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3 sites de choix dans le Bas-Saint-Laurent

La région du Bas-Saint-Laurent est à son apothéose en fin d’été, quand la foule des vacanciers est rentrée au bercail et que la nature est à son apogée de verdure. Entre Kamouraska et Rimouski, la bucolique route 132, dite Route des navigateurs, garde presque toujours un œil sur le fleuve Saint-Laurent. Entre terre et mer, partez à la découverte de trois sites de choix pour une aventure plein air.

Perché sur un monadnock

Kamouraska, porte d’entrée ouest du Bas-Saint-Laurent, a pour trait naturel distinctif la présence de plusieurs «monadnocks» dominant l’estuaire fluvial. Ces «montagnes isolées», en langue abénakise, sont aussi localement appelées «cabourons». Ces collines se succèdent, présentant un relief où affleure le roc couleur blanchâtre, à haute teneur en quartzite. Rescapés de l’érosion glaciaire au retrait de la mer de Champlain, les monadnocks font le bonheur des marcheurs et grimpeurs, notamment à Saint-André-de-Kamouraska et Saint-Germain-de-Kamouraska.

Sur le territoire de cette dernière commune, j’ai fait un arrêt dernièrement aux Perchoirs du Cirque, juste après l’entrée du Cirque de la Pointe-Sèche, lequel poursuit jusqu’au 1er septembre la présentation en plein air de son spectacle L’étranger. Haut en couleur, il met en vedette des acteurs-acrobates sur une scène bien particulière: une paroi rocheuse.

À deux pas, on pénètre sur le site des Perchoirs du Cirque, projet d’hébergements insolites qui s’inspirent des prouesses acrobatiques des artistes circassiens. Leurs sept «perchoirs» portent très bien leur nom. Ils sont quasiment suspendus au roc, bien intégrés dans leur milieu naturel et suffisamment éloignés les uns des autres pour préserver l’intimité. La créativité architecturale est à l’honneur pour chacun. Bienvenue dans ces nids aériens aux formes vraiment originales, avec vue sur le Saint-Laurent.

L'Ovum, un des deux derniers-nés des Perchoirs du Cirque, site d’hébergements insolites. Photo: Anne Pélouas

Sac au dos, j’ai moi-même grimpé sous la pluie pendant une quinzaine de minutes de marche en forêt depuis le stationnement avant de déboucher sur l’un des deux derniers-nés de ces hébergements: l’Ovum.

Quelques marches d’escalier en bois conduisent à une terrasse dominant le fleuve et les îles du Kamouraska, d’un côté, les  collines où roches et arbres se disputent la vedette, de l’autre. Entièrement plastifiée de tous côtés, la «chambre» de l’Ovum sera pour moi comme un phare dans la nuit, la pleine lune de ce soir-là (même voilée) créant une luminosité sans pareil côté fleuve. À chaque réveil, on se serait cru dormant à la belle étoile, mais c’est bien à l’abri de la pluie battante (et des moustiques) dans un lit tout confort qu’on rejoint les bras de Morphée.

À chaque réveil, on se serait cru dormant à la belle étoile, mais c’est bien à l’abri de la pluie battante (et des moustiques) dans un lit tout confort qu’on rejoint les bras de Morphée. Photo: Anne Pélouas

Pour ces séjours minimalistes côté luxe (sans douche, ni eau courante, ni appareil de cuisson), on vous reçoit néanmoins avec tout ce qu’il faut pour un bon apéro (vin, bière locale, produits alimentaires locaux) et le petit déjeuner pour deux.

La terrasse dominant le fleuve et les îles du Kamouraska. Photo: Anne Pélouas

Pour agrémenter le séjour, rien de tel qu’un petit tour sur le tout nouveau Sentier du Monadnock (2,5 km environ) aménagé depuis le site dans l’arrière-pays. Il permet de bien profiter du relief des monadnocks et de leur ambiance particulière. Aménagé au minimum, le sentier débute sur le chemin menant aux perchoirs et grimpe vers le nord en forêt. Il redescend pour traverser le chemin Rankin, puis joue de nouveau les montagnes russes pour s’élever à 190 m de haut en opérant une jolie boucle de 1 km. Elle permet de s’en mettre plein la vue à 360 degrés avant de revenir sur le sentier de départ, en pleine forêt.

En prime, on peut traverser la route face au stationnement du Cirque de la Pointe-Sèche, pour se rendre au bord du fleuve via le marais littoral qu’affectionnent les oiseaux. À vous l’air marin!

À noter: les Perchoirs du Cirque sont en location jusqu’au 15 octobre inclus.

Vue qu'offre l'Ovum. Photo: Anne Pélouas

À la recherche du béluga

Tout nouveau, tout beau à Cacouna, le Site d’observation des bélugas Putep ’t-awt entame la dernière ligne droite de sa première saison (avec fermeture le 2 septembre), mais on espère bien que l’année 2025 verra ce formidable projet, à la fois scientifique et récréotouristique, jouer les prolongations avec ouverture élargie au printemps comme en automne.

Tout nouveau, tout beau à Cacouna: le Site d’observation des bélugas Putep ’t-awt. Photo: Anne Pélouas

Le lieu donne un accès privilégié à la partie ouest de la montagne de Gros-Cacouna, qui domine le port de Gros-Cacouna et une baie réputée être l’un des meilleurs sites d’observation des bélugas. On le rejoint en bus-navette depuis la boutique de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, maître d’œuvre du projet, ou à pied depuis le stationnement du Site ornithologique du marais de Gros-Cacouna. Belle occasion d’observer des oiseaux avant de poursuivre sur le chemin de gravier menant au pied de la colline. De là, on peut emprunter le Sentier de la falaise, qui file sur 2 km vers les hauteurs, ou se contenter d’un plus court chemin de gravier.

Le lieu donne un accès privilégié à la partie ouest de la montagne de Gros-Cacouna, qui domine le port de Gros-Cacouna et une baie réputée être l’un des meilleurs sites d’observation des bélugas. Photo: Anne Pélouas

Agrémentés de panneaux d’interprétation sur la culture Wolastoqey et la nature environnante, tous deux conduisent à des belvédères dominant le Saint-Laurent. Au terme de la promenade, on atteint l’observatoire terrestre des bélugas, bâtiment en deux espaces distincts, l’un dédié à la recherche sur les bélugas et l’autre réservé aux visiteurs. En compagnie d’un guide-interprète, l’activité «Fenêtre sur les bélugas» est bien conçue, avec beaucoup de vidéos, et permet d’en apprendre plus sur ce mammifère marin qui fréquente assidument les eaux du Saint-Laurent.

En compagnie d’un guide-interprète, l’activité «Fenêtre sur les bélugas» est bien conçue, avec beaucoup de vidéos, et permet d’en apprendre plus sur ce mammifère. Photo: Anne Pélouas

Fruit d’un partenariat étroit avec le GREMM (Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, basé à Tadoussac) et le ROMM (Réseau d’observation des mammifères marins), l’observatoire permet – avec un peu de chance – d’observer des bélugas avec des jumelles, mais aussi de profiter du travail des chercheurs. Nouveauté des dernières années: ceux-ci utilisent des drones pour parfaire leurs connaissances des bélugas et les images rapportées sont retransmises à l’écran dans la salle de l’observatoire. Le drone est bien utile pour observer les bélugas de haut, en transparence dans leur habitat marin, alors qu’ils ne sont pas dérangés par les moteurs de bateaux. La photo-identification, avec traits distinctifs, en est facilitée, de même que l’étude de leurs comportements. Lors de notre participation à l’activité «Fenêtre sur les bélugas», la guide-interprète nous a même fait entendre un surprenant enregistrement de sons et vocalises de bélugas intercepté cet été depuis un voilier à l’aide d’un hydrophone.

À Cacouna, on peut aussi explorer la partie est de la montagne de Gros-Cacouna à partir du Parc côtier Kiskotuk, via la boucle du Sentier de la Montagne (4,6 km), accessible par la Route de l’île.

Les deux pieds dans le fleuve

De la marina de Rimouski, quelques minutes suffisent pour se rendre en navette maritime à l’île Saint-Barnabé, à moins de 2 km à vol d’oiseau. L’île est un véritable joyau, un havre de paix qu’on découvre à la journée ou en camping rustique. Longue de 6 km, elle n’a jamais plus de 300 m de large. Elle présente un certain relief au centre, mais on y marche largement sur le plat, en sentier ou sur la grève, en respirant l’air marin, rempli d’effluves d’algues à marée descendante, mais aussi de doux parfums de rosiers sauvages.

De la marina de Rimouski, quelques minutes suffisent pour se rendre en navette maritime à l’île Saint-Barnabé. Photo: Anne Pélouas

Du lieu de débarquement sur l’île à sa pointe est, une première boucle de 3 km permet de de découvrir le nord de l’île – le plus sauvage, face au grand large de l’estuaire du Saint-Laurent – et de rentrer par la rive sud, où les milieux humides sont plus nombreux et avec la ville de Rimouski en arrière-plan.

Au choix: on peut suivre un sentier, en lisière de littoral, ou marcher sur la grève. Photo: Anne Pélouas

Au choix: on peut suivre un sentier, en lisière de littoral, ou marcher sur la grève. Le sol y est bien particulier, tout en strates rocheuses nées de la collision des plaques tectoniques qui ont créé la chaîne des Appalaches. Résistante aux conditions maritimes, l’épinette blanche est reine du couvert forestier côté nord, tandis que le littoral s’avère un vrai jardin floral qu’embaument les rosiers sauvages, les gesses maritimes, iris et séneçon faux-arnica, entre autres.

Le sol de la grève, tout en strates rocheuses nées de la collision des plaques tectoniques qui ont créé la chaîne des Appalaches. Photo: Anne Pélouas

Une deuxième boucle de 4,5 km englobe le secteur des campings rustiques tandis que la troisième ouvre à l’exploration complète de l’île (en 12 km), avec sa partie ouest, plus sauvage encore, au programme. Après un long périple par la rive nord de l’île, on vire alors à la pointe ouest pour découvrir le Lac à Canards, site d’observation ornithologique de renom, notamment pour plusieurs espèces de canards nicheurs.

L’île en entier est un repère d’oiseaux, tant terrestres qu’aquatiques. Photo: Anne Pélouas

L’île en entier est un repère d’oiseaux, tant terrestres qu’aquatiques. Plus de 180 espèces y ont été observées. Leur abondance et leur diversité s’expliqueraient à la fois par sa situation unique dans l’estuaire du Saint-Laurent, où transitent les oiseaux migrateurs, et par la présence d’habitats bien diversifiés sur une île isolée, relativement à l’abri de prédateurs terrestres.

Le Lac à Canards, site d’observation ornithologique de renom, notamment pour plusieurs espèces de canards nicheurs. Photo: Anne Pélouas

Les sentiers sont dotés de nombreux panneaux d’interprétation sur la faune et la flore de l’île, mais aussi sur son occupation humaine, retracée également dans deux espaces muséaux. Lieu de contrebande, site de nombreux naufrages, refuge pour un ermite du nom de Toussaint Cartier, terre de cultures, d’exploitation forestière ou de pêche à la fascine: l’aventure humaine a aussi marqué cette île si bien préservée.

L’aventure humaine a aussi marqué cette île si bien préservée.Photo: Anne Pélouas

Bon à savoir: traversées à bord du Rimouskois jusqu’au 29 septembre, mais seulement du jeudi au dimanche à partir du 2 septembre. Camping sur plateformes, à 1,5 km à pied de l’accueil, avec chariots à disposition.

Bon à savoir: traversées à bord du Rimouskois jusqu’au 29 septembre, mais seulement du jeudi au dimanche à partir du 2 septembre. Photo: Anne Pélouas

Une bonne adresse

Domaine Floravie: ce site écotouristique occupe une bonne partie de la presqu’île située à l'embouchure de la Rivière-Hâtée, à Rimouski. Dans ce lieu enchanteur, face au fleuve, de jolis «chalets sur roues» sont offerts à la location, de même que deux chalets et six cabines (chambres pour une personne avec toilettes).

En plus de profiter du terrain donnant accès à pied à la Pointe à Santerre, on peut aussi emprunter le Sentier de la montagne (4,5 km) qui court en forêt sur les hauteurs du Domaine Floravie. Il aboutit sur le chemin de la Pointe, dans l’archipel du Bic. Un belvédère côté fleuve se trouve à 1 km du départ.

Vient de paraître

Randonnée pédestre au Québec est en quelque sorte la «bible» du marcheur québécois. Les Guides Ulysse publient la dixième édition de cet ouvrage recensant l’ensemble des sentiers accessibles dans les 20 régions du Québec, de Montréal aux Îles-de-la-Madeleine, en passant par l’Outaouais et Eeyou Istchee Baie-James, avec force détails pratiques sur les sites de plein air ou sentiers visés.

Les randonnées, classées faciles, difficiles ou très difficiles, vont de la courte balade à la longue randonnée sur plusieurs jours. Créé par l’auteur Yves Séguin, le guide a été entièrement revu et bonifié par Simon Deschênes, et «dynamisé par une présentation en couleurs agrémentée de splendides photographies», précise l’éditeur.

Il est assorti d’une bonne dose de trucs et conseils pratiques sur la randonnée, l’alimentation, l’équipement, l’entraînement, le rythme de marche à adopter, les blessures, l’hypothermie… On y trouve également une liste de «coups de cœur Ulysse» et d’autres sur les randonnées accessibles avec un chien, celles propices à l’observation de la faune et de la flore, les randonnées à caractère historique, les balades pour les familles, celles qu’on peut faire proche de l’eau ou qui offrent les meilleurs points de vue, les sites propices à la course en sentier, sans oublier les randonnées hivernales.

Bas-Saint-Laurent: en rando «à la découverte des rivières»

En cette fin d’été, la randonnée pédestre est au mieux en région. Direction le Bas-Saint-Laurent pour une équipée de trois jours sur le Sentier national. Le nouvel itinéraire «À la découverte des rivières» vous en fera voir de toutes les couleurs!

La Corporation PARC Bas-Saint-Laurent, organisation à but non lucratif (OBNL) ayant son siège social à Rivière-du-Loup, fait la promotion cette année d’un nouveau circuit de randonnée «À la découverte des rivières», sur trois jours, avec deux nuits en refuge, sur le Sentier national, à l’ouest de Trois-Pistoles.

Rien de nouveau sur le tracé qui existait déjà, en trois tronçons sur 12 que compte le Sentier national dans le Bas-Saint-Laurent (144 km au total), mais cette fois-ci en formule «prêt à partir», comme «prêt à camper», avec toutes les informations fournies sur l’itinéraire, la réservation des refuges, le transport éventuel des bagages, et même des personnes à l’arrivée. De plus, on peut facilement raccourcir le trajet ou l’allonger.

La randonnée proposée, de niveau intermédiaire et sur 33 km, se vit sur un «sentier rustique non aménagé», prévient Francis Filion, chargé de projets à la Corporation PARC Bas-Saint-Laurent. Entendez par là que le sentier laisse place aux surprises: roches, racines, branches, boue, passages sur roches dans des ruisseaux… Assez bien balisé (en double trait blanc et rouge), il requiert toutefois de la vigilance (voire une application GPS) pour bien se repérer, et surtout de bonnes bottes de randonnée.

Assez bien balisé, le sentier requiert toutefois de la vigilance (voire une application GPS) pour bien se repérer, et surtout de bonnes bottes de randonnée. Photo: Anne Pélouas

Jour 1: 2,6 km - 1 h – niveau facile

Côté littoral, dans la région des Basques, l’itinéraire débute sur la Route verte, près du stationnement de l’église de Notre-Dame-des-Neiges. L’accès par la rue de l’église, puis la route du Sault conduit à un escalier qui descend au bord de la rivière des Trois Pistoles. Entre des sections forestières, on longera plusieurs fois ce cours d’eau réputé pour ses fosses à poissons.

De beaux points de vue s’offrent au regard, notamment au belvédère du Sault-Mackenzie, proche du refuge des Scouts, où vous passerez la nuit. Un long escalier permet de descendre en bord de rivière pour voir la chute d’en bas.

Petites cascades sur la rivière des Trois Pistoles. Photo: PARC Bas-Saint-Laurent

Jour 2: 15,1 km - 7 h – niveau intermédiaire

La journée s’annonce longue et nettement plus ardue, avec de bonnes montées et descentes, mais aussi de belles récompenses. Après la traversée d’une érablière, le sentier rejoint la passerelle des Basques, qui enjambe la rivière des Trois Pistoles. Du haut de ses 25 mètres, on peut voir quelques vestiges d’un ancien barrage. On suit ensuite peu ou prou la rivière, en alternance avec quelques balades en forêt de trembles, de hêtres et d’érables. Les sous-bois sont couverts de mousse verte.

Vue plongeante sur la rivière des Trois Pistoles. Photo: PARC Bas-Saint-Laurent

Le sentier passe en lisière de champs, monte et descend souvent, puis traverse une forêt plus dense de vieux résineux, ainsi que la rivière de la Gamelle. Une petite passerelle conduit au lieu-dit L’île (avec petite île au centre de la rivière), puis à une grosse roche à moitié immergée. Peu après, c’est la rivière Plainasse qu’on franchit sur une vieille passerelle de bois. Le sentier s’éloigne, puis se rapproche de la rivière des Trois Pistoles, qui débouche sur deux nouveaux cours d’eau: à droite, le ruisseau Doré, qu’on traverse, à gauche, la large embouchure de la rivière Boisbouscache, lieu propice à la baignade.

Une bonne montée conduit à une courte bretelle d’accès menant au refuge des Trois-Roches. Installé sur un cap de roche, il surplombe en solitaire une falaise au pied de laquelle court toujours la rivière des Trois Pistoles. Il est fréquent d’y voir voler des oiseaux de proie.

Installé sur un cap de roche, le refuge des Trois-Roches surplombe une falaise au pied de laquelle court toujours la rivière des Trois Pistoles. Photo: PARC Bas-Saint-Laurent

Jour 3: 15,6 km - 8 h – niveau intermédiaire

Du refuge, on rejoint rapidement le Sentier national, puis le pont routier des Trois-Roches. Le spectacle est impressionnant, avec une jolie plage face à une falaise d’un côté et un vrai canyon bouillonnant de l’autre. Stationnement et abri en bordure de route (chemin des Trois Pistoles) permettent d’entrer sur le Sentier national ou d’en sortir à cet endroit (si l’on veut raccourcir le trajet). L’escarpement des rives des rivières des Trois Pistoles et Sénescoupé offrira un cadre de choix à cette troisième journée de randonnée, entrecoupée de vues sur des champs cultivés.

L’escarpement des rives des rivières des Trois Pistoles et Sénescoupé offrira un cadre de choix à cette troisième journée de randonnée, entrecoupée de vues sur des champs cultivés. Photo: Anne Pélouas

Le sentier atteint en moins d’un kilomètre de montée facile un joli point de vue sur la vallée de la rivière des Trois Pistoles. De champs en chemins forestiers, sur plusieurs kilomètres, le sentier file en forêt, ressort sur le rang Saint-Isidore, longe de nouveau des champs. La rivière est encore à l’honneur, puis ce sont des cascades qui attirent l’attention au terme d’une courte mais raide descente.

Le sentier passe en surplomb de plusieurs rivières aux eaux vives. Photo: Anne Pélouas

Une passerelle franchit un ruisseau, puis on transite par une frênaie à ormes d’Amérique avant de passer à proximité d’un banc de sable attirant pour la pause et la baignade. Une grimpette vous attend ensuite, puis un parcours en bordure de champs. Gravière, nouveau ruisseau à traverser sur des roches, forêt de pins blancs qui ont échappé à la coupe… Le sentier débouche sur le rang Saint-Isidore et le pont Pascal. Un court sentier conduit au point de vue Les Rencontres (d’où l’on peut voir la rivière des Trois Pistoles et la rivière Sénescoupé se rejoindre). Tout en montagnes russes, le sentier aboutit sur un chemin forestier, puis à la route du Cap et au pont Beaulieu, avec vue sur des chutes et le moulin Beaulieu.

La passerelle Basque. Photo: PARC Bas-Saint-Laurent

Le belvédère des Trois-Saults est l’attrait suivant du sentier, avec d’impressionnantes cascades, avant un nouveau parcours en montée et descente finissant en bordure de la rivière Sénescoupé, puis de la passerelle du même nom. Reste un kilomètre sur un sentier d’accès pour se rendre au cœur de Saint-Clément.

De Trois-Pistoles à Dégelis sur le Sentier national

Pour en faire davantage (en 12 jours ou plus pour la totalité des 144 km), on peut débuter la longue randonnée directement à Trois-Pistoles, au Parc de l’aventure basque en Amérique, et longer le littoral jusqu’à l’embouchure de la rivière des Trois Pistoles, puis rejoindre en 6,5 km l’église de Notre-Dame-des-Neige, point de départ de notre itinéraire.

Il est aussi possible de poursuivre sur le Sentier national après la passerelle Sénescoupé en direction de Saint-Cyprien, des Sept Lacs, de Squatec et finalement du longiligne et immense lac Témiscouata jusqu’à Dégelis.

Infos pratiques

parcbastlaurent.com, 1 418-867-8882

  •  Accès gratuit au Sentier national
  • Chasse: renseignez-vous avant de partir sur les périodes de chasse dans la région, généralement en octobre
  • Refuges, service de raccompagnement et de transport de bagages sur réservation (payants)
  • Dénivelé total sur trois jours: + 965 mètres; - 730 mètres
  • Refuge des Scouts: pour un maximum de huit personnes
  • Refuge des Trois-Roches: pour un maximum de quatre personnes
  • Prix des refuges: 80$

En kayak dans le Bas-Saint-Laurent et les Laurentides

Il fait beau, il fait chaud, c’est le temps de profiter des plaisirs aquatiques sur les plans d’eau du Québec. En kayak de mer dans le Bas-Saint-Laurent et en kayak récréatif ou canot dans les Laurentides, vive l’été!

Dans l’archipel des îles du Bic, le fleuve Saint-Laurent prend des allures de mer, alors qu’à Arundel, dans les Laurentides, la rivière Beaven est très paisible, avec faible courant. Tout pour plaire aux amateurs d’excursions où l’activité de plein air se dispute à la contemplation de la nature.

Kayak de mer au Bas-Saint-Laurent

L’archipel du Bic est une pure merveille de la nature quand on le contemple du belvédère Raoul-Roy, du haut du pic Champlain ou du bout de la route du Quai à Havre-du-Bic, dans le parc national du Bic. Mais que dire d’une sortie en kayak de mer avant le coucher du soleil dans la grande baie du Havre-du-Bic?

Il faut d’abord mériter son plaisir! L’eau étant bien froide dans l’estuaire du Saint-Laurent, la première chose à faire est d’enfiler une combinaison isothermique, des sandales d’eau, une veste de flottaison et une jupette de kayak (pour éviter que les vagues éventuelles ne vous mouillent).

Membre d’Aventure Écotourisme Québec, Aventures Archipel ne lésine pas sur la sécurité, avec des équipements de premier ordre et des guides chevronnés en kayak de mer. L’entreprise propose jusqu’à fin septembre des sorties de trois heures en matinée, en après-midi ou au coucher du soleil dans l’archipel du Bic, en partenariat avec le parc national du Bic.

Il fait beau, j’embarque pour la soirée. Habillés en hommes et femmes-grenouilles, les membres de notre groupe sont mis à contribution pour descendre les kayaks (simples ou doubles) à l’eau dans l’anse la plus proche, à l’abri du vent. Nous filons plein ouest à la poursuite du soleil. La petite île du Quai derrière nous, plusieurs butons se profilent à l’horizon sur notre droite. À grands coups de pagaie, nous traversons Havre-du-Bic, la plus large baie de l’archipel, en direction de la verdoyante île aux Amours, toute en relief.

À grands coups de pagaie, nous traversons Havre-du-Bic, la plus large baie de l’archipel, en direction de la verdoyante île aux Amours. Photo: Anne Pélouas

Le ciel est bleu, le soleil encore haut, mais il fléchira lentement vers l’horizon dans l’heure qui suivra, le temps de longer la rive en faisant le tour de l’anse aux Bouleaux est, dénomination donnée car une autre anse aux Bouleaux ouest est cachée derrière. Il y a des lustres, l’eau passait de bord en bord et le cap Enragé que nous longeons vers l’est était une île.

Le clou du spectacle nous surprendra alors que nous pagayons vers le large, doublant le cap Enragé dans un concert de vaguelettes qui forcissent. Le guide nous invite à nous rapprocher un peu de cette presqu’île. Nous y découvrons une magnifique falaise, au pied couvert de végétation, au corps imberbe et à la tête chapeautée de verdure. La pierre est claire, dorée par le soleil qui se couche.

Le clou du spectacle nous surprendra alors que nous pagayons vers le large, doublant le cap Enragé dans un concert de vaguelettes qui forcissent. Photo: Anne Pélouas

Le guide sonne l’heure du retour. Les kayaks se mettent en branle à la force de nos pagaies, mues par les dorsaux, abdominaux, épaules et bras. Certains font un peu de surf dans les vagues, d’autres jouent à saute-moutons dans les légers remous ou se laissent bercer. La mer cède la place à une surface calme quand on double l’île Brûlée. On se faufile entre elle et l’île du Massacre, puis on vire gentiment vers le sud, retrouvant l’île du Quai.

Un dernier regard vers le couchant qui teinte le paysage en beaux orangés et il est déjà temps de mettre pied à terre, de sortir les kayaks de l’eau et de retirer les combinaisons isothermes. Un léger frisson nous secoue, mais notre cœur garde cette sortie emballante bien au chaud.

La mer cède la place à une surface calme quand on double l’île Brûlée. Photo: Anne Pélouas

Canot ou kayak à Arundel (Laurentides)

Changement de décor complet pour cette autre activité sur l’eau. En contrebas de la route Morrison, à 20 km de Mont-Tremblant, on pénètre dans une oasis de verdure à deux pas de la rivière Beaven. Celle-ci se jette dans la bouillonnante rivière Rouge, mais son cours à elle est bien tranquille et permet d’explorer pendant plusieurs heures une nature quasiment vierge et de se rendre jusqu’au lac Beaven, le plus grand plan d’eau d’Arundel.

En contrebas de la route Morrison, à 20 km de Mont-Tremblant, on pénètre dans une oasis de verdure à deux pas de la rivière Beaven. Photo: Anne Pélouas

Entreprise bien établie de la région, membre d’Aventure Écotourisme Québec (gage de sérieux), Canoë-Kayak Arundel y propose une panoplie d’embarcations en location à coût très raisonnable: du kayak récréatif ou de mer simple ou double pour enfant, adolescent, adulte (en différentes longueurs) au kayak transparent, en passant par des canots de luxe et des kayaks de pêche. À chacun sa «monture» pour partir sur l’eau avec un service hors pair pour la mise à l’eau.

Direction tribord pour remonter la rivière Beaven avec un léger courant contraire. Le cours d’eau assez étroit offre de beaux méandres et des berges très verdoyantes sans maisons jusqu’à ce qu’il rejoigne le Petit lac Beaven. On passe sous un pont avant d’atteindre l’extrémité ouest du «vrai» lac Beaven, vaste plan d’eau s’étirant vers l’ouest. Une petite île coupe l’embouchure. En suivant la berge par la gauche, notre repère sera une grande roche marquée sur la carte photographiée avant notre départ.

Le cours d’eau assez étroit offre de beaux méandres et des berges très verdoyantes sans maisons jusqu’à ce qu’il rejoigne le Petit lac Beaven. Photo: Anne Pélouas

Juste avant, une rivière se faufile entre les herbages. J’aime particulièrement ces passages où la vie grouille. Des oiseaux en tout genre s’y cachent et s’y nourrissent. Leurs chants accompagnent nos coups de pagaie jusqu’au débouché sur le lac Rond, autre grand plan d’eau dont on peut faire le tour avant de rebrousser chemin. On peut aussi faire le tour du lac Beaven, au fond duquel un grand banc de sable vous servira peut-être de lieu de baignade et de pique-nique.

Une rivière se faufile entre les herbages. Des oiseaux en tout genre s’y cachent et s’y nourrissent. Photo: Anne Pélouas

Avec une journée complète de location, ajoutez à ce parcours un petit tour sur l’autre partie de la rivière Beaven, côté ouest. Du centre de location, le courant léger vous poussera rapidement, de méandre en méandre, jusqu’à la rivière Rouge. On ne va pas plus loin qu’un grand banc de sable, idéal pour la pause et la baignade (la plage de la berge étant privée), car la rivière Rouge a un courant très fort au-delà et mieux vaut jouer de prudence pour rentrer gentiment au bercail de Canoë-Kayak Arundel quand l’heure en sera venue, accompagnés en pensée par tous les beaux hérons, huards, colverts, chevreuils rencontrés ce jour-là.

Du centre de location, le courant léger vous poussera rapidement, de méandre en méandre, jusqu’à la rivière Rouge. Photo: Anne Pélouas

Prix de location des embarcations: de 25$ à 45$ (pour une heure à la journée complète) par adulte.

À la découverte de l’île aux Lièvres et de la rivière du Loup

La région du Bas-Saint-Laurent offre, du printemps à l’automne, de merveilleuses occasions d’approcher l’eau tout en randonnant… ou d’être carrément sur l’eau! Bienvenue à l’île aux Lièvres et sur la rivière du Loup.

Marcher dans la biodiversité à l’île aux Lièvres

Forêt ou rivage? Pourquoi choisir quand on peut alternativement marcher au bord de l’eau, sur les rochers, en profitant de la marée basse, et se promener dans le bois? Dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent, l’île aux Lièvres est un vrai coffre au trésor en matière de biodiversité comme de sentiers pédestres pour tous les goûts.

Perdu au milieu du fleuve, le grand bout de terre de 13 km de long sur 1,6 km de large à son maximum m’a récemment réservé de belles surprises, même si j’y avais déjà campé deux fois par le passé.

Protégée et gérée depuis 1986 par la Société Duvetnor, organisme à but non lucratif, l’île dispose de quatre campings, de sept beaux chalets et d’une jolie auberge récemment rénovée. En y séjournant, vous contribuez à la mission de conservation de Duvetnor sur l’un des joyaux naturels du Québec maritime, ainsi qu’à la préservation de sa biodiversité.

Photo: Facebook Société Duvetnor

La faune et la flore et l’île

La forêt, dominée par les peupliers faux-trembles, peupliers baumiers et sapins baumiers, couvre presque les trois quarts de l’île, mais il est facile de déboucher sur le littoral pour profiter de la vue sur le fleuve et observer la faune ailée, dont les eiders à duvet.

Les lièvres sont partout sur «leur» île, tandis que les phoques se tiennent plutôt vers la pointe est. De leur côté, les bélugas viennent souvent se montrer au large de la côte nord-ouest.

La forêt a été façonnée par les lièvres, leur broutage empêchant par exemple les érables d’y pousser. En sous-bois prolifèrent quelques espèces de plantes résistant à ce broutage du lièvre, dont l’if du Canada.

Photo: Simon Laroche Photographie, Facebook Société Duvetnor

Des sentiers pour tous les goûts

Seize sentiers de différents niveaux et longueurs sillonnent le territoire de l’île. Pour une ou deux bonnes journées de randonnée, optez pour une partie de la Grande Course (14,5 km au total entre la pointe ouest et la pointe est), par exemple en partant de l’auberge. Presque complètement dans le bois et sans dénivelé, le sentier offre quelques beaux points de vue sur le fleuve, surtout à la pointe ouest et à la pointe est (superbe au lever du soleil). On peut raccourcir le trajet aller-retour en dormant en route, à l’un des trois campings des Cèdres, de l’Anse à la Boule ou des Bélugas, mais il faut porter ses bagages sur son dos ou traîner un chariot avec soi.

J’ai adoré le sentier de la Mer, côté nord et côté sud, à faire à marée basse vers la pointe est sur les «lamelles» rouges de schiste argileux du littoral. Dans ce secteur, le court sentier de la Traverse permet également d’aller admirer le coucher du soleil.

Le court sentier forestier de la Corniche et celui du Jardin, accessibles tous deux par la Grande Course, m’ont offert aussi plusieurs coups de cœur: vue plongeante sur le littoral nord, descente à pic vers l’anse au Sable, remontée dans un décor de toundra alpine au sol.

Le sentier du Lièvre, aussi accessible par la Grande Boucle, transite pour sa part, côté sud, par deux anses de rêve, l’anse à la Boule et l’anse aux Épervières.

Seize sentiers de différents niveaux et longueurs sillonnent le territoire de l’île. Photo: Facebook Société Duvetnor

Plongée dans la nature sur la rivière du Loup

À mon retour à Rivière-du-Loup, j’ai troqué le bateau de Duvetnor qui m’avait emmenée sur l’île aux Lièvres pour un kayak. Direction: Saint-Joseph-de-Kamouraska, dans l’arrière-pays. Sur le Rang 5 Ouest, Zone Aventure propose des descentes en kayak ou en canot à partir de son terrain situé en bordure de la rivière du Loup.

En formule libre, vous pouvez parcourir une section du cours d’eau en 3, 5 ou 8 heures selon la distance souhaitée et le goût de prendre votre temps seul, en famille ou entre amis. Jusqu’au 1er septembre, l’activité est proposée du mercredi au dimanche, puis seulement les week-ends jusqu’à fin octobre. Pour bonifier votre rando nautique, vous pouvez aussi être accompagné (sur réservation) d’un guide-interprète.

Photo: Facebook Zone Aventure

Le circuit est bucolique à souhait, presque sans maisons sur les rives, qui sont couvertes d’une végétation variée. La rivière coule sous quelques ponts, puis longe un rang et ne présente pas de difficulté, hormis quelques petits passages en eau vive ou plutôt frémissante.

Un bon courant vous accompagne, facilitant la progression sur la rivière à coups de pagaie, tout en prenant le temps d’écouter ou de voir une panoplie d’oiseaux. Dans ce voyage hors du temps, un orage survient parfois. Dans ce cas, le mieux sera de vous abriter sous un pont ou sous un arbre penché vers la rivière, car les rives souvent escarpées sont peu propices à mettre pied à terre.

Au point d’arrivée convenu, vous pourrez sortir du kayak ou du canot et grimper votre embarcation sur le talus en attendant Tony ou quelqu’un de son équipe pour revenir sur le Rang 5 en autobus. Retour à la civilisation après un bon «bain» de nature.

Bon à savoir

Vélo de montagne

Dans la région de Québec, les centres de vélo de montagne n’acceptent dorénavant sur leurs sentiers que les vélos à assistance électrique de classe 1 munis d’un moteur «pédalier».

Devant l’engouement des Québécois pour le vélo électrique, l’alliance Québec Vélo de montagne impose en effet de nouvelles règles sur les sentiers de ses membres (Empire 47, Le Massif de Charlevoix, Mont-Sainte-Anne, Sentiers du Moulin et Vallée Bras-du-Nord) afin d’assurer la sécurité des cyclistes et de préserver l’état des sentiers.

Les vélos électriques de classe 1 ont une assistance générée par les coups de pédale et non, comme ceux de classe 2, par une manette au guidon sans obliger à pédaler. «En plus d’être moins aisé au pilotage, ce dernier type de vélo à "moteur roue" exerce une traction importante lorsque l’assistance électrique est engagée, ce qui abime fortement les sentiers», précise l’organisme dans un communiqué.

Activités découvertes

L’organisme GUEPE (Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement) propose plusieurs activités à Montréal et en région au cours du mois d’août: rallye-nature au parc du Pélican (Montréal) le 13 août; table de découvertes sur la pollinisation au Parcours Gouin (Montréal) le 27 août.

Sur réservation, on peut participer à une nuit à la belle étoile les 12-13 août au mont Grand-Fonds (Charlevoix), à une sortie en kayak au clair de lune le 20 août (site nautique de Lachine et de Beauséjour) et à un bain de nature le 28 août au mont Grand-Fonds.

Profiter de la basse saison dans le Bas-Saint-Laurent

Nous sommes dans la basse saison qui, hormis pour la période des Fêtes et celle de la relâche scolaire, va perdurer longtemps dans beaucoup de régions. Le Bas-Saint-Laurent est un bon exemple de destination moins touristique hors saison estivale. Et si on en profitait pour découvrir ou redécouvrir, sans la foule de l’été, quelques-uns de ses attraits?

Lutter contre la dépression saisonnière 

Novembre et décembre ne sont pas des mois chéris pour la plupart des gens, y compris les adeptes de plein air. La dépression saisonnière? On la ressent dès que les arbres se dénudent complètement, que la grisaille monochrome s’installe, aggravée par le changement d’heure et la chute des températures. Hors des grands centres urbains, les beaux parcs ferment leurs portes au moins jusqu’aux Fêtes, comme la boulangerie du village et les bons restaurants. La fin d’automne marque une période difficile pour les habitants locaux autant que pour les visiteurs. Et même quand l’hiver sera venu, bien des sites touristiques demeureront fermés jusqu’en mai ou juin.

Est-ce une raison pour s’encabaner en attendant la neige ou le prochain printemps? Évidemment, non! J’ai plusieurs fois expérimenté des sorties en randonnée pédestre (ou en crampons quand le gel est là) durant cette période qui parait si déprimante à première vue, mais qui est loin de l’être si l’on prend la peine d’y regarder de plus près.

L’exemple m’en est fourni par un récent séjour au Bic, où j’ai déniché plusieurs bijoux, dont un tout nouveau sentier, une réserve de faune à Pointe-au-Père, des paysages incroyables sur la grève, dans l’archipel du Bic, et bien plus encore!

Photo: @ Mikael Rondeau

Le sentier des Coulombe, entre sapins et brume

Une écharpe autour du cou, des mitaines, une veste polaire ou un imperméable, des bâtons de marche… et c’est parti en auto du village du Bic en direction ouest. À hauteur du bureau touristique de Saint-Fabien, on vire à droite sur la route de la mer. À peine un kilomètre plus loin, je ne peux pas ne pas aller revoir le beau belvédère Raoul-Roy du parc national du Bic. La vue est imprenable ce jour-là sur la falaise plongeant dans le Saint-Laurent.

De l’autre côté de la route, un petit stationnement marque l’entrée du sentier des Coulombe, dernier-né dans la région, qu’on pourra aussi emprunter en raquettes l’hiver venu. Pour l’heure, seuls les résineux ont conservé leurs épines, dégageant bien certains paysages non visibles en été. Six belvédères sur le parcours en boucle de près de six kilomètres nous attendent. Le premier tronçon, Raoul-Roy, est un chemin forestier qui rejoint rapidement le sentier principal, plus étroit et qui grimpe gentiment en terrain boisé surplombant une falaise.

Un premier point de vue, nommé Éloi-Coulombe, se dévoile à 198 mètres d’altitude. J’y reconnais une ferme et ses pâturages aperçus de très loin lors d’escapades passées dans le parc national, mais jamais d’aussi haut. On en prend la mesure en lisant sur un panneau que ce belvédère sert de site de vol libre aux amateurs de parapente.

À la trouée suivante, un voile de brouillard court sur les champs en contrebas. On devine encore le fleuve mais, au prochain belvédère, on se croirait littéralement à la proue d’un navire fonçant dans une brume épaisse. Le belvédère Antoine-Coulombe occupe quant à lui un court éperon rocheux tourné vers l’ouest, à 257 mètres d’altitude, avec une large plaine à gauche, le grand fleuve perdu dans les limbes à droite et, en face, une crête de montagne à peine visible.

La vue, à partir du sentier des Coulombe. Photo: Anne Pélouas

Il est temps de faire demi-tour, puis de poursuivre sur la boucle principale jusqu’à une croix dominant le secteur du village de Saint-Fabien. Après un nouvel arrêt côté sud au belvédère Mia-Coulombe, on atteint le dernier, nommé belvédère des Murailles. On peut ensuite couper par le Raccourci, un tronçon qui nous ramène sur le chemin forestier du début, ou poursuivre au sud sur le Tronçon de la Montagne pour revenir au point de départ.

À noter: le sentier est fermé pendant la période de chasse.

Saint-Fabien-sur-Mer

Ne manquez pas, en voiture, de descendre ensuite la côte jusqu’au fleuve. La petite route du bord de mer à Saint-Fabien-sur-Mer longe l’anse à Mercier, où le vent du nord entre à plein, tandis que les vagues rugissent au loin.

À marée basse, rendez-vous à l’extrémité est de l’anse. Du stationnement du parc national du Bic, l’anse à Capelans est à deux pas, offrant un condensé des beautés du bord du fleuve en novembre: dégradé de gris de la plage à la mer en passant par les rochers luisant d’eau ou de givre.

Le tour de l’îlet au Flacon se fait facilement à marée basse en longeant la grève, mais attention à ne pas glisser sur les roches! Mieux vaut prendre son temps et s’arrêter pour admirer le paysage, avec la baie du Ha! Ha! et la fourche à Louison à droite, puis lorsqu’on vire vers l’anse à Mercier à gauche, un point de vue inusité sur Saint-Fabien-sur-Mer.

Photo: Anne Pélouas

À marée basse autour des îles

Plein est, le secteur Havre-du-Bic du parc national offre une autre belle occasion de profiter des marches sur la grève, bien emmitouflé. Poussez jusqu’au bout de la route du parc, face à l’île du Quai, au coucher du soleil, ou rendez-vous sur la route du golf en auto. À marée basse, on peut ensuite filer jusqu’à la pointe aux Anglais, voire traverser vers l’île du Massacre pour une incursion dans un monde encore plus maritime.

Photo: Anne Pélouas

Cette immense baie ouverte sur le fleuve qu’est le havre du Bic réserve quelques surprises supplémentaires en novembre, au temps des grandes marées qui peuvent atteindre 12 pieds, contre 3 ou 4 en temps normal. C’est aussi le temps où la mer peut se déchainer et où la brume épaisse du matin crée un univers surréaliste d’où émerge plus tard en journée l’île aux Amours, le cap Enragé, l’île du Massacre…

Photo: @ Mikael Rondeau

Pointe-au-Père hors saison

Le Site historique maritime de Pointe-au-Père – dont l’exposition permanente retrace l’histoire tragique, dans le fleuve Saint-Laurent, du naufrage en 1914 du paquebot Empress of Ireland – reste ouvert jusqu’au 5 décembre (du jeudi au dimanche) et rouvrira le 23 février, avec le même horaire jusqu’au 10 juin. En tout temps, on peut tout de même profiter du site extérieur, avec son magnifique phare, le deuxième plus haut du Canada.

On peut, en tout temps, profiter du site extérieur du Site historique maritime de Pointe-au-Père avec son phare, le deuxième plus haut du Canada. Photo: Facebook Site historique maritime de la Pointe-au-Père

Non loin de là, marchez jusqu’à la plateforme d’observation de la réserve de faune de Pointe-au-Père. Même si les oiseaux migrateurs sont partis depuis quelque temps vers le sud, c’est aussi l’un des meilleurs endroits de la région pour les couchers de soleil, avec la belle promenade du Littoral, aménagée le long du fleuve sur plusieurs kilomètres, en pleine ville de Rimouski.

Bonne adresse au Bic

Pour prolonger le plaisir, rien de tel que de rentrer au chaud après une bonne journée de plein air, surtout en fin d’automne! Les cinq chalets hôteliers du Vieux Loup de Mer, qui demeurent ouverts à l’année, donnent directement sur les hauteurs du havre du Bic, avec accès au bord de la baie. Chaleureux à souhait, ils pourraient bien ne plus vous donner envie de sortir faire des courses! Qu’à cela ne tienne, le Vieux Loup de Mer a désormais son Garde-Manger, une vraie caverne d’Alibaba avec d’excellents produits régionaux, allant du café de chez Moustache à un choix incroyable de bières et de vins québécois, en passant par des plats préparés par de bons restaurants de Rimouski (Les Affamés, Arlequin), et même par la réputée cheffe Colombe Saint-Pierre, dont le restaurant du Bic est fermé cet hiver… De quoi faire rimer plein air et bonne chère, même en basse saison!

Le Garde-Manger du Vieux Loup de Mer propose d’excellents produits régionaux Photo: @ Sam St-Onge