en relative bonne forme physique et n’ayant pas le vertige.

Le parcours de celle-ci débute en contrebas des grandes chutes sur les hauteurs d’un long canyon aux eaux tumultueuses. Première surprise: on démarre en grand par deux tyroliennes. La première (de 115 mètres de long) permet d’apprivoiser la peur de se jeter presque dans le vide. La suivante est vraiment géante et suit le cours du canyon. Elle est assez longue (260 mètres) pour qu’on ait le temps de se remettre un peu de ses émotions et d’admirer ensuite le paysage de ce canyon bouillonnant qu’on surplombe. Vient le temps du freinage ensuite pour retrouver la terre ferme et prendre des photos des suivants!

Photo: Anne Pélouas

Après avoir traversé un pont suspendu au-dessus du canyon, on repartira… à pied, accroché à l’une de ses parois vertigineuses. Plus de 450 mètres de progression lente nous attendent dans un décor somptueux. Le groupe se déplace en file indienne avec un guide. Chacun remonte ainsi tranquillement la rivière bouillonnante, s’agrippant des mains et des pieds sur des pierres ou des marches d’acier tout en veillant à déplacer l’un après l’autre les mousquetons qui font le lien entre harnais individuel et câble. Cette «ligne de vie» court sur la falaise avec de nombreux points d’ancrage, épouse son relief en montant et descendant.

Nous faisons de même, tout en prenant le temps de profiter de la vue sur le canyon et de prendre des photos. C’est là qu’on songe aussi aux draveurs des temps anciens qui, en sept à huit jours, acheminaient le bois par voie d’eau du lac Pomponne, dans le parc de La Vérendrye, à la rivière des Outaouais, souvent au péril de leur vie.

Photo: Anne Pélouas

Trois niveaux de via ferrata

En fin de parcours intermédiaire, alors qu’on aboutit très près du lit de la rivière, l’ascension d’une bonne quarantaine de mètres est quasi-verticale sur la paroi rocheuse! On peut poursuivre sur un parcours de niveau avancé avec l’ajout d’une tyrolienne géante, d’un passage sur pont suspendu et de 150 mètres de grimpette supplémentaire sur la paroi de la rive gauche du canyon. Ceux à qui il reste quelque énergie iront ensuite batifoler dans les arbres, afin d’expérimenter le parcours aérien à obstacles qui se trouve aussi sur le site.

Photo: Anne Pélouas

Infos pratiques:

  • S’il fait chaud, choisissez plutôt le matin pour cette activité.
  • Le parc est ouvert sept jours sur sept jusqu’à la fête du Travail. Les réservations pour la via ferrata se font ensuite seulement pour les week-ends jusqu’à l’Action de grâce.

À voir : Nature et plein air en Outaouais