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Le parc national du Bic en hiver: aussi beau qu’en été!

Le parc national du Bic, en hiver, est aussi beau qu’en été. Suffit d’y marcher un peu pour apprécier ce formidable terrain de jeux. Il est tout en baies, anses, montagnes… donnant vue sur un littoral majestueux, des îles envoûtantes et l’estuaire maritime du Saint-Laurent, immense. 

En raquettes ou en crampons

Dépendamment de l’état de la neige au sol, qui varie énormément en bordure du fleuve, enfilez vos crampons ou vos raquettes pour découvrir les trésors du parc national du Bic, dans le Bas-Saint-Laurent.

Le parcours des Anses offre un circuit facile de 4,4 km entre le havre du Bic et l’anse à l’Orignal, avec le cap Enragé sur le front de mer. La pointe aux Épinettes est juste à côté pour ajouter un petit 5 km.

Le sentier de La Citadelle (10 km) et celui de La Coulée-à-Blanchette (10 km) permettent quant à eux de traverser le parc de bout en bout, du centre de services à l’anse à Capelans, mais offrent peu de points de vue intéressants.

Celui du Pic-Champlain, par contre, en boucle de 8,9 km, procure de belles sensations, dont celle de faire corps avec la forêt environnante… mais avec deux belvédères sur les hauteurs du parc. Celui du Pic-Champlain, qui se dresse au-dessus d’impressionnantes falaises à 346 mètres d’altitude, vaut la balade.

Enfilez vos crampons ou vos raquettes pour découvrir les trésors du parc national du Bic. Photo: Anne Pélouas

Sur la piste du Contrebandier

Pour éviter de marcher sur la longue piste du Portage (sans grand intérêt), laissez plutôt votre auto au stationnement P3-Le Balbuzard. Un court trajet mène à la Ferme Rioux. Même si elle est fermée l’hiver, elle garde tout son charme photogénique face à l’anse à l’Orignal.

Le sentier suit la grève jusqu’à un vieux chalet, puis en bordure de l’anse à Voilier. Écoutez la mer, puis plongez dans les entrailles d’une petite montagne via le sentier Le Contrebandier. La forêt est belle et après une bonne montée, la piste passe non loin du cap à l’Orignal et rejoint la magnifique anse à Mouille-Cul. Le bruit des vagues sur la grève et la vue qui s’étend jusqu’à l’îlet aux Flacons, plein ouest, par-delà la baie du Ha! Ha!, sont parmi mes coups de cœur du parc en hiver.

Le sentier de la Fourche à Louison, qui permet de faire le tour de la petite péninsule, étant fermé cet hiver, reprenez la boucle du Contrebandier pour traverser une jolie pinède et revenir vers l’anse à l’Orignal.

La Ferme Rioux est fermée l’hiver, mais elle garde tout son charme photogénique face à l’anse à l’Orignal. Photo: Anne Pélouas

En ski de fond

Près de 60 km de sentiers sont ouverts au ski aux quatre coins du parc national et il y en a pour tous les goûts.

Une gentille balade depuis le centre de services de la Rivière-du-Sud-Ouest mène sur la piste Le Portage jusqu’à La Grève, face au havre du Bic et même plus avant dans le fleuve en poursuivant vers le cap à l’Orignal (18 km aller-retour).

La Coulée-à-Blanchette (10 km, plus difficile) offre une belle incursion en forêt sous le Pic-Champlain, puis jusqu’à l’anse à Capelans, à l’ouest du parc.

Les amoureux de hors-piste empruntent les pistes non damées de La Citadelle qui file vers l’ouest du parc depuis l’anse à Doucet (10 km) ou du Contrebandier (9 km), qui fait une très jolie boucle en forêt et sur le bord de l’eau au nord du parc. 

Près de 60 km de sentiers sont ouverts au ski aux quatre coins du parc national et il y en a pour tous les goûts. Photo: Anne Pélouas

Fatbike

Quand la neige est un peu tapée, le vélo à pneus surdimensionnés est une option intéressante pour parcourir cinq sentiers damés du parc, comme Le Portage (7,8 km), Le Chemin-du-Nord (7 km), La Pointe-aux-Épinettes (5,1 km) et La Coulée-à-Blanchette (10 km). Avec un peu d’avance, on peut réserver sa monture sur le site web du parc. 

Mes bonnes adresses dans la région de Rimouski

  • Les chutes Neigette: dans l’arrière-pays de Rimouski, d’impressionnantes chutes qui gèlent en hiver et un circuit de raquette original, entre chutes, falaises et vues sur les champs.
  • Le Vieux Loup de Mer: pour dormir dans un chalet d’antan, chaleureux et tout confort, avec vue sur l’île aux Amours.
  • Poissonnerie Verseau II: arrêt sur la route 132, à Trois-Pistoles, pour remplir sa glacière de bons produits de la mer avant de rentrer en ville.

Le parc du Bic en photos

Pendant longtemps, j’ai ignoré l’appel du parc du Bic, situé à quelques encablures de Rimouski, sur la route vers la Gaspésie. Pourtant, mes racines sont profondément ancrées dans cette région. Désormais, je m’arrête régulièrement pour admirer ces douzaines de baies nichées dans un paysage accidenté situé dans le plus grand estuaire du monde, celui tout au bout du majestueux fleuve Saint-Laurent.

1- Un matin d’automne

Photo prise par un matin d’automne. On aperçoit une des deux entrées du parc du Bic, à droite de la 132. Drone Mini 2 Pro, équivalence de la focale: 24 mm, 1/2000 sec, f1.7, ISO 140.

© Marc Ross

2- Un point de vue privilégié

Le belvédère Raoul-Roy, perché à l’extrémité ouest du parc du Bic, offre un point de vue privilégié. C’est également un poste d’observation prisé des ornithologues au début de l’été, lors de la migration des rapaces.

© Marc Ross

3- Coucher de soleil

Assis au bord du marais salé, je contemplais un coucher de soleil. Olympus EM5 MKIII, équivalence de la focale: 30 mm, 1/400 sec, f/8, ISO 200.

© Marc Ross

4- Le Chemin-du-Nord

Voici l’un de mes sentiers préférés, qui débute à la maison Rioux et longe plusieurs baies jusqu’au cap à l’Orignal. OM-1, équivalence de la focale: 16 mm, 1/3200 sec, f/5.6, ISO 1000. (Mes réglages pour la photo d’oiseaux étaient encore sur l’appareil photo.)

© Marc Ross

5- La maison Lyman

En saison, ne manquez pas de faire une halte à la maison Lyman La Rose des Thés, sur le sentier du Chemin-du-Nord. Canon EOS SL1, équivalence de la focale: 28 mm, 1/250 sec, f/18, ISO 100.

© Marc Ross

6- Place aux oiseaux

Au crépuscule, les oies des neiges par milliers dessinent des arabesques dans le ciel, tandis que les bernaches du Canada glissent paisiblement sur les eaux du havre du Bic, juste derrière le chalet. OM-1 MKII, équivalence de la focale: 300 mm, 1/2500 sec, f/5.6, ISO 12800.

© Marc Ross

7- L’île aux Amours

L’île aux Amours est accessible seulement à marée basse. Canon EOS M5, équivalence de la focale: 18 mm, 1/60 sec, f/14, ISO 125.

© Marc Ross

8- À marée basse

Paysage et algues à marée basse en automne. OM-1, équivalence de la focale: 34 mm, 1/80 sec, f/8, ISO 200.

© Marc Ross

9- Les trésors de la mer

À marée basse, les enfants se pressent pour découvrir les trésors de la mer. «Encore un peu, juste un peu!» s’exclament-ils. Observer leur émerveillement devant les coquillages, les roches et toutes les petites bêtes est un véritable plaisir. Canon EOS M5, équivalence de la focale: 70 mm, 1/640 sec, f/16, ISO 100.

© Marc Ross

10- Un spectacle à ne pas manquer

Le phoque commun est un visiteur fréquent dans plusieurs baies, selon la hauteur de la marée. Il se prélasse sur les rochers, offrant un spectacle unique aux promeneurs. OM-1, équivalence de la focale: 1000 mm, 1/320 sec, f/5.6, ISO 2500.

© Marc Ross

11- Tous à l’ouest!

L’anse à Capelans, sur l’îlet au Flacon, complètement à l’ouest du parc. OM-91, équivalence de la focale: 38 mm, 1/160 sec, f/7.1, ISO 200mm.

© Marc Ross

12- À la prochaine

Le soleil plongeait lentement dans l’horizon du marais salé. Canon EOS R, OM-1, équivalence de la focale: 90 mm, 1/160 sec, f/8, ISO 100.

© Marc Ross

Au sujet de Marc Ross

Marc Ross fait de la photographie professionnelle depuis une dizaine d’années. Président du Club photo Sorel-Tracy depuis 2009, ses photos ont notamment été exposées au musée Le Biophare.

Ne manquez pas ses autres magnifiques photos:

En kayak dans le Bas-Saint-Laurent et les Laurentides

Il fait beau, il fait chaud, c’est le temps de profiter des plaisirs aquatiques sur les plans d’eau du Québec. En kayak de mer dans le Bas-Saint-Laurent et en kayak récréatif ou canot dans les Laurentides, vive l’été!

Dans l’archipel des îles du Bic, le fleuve Saint-Laurent prend des allures de mer, alors qu’à Arundel, dans les Laurentides, la rivière Beaven est très paisible, avec faible courant. Tout pour plaire aux amateurs d’excursions où l’activité de plein air se dispute à la contemplation de la nature.

Kayak de mer au Bas-Saint-Laurent

L’archipel du Bic est une pure merveille de la nature quand on le contemple du belvédère Raoul-Roy, du haut du pic Champlain ou du bout de la route du Quai à Havre-du-Bic, dans le parc national du Bic. Mais que dire d’une sortie en kayak de mer avant le coucher du soleil dans la grande baie du Havre-du-Bic?

Il faut d’abord mériter son plaisir! L’eau étant bien froide dans l’estuaire du Saint-Laurent, la première chose à faire est d’enfiler une combinaison isothermique, des sandales d’eau, une veste de flottaison et une jupette de kayak (pour éviter que les vagues éventuelles ne vous mouillent).

Membre d’Aventure Écotourisme Québec, Aventures Archipel ne lésine pas sur la sécurité, avec des équipements de premier ordre et des guides chevronnés en kayak de mer. L’entreprise propose jusqu’à fin septembre des sorties de trois heures en matinée, en après-midi ou au coucher du soleil dans l’archipel du Bic, en partenariat avec le parc national du Bic.

Il fait beau, j’embarque pour la soirée. Habillés en hommes et femmes-grenouilles, les membres de notre groupe sont mis à contribution pour descendre les kayaks (simples ou doubles) à l’eau dans l’anse la plus proche, à l’abri du vent. Nous filons plein ouest à la poursuite du soleil. La petite île du Quai derrière nous, plusieurs butons se profilent à l’horizon sur notre droite. À grands coups de pagaie, nous traversons Havre-du-Bic, la plus large baie de l’archipel, en direction de la verdoyante île aux Amours, toute en relief.

À grands coups de pagaie, nous traversons Havre-du-Bic, la plus large baie de l’archipel, en direction de la verdoyante île aux Amours. Photo: Anne Pélouas

Le ciel est bleu, le soleil encore haut, mais il fléchira lentement vers l’horizon dans l’heure qui suivra, le temps de longer la rive en faisant le tour de l’anse aux Bouleaux est, dénomination donnée car une autre anse aux Bouleaux ouest est cachée derrière. Il y a des lustres, l’eau passait de bord en bord et le cap Enragé que nous longeons vers l’est était une île.

Le clou du spectacle nous surprendra alors que nous pagayons vers le large, doublant le cap Enragé dans un concert de vaguelettes qui forcissent. Le guide nous invite à nous rapprocher un peu de cette presqu’île. Nous y découvrons une magnifique falaise, au pied couvert de végétation, au corps imberbe et à la tête chapeautée de verdure. La pierre est claire, dorée par le soleil qui se couche.

Le clou du spectacle nous surprendra alors que nous pagayons vers le large, doublant le cap Enragé dans un concert de vaguelettes qui forcissent. Photo: Anne Pélouas

Le guide sonne l’heure du retour. Les kayaks se mettent en branle à la force de nos pagaies, mues par les dorsaux, abdominaux, épaules et bras. Certains font un peu de surf dans les vagues, d’autres jouent à saute-moutons dans les légers remous ou se laissent bercer. La mer cède la place à une surface calme quand on double l’île Brûlée. On se faufile entre elle et l’île du Massacre, puis on vire gentiment vers le sud, retrouvant l’île du Quai.

Un dernier regard vers le couchant qui teinte le paysage en beaux orangés et il est déjà temps de mettre pied à terre, de sortir les kayaks de l’eau et de retirer les combinaisons isothermes. Un léger frisson nous secoue, mais notre cœur garde cette sortie emballante bien au chaud.

La mer cède la place à une surface calme quand on double l’île Brûlée. Photo: Anne Pélouas

Canot ou kayak à Arundel (Laurentides)

Changement de décor complet pour cette autre activité sur l’eau. En contrebas de la route Morrison, à 20 km de Mont-Tremblant, on pénètre dans une oasis de verdure à deux pas de la rivière Beaven. Celle-ci se jette dans la bouillonnante rivière Rouge, mais son cours à elle est bien tranquille et permet d’explorer pendant plusieurs heures une nature quasiment vierge et de se rendre jusqu’au lac Beaven, le plus grand plan d’eau d’Arundel.

En contrebas de la route Morrison, à 20 km de Mont-Tremblant, on pénètre dans une oasis de verdure à deux pas de la rivière Beaven. Photo: Anne Pélouas

Entreprise bien établie de la région, membre d’Aventure Écotourisme Québec (gage de sérieux), Canoë-Kayak Arundel y propose une panoplie d’embarcations en location à coût très raisonnable: du kayak récréatif ou de mer simple ou double pour enfant, adolescent, adulte (en différentes longueurs) au kayak transparent, en passant par des canots de luxe et des kayaks de pêche. À chacun sa «monture» pour partir sur l’eau avec un service hors pair pour la mise à l’eau.

Direction tribord pour remonter la rivière Beaven avec un léger courant contraire. Le cours d’eau assez étroit offre de beaux méandres et des berges très verdoyantes sans maisons jusqu’à ce qu’il rejoigne le Petit lac Beaven. On passe sous un pont avant d’atteindre l’extrémité ouest du «vrai» lac Beaven, vaste plan d’eau s’étirant vers l’ouest. Une petite île coupe l’embouchure. En suivant la berge par la gauche, notre repère sera une grande roche marquée sur la carte photographiée avant notre départ.

Le cours d’eau assez étroit offre de beaux méandres et des berges très verdoyantes sans maisons jusqu’à ce qu’il rejoigne le Petit lac Beaven. Photo: Anne Pélouas

Juste avant, une rivière se faufile entre les herbages. J’aime particulièrement ces passages où la vie grouille. Des oiseaux en tout genre s’y cachent et s’y nourrissent. Leurs chants accompagnent nos coups de pagaie jusqu’au débouché sur le lac Rond, autre grand plan d’eau dont on peut faire le tour avant de rebrousser chemin. On peut aussi faire le tour du lac Beaven, au fond duquel un grand banc de sable vous servira peut-être de lieu de baignade et de pique-nique.

Une rivière se faufile entre les herbages. Des oiseaux en tout genre s’y cachent et s’y nourrissent. Photo: Anne Pélouas

Avec une journée complète de location, ajoutez à ce parcours un petit tour sur l’autre partie de la rivière Beaven, côté ouest. Du centre de location, le courant léger vous poussera rapidement, de méandre en méandre, jusqu’à la rivière Rouge. On ne va pas plus loin qu’un grand banc de sable, idéal pour la pause et la baignade (la plage de la berge étant privée), car la rivière Rouge a un courant très fort au-delà et mieux vaut jouer de prudence pour rentrer gentiment au bercail de Canoë-Kayak Arundel quand l’heure en sera venue, accompagnés en pensée par tous les beaux hérons, huards, colverts, chevreuils rencontrés ce jour-là.

Du centre de location, le courant léger vous poussera rapidement, de méandre en méandre, jusqu’à la rivière Rouge. Photo: Anne Pélouas

Prix de location des embarcations: de 25$ à 45$ (pour une heure à la journée complète) par adulte.

Profiter de la basse saison dans le Bas-Saint-Laurent

Nous sommes dans la basse saison qui, hormis pour la période des Fêtes et celle de la relâche scolaire, va perdurer longtemps dans beaucoup de régions. Le Bas-Saint-Laurent est un bon exemple de destination moins touristique hors saison estivale. Et si on en profitait pour découvrir ou redécouvrir, sans la foule de l’été, quelques-uns de ses attraits?

Lutter contre la dépression saisonnière 

Novembre et décembre ne sont pas des mois chéris pour la plupart des gens, y compris les adeptes de plein air. La dépression saisonnière? On la ressent dès que les arbres se dénudent complètement, que la grisaille monochrome s’installe, aggravée par le changement d’heure et la chute des températures. Hors des grands centres urbains, les beaux parcs ferment leurs portes au moins jusqu’aux Fêtes, comme la boulangerie du village et les bons restaurants. La fin d’automne marque une période difficile pour les habitants locaux autant que pour les visiteurs. Et même quand l’hiver sera venu, bien des sites touristiques demeureront fermés jusqu’en mai ou juin.

Est-ce une raison pour s’encabaner en attendant la neige ou le prochain printemps? Évidemment, non! J’ai plusieurs fois expérimenté des sorties en randonnée pédestre (ou en crampons quand le gel est là) durant cette période qui parait si déprimante à première vue, mais qui est loin de l’être si l’on prend la peine d’y regarder de plus près.

L’exemple m’en est fourni par un récent séjour au Bic, où j’ai déniché plusieurs bijoux, dont un tout nouveau sentier, une réserve de faune à Pointe-au-Père, des paysages incroyables sur la grève, dans l’archipel du Bic, et bien plus encore!

Photo: @ Mikael Rondeau

Le sentier des Coulombe, entre sapins et brume

Une écharpe autour du cou, des mitaines, une veste polaire ou un imperméable, des bâtons de marche… et c’est parti en auto du village du Bic en direction ouest. À hauteur du bureau touristique de Saint-Fabien, on vire à droite sur la route de la mer. À peine un kilomètre plus loin, je ne peux pas ne pas aller revoir le beau belvédère Raoul-Roy du parc national du Bic. La vue est imprenable ce jour-là sur la falaise plongeant dans le Saint-Laurent.

De l’autre côté de la route, un petit stationnement marque l’entrée du sentier des Coulombe, dernier-né dans la région, qu’on pourra aussi emprunter en raquettes l’hiver venu. Pour l’heure, seuls les résineux ont conservé leurs épines, dégageant bien certains paysages non visibles en été. Six belvédères sur le parcours en boucle de près de six kilomètres nous attendent. Le premier tronçon, Raoul-Roy, est un chemin forestier qui rejoint rapidement le sentier principal, plus étroit et qui grimpe gentiment en terrain boisé surplombant une falaise.

Un premier point de vue, nommé Éloi-Coulombe, se dévoile à 198 mètres d’altitude. J’y reconnais une ferme et ses pâturages aperçus de très loin lors d’escapades passées dans le parc national, mais jamais d’aussi haut. On en prend la mesure en lisant sur un panneau que ce belvédère sert de site de vol libre aux amateurs de parapente.

À la trouée suivante, un voile de brouillard court sur les champs en contrebas. On devine encore le fleuve mais, au prochain belvédère, on se croirait littéralement à la proue d’un navire fonçant dans une brume épaisse. Le belvédère Antoine-Coulombe occupe quant à lui un court éperon rocheux tourné vers l’ouest, à 257 mètres d’altitude, avec une large plaine à gauche, le grand fleuve perdu dans les limbes à droite et, en face, une crête de montagne à peine visible.

La vue, à partir du sentier des Coulombe. Photo: Anne Pélouas

Il est temps de faire demi-tour, puis de poursuivre sur la boucle principale jusqu’à une croix dominant le secteur du village de Saint-Fabien. Après un nouvel arrêt côté sud au belvédère Mia-Coulombe, on atteint le dernier, nommé belvédère des Murailles. On peut ensuite couper par le Raccourci, un tronçon qui nous ramène sur le chemin forestier du début, ou poursuivre au sud sur le Tronçon de la Montagne pour revenir au point de départ.

À noter: le sentier est fermé pendant la période de chasse.

Saint-Fabien-sur-Mer

Ne manquez pas, en voiture, de descendre ensuite la côte jusqu’au fleuve. La petite route du bord de mer à Saint-Fabien-sur-Mer longe l’anse à Mercier, où le vent du nord entre à plein, tandis que les vagues rugissent au loin.

À marée basse, rendez-vous à l’extrémité est de l’anse. Du stationnement du parc national du Bic, l’anse à Capelans est à deux pas, offrant un condensé des beautés du bord du fleuve en novembre: dégradé de gris de la plage à la mer en passant par les rochers luisant d’eau ou de givre.

Le tour de l’îlet au Flacon se fait facilement à marée basse en longeant la grève, mais attention à ne pas glisser sur les roches! Mieux vaut prendre son temps et s’arrêter pour admirer le paysage, avec la baie du Ha! Ha! et la fourche à Louison à droite, puis lorsqu’on vire vers l’anse à Mercier à gauche, un point de vue inusité sur Saint-Fabien-sur-Mer.

Photo: Anne Pélouas

À marée basse autour des îles

Plein est, le secteur Havre-du-Bic du parc national offre une autre belle occasion de profiter des marches sur la grève, bien emmitouflé. Poussez jusqu’au bout de la route du parc, face à l’île du Quai, au coucher du soleil, ou rendez-vous sur la route du golf en auto. À marée basse, on peut ensuite filer jusqu’à la pointe aux Anglais, voire traverser vers l’île du Massacre pour une incursion dans un monde encore plus maritime.

Photo: Anne Pélouas

Cette immense baie ouverte sur le fleuve qu’est le havre du Bic réserve quelques surprises supplémentaires en novembre, au temps des grandes marées qui peuvent atteindre 12 pieds, contre 3 ou 4 en temps normal. C’est aussi le temps où la mer peut se déchainer et où la brume épaisse du matin crée un univers surréaliste d’où émerge plus tard en journée l’île aux Amours, le cap Enragé, l’île du Massacre…

Photo: @ Mikael Rondeau

Pointe-au-Père hors saison

Le Site historique maritime de Pointe-au-Père – dont l’exposition permanente retrace l’histoire tragique, dans le fleuve Saint-Laurent, du naufrage en 1914 du paquebot Empress of Ireland – reste ouvert jusqu’au 5 décembre (du jeudi au dimanche) et rouvrira le 23 février, avec le même horaire jusqu’au 10 juin. En tout temps, on peut tout de même profiter du site extérieur, avec son magnifique phare, le deuxième plus haut du Canada.

On peut, en tout temps, profiter du site extérieur du Site historique maritime de Pointe-au-Père avec son phare, le deuxième plus haut du Canada. Photo: Facebook Site historique maritime de la Pointe-au-Père

Non loin de là, marchez jusqu’à la plateforme d’observation de la réserve de faune de Pointe-au-Père. Même si les oiseaux migrateurs sont partis depuis quelque temps vers le sud, c’est aussi l’un des meilleurs endroits de la région pour les couchers de soleil, avec la belle promenade du Littoral, aménagée le long du fleuve sur plusieurs kilomètres, en pleine ville de Rimouski.

Bonne adresse au Bic

Pour prolonger le plaisir, rien de tel que de rentrer au chaud après une bonne journée de plein air, surtout en fin d’automne! Les cinq chalets hôteliers du Vieux Loup de Mer, qui demeurent ouverts à l’année, donnent directement sur les hauteurs du havre du Bic, avec accès au bord de la baie. Chaleureux à souhait, ils pourraient bien ne plus vous donner envie de sortir faire des courses! Qu’à cela ne tienne, le Vieux Loup de Mer a désormais son Garde-Manger, une vraie caverne d’Alibaba avec d’excellents produits régionaux, allant du café de chez Moustache à un choix incroyable de bières et de vins québécois, en passant par des plats préparés par de bons restaurants de Rimouski (Les Affamés, Arlequin), et même par la réputée cheffe Colombe Saint-Pierre, dont le restaurant du Bic est fermé cet hiver… De quoi faire rimer plein air et bonne chère, même en basse saison!

Le Garde-Manger du Vieux Loup de Mer propose d’excellents produits régionaux Photo: @ Sam St-Onge

Randonnée en cinq temps au Bas-Saint-Laurent

Randonnée, vélo ou marche littorale: la région de Rimouski a plus d’un tour dans son sac pour attirer les amateurs de plein air. Vive le Québec maritime !

Trois trésors cachés du Bic

1- Le parc national du Bic

Le parc national du Bic, avec ses anses et ses îles, est bien connu des campeurs, kayakistes et randonneurs. En tant que marcheuse, j’ai un faible pour le sentier du Pic-Champlain (6 km, 2 h) et la vue qu’il procure sur l’estuaire du Saint-Laurent, comme pour celui des Murailles (6 km, 2h), qui traverse la forêt à dos de colline avec de belles fenêtres panoramiques.

À ma dernière visite, début juin, c’est pourtant un tout petit sentier, à l’ouest du parc, qui m’a ravie. Il faut prendre le chemin de la Mer depuis la route 132 jusqu’au village de Saint-Fabien-sur-Mer, puis tourner à droite jusqu’au stationnement du parc. Le «sentier» n’est accessible qu’à marée basse, vu qu’il débute sur les roches du bord de l’eau dans l’anse à Capelans. On marche d’abord face au fleuve, puis on fait le tour en moins d’une heure de l’îlet au Flacon.

À mi-chemin, changement de décor: on atteint une pointe avec vue sur le village. La dernière section du sentier longe l’anse à Mercier. C’est beau comme tout!

Pour finir en beauté, faites arrêt sur le chemin de la Mer au Belvédère Raoul-Roy, avec vue plongeante sur l’estuaire du haut de falaises qu’affectionnent de nombreuses espèces d’oiseaux de proie.

Randonnée dans le Parc national du Bic

2- Le Domaine Floravie

Le Domaine Floravie est l’une de mes adresses préférées dans la région de Rimouski, tant pour l’hébergement que pour son cadre naturel invitant à la balade à pied. Entre le Bic et Rimouski, sur la route des Navigateurs, une rue mène à une presqu’île à l’embouchure de la rivière Hâtée, baptisée pointe à Santerre. Le fleuve est tout près, en arrière-plan d’un magnifique champ de fleurs sauvages adossé à une petite montagne collée sur le parc du Bic.

Ancien lieu de retraite d’une communauté religieuse locale, le «domaine» est un véritable havre de paix avec hébergements limités. Six pimpantes mini-maisons trônent dans la vaste prairie. Ces éco-chalets mobiles, très confortables, sont conçus avec du bois local, de l’isolant en laine de chanvre, des panneaux solaires pour le chauffage et l’électricité, des toilettes à compost et un approvisionnement limité en eau. Il y a aussi une maison et un chalet à louer sur le site, ainsi que des cabines pour personnes seules dans le bâtiment principal.

Sur place, on marche au bord de l’eau sur le sentier «entre mer et fleurs» et le sentier «entre deux mers», côté pointe à Sancerre, mais on peut surtout profiter de la marée basse pour allonger la randonnée en direction ouest.

Une autre belle balade consiste à emprunter le sentier pédestre sur la montagne qui débute près de l’accueil et grimpe en forêt. À un peu plus d’un kilomètre, un beau point de vue s’ouvre sur le Saint-Laurent. On peut poursuivre sur ce sentier jusqu’à rejoindre le secteur du Havre-du-Bic du parc du Bic.

Un des éco-chalets du Domaine Floravie. Photo: Anne Pélouas

3- Le parc du Mont Saint-Louis

Le parc du Mont Saint-Louis est un secret bien gardé du Bic, du moins pour les touristes. Je l’ai découvert par hasard sur les hauteurs du village. De la rue Saint-Elzéar, un chemin mène à un jardin communautaire et à un verger patrimonial. Plusieurs courts sentiers faciles sillonnent la petite forêt. L’un d’eux mène à la croix du mont Saint-Louis, avec un belvédère offrant un panorama inusité sur la baie du Bic et notamment l’île du Massacre, où quelque deux cents Micmacs auraient été tués par des Iroquois au 16e siècle.

Vue sur la baie du Bic et l'île au Massacre depuis le belvédère du parc du Mont Saint-Louis. Photo: Anne Pélouas

Le «sentier» du Littoral

Il porte plutôt mal son nom, mais on lui pardonne. Le sentier du Littoral est une promenade asphaltée aménagée en plein cœur de Rimouski pour les piétons et les cyclistes, mais quel cadre!

Longue de 4,3 km, la «promenade de la mer» fait face à l’île Saint-Barnabé et, au coucher du soleil, on peut passer là des moments pleins d’allégresse devant la beauté du monde. Face au centre-ville, deux belvédères ont été aménagés en hauteur. On y monte comme sur le pont d’un «bateau blanc», rappelant la belle époque des paquebots, pour profiter du paysage.

À pied, mais surtout à vélo, on peut poursuivre la balade vers l’est pour rejoindre le site historique maritime de Pointe-au-Père et vers l’ouest pour visiter les abords de la rivière Rimouski. Dans cette section, faites arrêt au «brise-lames de la rivière Rimouski», un superbe espace de détente extérieur à l’image d’un quai, dont le réaménagement a été signé par l’architecte québécois André Nadeau. 

Le sentier de la Chute Neigette

Cette fois, on file dans l’arrière-pays rimouskois pour randonner sur une section du Sentier national qui relie la chute Neigette au mont Comi (13 km aller) en traversant les monts Notre-Dame, partie de la chaîne des Appalaches.

Pour une plus courte randonnée, rendez-vous à la chute Neigette par le rang 6 Ouest, dans la municipalité de Saint-Donat. La chute elle-même, en plusieurs paliers, est magnifique. On la longe en montée par la droite avant de redescendre jusqu’à une passerelle suspendue pour traverser ainsi la rivière. Débute alors une bonne montée en forêt. On parvient à un premier point de vue offrant un panorama sur une grande falaise, les terres agricoles en contrebas et le fleuve au loin. Un peu plus loin, on sera carrément sur le haut de la falaise et la crête qui porte le nom de «faille Neigette». On peut poursuivre selon le temps dont on dispose et revenir par le même sentier.

 

Mes (autres) bonnes adresses dans la région de Rimouski:

Photo: Facebook Canyon des Portes de l'Enfer