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Profitez des dernières chutes de neige pour le ski, la raquette et le fatbike

Les mordus de sports d’hiver ont encore de beaux jours devant eux avec les chutes de neige des derniers jours dans plusieurs régions du Québec et un froid relatif qui maintient le couvert neigeux. Si vous habitez dans les régions de Québec et de Charlevoix ou que vous avez le temps de vous y rendre, elles remportent à coup sûr la palme des plus belles chutes de neige récentes, mais une kyrielle de sites de plein air ailleurs au Québec demeurent de belles destinations en cette fin du mois de mars. Tour d’horizon de quelques stations, parcs et autres lieux où pratiquer votre activité favorite, en ce tout début du printemps, qu’on parle de raquette, de ski alpin, ski de fond, randonnée alpine ou fatbike.

Raquettes ou crampons?

Voici d’abord une recommandation du parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie que je fais mienne à votre intention, considérant qu’elle vaut pour tout le Québec en fin de saison hivernale: «Étant donné les changements très rapides des conditions des sentiers, il est préférable d’apporter préalablement tout le matériel (crampons et raquettes), afin de faire face à toute éventualité, lors de votre arrivée au parc. Soyez prudents!»

En cette période de l’année, en effet, les débuts de sentiers nécessitent parfois les raquettes pour ne pas s’enfoncer, alors que les crampons sont souvent un gage de sécurité sur les sommets qui peuvent être glacés.

  • Le parc des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie (Charlevoix) indique que la cinquantaine de kilomètres de ses sentiers de raquette (ou marche avec crampons) sont encore ouverts à la pratique. Même chose au parc national de la Jacques-Cartier, où les raquettes sont encore fortement recommandées.
  • Dans Charlevoix, le Sentier des Caps de Charlevoix a été choyé en précipitations et attirera ceux qui recherchent de la belle neige fraîche, même au printemps.
  • Au parc national du Mont-Mégantic (Cantons-de-l’Est), «le dégel est en cours». On recommande fortement le port des crampons pour la randonnée dans le secteur Franceville et celui des raquettes dans le secteur de l’Observatoire, «parce que ça défonce» et que «les trous laissés par les passages en crampons sont dangereux pour tous». Il est aussi autorisé de randonner sur les pistes de ski de fond en ce moment.
  • Au parc national du Mont-Tremblant (Laurentides), seules la raquette ou la marche avec crampons (sur 26 km et sur neige granulée durcie) demeurent possibles, en plus de la marche sur neige durcie sur 6 km.
  • Le parc national du Mont-Orford (Cantons-de-l’Est) a de son côté fermé ses sentiers de randonnée hivernale à l’exception de celui de l’Étang-Fer-de-Lance (secteur des chalets). Par contre, «la marche est exceptionnellement permise dans les pistes de ski de fond» qui ne sont plus praticables en ski.
  • Dans la région de Québec, la Station touristique Duchesnay demeure ouverte à la raquette sur 23 km, tout comme la Vallée Bras-du-Nord (où la plupart des sentiers sont accessibles en raquette ou crampons), le Camp Mercier (33 km sur nouvelle neige humide) et le territoire d’Empire 47 au lac Delage.
Dans Charlevoix, le Sentier des Caps de Charlevoix a été choyé en précipitations et attirera ceux qui recherchent de la belle neige fraîche, même au printemps. Photo: Facebook Sentier des Caps de Charlevoix

Du ski alpin à son meilleur

Nombreuses sont encore les stations ouvertes dans toutes nos régions pour deux ou trois semaines de «ski de printemps», mais deux se démarquent en ce moment:

  • La station de ski de Tremblant prévoit poursuivre ses opérations jusqu’au 14 avril. Son domaine skiable sur quatre versants offre cette semaine 62 pistes ouvertes sur 102, soit 60% du territoire. Certains secteurs s’ouvrent progressivement dans la journée, en attendant le dégel des surfaces de glisse, mais l’apport de 25 cm de neige fraîche en début de semaine, ainsi que le maintien de températures entre -3 et -16 degrés cette semaine autorisent tous les espoirs d’avoir encore plus de pistes ouvertes! Des rabais sont aussi offerts en cette fin de saison sur les billets de remontées mécaniques et les hébergements.
  • «L’hiver est loin d’être terminé», clame la station du Massif de Charlevoix, en se réjouissant des chutes de neige des sept derniers jours, totalisant 36 cm. Pour la saison, plus de quatre mètres de neige se sont accumulés au Massif et l’on attend encore plusieurs jours de neige légère à modérée d’ici le week-end prochain. De plus, le mercure demeurera entre -1 et -17 degrés, garantie contre la fonte accélérée… Sauf pour quelques pistes expertes ou de bosses, tous les voyants sont donc au vert pour profiter de la glisse de rêve sur une cinquantaine de pistes entre montagne et fleuve. En prime, la piste de 7,5 km de descente en luge demeure ouverte, y compris dans sa version nocturne!
Pour la saison, plus de quatre mètres de neige se sont accumulés au Massif et l’on attend encore plusieurs jours de neige légère à modérée d’ici le week-end prochain. Photo: Facebook Le Massif de Charlevoix

Ski hors-piste ou randonnée alpin

Plusieurs stations de ski alpin de la province, dont celles de Tremblant, du Mont-Saint-Anne ou du Mont-Orford, autorisent encore la pratique de la randonnée alpine, mais c’est à Murdochville, en Gaspésie, que je vous conseille de vous rendre si vous voulez profiter de superbes conditions pour le ski hors-piste et la randonnée alpine.

«Nous vous attendons pour les plus belles fins de semaine de ski de la saison», affirme l’entreprise Chic-Chac sur sa page Facebook, en se réjouissant de «sortir de trois jours de tempête consécutifs pour un total de 60 cm reçu».

C’est à Murdochville, en Gaspésie, que je vous conseille de vous rendre si vous voulez profiter de superbes conditions pour le ski hors-piste et la randonnée alpine. Photo: Facebook Chic-Chac

Ski de fond = ski de printemps

  • Le Camp Mercier, dans la réserve faunique des Laurentides (région de Québec), est le paradis du ski de fond au plus fort de l’hiver. Il affiche encore 3,70 m de neige reçue cette saison, dont 28 cm au cours des derniers jours. De quoi exciter les convoitises et attirer encore les amateurs vers ses 50 km de ski de fond et 20 km de pas de patin. Même si la «nouvelle neige est humide», les conditions de ski y sont qualifiées de «généralement très bonnes».
  • Le Sentier des Caps de Charlevoix s’enorgueillit pour sa part de 60 cm de neige fraîche reçue en début de semaine. Son réseau de ski de fond (35 km) est presque entièrement ouvert, mais les conditions sont printanières.
  • À la Station touristique Duchesnay (région de Québec), forte de 72 cm de neige tombée ces derniers jours, les pistes de ski de fond sont toujours tracées, mais les conditions sont «glacées et rapides», tant pour le ski classique que le pas de patin.
  • Au parc national de la Jacques-Cartier (région de Québec), on a encore 70 cm de neige au sol et un apport de 23 cm au cours des derniers jours, ce qui autorise la belle pratique de ski de fond sur 68 km, même si la neige est humide.
  • Au parc national du Mont-Mégantic, qui croule généralement sous la neige, la saison s’achève avec seulement 2,14 m de neige tombée. Les sentiers de ski nordique sont dorénavant fermés, mais non ceux de ski de fond (14 km). Les conditions sont toutefois printanières.
  • Au parc national de la Gaspésie, on calcule à peine 1,65 m de neige accumulée cet hiver, du jamais vu. Le parc a toutefois reçu 21 cm de neige dans la dernière semaine, mais le ski de fond, bien que possible, n’est pas au mieux, la surface étant croûtée et les sentiers n’étant plus tracés.
Le Camp Mercier, dans la réserve faunique des Laurentides, affiche encore 3,70 m de neige reçue cette saison, dont 28 cm au cours des derniers jours. De quoi exciter les convoitises et attirer encore les amateurs vers ses 50 km de ski de fond. Photo: Mikael Rondeau © SEPAQ

Fatbike: c’est la fin!

Sport hivernal de plus en plus en vogue au Québec, le fatbike vit ses derniers jours en cette fin du mois de mars, à moins que les températures demeurent froides (comme cette semaine) ou que de nouvelles chutes de neige viennent rendre le sourire aux fatbikers!

  • Dans la région de Québec, Empire 47 est la Mecque du vélo de montagne à Lac-Delage. L’hiver, place au fatbike sur 50 km. En cette fin de saison, il est encore largement possible d’en faire sur ses pistes réservées à cette pratique. Seule contrainte: la fermeture des pistes à 15h pour cause de réchauffement de la neige.
  • Dans la Vallée Bras-du-Nord, quatre pistes de fatbike sont encore accessibles, mais seulement en avant-midi, car ensuite la neige devient trop molle.
  • Le fatbike se pratique encore au parc national de la Gaspésie, mais aussi sur «surface molle».

Preuve qu’il reste de la neige à fouler

Trois compétitions de ski de fond se déroulent au Québec fin mars:

  • 23 mars: 26e édition de la Loppet Skimau, au parc national de la Mauricie. «Il y a encore de la neige en abondance, car nous avons reçu 35 cm en fin de semaine», indiquent les organisateurs.
  • 23-24 mars: Coupe Québec de ski de fond au Mont-Sainte-Anne. Pour des raisons de manque de neige dans la région de Rimouski, où devait se tenir l’événement, Coupe Québec se déplace à Saint-Ferréol-les-Neiges, «un des rares endroits où les conditions de neige demeurent enviables».
  • 30 mars: l’édition 2024 de la Classique Alex Harvey se déroule aussi au Mont-Sainte-Anne, avec des épreuves individuelles en style libre (50 km, 25 km, 15 km) et un 15 km familial.

À l’agenda

  • 23 et 24 mars, à Montréal: Salon Aventure et Plein Air, avec de nombreux exposants d’ici et d’ailleurs, des conférences et des démonstrations.
  • 27 mars: ouverture des réservations à la SEPAQ pour les nouveaux hébergements en camping et prêts-à-camper dans les parcs nationaux de Plaisance (Outaouais), de la Yamaska (Montérégie), de Frontenac (Centre-du-Québec), du Mont-Tremblant (Laurentides), des Grands-Jardins (Charlevoix), dans la réserve faunique du Saint-Maurice (Mauricie) et celle de Port-Cartier–Sept-Îles (Côte-Nord).
  • Jusqu’au 30 mars: expérimentez le canot à glace avec des pros, de jour ou au coucher du soleil, avec accès à un sauna panoramique en fin d’activité. La sortie est proposée par Canot à glace expérience sur le fleuve Saint-Laurent, à partir d’un site proche du Vieux-Québec.

Plein air d’hiver en Mauricie et au Manitoba

À première vue, seuls le froid et la neige semblent rapprocher la Mauricie du Manitoba et les abords du Saint-Maurice de la rivière Rouge, à Winnipeg. Mais quand on aime le plein air, c’est partout qu’on peut le pratiquer, en forêt comme en milieu urbain!

En crampons, raquettes ou ski de fond dans le parc national de la Mauricie

Les journées d’hiver varient selon la météo et c’est notre façon de faire des activités en extérieur qu’il faut adapter, d’où l’intérêt d’en pratiquer plusieurs et de faire son choix en fonction des aléas climatiques. Tel fut mon cas dans la première quinzaine de janvier quand j’ai dû remplacer deux journées de ski alpin dans les Cantons-de-l’Est par deux jours de marche avec crampons en Mauricie.

En Mauricie, j’ai voulu redécouvrir le parc national en hiver après l’avoir sillonné l’automne dernier. Rien de mieux, à cet égard, que de demeurer au cœur du parc. Mon choix s’était porté pour deux nuits sur une tente oTENTik du secteur Rivière-à-la-Pêche, aménagé en «village» de 13 tentes tout confort, avec poêle à bois, matelas et barbecue.

De ce port d’attache, on peut facilement explorer ce secteur accessible par Saint-Jean-des-Piles, au bord du majestueux Saint-Maurice. On y compte neuf sentiers hivernaux (pour marche ou raquette) de 2 à 17 km et une douzaine de superbes pistes de ski de fond totalisant plus de 75 km.

La neige était bien au rendez-vous pour notre séjour post-Fêtes, mais tellement tapée que nous avons opté pour la marche sur neige, avec crampons pour certaines sections particulièrement pentues.

Une belle passerelle de bois court sur l’eau. Photo: Anne Pélouas

Pour une promenade agréable et sans difficulté, le mieux est de partir du premier stationnement après l’entrée du parc pour emprunter une partie du sentier Mékinac, lequel longe le Saint-Maurice sur 2,7 km avec deux points de vue sur la rivière. On aboutit sur une belle passerelle de bois qui court sur l’eau. On peut alors faire demi-tour et emprunter une courte variante pour retourner à son point de départ ou poursuivre sur la Mékinac pour compléter une boucle de 11 km.

De niveau intermédiaire, celle-ci alterne entre bonnes montées et descentes en forêt où les crampons (et les bâtons de marche) sont bien utiles. Elle suit ensuite une piste de ski de fond, pour revenir gentiment au point de départ. Il faut compter au moins quatre heures pour ce grand tour «forestier» où l’eau des rivières n’est jamais très loin, avec un bon dénivelé!

L’eau des rivières n’est jamais très loin. Photo: Anne Pélouas

Du centre de services, le sentier des Deux-Criques offre pour sa part un défi de taille dans le nord du secteur, avec une boucle de 17 km qui nécessite au moins sept heures de marche en forêt.

J’aime bien le sentier du Lac-Solitaire, au sud du secteur. Cette boucle de 5,5 km démarre par une bonne et longue montée avant de suivre une crête qui conduit sur les hauteurs du lac Solitaire. On peut redescendre ensuite au bord du plan d’eau et rentrer par une zone hautement forestière. Il est aussi possible de prolonger la sortie par la boucle du Lac-du-Pimbina, de niveau difficile, et qui transite pour sa part par le grand lac aux Chevaux. Il faut alors compter cinq heures minimum pour faire les deux boucles totalisant 13 km.

Bon à savoir:

  • Si vous n’avez pas l’équipement nécessaire, sachez qu’on loue crampons, bâtons de marche, raquettes et porte-bébés au centre de services du parc.
  • Le parc autorise aussi le camping d’hiver, dans la boucle C de son camping d’été ou dans l’arrière-pays.
  • Participez les 11 et 12 février à Grandes-Piles au Festi-Volant, le plus important festival de cerfs-volants au Canada.
Très agréable de marcher au son de l'eau! Photo: Anne Pélouas

À pied, en vélo ou en patin à Winnipeg

Février est un excellent mois pour visiter Winnipeg et pour profiter de plaisirs hivernaux dans la capitale du Manitoba. Du 18 au 26 février, on peut même y participer au Festival du Voyageur, événement incontournable de la francophonie dans l’ouest du Canada.

Le Festival du Voyageur, événement incontournable de la francophonie dans l’ouest du Canada, se tient en février à Saint-Boniface, à quelques minutes du centre de Winnipeg. Photo: Anne Pélouas

Cette fête hivernale organisée à Saint-Boniface, à quelques minutes du centre de Winnipeg, célèbre en reconstitutions, activités et spectacles toute l’histoire des francophones, des Métis et des Premières Nations du Manitoba, et ce, dans l’enceinte ou autour du site patrimonial du Fort Gibraltar, reconstruction d’un fort de 1815, à l’époque de la traite des fourrures.

Le Festival du Voyageur a lieu dans l’enceinte ou autour du site patrimonial du Fort Gibraltar, reconstruction d’un fort de 1815, à l’époque de la traite des fourrures. Photo: Anne Pélouas

Dans le cadre du festival, on peut participer au parc du Voyageur à une activité gratuite en raquettes à babiche depuis le Fort Gibraltar jusqu’au bord de la rivière Rouge, avec un guide qui vous parlera de l’importance historique et culturelle de la raquette dans la culture canadienne.

Une douzaine de parcs de Winnipeg offrent par ailleurs de formidables occasions de se délier les jambes en hiver. Tel est le cas, pour la marche, de la promenade Assiniboine et de la grande forêt du même nom. Des pistes de ski de fond damées sont aussi accessibles gratuitement dans six parcs de la ville.

L’autre incontournable de l’hiver à Winnipeg est le quartier de La Fourche, à la confluence des rivières Rouge et Assiniboine. Bien connu des peuples autochtones depuis des millénaires, il est aujourd’hui un lieu de rencontre très fréquenté avec son marché et ses restaurants, mais aussi ses activités de plein air!

Le sentier d’hiver des rivières Rouge et Assiniboine est l’une des plus longues patinoires naturelles au monde. Photo: Anne Pélouas

Le sentier d’hiver des rivières Rouge et Assiniboine est long de 8,5 km et s’emprunte à pied, en patins, à vélo, en trottinette et à vélo. C’est l’une des plus longues patinoires naturelles au monde. On peut louer des patins au Marché de La Fourche, de même que des vélos à glace et des trottinettes sur patins avant de se lancer sur la patinoire. Le sentier d’hiver est agrémenté de stations chauffées. Elles prennent la forme d’installations passablement fantaisistes, créées année après année par des architectes et designers de renom, comme la Stackhouse, toute en blocs de glace d’Anish Kapoor, ou Five-Hole, genre d’igloo intergalactique imaginé par Frank Gehry.

Traversée du parc national du Mont-Mégantic en raquettes et crampons

Aux confins des Cantons-de-l’Est, le parc national du Mont-Mégantic est un formidable terrain de jeux hivernaux. La raquette est à l’honneur sur une quarantaine de kilomètres de sentiers. Récit d’une traversée de trois jours alternant crampons et raquettes, selon le couvert de neige.

Jour 1: Tutoyer le ciel et les étoiles

Au premier jour de notre équipée à trois, nous laissons nos gros sacs à dos contenant tout le nécessaire pour dormir en refuge et manger pour près de trois jours à l’accueil du secteur de l’Observatoire, histoire de grimper plus facilement sur le sentier du mont Saint-Joseph, l’un des fleurons du parc. Celui-ci est réputé pour son excellent enneigement en hiver, mais quand la neige est trop « tapée » ou manque encore un peu, mieux vaut comme nous, troquer les raquettes pour les crampons.

Le sentier monte à travers une érablière à bouleau jaune qui se transforme en forêt mixte au fur et à mesure qu’on gagne en altitude, puis une sapinière prend ses aises. À ce stade, le sentier vire sans arrêt, mais présente tout de même une forte pente. Bonne occasion de se réchauffer en testant son cardio et en s’aidant de bâtons de marche. Près de 380 mètres plus haut, nous atteignons le refuge des Pèlerins, qui domine l’est, tout en champs gelés, tourné vers l’est qui dévoile un paysage de champs gelés.

Le refuge des Pèlerins. Photo: Anne Pélouas

La vue est réduite et le temps nous manque pour compléter avant la nuit la boucle de 9,8 km qui conduit au sommet du mont Saint-Joseph, puis au pic des Crépuscules, avant de redescendre jusqu’à l’accueil. Nous optons pour un retour par le même sentier qu’à l’aller, en forte descente. Au belvédère du Soleil, une variante nous permet cependant de descendre plutôt vers les chalets de Petite-Ourse, histoire de jeter un œil à celui où nous dormirons ce soir.

Un mésangeai du Canada indique le chemin à prendre. Photo: Anne Pélouas

En fin d’après-midi, nous rejoindrons l’ASTROLab pour la visite de l’exposition permanente et le visionnement du film Émergence: l’évolution cosmique. La promesse d’une «expérience en réalité virtuelle dans le système solaire» a été tenue. Voilà un voyage comme je les aime, qui nous transporte au plus profond de nos origines ou à des années-lumière de la création du monde. Rien de tel pour apprécier ensuite le ciel étoilé, puis revenir les pieds sur terre afin de rejoindre notre hébergement, lampe frontale allumée.

Jour 2: Traversée du col des Trois-Sommets

Après une bonne nuit de sommeil, l’heure est au «paquetage» du sac à dos pour un parcours en autonomie devant nous conduire du secteur de l’Observatoire à celui de Franceville, au nord-ouest du parc. Cette «traversée» unique se fera en longeant quasiment en permanence un ruisseau non gelé dont le son accompagnera agréablement nos pas.

De Petite-Ourse, le sentier de raquette monte tranquillement plein nord dans la forêt. Photo: Anne Pélouas

De Petite-Ourse, le sentier de raquette monte tranquillement plein nord dans la forêt, rejoint les chalets de La Grande-Ourse, avant d’amorcer une longue montée jusqu’à la route menant au mont Mégantic. Quelques mètres plus loin, le joli refuge du Col-des-Trois-Sommets est providentiel à l’heure du lunch. Deux mésangeais du Canada nous y accueillent. Après 225 mètres de montée sur 2,5 km, l’heure est ensuite à une longue descente vers le nord. Le sentier de La Traversée court alors en forêt mixte sur 5,5 km, au bord du ruisseau de la Montagne, dont on apprécie la présence, avec ses blocs de glace aux formes inusitées et sa multitude de cascades sonores.

Photo: Anne Pélouas

En chemin, la forêt plus clairsemée laisse voir plusieurs fois sur la droite la crête du sentier des Cimes, qui culmine au pic de l’Aurore, et la pente aux arbres couverts d’un beau frimas. Sur la fin du parcours, nous traverserons le ruisseau via une passerelle pour atteindre notre port d’attache: le refuge du Ruisseau-de-la-Montagne. Il offre un joli cadre dans la vallée, encadrée par le mont Mégantic et le pic de l’Aurore.

Le refuge du Ruisseau-de-la-Montagne. Photo: Anne Pélouas

La vie en refuge s’organise autour de l’alimentation en bois du poêle à combustion lente, l’installation des sacs de couchage dans l’une des deux chambres, la préparation du repas du soir et le souper en bonne compagnie avant d’aller se coucher tôt.

Une bonne fondue suisse en refuge! Photo: Anne Pélouas

Jour 3: Sur le sentier «du ruisseau»

Toute bonne chose a une fin et il faut bien sortir du bois. Après trois jours, les sacs à dos sont délestés du poids des victuailles et la dernière partie du trajet sera très facile. Nous délaissons sans trop de regret le sentier qui passe par le pic de l’Aurore et la Porte du Ciel sur les hauteurs du parc, mais qui aurait impliqué une montée de plus de 3 km avec 300 mètres de dénivelé. Sans sacs à dos peut-être, mais sans soleil, non!

Le temps est en effet à la neige et la visibilité est réduite. Nous optons donc pour le parcours facile de La Traversée, qui longe toujours le même ruisseau sur 4,1 km. À l’intersection avec le sentier des Cimes, une autre piste file vers le sentier des Escarpements, un autre beau parcours de courte randonnée à faire par temps clair. Passé une passerelle, le dernier kilomètre s’effectue sur terrain plat avant de parvenir au centre de services du secteur Franceville, où nous arrivons avec la satisfaction du plaisant «devoir» accompli.

Sur le parcours facile de La Traversée, qui longe toujours le même ruisseau sur 4,1 km. Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir

  • La Traversée est un parcours linéaire qui impose de disposer de deux autos pour partir du secteur de l’Observatoire et arriver dans le secteur de Franceville (ou inversement).
  • Le parc organise tous les samedis jusqu’au 23 mars, ainsi que les 7 et 8 mars, des soirées d’astronomie hivernale au cœur de cette réserve internationale de ciel étoilé. Spectacle Éclipse à l’intérieur de l’ASTROLab et observation du ciel avec télescope en extérieur permettent de découvrir les splendeurs célestes en compagnie de guides du parc.
  • On peut aussi visiter l’ASTROLab de jour du mardi au samedi jusqu’au 30 mars.
  • Retenez bien cette date: le 8 avril prochain, il y aura une éclipse totale du soleil et c’est dans la région de Mégantic qu’on la verra le mieux au Québec. Entre midi et 16h, le parc du Mont Mégantic organise plusieurs activités pour observer l’éclipse. Pour l’occasion, l’accès au parc sera réservé aux détenteurs d’une réservation.
  • Le parc national du Mont-Mégantic a ouvert l’hiver dernier un sentier de ski de fond nordique autour du mont Mégantic. Il court sur 4,5 km à partir du chalet de La Voie-Lactée et offre plusieurs points de vue intéressants sur les environs.

Sorties gratuites dans trois parcs-nature de Montréal

Navette Nature offre cet hiver huit transports gratuits de Montréal vers trois parcs-nature de l’île, en partenariat avec la Ville. Les réservations sont autorisées deux semaines à l’avance. Les dates restantes sont les 5, 19 et 27 février pour le parc-nature du Cap-Saint-Jacques, le 28 février pour celui de Bois-de-Liesse et les 25 février, 3 et 12 mars pour celui de Pointe-aux-Prairies.

Des sorties emballantes pour un week-end hivernal réussi

Trois sorties emballantes en crampons sur deux jours, plus deux bonnes nuits en camp rustique, c’est le secret d’un week-end hivernal réussi dans deux établissements SEPAQ de la région de Québec: le parc national de la Jacques-Cartier et le Camp Mercier.

C’est devenu presque un pèlerinage… Après avoir redécouvert en janvier 2021 le parc national de la Jacques-Cartier en ski de fond et raquette, avec coucher au refuge Sautoriski, j’étais de retour un an plus tard dans ce parc de la région de Québec, cette fois pour explorer deux sentiers hivernaux mythiques: L’Éperon et L’Escarpement. Le tout en dormant dans l’un des camps rustiques Cachée, récemment rénovés, à l’entrée du parc. En prime: une escapade au Camp Mercier, partie de la réserve faunique des Laurentides, elle aussi gérée par la SEPAQ.

À l’assaut de L’Éperon

Craignant les foules du samedi en plein air, notre petit groupe s’élance tôt sur la piste de L’Éperon. Deux cents mètres en bordure de la route du parc nous mènent au pied de ce petit massif qu’il reste à grimper. Le stationnement est déjà bien rempli et l’état de la piste, bien tapé, malgré la chute de neige récente. En avant donc pour les crampons, car ainsi va la vie de l’amateur de plein air: il faut avoir plusieurs cordes à son arc et emporter avec soi raquettes et crampons pour pouvoir choisir quoi mettre sous ses pieds au moment du départ selon le terrain.

Un regard à gauche pour admirer la rivière Jacques-Cartier bien gelée et nous voilà parties par un bon froid mordant agrémenté de ciel bleu et soleil éclatant. Le sentier monte très rapidement sur une pente passablement raide. En quelques zigzags en forêt, on atteint un premier point de vue. Il donne en surplomb sur la rivière Jacques-Cartier, comme le second. On prend le temps de se gorger du paysage et de lire les panneaux d’interprétation qui fournissent des informations sur l’histoire du parc, sa faune et les particularités de cette crête de la «montagne à L’Épaule» que nous foulons de nos pas. La descente débute ensuite au nord, puis vire au sud pour longer la rivière à L’Épaule et revenir à notre point de départ après deux heures de balade et 5,5 km au compteur.

Le parc national de la Jacques-Cartier est un beau terrain de jeux pour les activités hivernales. Photo: Facebook Parc national de la Jacques-Cartier

L’Escarpement en crampons et glissade

Il est temps d’aller manger notre pique-nique au Centre de découverte et de services. Il fait toujours aussi froid mais, pour se réchauffer, on a trouvé la solution: repartir en crampons sur le sentier de L’Escarpement. Du stationnement, on voit cette falaise et on devine son belvédère élevé.

Un large sentier file d’abord gentiment sur le plat, puis remonte tranquillement le cours d’une rivière jusqu’à un camping estival. Ensuite, il faut attaquer la colline. La grimpette aboutit à une intersection avec le sentier Les Coulées et la piste de ski de fond La Voie du Bucheron. Le sentier de L’Escarpement repart pour sa part vers le sud et monte en forêt jusqu’à une crête. Il ne reste plus alors que quelques centaines de mètres pour atteindre le haut de la falaise et le joli belvédère dominant la vallée de la Jacques-Cartier et le centre d’accueil du parc. Au retour par le même sentier, on enrage de ne pas avoir pris de «crazy carpet» pour profiter de la descente, mais un sac de plastique fera l’affaire pour improviser une luge de fortune et s’amuser un brin dans la pente plutôt qu’en marchant! Bilan : 9,2km aller-retour.

Il fait presque nuit lorsque nous regagnons notre port d’attache: le petit village de camps rustiques Cachée (du nom de la rivière à proximité). Au coin du feu de bois, un bon repas se prépare, prélude à un sommeil de plomb au milieu des bois. 

Rien de mieux qu'un feu pour terminer la journée en beauté. Photo: Facebook Parc national de la Jacques-Cartier

Camp Mercier 

Nous quittons à regret notre nid douillet du parc national pour aller faire un tour au Camp Mercier, à une trentaine de minutes de voiture.

À 712 mètres d’altitude, la Mecque du ski de fond s’enorgueillit d’un tout nouveau centre de services. Le bâtiment revêtu de bois abrite une salle de fartage grandiose, abondamment fenestrée, un service de location et une grande salle où se reposer et manger.

La grandiose salle de fartage et le service de location du nouveau centre de services du Camp Mercier. Photo: Anne Pélouas

Les skieurs sont déjà nombreux à s’épivarder sur les pistes alentour, tandis que nous renfilons nos crampons. Il fait encore très froid, et le vent bien présent, mais comment résister à un ciel bleu et un soleil magnifique?

Le sentier de raquette 54 débute au sud du Camp Mercier en longeant la piste de ski de fond en bordure du lac à Noël. La boucle 59 (5,6 km) nous attirait avec trois points de vue sur la carte, et elle ne nous a pas déçues! C’est toutefois la forêt dans son entier qui était époustouflante de beauté, avec ses sapins et épinettes chargés de neige, le trajet sinueux entre les arbres et le soleil qui dardait ses rayons dans les trouées.

On peut clore la boucle ou poursuivre sur une autre en forêt, via le sentier 60. Il conduit à la piste 58, puis à la 54, avec retour vers le Camp Mercier. À l’abri du vent, avec soleil et ciel magiques, j’en ai presque oublié le froid en quatre heures de marche et 6,6 km parcourus.

Reconnu pour ses sentiers de ski de fond, le Camp Mercier offre aussi de beaux sentiers pour la raquette. Photo: Facebook Camp Mercier - Réserve faunique des Laurentides

Bon à savoir

La SEPAQ a établi un partenariat avec le Monastère des Augustines à Québec pour offrir un forfait «ressourcement et nature» sur trois nuits (dont deux au monastère et une en chalet EXP au parc national de la Jacques-Cartier), avec repas et activités au monastère, plus droit d’accès au parc. En vigueur jusqu’au 28 avril. 

La SEPAQ a établi un partenariat avec le Monastère des Augustines à Québec pour offrir un forfait «ressourcement et nature». Photo: Facebook Le Monastère des Augustines

À l’agenda

S’initier au ski alpin

Dix-sept stations de ski alpin, membres de l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ), offrent le forfait «Ma première fois» (29,95$ + taxes) pour s’initier au ski alpin à tout âge. Il comprend une leçon de groupe d’au moins une heure, la location des skis, bâtons et casque; l’accès à la zone d’apprentissage après le cours.

Photo: Boris Misevic, Unsplash

Suivre une expédition sur la Côte-Nord

Pour les amoureux des grands espaces et des aventures hors-normes, suivez le défi polaire de Mathieu Blanchard et Loury Lag, appuyé par Bonjour Québec, marque de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, et par Tourisme Côte-Nord.

Le duo de l’expédition UAPAPUNAN se rendra du 25 février au 7 mars dans la Réserve mondiale UNESCO de la biosphère Manicouagan-Uapishka, caractérisée par le cratère du lac Manicouagan (Côte-Nord). Celui-ci a été créé par la chute d’une météorite il y a 214 millions d’années.

Leur périple en ski de près de 240 km sera filmé par une équipe de tournage et on pourra le suivre presque en direct à partir du 25 février sur Instagram, et pour les préparatifs de l’expédition, sur le compte de Mathieu Blanchard.