Photo: Anne Pélouas
11 juillet 2023Auteure : Anne Pélouas

En kayak dans le Bas-Saint-Laurent et les Laurentides

Il fait beau, il fait chaud, c’est le temps de profiter des plaisirs aquatiques sur les plans d’eau du Québec. En kayak de mer dans le Bas-Saint-Laurent et en kayak récréatif ou canot dans les Laurentides, vive l’été!



Dans l’archipel des îles du Bic, le fleuve Saint-Laurent prend des allures de mer, alors qu’à Arundel, dans les Laurentides, la rivière Beaven est très paisible, avec faible courant. Tout pour plaire aux amateurs d’excursions où l’activité de plein air se dispute à la contemplation de la nature.

Kayak de mer au Bas-Saint-Laurent

L’archipel du Bic est une pure merveille de la nature quand on le contemple du belvédère Raoul-Roy, du haut du pic Champlain ou du bout de la route du Quai à Havre-du-Bic, dans le parc national du Bic. Mais que dire d’une sortie en kayak de mer avant le coucher du soleil dans la grande baie du Havre-du-Bic?

Il faut d’abord mériter son plaisir! L’eau étant bien froide dans l’estuaire du Saint-Laurent, la première chose à faire est d’enfiler une combinaison isothermique, des sandales d’eau, une veste de flottaison et une jupette de kayak (pour éviter que les vagues éventuelles ne vous mouillent).

Membre d’Aventure Écotourisme Québec, Aventures Archipel ne lésine pas sur la sécurité, avec des équipements de premier ordre et des guides chevronnés en kayak de mer. L’entreprise propose jusqu’à fin septembre des sorties de trois heures en matinée, en après-midi ou au coucher du soleil dans l’archipel du Bic, en partenariat avec le parc national du Bic.

Il fait beau, j’embarque pour la soirée. Habillés en hommes et femmes-grenouilles, les membres de notre groupe sont mis à contribution pour descendre les kayaks (simples ou doubles) à l’eau dans l’anse la plus proche, à l’abri du vent. Nous filons plein ouest à la poursuite du soleil. La petite île du Quai derrière nous, plusieurs butons se profilent à l’horizon sur notre droite. À grands coups de pagaie, nous traversons Havre-du-Bic, la plus large baie de l’archipel, en direction de la verdoyante île aux Amours, toute en relief.

À grands coups de pagaie, nous traversons Havre-du-Bic, la plus large baie de l’archipel, en direction de la verdoyante île aux Amours. Photo: Anne Pélouas

Le ciel est bleu, le soleil encore haut, mais il fléchira lentement vers l’horizon dans l’heure qui suivra, le temps de longer la rive en faisant le tour de l’anse aux Bouleaux est, dénomination donnée car une autre anse aux Bouleaux ouest est cachée derrière. Il y a des lustres, l’eau passait de bord en bord et le cap Enragé que nous longeons vers l’est était une île.

Le clou du spectacle nous surprendra alors que nous pagayons vers le large, doublant le cap Enragé dans un concert de vaguelettes qui forcissent. Le guide nous invite à nous rapprocher un peu de cette presqu’île. Nous y découvrons une magnifique falaise, au pied couvert de végétation, au corps imberbe et à la tête chapeautée de verdure. La pierre est claire, dorée par le soleil qui se couche.

Le clou du spectacle nous surprendra alors que nous pagayons vers le large, doublant le cap Enragé dans un concert de vaguelettes qui forcissent. Photo: Anne Pélouas

Le guide sonne l’heure du retour. Les kayaks se mettent en branle à la force de nos pagaies, mues par les dorsaux, abdominaux, épaules et bras. Certains font un peu de surf dans les vagues, d’autres jouent à saute-moutons dans les légers remous ou se laissent bercer. La mer cède la place à une surface calme quand on double l’île Brûlée. On se faufile entre elle et l’île du Massacre, puis on vire gentiment vers le sud, retrouvant l’île du Quai.

Un dernier regard vers le couchant qui teinte le paysage en beaux orangés et il est déjà temps de mettre pied à terre, de sortir les kayaks de l’eau et de retirer les combinaisons isothermes. Un léger frisson nous secoue, mais notre cœur garde cette sortie emballante bien au chaud.

La mer cède la place à une surface calme quand on double l’île Brûlée. Photo: Anne Pélouas

Canot ou kayak à Arundel (Laurentides)

Changement de décor complet pour cette autre activité sur l’eau. En contrebas de la route Morrison, à 20 km de Mont-Tremblant, on pénètre dans une oasis de verdure à deux pas de la rivière Beaven. Celle-ci se jette dans la bouillonnante rivière Rouge, mais son cours à elle est bien tranquille et permet d’explorer pendant plusieurs heures une nature quasiment vierge et de se rendre jusqu’au lac Beaven, le plus grand plan d’eau d’Arundel.

En contrebas de la route Morrison, à 20 km de Mont-Tremblant, on pénètre dans une oasis de verdure à deux pas de la rivière Beaven. Photo: Anne Pélouas

Entreprise bien établie de la région, membre d’Aventure Écotourisme Québec (gage de sérieux), Canoë-Kayak Arundel y propose une panoplie d’embarcations en location à coût très raisonnable: du kayak récréatif ou de mer simple ou double pour enfant, adolescent, adulte (en différentes longueurs) au kayak transparent, en passant par des canots de luxe et des kayaks de pêche. À chacun sa «monture» pour partir sur l’eau avec un service hors pair pour la mise à l’eau.

Direction tribord pour remonter la rivière Beaven avec un léger courant contraire. Le cours d’eau assez étroit offre de beaux méandres et des berges très verdoyantes sans maisons jusqu’à ce qu’il rejoigne le Petit lac Beaven. On passe sous un pont avant d’atteindre l’extrémité ouest du «vrai» lac Beaven, vaste plan d’eau s’étirant vers l’ouest. Une petite île coupe l’embouchure. En suivant la berge par la gauche, notre repère sera une grande roche marquée sur la carte photographiée avant notre départ.

Le cours d’eau assez étroit offre de beaux méandres et des berges très verdoyantes sans maisons jusqu’à ce qu’il rejoigne le Petit lac Beaven. Photo: Anne Pélouas

Juste avant, une rivière se faufile entre les herbages. J’aime particulièrement ces passages où la vie grouille. Des oiseaux en tout genre s’y cachent et s’y nourrissent. Leurs chants accompagnent nos coups de pagaie jusqu’au débouché sur le lac Rond, autre grand plan d’eau dont on peut faire le tour avant de rebrousser chemin. On peut aussi faire le tour du lac Beaven, au fond duquel un grand banc de sable vous servira peut-être de lieu de baignade et de pique-nique.

Une rivière se faufile entre les herbages. Des oiseaux en tout genre s’y cachent et s’y nourrissent. Photo: Anne Pélouas

Avec une journée complète de location, ajoutez à ce parcours un petit tour sur l’autre partie de la rivière Beaven, côté ouest. Du centre de location, le courant léger vous poussera rapidement, de méandre en méandre, jusqu’à la rivière Rouge. On ne va pas plus loin qu’un grand banc de sable, idéal pour la pause et la baignade (la plage de la berge étant privée), car la rivière Rouge a un courant très fort au-delà et mieux vaut jouer de prudence pour rentrer gentiment au bercail de Canoë-Kayak Arundel quand l’heure en sera venue, accompagnés en pensée par tous les beaux hérons, huards, colverts, chevreuils rencontrés ce jour-là.

Du centre de location, le courant léger vous poussera rapidement, de méandre en méandre, jusqu’à la rivière Rouge. Photo: Anne Pélouas

Prix de location des embarcations: de 25$ à 45$ (pour une heure à la journée complète) par adulte.