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9 activités de rêve sur la «route des baleines»

Rando, kayak, tyroliennes, via ferrata et même plongée… De Tadoussac à Havre-Saint-Pierre, la Côte-Nord est un paradis pour faire du plein air entre terre et mer!

1 - Tadoussac en vélo électrique

Passé le fjord du Saguenay en traversier, Tadoussac fait figure d’oasis vibrante et accueillante avant d’entrer de plain-pied dans la belle Côte-Nord. On peut désormais louer un vélo électrique chez Vélo E-Go sur la rue des Pionniers, près de l’office de tourisme, pour sillonner le charmant village et aller même un peu plus loin. Avec ses rues bien en pente, Tadoussac offre un lieu idéal pour utiliser l’assistance électrique de ces vélos, mais on peut tout de même faire grimper son rythme cardiaque sans laisser le moteur tout faire! Chacun à sa guise…

Après avoir fait le tour du cœur du village, grimpé sur ses hauteurs et longé la plage, j’ai piqué jusqu’au débarcadère des croisières, puis pris une petite route à l’est de Tadoussac. Après le golf verdoyant, elle s’enfonce dans la forêt avant de rejoindre le secteur des dunes. On domine alors l’estuaire du Saint-Laurent à l’endroit même où le grand fjord mêle ses eaux au fleuve. Avis aux ornithologues: les oiseaux migrateurs ont depuis longtemps adopté ce site de choix pour s’y reposer entre deux longs voyages dans les airs. À marée basse, on peut aussi partir de Tadoussac et suivre le bas des dunes à pied. 

Vélo E-Go propose la location de vélos électriques pour sillonner Tadoussac et les environs. Photo: Facebook Vélo E-Go

2 – Marche à dos de baleine

En route sur la 138 en direction des Bergeronnes. Curieux comme les roches lisses et bombées du bord de mer ressemblent aux dos des baleines, luisant en moins. C’est justement pour voir des mammifères marins qu’on se balade sur les rochers (à moins de jouer simplement les contemplatifs) à partir du Centre d’interprétation du Cap-de-Bon-Désir, géré par Parcs Canada. On peut marcher ainsi des heures le nez au vent en direction des Escoumins ou au contraire vers le camping du Paradis Marin.

Mieux vaut être toutefois prudent et profiter de pauses répétées pour scruter les eaux noires à la recherche de ces marsouins, petits rorquals ou grosses baleines qui fréquentent les abords de la rive. Rien de mieux qu’une guide de Parcs Canada pour expliquer pourquoi: question de hauts fonds vers Tadoussac et d’eaux de plus de 300 mètres de profondeur devant nous avec un remue-ménage marin particulièrement fort, secouant les organismes marins qui constituent la nourriture préférée de nos amis les mammifères marins. Face à ce garde-manger providentiel, leurs ébats donnent lieu à des cris de joie chez les petits et les grands spectateurs que nous sommes. 

Pour voir des mammifères marins, rien de mieux qu'une balade sur les rochers à partir du Centre d’interprétation du Cap-de-Bon-Désir. Photo: Parcs Canada│É. Lavoie, Facebook Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent

3 - Apnée nordique aux Escoumins

Comment ne pas vouloir ensuite se jeter soi-même à l’eau pour jouer à la baleine, surtout quand il pleut dehors? Le hic, c’est que la température aquatique n’est pas loin du point de congélation. Qu’à cela ne tienne, aux Escoumins, le Centre de découverte du milieu marin, autre institution du parc marin Saguenay–Saint-Laurent, géré par Parcs Canada, abrite en son sous-sol un centre réputé de plongée sous-marine. On y organise aussi des sorties en «apnée nordique» pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux… histoire d’aller voir de près tout ce qui vit dans l’eau et sur les rochers du bord de l’eau. Il faut tout de même enfiler un gros wetsuit, des mitaines, des souliers d’eau et une cagoule en néoprène. Le costume n’est pas très seyant et la marche jusqu’à l’eau un brin pataude en homme ou femme-grenouille. Reste à enfiler les palmes, le masque et le tuba, puis à se jeter à l’eau. En longeant la rive, une lampe résistante à l’eau en main et la tête sous la surface, nul doute qu’on admirera des oursins, étoiles de mer, organismes marins fluorescents et peut-être quelques anémones.

Aux Escoumins, le Centre de découverte du milieu marin abrite un centre réputé de plongée sous-marine. Photo: L. Falardeau, Facebook Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent

4 - Kayak et tyroliennes à Baie-Comeau

Un peu après Baie-Comeau, on descend à pied de la route 138 jusqu’à la mise à l’eau d’Attitude Nordique, une entreprise écotouristique qui propose des sorties en kayak de mer et en planche à pagaie, mais aussi un parcours de via ferrata côtière et deux tyroliennes vertigineuses. La base de départ pour le kayak est un lieu splendide de bord de mer avec une plage encadrée par des rochers. Sur l’eau, direction la baie de Saint-Pancrace, puis celle du Garde-Feu. Les roches du rivage portent la marque indélébile du passage des glaciers. Après avoir débarqué des kayaks, le groupe part s’épivarder dans la forêt, question de monter un peu pour se jeter ensuite dans les airs sur les câbles de deux tyroliennes au-dessus de l’eau. Frissons garantis avant le retour tranquille en kayak.

L'entreprise écotouristique Attitude Nordique propose des sorties en kayak de mer et en planche à pagaie. Photo: Facebook Attitude Nordique

5 - Rando à l’île Grande Basque

L’archipel de Sept-Îles, qui n’est pas loin de la ville, se découvre en petit bateau ou en Zodiac grâce à Croisières Sept-Îles. On peut passer une bonne partie de la journée à sillonner l’île Grande Basque à pied. Elle compte 12 kilomètres de sentiers pédestres qui parcourent la forêt, grimpent sur un sommet ou longent de magnifiques plages. Il est parfois possible aussi de passer par les rochers pour profiter au maximum de la vue sur l’eau.

Les amateurs de camping trouvent sur l’île de beaux sites rustiques installés en bordure de plages. Croisières Sept-Îles organise également de joyeuses parties de pêche à la morue qui complètent bien l’expérience nautique.

De joyeuses parties de pêche à la morue complètent l’expérience nautique offerte par Croisières Sept-Îles.Photo: Facebook Croisières Sept-Îles

6 - Balade à la chute Manitou

Entre Sept-Îles et Rivière-au-Tonnerre, la chute Manitou est accessible à pied de la halte touristique de la Minganie. En moins d’une heure aller-retour, le parcours permet de descendre jusqu’à un belvédère qui donne sur une première cascade impressionnante de la rivière Manitou, en contrebas de la route. Suit un sentier à flanc de colline en forêt, avec de beaux sous-bois mousseux. Il est agrémenté parfois de trottoirs de bois et finalement d’un long escalier qui aboutit au pied de la rivière, qui se matérialise ici en une chute de 35 mètres de haut.

Photo: Pierre-Olivier Boily, Facebook Tourisme Côte-Nord

7 - Randonnée à la chute du Sault-Blanc

Un petit panneau blanc indique au kilomètre 1080 sur la route 138, aussi entre Sept-Îles et Rivière-au-Tonnerre, le départ du sentier de la chute du Sault-Blanc. Il est aménagé au minimum en forêt profonde de résineux, avec force racines et boue, ainsi que de bonnes descentes en lacets dont on imagine la remontée.

Quel bonheur pourtant d’aboutir après deux kilomètres de marche sur une immense plage perdue! Où est la fameuse chute? On la devine au loin, à l’autre bout de la plage, longue de plus de 500 mètres. Il faut marcher dans le sable pour s’en approcher, avec le bruit des vagues pour accompagnateur. De belles roches invitent juste avant la chute à faire une pause pique-nique, puis à prendre le chemin du retour via la plage. Reste à attaquer la montée en se renfonçant dans la forêt jusqu’au point de départ.

À voir: la chute du Sault-Blanc, longue de plus de 500 mètres. Photo: Anne Pélouas

8 – En kayak de mer à l’île aux Perroquets

 Longue-Pointe-de-Mingan, l’entreprise écotouristique Noryac organise, quand le temps le permet, des sorties en kayak de mer à l’île aux Perroquets, située à l’extrémité ouest de l’archipel de Mingan, réserve de parc national canadien.

Après une heure de bons coups de pagaie, on approche de l’île aux Maisons (sans maison), paradis des canards eiders, cormorans et autres volatiles marins. En faire le tour est facile avant de rejoindre sa voisine. La minuscule île aux Perroquets a conservé son joli phare et quelques bâtiments de gardiens. On peut y passer la nuit en forfait quatre étoiles tout compris.

Pour notre part, nous nous contentons d’un pique-nique aux saveurs de la Minganie, où le saumon fumé et le pesto de persil de mer font bon ménage, après avoir profité des lieux. Les falaises de l’île abritent en effet une colonie nicheuse de macareux moines, des petits pingouins et des eiders qui virevoltent de la paroi à la mer à la recherche de nourriture. Du grand spectacle!

Au retour, nous ferons un détour marin par l’île Nue de Mingan. Belle occasion de découvrir de magnifiques monolithes sculptés par la mer, avant de rejoindre la côte. 

Un beau détour par l'île Nue de Mingan! Photo: Facebook Julien Simard

9 - Au pays des monolithes, des plantes rares et des fossiles

Neuf îles de l’archipel de Mingan sont accessibles à la randonnée pédestre, pour un total de quelque 80 kilomètres de sentiers. Plusieurs disposent également de campings. Certains parcours empruntent seulement le littoral en roches et sable et il faut surveiller les tables des marées pour éviter de se mouiller les pieds.

On peut ainsi faire le tour de l’île Nue de Mingan en 4 heures pour 9 kilomètres, celui de l’île du Havre en 8 heures pour 17 kilomètres ou celui de la Grande Île en 12 heures pour 27 kilomètres. Des parcours nettement plus courts, de 300 mètres à 4 kilomètres, traversent certaines îles. Sur l’île de Napiauskau, l’un des plus intéressants est le sentier du poète Jomphe qui, en 300 mètres, donne un excellent aperçu des monolithes cachés dans la forêt. Sur l’île Quarry, on alterne entre les monolithes superbes du bord de mer, les landes ou tourbières où des plantes rares sont visibles, tandis que les roches des falaises sont incrustées de passionnants fossiles. Entre mer et terre, un autre exemple de cette fascinante Côte-Nord qui vous attend!

Photo: Anne Pélouas

Tête-à-la-Baleine: dessine-moi un jardin

Les escales sont courtes pendant la semaine de croisière à bord du Bella Desgagnés, ce cargo qui ravitaille les villages de la Basse-Côte-Nord. Mais dès notre débarquement au village de Tête-à-la-Baleine, Madeleine Le Breton nous embarque dans son pick-up et nous mène au cœur de sa communauté, qui apprivoise tranquillement le jardinage malgré les obstacles du climat.

Nous avons 90 minutes devant nous. Mais qu’à cela ne tienne: l’énergique Madeleine entend bien nous montrer tout ce que sa communauté de 115 personnes arrive à faire pousser.

Nous nous arrêtons d’abord au jardin personnel de Micheline Lapointe, qui vient prouver que malgré une saison courte et un sol capricieux, tout est possible, même sur la Basse-Côte-Nord. Après des années de tests, d’erreurs et, certainement, une immense patience, son potager luxuriant regorge de courgettes, oignons, herbes, fraises, patates, fèves et betteraves qu’elle met en conserves et partage avec les voisins.

Le jardin luxuriant de Micheline Lapointe. Photo: Véronique Leduc

C’est aussi elle qui a eu l’idée d’aménager un jardin communautaire où tout le monde peut se faire la main. À côté de l’église, et tout près de l’école, des bacs de bois sont alignés. Là, les sept élèves peuvent s’occuper des jardins et récolter les quelques fraises, laitues et radis, la rhubarbe et les épinards. «Ça fait un moment que nous arrivons à faire pousser des patates, des choux et des navets, mais maintenant, on cherche à varier», dit Madeleine en nous offrant les quelques fraises cachées sous les feuilles du jardin. Elles semblent savoureuses, mais nous tenons à les laisser aux habitants qui, parce que leur village n’est pas accessible par la route, ont bien peu accès à des fruits et légumes frais.

Dans la région, il y a la cueillette de petits fruits, comme la chicoutai, les bleuets, les framboises et les airelles, bien sûr, mais des potagers en santé pourraient fournir une plus grande variété.

Madeleine Le Breton présente les jardins communautaires. Photo: Véronique Leduc

Les défis du Nord

Ce qui peut paraître simple pour plusieurs ne l’est pas à Tête-à-la-Baleine. Les récoltes qu’offrent ces quelques bacs de jardinage représentent à elles seules une grande réussite. Au nord du 49e parallèle, la température n’est pas toujours clémente, la neige recouvre tout pendant de longs mois, la main d’œuvre manque, ainsi que les savoirs liés au jardinage, une activité récente pour les habitants, qui s’y intéressent depuis trois ans seulement. «Il y a des gens expérimentés de chez Grenier boréal, par exemple, à Longue-Pointe-de-Mingan, qui sont là quand nous avons des questions», raconte l’ancienne professeure d’éducation physique maintenant retraitée.

Pour contrer les défis du climat, des toiles géotextiles sont utilisées. Et éventuellement, on espère des serres, qui pourraient venir si des subventions sont reçues.

Et c’est sans parler du transport du matériel nécessaire, qui doit être acheminé par bateau ou par avion. «La terre, par exemple, il faut la faire venir !» C’est d’ailleurs pour être plus indépendantes de ce côté que plusieurs personnes de la communauté ont commencé à faire du compost.

À travers tout ça, Madeleine, une femme très impliquée dans son village – elle donne de son temps à l’école, aide une femme âgée à domicile et veille, avec Micheline, aux jardins –, est en plein apprentissage. Quand on lui demande si elle se découvre le pouce vert, elle réfléchit et dit en riant: «Disons que j’ai le pouce vert pâle !».

Des jardins à la maison

Pourtant, devant sa maison, son propre jardin, où on trouve des tomates, des herbes, des carottes et des radis, prouve qu’elle ne se débrouille pas mal.

Madeleine n’est pas la seule à faire des tests sur son terrain. Grâce à Nutrition Nord, un organisme impliqué dans les villages de la côte non reliés par la route, les gens de 50 ans et plus peuvent recevoir gratuitement une boite de bois qu’on peut recouvrir d’une serre. «Les gens partent leurs semences dans la boite en mai et passent au jardin ensuite, quand la température le permet.»

Dans le petit village, une trentaine de boites sont fièrement installées devant les maisons. Quand on sait qu’elles n’étaient que sept ou huit il y a deux ans, on peut parler, pour les habitants de Tête-à-la-Baleine, d’un réel engouement!

Plusieurs maisons du village ont leur boite de jardinage. Photo: Véronique Leduc

Retrouver une alimentation locale

«Avant, il y avait beaucoup de pêche qui se faisait ici, mais ça a grandement diminué et maintenant, les emplois manquent», explique Madeleine en nous reconduisant vers le quai. Si le village comptait, il y a une quarantaine d’années, environ 700 habitants, ils ne sont plus aujourd’hui que 115. Et si l’école accueillait en 1977 125 élèves, ils ne sont plus que 7 désormais. «Les gens sont inquiets. Le village voisin a fermé il y a 15 ans…», dit Madeleine. Des potagers et des serres pourraient, qui sait, attirer des jeunes et redynamiser le village, dont 85% de la population est âgée de 50 ans et plus. Ou du moins, apporter une plus grande autonomie alimentaire.

D’ailleurs, pour mieux apprivoiser ces nouveaux aliments frais qui sont désormais disponibles à Tête-à-la-Baleine, une demande a été faite à une nutritionniste de Blanc-Sablon afin qu’elle vienne enseigner certaines notions aux élèves.

De plus, deux fois par mois, un atelier de cuisine collective est organisé afin de mettre en plat les aliments locaux. Dernièrement, les participants ont pu repartir avec des provisions de morue fraiche accompagnée d’un pesto d’épinards et un shortcake aux fraises du jardin.

Les beautés de Tête-à-la-Baleine

Près du quai, Madeleine tient à faire un dernier arrêt afin de nous montrer «le plus bel endroit du village pour une photo». En effet, les petits bateaux amarrés, l’eau claire qui laisse voir les étoiles de mer et les rochers qui protègent le lieu sont dignes d’une carte postale.

Ce paysage de Tête-à-la-Baleine, avec  les petits bateaux amarrés, l’eau claire qui laisse voir les étoiles de mer et les rochers, sont dignes d’une carte postale. Photo: Véronique Leduc

«J’aime beaucoup ça, ici. J’aime la nature, la tranquillité et le fait que les gens ne sont pas stressés», souffle Madeleine avant que nous reprenions le Bella Desgagnés vers le village de la Tabatière. Le jardinage est certainement pour elle une façon de redonner à cette communauté qui lui apporte tant.

Bella Desgagnés: approvisionner les villages de la Basse-Côte-Nord

Sur la Basse-Côte-Nord, après Kegaska, la route 138 s’arrête net là où il y a la mer. Après ce village de pêcheurs, il n’y a plus moyen de voyager par voiture. C’est pourquoi le cargo Bella Desgagnés fait le trajet par l’eau jusqu’à Blanc-Sablon une fois par semaine: pour transporter les habitants d’un village à l’autre, mais aussi pour ravitailler les villages, autrement coupés du monde, en vêtements, matériel de construction, voitures, nourriture... Il y a de ces expériences qui marquent à jamais. Un voyage sur le Bella Desgagnés fait partie de celles-là.

Un cargo mixte

Le Bella Desgagnés est un cargo mixte, c’est-à-dire qu’il peut transporter autant des marchandises que des passagers locaux ou des voyageurs qui profitent de la croisière. Opéré par la compagnie Relais Nordik, il n’y en a que trois ou quatre comme lui au pays.

Photo: Véronique Leduc

Mission approvisionnement

La mission première du Bella Desgagnés: approvisionner en biens de toutes sortes les villages de la Basse-Côte-Nord qui ne sont pas reliés par la route au reste du Québec. Ainsi, à chacun des arrêts du cargo, c’est un ballet impressionnant de déchargement et de chargement qui commence, peu importe l’heure du jour ou de la nuit à laquelle a lieu l’escale.

Déchargement sur l'île d'Anticosti. Photo: Véronique Leduc

Croisiéristes à bord

Cela fait quelques années que les voyageurs peuvent embarquer à bord du cargo qui ravitaille les villages de la Basse-Côte-Nord. Mais c’est depuis 2013 qu’ils peuvent profiter du Bella Desgagnés, un bateau plus luxueux, construit en Italie et créé pour faire ce voyage dans les conditions et le climat de la Côte-Nord.

C'est dans le confort du Bella Desgagnés que les voyageurs peuvent découvrir la Basse-Côte-Nord. Ici, Harrington Harbour. Photo: Véronique Leduc

De nombreux arrêts

Chaque semaine, le Bella Desgagnés part de Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent, pour s’arrêter à 11 ports, jusqu’à Blanc-Sablon, à la frontière du Labrador. À partir de Kegaska, les villages ne sont pas reliés par la route. En hiver, ils peuvent toutefois compter sur la route blanche, à parcourir en motoneige.

Les arrêts hebdomadaires du Bella Desgagnés (crédit- Voyages AML)

Pause hivernale

C’est d’ailleurs en raison de la route blanche que le Bella Desgagnés, en fonction 24 heures sur 24 pendant 44 semaines par année, a choisi de prendre une pause de ses activités pour effectuer l’entretien du navire en février et en mars. Les habitants de la région, grâce à leur motoneige, sont alors plus autonomes. Les livraisons peuvent alors aussi être faites par avion même si les coûts sont bien plus élevés que pour celles faites par bateau.

En été, les villages comptent sur le Bella Desgagnés pour s'approvisionner. Photo: Véronique Leduc

Un service essentiel pour les locaux

Chaque année, c’est entre 13 000 et 15 000 passagers locaux qui voyagent par bateau pour aller visiter leur famille dans un village voisin ou pour faire des achats. C’est pour eux que le Bella Desgagnés, qui fait en quelque sorte office d’autobus pour cette clientèle, a été créé. Par ailleurs, environ 1600 forfaitistes, dont 80% de Québécois, font chaque année la croisière qui leur permet de voir des paysages majestueux.

Les paysages de la Basse-Côte-Nord sont magnifiques. Le village de pêcheurs de Harrington Harbour en est un bon exemple. Photo: Véronique Leduc

Nourriture et autres denrées

Parce qu’ils sont coupés du réseau routier, les villages de la Basse-Côte-Nord dépendent des livraisons du Bella Desgagnés pour la réception de tous leurs biens, dont les denrées alimentaires. Selon Marine Jasmin-Morin, responsable de l’administration chez Relais Nordik, environ 40% de ce qui est transporté sur le Bella Desgagnés est lié à l’alimentation. Lors de la dernière livraison avant la pause hivernale du cargo, les quantités de nourriture commandées sont d’ailleurs astronomiques, assure-t-elle. Pains, fruits, viandes et autres denrées seront alors congelées pour passer l’hiver.

À chaque port, des denrées sont déchargés pour approvisionner les épiceries des villages. Photo: Véronique Leduc

Produits locaux en vedette

À bord, entre les escales, la centaine de croisiéristes lisent, font des siestes, regardent les paysages, jouent à des jeux de société, surveillent les baleines, fraternisent et goûtent les saveurs du coin au restaurant du Bella Desgagnés.

En effet, depuis quelques années, l’entreprise s’est donné comme mandat de favoriser l’alimentation locale afin d’encourager l’économie de la région et de faire découvrir le terroir. «Pour les petits fruits, nous faisons affaires avec des cueilleurs privés et pour les poissons et fruits de mer, nous nous approvisionnons aux ports des villages», explique Marine Jasmin-Morin.

Au menu du Bella Desgagnés donc, qui sert 66 000 plats principaux par année: chicoutai, crabe, flétan, homard... Et l’an prochain, on compte intégrer les algues à certains plats.

Les produits de la région sont en vedette sur le menu du Bella Desgagnés. Photo: Véronique Leduc

Adapter la cuisine

Lynda et Erwann, les deux chefs à bord, doivent cuisiner autant pour les passagers que pour la quarantaine de membres d’équipage, et ce, peu importe les conditions de navigation. Pour ce faire, on adapte la cuisine en attachant solidement les chaudrons ou en éliminant certains aliments du menu lorsque les passagers ont le cœur sensible, par exemple.

À bord, c’est l’eau du Saint-Laurent qu’on boit, traitée par osmose inversée afin de la dessaler et de la reminéraliser. La technique permet d’éviter de transporter une très grande quantité d’eau à partir du port de Rimouski.

Les chefs à bord, Lynda et Erwann. Photo: Véronique Leduc

Apprendre à se réinventer

Plusieurs des communautés de la Basse-Côte-Nord sont historiquement des villages de pêcheurs. Mais parce que la pêche est moins abondante depuis quelques années, les villages, s’ils veulent survivre, n’ont pas le choix de se réinventer. Cueillette, transformation et agriculture sont donc nouvellement dans la mire des communautés qui désirent augmenter leur autonomie alimentaire.

Plusieurs communautés ont mis en branle des projets d'agriculture, comme ici à La Tabatière. Photo: Véronique Leduc

À lire dans les prochaines semaines sur Avenues.ca: des rencontres liées à l’alimentation lors des escales du Bella Desgagnés.

Ce voyage a été rendu possible grâce à l’appui de Tourisme Côte-Nord.

La Côte-Nord en 10 arrêts

Ce n’est pas parce qu’on fait un roadtrip en voiture sur la Côte-Nord qu’on ne peut pas profiter du plein air aux arrêts. De Tadoussac à Blanc-Sablon, la route des Baleines suivie par la route maritime de la Basse-Côte-Nord offrent de multiples occasions de randonner, canoter, faire du kayak et observer les oiseaux.

1. De Tadoussac aux Bergeronnes

Sur la route des Baleines. Photo: Facebook Tourisme Québec.
Sur la route des Baleines. Photo: Facebook Tourisme Québec.

Marcher sur la passerelle de bois dominant la baie de Tadoussac nous transporte déjà dans l’univers marin du Saint-Laurent. On peut poursuivre au pied des dunes (surtout à marée basse) puis reprendre l’auto jusqu’aux Bergeronnes. Tout autour du Cap-de-Bon-Désir, on marche des heures sur les roches ou on s’assoie pour observer les baleines qui s’approchent souvent de la rive.

2. De Longue-Rive à Portneuf

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Place aux oiseaux aux abords du Centre d’interprétation des marais salés, à Longue-Rive, comme sur le banc de sable, à Portneuf-sur-Mer, qui s’arpente sur 8 km aller-retour. Plus tranquille est la balade en canot sur la rivière Portneuf. Il y a tellement de courant qu’on rame surtout pour se diriger, le nez en l’air.

3. Péninsule Manicouagan 

Photo: Facebook Parc Nature de Pointe-aux-Outardes.
Photo: Facebook Parc Nature de Pointe-aux-Outardes.

De la Pointe-aux-Outardes à la Pointe Lebel, avant Baie-Comeau, place à la «route des plages», sur 30 km. On peut très vite s’y sentir seul au monde en marchant les deux pieds dans le sable ou l’eau. Le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes offre aussi de courtes randonnées en forêt, en bordure de marais, et un magnifique jardin d’oiseaux où tout est conçu pour les attirer: végétaux, plumes, bouts de laine pour les nids... Le petit camping face à l’eau est charmant et les cinq chalets sont décorés comme des nichoirs.

4. De Baie-Trinité à Port-Cartier

Phare de Pointe-des-Monts. Photo: Patrick Matte Photographe. Facebook La route des phares du Québec.
Phare de Pointe-des-Monts. Photo: Patrick Matte Photographe. Facebook La route des phares du Québec.

Il ne faut pas manquer la promenade autour du phare de Pointe-des-Monts, classé monument historique, avant de filer vers Port-Cartier. La Base de plein air Les Goélands abrite un petit trésor: une yourte et un camping rustique directement sur la Baie des Îles de Mai, site de rêve pour une sortie en kayak de mer.

5. Île aux Perroquets 

Photo: Facebook Auberge de l'île aux Perroquets.
Photo: Facebook Auberge de l'île aux Perroquets.

Passer 24 heures sur cette île minuscule (qui fait partie de la Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan), à 5 km du village côtier de Longue-Pointe-de-Mingan, est un rare privilège. On arpente pendant des heures l’unique sentier de l’île; on marche sur la grève pour observer petits pingouins, macareux moine et eiders; on grimpe au sommet du phare pour admirer le paysage avant de rentrer à la charmante auberge où l’on dort au son des vagues et du vent.

6. De Havre-Saint-Pierre à Natashquan

Les Galets, Natashquan. Photo: Claude Robillard, Flickr
Les Galets, Natashquan. Photo: Claude Robillard, Flickr

La Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan est un paradis pour les kayakistes chevronnés, mais aussi pour faire de la randonnée et du camping. À Natashquan, on a le choix: marcher sur la plage dans le secteur des Galets, avec ses typiques hangars de pêche, ou en forêt sur le Sentier du Pas du Portageur si on n’a pas peur des troncs à enjamber.

7. À bord du Bella Desgagnés 

Photo: Cabine Select panoramique, occupation double, Bella Desgagnés.
Photo: Cabine Select panoramique, occupation double, Bella Desgagnés.

En route pour la Basse-Côte-Nord à bord du navire transportant cargo et passagers jusqu’à Blanc-Sablon, pas question de prendre l’ascenseur! Du niveau 3 au 8, en deux jours, on aura grimpé et descendu de pont en pont bien des fois pour prendre l’air du large, admirer la côte où les îles s’égrènent comme un chapelet et tenter de voir des baleines, entre deux bons repas et nuits de rêve en cabine. Aux arrêts dans les villages, les excursions organisées par la coop de tourisme équitable Voyages CoSte valent leur pesant d’or.

8. Harrington Harbour

Harrington Harbour, photo prise du Nordik Express. Wikimedia Commons.
Harrington Harbour, photo prise du Nordik Express. Wikimedia Commons.

Le pittoresque village insulaire se visite sur de larges trottoirs de bois mais on peut prendre de la hauteur en grimpant sur la colline à dos de roche jusqu’au cairn érigé en l’honneur de Jacques Cartier.

9. Tête-à-la-Baleine

Tête-à-la-baleine. Photo: Claude Robillard, flickr.
Tête-à-la-baleine. Photo: Claude Robillard, flickr.

À la descente du Bella Desgagnés, embarquement immédiat sur un petit bateau pour découvrir l’archipel de Toutes-Îles. Providence est la plus courue des 600 îles et îlots de ce coin de rêve, à cause de sa pimpante chapelle qu’on atteint à pied, avant d’aller marcher encore sur l’île à la Passe, où l’histoire du facteur Jos Hébert se mêle à celle des pêcheurs de la belle époque.

10. De Blanc-Sablon à Bonne-Espérance

Photo: Facebook Aqua Labadie Scallop Farm.
Photo: Facebook Aqua Labadie Scallop Farm.

Le court sentier de L’Astragale donne une vue panoramique des hauteurs de Blanc-Sablon. Ensuite, en prenant la route de Rivière-Saint-Paul, on traverse plusieurs petits villages de pêcheurs avec des points de vue époustouflants sur la côte. Arrêt requis pour une visite guidée de la ferme de pétoncles Aqua-Labadie, tour en ponton dans la baie et dégustation inclus. De Blanc-Sablon, une dernière échappée vers le Labrador? En longeant le détroit de Belle-Isle, rendez-vous pour une marche dans le vent du large à Red Bay, site du patrimoine mondial où l’on célèbre la grande histoire des baleiniers basques!

7 sentiers de randonnée à essayer au Québec

Le Québec regorge de parcs et de sentiers pédestres. Voici des suggestions à mettre sur votre liste de sites à découvrir.

Bas-Saint-Laurent

On marche au parc national du Lac-Témiscouata et on reste à dormir dans l’un des campings. Si on est en famille, on opte pour le sentier des Curieux de nature, dédié aux jeunes de 6 à 12 ans (et à leurs parents et grands-parents)!

Charlevoix

Le parc national des Grands-Jardins a ajouté en 2016 deux nouveaux courts sentiers de randonnée pédestre: celui du Brûlé (4,5 km) et celui de La Tour (1,4 km) en bord de lac.

Photo: Facebook Parc national des Grands-Jardins

Mauricie

On s’attaque à gros avec le sentier Montauban (17,4 km). Le tronçon du Sentier national court dans les collines et passe par le sommet du mont Otis.

Gaspésie

À Percé, on ne manque pas le géoparc adossé à la ville. Pour profiter d’une vue splendide en contrebas sur la mer, on emprunte les sentiers du mont Sainte-Anne et du mont Blanc qui totalisent 18 kilomètres en forêt, sur roches, sur mousses…

Photo: Facebook Géoparc mondial UNESCO de Percé

Laurentides

Les sentiers des Orphelins, à Wentworth-Nord, dans les Pays-d’en-Haut, forment un beau parcours en bordure de lac ou en forêt, à faire à pied ou en vélo de montagne à partir du Corridor aérobique.

Côte-Nord

Entre terre et mer, la promenade Les Escoumins longe les berges de la baie du même nom sur 5 km. Air marin et oiseaux de rivage garantis; baleines, si vous avez de la chance.

Outaouais

Dans la région de Pontiac, le sentier du Rocher-à-l’Oiseau (10 km aller-retour) permet de marcher en forêt tout en prenant de la hauteur pour apprécier la rivière des Outaouais du haut d’une belle falaise couverte d’art rupestre amérindien.

Branchez-vous rando

La techno a largement fait son entrée dans le domaine du plein air. Personnellement, je suis plutôt contre cette invasion, au nom de la simplicité volontaire, qui convient bien à la randonnée pédestre. Mais il y a tout de même de bons outils pour se faciliter la vie, et on peut toujours s’en servir avant de partir plutôt que pendant une activité nature.

Hikster
Hikster fonctionne comme une aide à la préparation des randonnées. Elle répertorie 9000 km de sentiers au Québec, publie leurs tracés, indique leurs longueurs et degrés de difficulté, souligne leurs points d’intérêt, les dénivelés, donne des informations sur la faune et la flore de la région, en plus de fournir des adresses d’hébergements et de restaurants à proximité.

Ondago
Application mobile gratuite, développée par Créations Igloo et officialisée par la Fédération québécoise de la marche. À l’aide d’un GPS de cellulaire, on accède facilement à des cartes de sentiers qu’on garde sous la main en rando.

GPS, cellulaires, montres connectées… 
Voici des «outils» très utiles en randonnée, mais il ne faut jamais oublier qu’ils peuvent tomber en panne: batterie à plat, chute à l’eau… D’où l’importance d’avoir toujours une bonne carte papier avec soi, voire une boussole si on sait s’en servir, évidemment!