Les randonnées d’automne sont presque les plus belles de l’année. La frénésie gagne en cette saison tous les acteurs du milieu du plein air et du tourisme, qui veulent vous attirer dans leur coin de pays. Tour d’horizon et dernières nouvelles.
Accès gratuit à 32 parcs régionaux
Grâce à une subvention du gouvernement du Québec, une trentaine de parcs régionaux offrent un accès gratuit à leurs sentiers (jusqu’à six par adresse courriel) à condition de s’inscrire en ligne de 24 à 48 heures à l’avance sur le site Endorphine.
Balise Québec, porte d’entrée «rando»
Rando Québec, principal organisme responsable de la promotion et du développement de la randonnée au Québec, met en valeur cet automne l’un de ses projets phares: Balise Québec. Son site est un répertoire de référence hors pair pour la rando dans la province. Il est gratuit et propose des milliers de sentiers, avec informations pertinentes pour préparer une sortie.
Balise Québec propose un répertoire de référence hors pair pour la rando dans la province.Photo: JP Valery, Unsplash
Corvées de sentiers: du plein air comme bénévole
Une belle façon de passer du temps en nature est de participer à une corvée de nettoyage de sentiers dans vos régions préférées en compagnie d’autres bénévoles. Pistez les clubs de plein air ou parcs qui en organisent dans votre région ou celle que vous voulez visiter et proposez vos services.
La Tournée des cantons de Rawdon (Lanaudière) propose, par exemple, le 28 octobre, sa traditionnelle corvée d’automne. De 8h30 à 12h, on fait le ménage des sentiers pédestres et de vélo de montagne. La corvée est jumelée à l’événement «Merci les bénévoles», avec lunch de style méchoui.
Camping prolongé à Kiamika
Les belles températures de l’automne ont conduit le Parc régional Kiamika (dans les Hautes-Laurentides) à prolonger sa saison de camping. Les réservations pour le camping rustique dans les secteurs Kilby et Barrage restent ainsi ouvertes pour le week-end de l’Action de grâce, du 11 au 14 octobre. À vous les belles plages, les virées en canot ou kayak et les dernières couleurs en randonnée!
Nouveaux sentiers dans les Cantons-de-l’Est
Les Sentiers frontaliers ont inauguré récemment dans la MRC du Haut-Saint-François de nouveaux sentiers pédestres. Ils se trouvent dans le secteur Brise-Culotte, à Chartierville, dans une zone que seuls les adeptes de longue randonnée connaissaient jusqu’à présent. De nouvelles boucles permettent désormais d’atteindre les sommets des monts Salmon (1054 m) et Trumbell (997 m) pour des randonnées d’une journée. Elles viennent compléter un réseau de 150 km de sentiers, avec les plus hauts sommets du sud du Québec, dont le mont Gosford.
Randonnées guidées au Parc des Sommets, à Bromont (Cantons-de-l’Est)
Il reste trois jours de week-ends (13, 19 et 27 octobre) pour participer à l’une des randonnées accompagnées dans ce superbe parc comptant plusieurs sommets aussi faciles d’accès que procurant de belles vues sur la région.
Une via ferrata pour surplomber la canopée, une chute ou un canyon
L’automne est la meilleure saison pour s’en aller «marcher» sur une paroi rocheuse et en profiter pour voir de haut les couleurs de la forêt. La Route des via ferrata du Québec invitait récemment à «plonger dans l’automne» en expérimentant pour la première fois ou en revisitant un site parmi les 11 existants: Via du Manoir, Palissades de Charlevoix et parc national des Grands-Jardins (Charlevoix), Chute-à-Philomène (Gaspésie), Arbraska Rawdon (Lanaudière), parc national du Mont-Tremblant et Tyroparc (Laurentides), Parc de la rivière Batiscan (Mauricie), Vallée Bras-du-Nord et parc de la Chute-Montmorency (région de Québec), parc national du Fjord-du-Saguenay, Parc Aventures Cap-Jaseux et Caverne du Trou de la Fée (Saguenay–Lac-Saint-Jean).
L’automne est la meilleure saison pour s’en aller «marcher» sur une paroi rocheuse et en profiter pour voir de haut les couleurs de la forêt. Photo: Facebook Via Ferrata Québec
Jour de la Nuit: 12 octobre
À bas la pollution lumineuse, vive la nuit! L’organisme français Agir pour l’environnement organise le 12 octobre prochain la 16e édition du Jour de la Nuit, événement de conscientisation des citoyens, entreprises et organisations à l’impact de la lumière artificielle sur l’environnement. Au Québec, la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic s’associe pour la première fois à l’événement en invitant chacun à éteindre ses éclairages extérieurs le 12 octobre et à participer à des activités offertes ce jour-là autour du thème de la nuit, telles des randonnées nocturnes. Le Jour de la Nuit au Québec a son site pour s’informer.
Dossier couleurs d’automne dans les Cantons-de-l’Est
Les offices de tourisme de nos régions rivalisent d’informations pour attirer du monde durant cette période flamboyante. Celui des Cantons-de-l’Est offre sur son site un intéressant dossier pour ceux qui préfèrent le mode actif, ou le mode contemplatif. Sous le premier onglet, on propose notamment «8 musts rando cet automne» (dont la boucle du mont Owl’s Head et le Parc de la Gorge de Coaticook) et des sentiers à ne pas manquer pour les couleurs, dont celui des Escarpements (secteur Franceville du parc national du Mont-Mégantic) et la Boucle du lac Mohawk, au Parc d’environnement naturel de Sutton.
Tourisme Cantons-de-l’Est propose également cet automne un guide de 12 escapades rando à télécharger gratuitement sur son site.
Préventes pour le vélo de montagne à la Vallée Bras-du-Nord
Il n’y a pas que les stations de ski alpin qui font de la prévente de billets. À la Vallée Bras-du-Nord, par exemple, dans la région de Québec, on annonce une prévente d’abonnements pour le vélo de montagne en 2025 au prix de 2024, avec un billet d’ami gratuit. Le parc régional en profite pour faire le point sur l’expansion de son secteur Gravité, qui compte déjà plusieurs pistes interreliées. Cet automne, dans le secteur Enduro, de Shannahan, un tout nouveau tronçon sur crête a été ouvert aux cyclistes.
Par ailleurs, la chasse impose la fermeture d’une petite partie du réseau de rando et vélo de montagne. Infos sur les dates et secteurs de fermeture, ici.
Faire du vélo dans les montagnes et vallées du Luberon, au sud de la France, c’est découvrir des paysages hors du commun, des villages perchés, un patrimoine historique millénaire et des produits du terroir uniques. Tour guidé!
Dans le département français du Vaucluse (région Provence-Alpes-Côte d’Azur), le Luberon est une région magnifique en automne, lequel est encore très agréable pour faire du vélo jusqu’en novembre. Doté d’un parc naturel régional regroupant 78 municipalités et couvrant un territoire de 75 km de long sur 43 km de large, il est aussi reconnu comme Géoparc mondial par l’UNESCO en raison de sa géologie, de ses paysages et de ses sites culturels exceptionnels.
C’est en vélo électrique que j’ai pu récemment l’explorer sur quatre jours au départ de Cavaillon. Et je n’ai pas été déçue. Le Luberon est sillonné de pistes et voies cyclables, tout comme d’itinéraires bien balisés sur de petites routes de campagne peu fréquentées. Que du plaisir sur deux roues!
L’association Vélo Loisir Provence, qui aura 30 ans l’an prochain, travaille depuis ses débuts à l’accueil des randonneurs à vélo et à une offre diversifiée de circuits cyclistes bien identifiés sur les routes. L’association labellise aussi «Accueil Vélo» des hébergements, offices de tourisme, loueurs et ateliers de réparation de vélos, sites de visites et restaurants. Quelque 175 établissements en bénéficient actuellement dans le Luberon.
Jour 1: Cavaillon-Apt (45 km)
La veille au soir, nous avions pris possession de deux vélos électriques à la boutique Cyclix de Cavaillon, à l’est d’Avignon. À notre hébergement en chambres d’hôtes du 215 Gambetta (à quelques pas de la boutique Cyclix), il a d’abord fallu faire le tri des bagages et remplir adéquatement nos deux sacoches.
Au matin, on enfourche les montures sur la piste cyclable du centre-ville de Cavaillon. Direction: la Véloroute du Calavon, seule voie verte du Luberon, qui longe la rivière du même nom et court sur 45 km sur une ancienne voie ferrée.
La Véloroute du Calavon, seule voie verte du Luberon, longe la rivière du même nom et court sur 45 km sur une ancienne voie ferrée. Photo: Anne Pélouas
Après 10 km d’un joli parcours sur le plat qui nous fait passer du bas de la falaise de la colline Saint-Jacques à la vallée du Calavon, nous bifurquons vers le village de Robion, suivant dès lors le balisage du circuit «Autour du Luberon». Celui-ci compte 240 km et il est l’un des premiers itinéraires de vélotourisme à avoir été identifié et balisé en France, grâce à Vélo Loisir Provence.
Arrêt possible à Robion: La Roumanière, une confiturerie et biscuiterie qui raviront les becs sucrés.
Sur le circuit «Autour du Luberon», qui compte 240 km. Photo: Anne Pélouas
La petite route monte tranquillement jusqu’à Maubec, premier village perché de notre parcours, avec ses vieilles demeures du 18e siècle. Suit en montant un peu plus Oppède-le-Vieux, dominé par des vestiges médiévaux. Apparaissent les premières vignes et champs d’oliviers alors que nous longeons de plus ou moins près une crête du massif du Petit Luberon.
À Ménerbes, on passe à côté de champs de lavande, mais sans leur couleur bleue caractéristique de juillet, avant la récolte. En vélo électrique, on grimpera aisément en haut de cette ancienne place forte du Moyen-Âge, admirant les vieilles pierres de ses hôtels particuliers et la vue imprenable sur toute la région. De Ménerbes, nous quitterons le circuit Autour du Luberon pour filer plein nord jusqu’aux Beaumettes afin de revenir sur la Véloroute du Calavon.
Arrêt possible auparavant, sur la route de Cavaillon, au Domaine de La Citadelle, vignoble bio qui dispose d’une boutique, d’un bistrot, d’un Musée du Tire-Bouchon et d’un jardin botanique.
L'architecture, tout comme les paysages, en mettent plein la vue. Photo: Anne Pélouas
De retour sur la véloroute, on ne sent quasiment pas la petite et longue montée vers Apt, encore à une vingtaine de kilomètres. En contrebas du village de Bonnieux, une rareté culturelle: l’ancienne gare, entièrement rénovée, a en effet été reconvertie en centre d’art par la Fondation Blachère, qui dédie entièrement depuis 2023 ses expositions à l’art africain contemporain.
On passe ensuite de l’art moderne à un voyage dans le temps en franchissant à vélo le pont Julien, superbe ouvrage de pierre datant de l’époque romaine. Ses trois arches enjambent le Calavon du haut de leurs 2 000 ans d’âge.
Le pont Julien, superbe ouvrage de pierre datant de l’époque romaine. Photo: Anne Pélouas
Nous pédalons alors dans un décor bucolique sur une piste largement ombragée jusqu’à la petite ville d’Apt, capitale du Luberon. En bordure de la véloroute, nous rejoignons le sympathique Hôtel Sainte-Anne, près du centre-ville, labellisé Accueil Vélo.
Apt abrite la Maison du Parc du Luberon et un marché couru, les mardis et samedis matin. La première vaut la visite, notamment pour son musée de géologie, qui invite à un voyage dans l’espace et le temps pour découvrir l’histoire foisonnante du Luberon depuis 130 millions d’années.
Jour 2: Boucle Apt–Apt (50 km)
Dès la sortie de la ville par l’est, on file vers Saignon sur la Véloroute du Calavon. À l’ancienne gare de Saignon, l’association Vélo Loisir Provence a installé «La Petite Vitesse», qui tient buvette jusqu’à la fin septembre. Elle y récupère aussi des vélos venus de la déchetterie qu’elle remet en état ou dont elle récupère les pièces pour en réparer d’autres.
« La Petite Vitesse » dans l’ancienne gare de Saignon. Photo: Anne Pélouas
On peut grimper ensuite jusqu’à la forteresse de Saignon, sur son éperon rocheux, ou demeurer sur la Véloroute du Calavon jusqu’à Saint-Martin-de-Castillon. De là, on part à l’aventure sur une route départementale en direction de Viens, premier tronçon pour nous de l’itinéraire cycliste «Les Ocres à vélo». Une bonne montée nous attend, avec la promesse de voir le pays de haut dans ces contreforts des monts de Vaucluse. Le mistral qui soufflait déjà un peu la veille forcit aujourd’hui et nous serons ravies de piloter des vélos électriques, surtout quand le vent nous viendra de face ou de côté.
Le château de Viens. Photo: Anne Pélouas
À Viens, presque au sommet de notre circuit du jour, nous posons les vélos pour visiter la boutique de la Miellerie Lo Brusc, dans une ruelle en contrebas du château local. Elle est pleine de ressources et de parfums. Difficile de résister!
Difficile de résister aux délices de la boutique de la Miellerie Lo Brusc. Photo: Anne Pélouas
Marche dans les ocres du «Colorado provençal»
Passé Viens, la route monte encore un peu avant de redescendre sur Gignac, toujours sur une départementale sans trop d’autos, surtout le matin. Rustrel est à moins de 4 km. Ce village abrite un site de rêve, celui du «Colorado provençal», lui-même partie du site classé des «Ocres du Pays d’Apt». Ce massif de roches aux couleurs flamboyantes, adossé aux monts de Vaucluse, court sur 25 km de Viens à Goult.
Le «Colorado provençal» est un site de rêve. Photo: Anne Pélouas
L’ocre est un pigment naturel composé d’argile et d’oxyde ou d’hydroxyde de fer qui lui donnent sa couleur. Dans les anciennes carrières d’ocres de Rustrel, on se balade à pied sur des chemins de sable coloré, entre des monticules ocreux, sous des falaises de sable blanc surmontées d’une couche ferrugineuse et d’un peu de végétation.
L’ocre, pigment naturel composé d’argile et d’oxyde ou d’hydroxyde de fer, donne sa couleur au «Colorado provençal». Photo: Anne Pélouas
Un sentier pédestre en boucle de 4 km mène sur les hauteurs à trois belvédères dominant le site. Aux deuxième et troisième, la vue plonge sur des «cheminées de fées», tourelles ocreuses émergeant du sol, avec les falaises du «désert blanc» pour fond de décor.
Un sentier pédestre en boucle de 4 km mène sur les hauteurs à trois belvédères dominant le site. Photo: Anne Pélouas
À peine le temps de reprendre les vélos qu’on met déjà pied à terre pour visiter le Moulin à huile du Colorado de Rustrel et sa boutique qui sent bon l’huile d’olive, avant de poursuivre sur le circuit des Ocres à vélo.
La boutique du Moulin à huile du Colorado de Rustrel. Photo: Anne Pélouas
La route descend gentiment vers Villars, avec de belles vues côté vallée. C’est vers elle qu’on se dirige alors plein sud, en descente, pour retrouver aux portes d’Apt l’épine dorsale de la vallée: la Véloroute du Calavon. À moins de faire un petit détour avant pour visiter, à l’entrée ouest de la ville d’Apt, La Maison du Fruit Confit. C’est l’endroit rêvé pour en apprendre plus sur l’histoire de ce délice sucré, déguster quelques produits ou s’asseoir au salon de thé, avant de rentrer au bercail du soir: l’Aptois Hôtel, autre établissement hôtelier labellisé Accueil Vélo.
Jour 3: Apt–Roussillon–Gordes–Cavaillon
Nous revoici sur la Véloroute du Calavon en direction ouest pour quelques kilomètres avant de prendre une petite route départementale vers Gargas. Sur le territoire de ce village, en direction de Roussillon, on peut visiter les anciennes mines de Bruoux, dont les galeries ont été creusées dans les falaises d’ocre.
Roussillon, classé parmi les plus beaux villages de France. Photo: Anne Pélouas
La route monte abruptement à l’approche du village de Roussillon, classé parmi les plus beaux villages de France. Les ocres sont encore omniprésents, avec la présence d’un Écomusée de l’Ocre sur la route d’Apt et la possibilité d’emprunter à pied le sentier arboré des Ocres, lui aussi aménagé dans d’anciennes carrières.
Les ocres sont encore omniprésents à Roussillon. Photo: Anne Pélouas
Avec son beffroi, la place centrale du village perché, très fleurie, est magnifique et l’on peut monter sur le chemin de ronde jusqu’à un belvédère révélant un panorama sur les monts du Luberon et les falaises d’ocre en contrebas.
panorama sur les monts du Luberon et les falaises d’ocre en contrebas. Photo: Anne Pélouas
Après la descente sur la même route qu’à l’aller, le circuit se poursuit vers l’ouest sur de petites routes peu abritées du vent, avec des vignobles alentour et des champs de lavande, en plus, à l’approche de Gordes. Une bonne montée nous attend pour rejoindre le cœur du village, très animé. Château et beffroi médiévaux dominent un promontoire rocheux des monts de Vaucluse, à 345 mètres d’altitude.
Château et beffroi médiévaux dominent un promontoire rocheux des monts de Vaucluse, à 345 mètres d’altitude. Photo: Anne Pélouas
À pied, on emprunte des ruelles tortueuses et des rues caladées typiques de Provence, faites de pierres calcaires posées verticalement sur la tranche. Elles sont aussi pavées au centre en paliers de marches très basses, idéales pour faciliter autrefois le cheminement des ânes et des mulets.
Gordes, un des plus beaux villages de France. Photo: Anne Pélouas
Il faut aussi visiter les caves du palais Saint-Firmin, aux pièces souterraines découvertes et restaurées au 20e siècle. Elles abritaient un moulin à huile d’olive et un atelier de tannerie.
Il faut visiter les caves du palais Saint-Firmin, aux pièces souterraines découvertes et restaurées au 20e siècle. Photo: Anne Pélouas
La sortie de Gordes en descente est suivie d’un joli parcours sur une petite route ombragée conduisant à Coustellet. Sur la route de Gordes, le Musée de la lavande est un incontournable. Conçu et géré par Le Château du Bois, un producteur réputé de lavande fine, il jouxte l’une des plus belles boutiques de lavande et de cosmétiques à la lavande de la région. L’exposition permanente du musée met en valeur une impressionnante collection réunie au fil du temps par la famille Lincelé, dont des alambics et autres outils servant à la production de lavande et à la distillation. En période estivale, des tours à vélo électrique dans les champs de lavande sont organisés par les propriétaires du Château du Bois.
Sur la route de Gordes, le Musée de la lavande est un incontournable. Photo: Anne Pélouas
Les sacoches un peu plus lourdes après achats, on repartira pour les derniers kilomètres sur route jusqu’à la désormais bien connue Véloroute du Calavon. Il reste à peine 10 km sur le plat pour revenir à Cavaillon et prendre un peu de repos avant le souper à l’Hôtel du Parc, labellisé Accueil Vélo.
L’Hôtel du Parc, labellisé Accueil Vélo. Photo: Anne Pélouas
Jour 4: Cavaillon–L’Isle-sur-la-Sorgue (20 km)
Pour notre dernier jour, nous avons opté pour un aller en vélo jusqu’à L’Isle-sur-la-Sorgue, au nord de Cavaillon, avec retour en train pour Cavaillon par manque de temps, mais aussi pour expérimenter le transport de vélos à bord des trains régionaux (TER) français.
Il est toutefois possible de faire un aller-retour en vélo avec une boucle complémentaire passant par Fontaine-de-Vaucluse, pour un total de 41 km.
Sur la véloroute du Calavon. Photo: Anne Pélouas
Au départ, la Véloroute du Calavon nous a de nouveau accueillies jusqu’à Robion avant que nous ne bifurquions vers le nord sur une petite route de campagne. Ce tronçon de la voie verte dénommée Via Venaissia permet de relier les deux véloroutes de Via Rhôna et de la Méditerranée à vélo.
Avant Lagnes, nouveau virage à gauche en direction de L’Isle-sur-la-Sorgue, plutôt que de filer tout droit vers Fontaine-de-Vaucluse. C’en est fini des vignobles et des champs de lavande. Place aux vergers qui s’égrènent comme un chapelet le long de la route, avec leurs belles pommes rouges presque prêtes à cueillir.
À L’Isle-sur-la-Sorgue, le village vit au rythme de la frénésie de son marché provençal, au bord d’une rivière. Photo: Anne Pélouas
À L’Isle-sur-la-Sorgue, le village vit au rythme de la frénésie de son marché provençal, au bord d’une rivière. C’est à pied qu’on se balade d’étal en étal de fruits et légumes, de kiosques de vêtements et tissus en tables d’antiquités diverses. Un petit tour à ce marché très coloré et nous reprenons nos vélos pour entrer dans la gare, rejoindre le bon quai et attendre le train, billets en main, mais avec transport de vélos gratuit et sans réservation hors des heures de pointe.
C’est à pied qu’on se balade à L’Isle-sur-la-Sorgue. Photo: Anne Pélouas
À bord du TER pour Cavaillon, nous n’aurons que quelques minutes pour tenir nos vélos en main, pieds à terre, avant de débarquer en gare de Cavaillon. L’expérience train est courte, mais convaincante.
’expérience train est courte, mais convaincante. Photo: Anne Pélouas
Bon à savoir
Consultez la carte interactive sur le site de Vélo Loisir Provence pour trouver les prestataires chez qui recharger vos batteries de vélo à assistance électrique ou procurez-vous le Carnet de route du Luberon à vélo sur sa boutique en ligne. On peut aussi y télécharger sur son cellulaire les traces GPX des itinéraires qu’on veut suivre, moyen idéal de pédaler sans s’arrêter trop souvent.
Le Carnet de route du Luberon à vélo fournit une liste d’agences de voyages offrant des séjours clés en main dans la région et une autre de guides accompagnateurs. Sont aussi recensés des services de transport de bagages.
De Montebello à Plaisance, dans la région de Petite Nation, en Outaouais, on se balade à bicyclette dans les couleurs de l’automne, entre la rivière des Outaouais et la forêt profonde.
À Montebello pour le vélo de montagne
Il pleuviote le matin avant mon arrivée au Château Montebello, mais la chance sera avec moi l’après-midi pour me permettre de découvrir sous un ciel clément les pistes de Montebello Vélo de Montagne.
Ouvert en 2021, mais reprenant une partie d’un ancien réseau, le circuit de 27 kilomètres se répartit en trois secteurs bien distincts. En compagnie de Karl Gibeault, passé maître dans la création et l’entretien de ces pistes, je rejoins d’abord la marina, à l’ouest du grand hôtel.
On souffle les feuilles sur les pistes de Montebello Vélo de Montagne. Photo: Anne Pélouas
Le temps est nuageux, mais avec quelques percées de soleil qui illuminent la rivière. On quitte rapidement le sentier du bord de l’eau pour s’enfoncer dans la forêt via la piste Panoramique (bleue), qui monte un peu sur les hauteurs, puis rejoint la piste Monsieur Pelland, plus difficile, car elle grimpe au-dessus d’un cap rocheux offrant un belvédère sur la rivière, avant de redescendre vers la piste verte Amédée. En fin de parcours, la Majestueuse donne un peu plus de défis avec une bonne descente.
À l’est de l’hôtel, on quitte son chemin d’accès pour un autre petit ensemble de pistes faciles, en débutant par la Tête à Papineau, histoire de nous rappeler que nous sommes ici sur les terres (et la forêt) du seigneur Louis-Joseph Papineau. La balade nous réservera d’ailleurs plusieurs surprises historiques. La piste tournicote entre une riche variété d’arbres géants. On passera notamment entre deux pins centenaires, en frôlant les troncs.
En marge du réseau de vélo de montagne, un large sentier mène sur le haut d’un cap au Manoir Papineau, lieu historique de Parcs Canada fermé pour la saison, mais dont on peut faire le tour à pied. L’imposant manoir est superbe, mais la chapelle funéraire de la famille Papineau, qui surgira tout à coup de la forêt, plus au nord, me ravira par sa beauté empreinte de sobriété.
En marge du réseau de vélo de montagne, un large sentier mène sur le haut d’un cap au Manoir Papineau, lieu historique de Parcs Canada fermé pour la saison, mais dont on peut faire le tour à pied. Photo: Anne Pélouas
Karl m’emmènera ensuite jusqu’à la petite plage de sable du domaine, avant qu’on file vers le troisième secteur de vélo de montagne. Il débute face à la route d’accès du Château Montebello, de l’autre côté de la route 138, par le «Tunnel des amoureux», qui conduit en bordure du golf de Montebello.
On traverse ensuite la route 323 pour prendre la rue des Mille-Fleurs et rentrer dans le bois sur la gauche. C’est là que je constaterai que la signalisation des sentiers de vélo de montagne est si bien faite que je lui décernerai le soir même la palme en la matière au Québec. Panneaux indicateurs et cartes sont en effet installés à chaque intersection, facilitant grandement la progression à vélo sans devoir s’arrêter sans cesse pour consulter carte ou application.
Karl de Montebello Vélo de Montagne et la superbe signalisation. Photo: Anne Pélouas
De la montée Rochon à la Cimetière, plein nord, j’atteindrai sous un bon couvert forestier la Auf Spring (toutes de niveau modéré), pour redescendre ensuite vers le sud par la Mastodonte. Cette piste bleue (nouvelle) offre de bons défis en virages successifs avant de rejoindre la piste Chat Sauvage, qui slalome encore entre arbres, rochers, racines. J’ai fini par la gentille Patriote, en pratiquant petits sauts et «drops» (courtes bosses aménagées) sans danger.
Entre terre et rivière à Plaisance
Le parc national de Plaisance, à quelques kilomètres de Montebello, ne ressemble à aucun autre. Depuis sa création en 2002, j’y reviens régulièrement à différentes saisons et il me ravit toujours. J’aime faire du kayak au printemps entre ses presqu’îles ouvrant sur la rivière des Outaouais. J’aime y camper l’été et marcher sur ses sentiers, en forêt comme dans ses champs en friche où les fleurs sauvages foisonnent. J’aime y faire du vélo en automne, comme ce fut le cas la semaine dernière. Les campings sont fermés depuis le 15 octobre, mais le parc reste ouvert à l’année. À vous, cyclistes (et marcheurs), les beaux sentiers qui naviguent entre marais, forêts, champs, rivages… avec pour compagnons une multitude d’oiseaux en migration. Les passereaux et canards barboteurs sont encore là. Les canards plongeurs partiront plus tard vers le sud. Il est facile de les observer depuis plusieurs sites du parc.
Le parc national de Plaisance, à quelques kilomètres de Montebello, reste ouvert à l'année pour cyclistes et marcheurs. Photo: Anne Pélouas
À bicyclette, j’ai pour ma part exploré d’abord le secteur des Presqu’îles depuis le Centre de découverte et de services. Vers l’est, le sentier La Serpentine conduit au marais de la Sarcelle (avec fin de parcours à pied). Nous avons poursuivi sur le sentier Les Étangs dans une vaste prairie, puis sur le chemin de la Grande Presqu’île jusqu’à la montée Chartrand avant de couper plein nord. Un pont enjambe alors la baie Parisien, puis un court sentier conduit au point de vue de La Falaise, dominant joliment la rivière des Outaouais.
Le retour s’effectue sur le sentier La Serpentine, passant en forêt par un camping pour arriver au sentier de la Zizanie des Marais. Sa longue passerelle qui zigzague au-dessus du marais est un haut lieu d’observation pour les amateurs d’ornithologie. Le parc compte en effet 180 espèces observées en une année.
La longue passerelle du sentier La Zizanie des Marais est un haut lieu d’observation pour les amateurs d’ornithologie. Photo: Anne Pélouas
Du Centre de découverte et de services, on peut ensuite filer vers l’ouest en vélo le long de la route 138, puis emprunter le sentier de la Carrière jusqu’au sentier de la Baie-Noire, dans le secteur Thurso du parc national. Il court en forêt plein sud avant de rejoindre le sentier des Outaouais, aménagé sur une mince bande de terre. À droite, il longe la baie Noire Ouest et le marais Perras, qu’affectionnent de nombreux oiseaux. À gauche, la piste file de presqu’île en presqu’île, tantôt en forêt, tantôt en zone dénudée, avec l’eau pour compagne. On poursuivra jusqu’au bout, le long de la baie Dubé, pour un dernier belvédère sur la belle rivière des Outaouais, avant de faire demi-tour, le cœur léger et l’âme pleine des beautés de l’automne.
Belvédère sur la belle rivière des Outaouais. Photo: Anne Pélouas
Infos complémentaires
On peut dormir au Château Montebello pour profiter de ses pistes de vélo de montagne, ou payer des frais de 14$ par jour sans l’hébergement.
Autre bonne adresse à Montebello avec une multitude de choix, dont des pods, des chalets et de toutes nouvelles «suites des loups et des ours»: le Parc Oméga. La balade en voiture permet de voir une multitude d’animaux sauvages en captivité, mais sur un immense territoire. Chaque matin, on peut assister à la collation donnée aux ours et aux loups depuis une passerelle suspendue. Impressionnant! Au nord du parc, on peut marcher vers la Ferme d’Antan. Un forfait gourmand offre hébergement, souper et petit-déjeuner au restaurant OmegaBon.
Parc national de Plaisance: Il intégrera d’ici trois ans un nouveau secteur de trois kilomètres carrés, celui des Chutes du Moulin, aussi appelées chutes de Plaisance.
Visite aux loups du parc Oméga. Photo: Anne Pélouas
Le début de l’automne marque la saison des couleurs flamboyantes qui pousse à profiter au maximum des sorties en plein air, à pied comme en vélo, dans notre beau Québec. Voici nos coups de cœur.
Je médite ces temps-ci une citation d’Albert Camus: «L’automne est un deuxième printemps où chaque feuille est une fleur.» Qu’elles soient encore dans les arbres de nos forêts ou déjà à terre, les feuilles d’automne sont en effet aussi diverses et colorées que les fleurs printanières, et quoi de mieux que de se promener dans les bois pour assister au spectacle?
La carte interactive de Tourisme Québec est devenue un incontournable pour suivre la progression des couleurs dans toutes nos régions et choisir ainsi nos destinations de randonnées pédestres ou cyclistes. Plusieurs organismes touristiques pointent aussi le doigt sur quelques-uns de leurs petits bijoux. Pleins feux sur deux régions: la Mauricie et les Cantons-de-l’Est, avec mes coups de cœur du moment, ailleurs au Québec.
La carte interactive de Tourisme Québec est devenue un incontournable pour suivre la progression des couleurs dans toutes nos régions. Photo: Facebook Tourisme Cantons-de-l'Est
En Mauricie, c’est «magique»
Tourisme Mauricie invite à profiter à plein de cet automne pour se balader à pied en forêt ou à vélo. «L’odeur, les couleurs, les feuilles qui tombent… magique!» Pas moins de 40 sites incontournables pour la marche sont répertoriés sur son site, mais pour «découvrir l’explosion des couleurs de la nature mauricienne», on vous suggère pour la randonnée:
Le Festival des couleurs à la station de ski Vallée du Parc, secteur Grand-Mère de Shawinigan. On monte à pied au sommet (ou en télésiège) pour profiter de la vue!
Le Baluchon à Saint-Paulin, avec ses 35 kilomètres de sentiers pédestres et ses sorties d’équitation.
Le sentier Père Jacques-Buteux, tronçon du Sentier national à Grandes-Piles, pour la vue plongeante sur le Saint-Maurice.
Le parc national de la Mauricie, avec ses «spots» de couleurs: Belvédère du Passage donnant sur le lac Wapizagonke, belvédère de l’Île-aux-Pins sur la forêt laurentienne; belvédère du lac Bouchard; sentier du Lac-Solitaire (5,5 kilomètres); sentiers Les Cascades et Les Falaises (4,8 kilomètres en boucle).
Chutes au parc de la rivière Batiscan. Photo: Facebook Parc de la rivière Batiscan
Mes coups de cœur de l’automne en Mauricie
Découvert depuis peu, le Parc des Chutes de Sainte-Ursule m’a éblouie par ses chutes vertigineuses (70 mètres de haut en plusieurs paliers, dont un au creux d’un canyon), mais aussi par ses nombreux sentiers pédestres en pleine forêt. On y suit le cours tumultueux de la rivière Maskinongé, en dévalant et montant des côtes, tout en découvrant forêt mixte et milieu humide.
Au lac Clair, l’Aire Nature Grandes-Piles a depuis longtemps ravi mon âme en automne. En canot, kayak ou planche à pagaie sur le lac, la vue sur les collines est une pure merveille au coucher du soleil, avant de faire dodo sous tente ou en chalet rustique. Et que dire des sentiers qui grimpent alentour, vous plongeant sur les hauteurs dans une canopée mordorée au plus fort de l’automne?
Au lac Clair, l’Aire Nature Grandes-Piles a depuis longtemps ravi mon âme en automne. Photo: Facebook Aire Nature Grandes-Piles (Réserve de Biodiversité du Lac Clair)
Dans les Cantons-de-l’Est, à l’assaut des couleurs
«Les couleurs éclatantes de l’automne prennent d’assaut les paysages de la région», annonçait cette semaine Tourisme Cantons-de-l’Est. Nul doute que les 1300 kilomètres de sentiers de randonnée que compte la région en attireront plus d’un!
L’organisme met de l’avant «le classique automnal» au mont Orford jusqu’à la mi-octobre. Sa «Flambée des couleurs» déploie de nombreuses activités durant les week-ends, mais vous convie également à partir à pied vers les trois sommets ayant pour noms mont Giroux, Orford et Alfred-Desrochers. Au deuxième d’entre eux, cinq belvédères offrent une pause méritée avec vue époustouflante sur la région. Le Circuit Altitude en fournirait la plus belle, au terme d’un parcours en paliers conduisant à des passerelles sur pilotis, ancrées dans un cap rocheux. Aussi vertigineux que l’est la vue sur le lac Memphrémagog, entre autres.
Tourisme Cantons-de-l’Est vous invite par ailleurs à emprunter le plus long pont suspendu pour piétons en Amérique du Nord, surtout quand «le feuillage des arbres vire au jaune, orange et rouge, en direct» au Parc de la Gorge de Coaticook. Cette passerelle construite à plus de 50 mètres de hauteur offre une vue exceptionnelle de la gorge et du paysage environnant, mais le parc offre aussi 19 kilomètres de sentiers de randonnée, des cascades d’eau, des tours d’observation, une grotte.
À Danville, changement de décor pour apprécier un écosystème coloré à l’Étang Burbank, un incontournable pour les amoureux de la flore et de la faune (oiseaux surtout), qui pourront se balader sur des sentiers d’environ quatre kilomètres, agrémentés d’une passerelle de 290 mètres menant directement à une tour d’observation.
Pour une expédition un peu plus sportive, direction le mont Gosford, à Saint-Augustin-de-Woburn. Le plus haut sommet des Cantons-de-l’Est (1193 m) est à votre portée. Le sentier de neuf kilomètres qui y mène est qualifié de difficile, avec près de 500 mètres de dénivelé positif. Du haut de la montagne, pierrier et arbres nains se disputent votre attention, mais montez plutôt à la tour d’observation pour vous couper vraiment le souffle… et vous émerveiller.
La «Flambée des couleurs» au Mont-Orford déploie de nombreuses activités durant les week-ends. Photo: Facebook Mont-Orford
Vélo de route
Pour le vélo de route, l’office de tourisme suggère la Haute-Yamaska en automne, ou comment «découvrir un musée à ciel ouvert à vélo» et en famille. L’important réseau de pistes cyclables de la région relie Granby à Waterloo en passant par le parc national de la Yamaska et le musée à ciel ouvert Artria, offrant un parcours d’œuvres monumentales implantées dans la nature.
Le Circuit du Patrimoine (42 kilomètres), dans Brome-Missisquoi, et le Grand Tour du lac Mégantic (56 kilomètres) promettent aussi de vous épater en matière de coloris.
Sur pistes cyclables, Tourisme Cantons-de-l’Est met encore l’accent automnal sur le Sentier nature Tomifobis (24 kilomètres), entre Ayer’s Cliff et Stanstead, alors qu’en vélo de gravelle, la Traverse des Townships, sillonnant la campagne entre Sutton et Lac-Brome, a la cote, tout comme le Caméléon Mystic (59 kilomètres), une boucle avec Hatley et Barnston-Ouest pour repères.
Vélo dans le parc national de la Yamaska. Photo: Facebook Parc national de la Yamaska
Mon coup de cœur à pied
Le Marais de la Rivière-aux-Cerises est un lieu de promenade des habitants de Magog que j’aime bien côtoyer sur ses quelques sentiers. À mi-chemin entre le parc national du Mont-Orford et le lac Memphrémagog, il est surtout connu pour sa longue passerelle de bois courant au-dessus du marais, endroit de choix pour observer les oiseaux. Montez sur la tour d’observation de six mètres pour admirer le paysage de marais et canal, sans oublier de faire une incursion sur les courts sentiers qui traversent une forêt mixte, une cédrière et une érablière.
À mi-chemin entre le parc national du Mont-Orford et le lac Memphrémagog, le Marais de la Rivière-aux-Cerises est surtout connu pour sa longue passerelle de bois courant au-dessus du marais. Photo: Facebook Marais de la Rivière-aux-Cerises
De Chaudière-Appalaches aux Laurentides, en passant par Lanaudière
En prime, je vous livre mes coups de cœur automnaux dans ces trois régions.
Le parc des Chutes-de-la-Chaudière: À Lévis, quasiment aux portes de Québec, dans Chaudière-Appalaches. Quittez l’autoroute 20 pour une petite virée dans ce parc qui a plus d’un tour dans son sac. Des chutes impressionnantes sont bien visibles depuis une passerelle de 23 mètres de hauteur. Avant comme après, on file en forêt pour se gorger de couleurs sur cinq kilomètres de sentiers.
Le sentier Swaggin, dans Lanaudière: Il est aussi forestier qu’aquatique! Il longe en effet la rivière L’Assomption et donne à voir les jolies cascades de la rivière Swaggin, fonce en forêt et donne accès à une autre piste pour le sommet de la montagne du Tranchant, d’où le lac Clair est bien visible.
Le Sentier des cimes, à Saint-Faustin–Lac-Carré, dans les Laurentides: L’imposante passerelle de bois sur pilotis se fraie déjà un passage dans la forêt. Elle se poursuit en spirale ascendante à faible pente dans une structure de bois et d’acier verticale, ouverte sur la nature, et qui vous transporte au sommet à plusieurs dizaines de mètres au-dessus des arbres pour une apothéose flamboyante.
À Saint-Faustin–Lac-Carré, l’imposante passerelle de bois sur pilotis se fraie un passage dans la forêt. Photo: Sentier des cimes Laurentides
Septembre est l’un des plus beaux mois de l’année pour le camping, et ce n’est pas parce que l’été se finit officiellement le 23 septembre que nous n’avons pas de beaux jours devant nous pour profiter du plein air jour et nuit. Récit d’un formidable week-end dans le parc national du Mont-Tremblant (secteur Pimbina), dans la région de Lanaudière.
Rendez-vous à Saint-Donat, où le poste d’accueil du secteur Pimbina du parc national du Mont-Tremblant n’est qu’à quelques kilomètres du village animé. Nous voici d’un coup de baguette magique dans l’ambiance de ce parc hautement forestier, mais qui compte aussi un nombre impressionnant de plans d’eau, et une flore originale où domine la viorne trilobée (pimbina), arbuste de la même famille que le sureau, avec ses grappes de petits fruits rouges qui colorent les abords de sentiers en cette fin d’été.
Camping dernière minute
Quand on s’y prend à la dernière minute pour réserver un camping un week-end de septembre dans un parc national du Québec, le risque est grand de ne pas avoir son premier choix. C’est ce qui m’est arrivé, mais finalement je n’ai nullement regretté de rater le camping Cyclo du lac Monroe pour me retrouver à celui du Lac-des-Sables, côté Pimbina, en plein cœur du parc.
À une vingtaine de minutes du poste d’accueil, ce grand camping n’a pas d’attrait particulier en lui-même, sauf qu’il se trouve à quelques minutes seulement du lac des Sables, un superbe plan d’eau sauvage.
En chemin, sur la route de gravelle en direction du camping, on fait un arrêt au quai du lac Trap, bien paisible, en se promettant d’y revenir pour le coucher du soleil… mais d’autres surprises nous attendront!
Sous le signe du sable et des étoiles
Sans prendre le temps d’installer notre tente au camping, nous filons vers le lac des Sables à pied par un court sentier ombragé débouchant sur le stationnement. L’endroit est prisé des familles. Il est vrai que le lac dispose d’une longue plage de sable fin, et l’après-midi est chaud. Certains s’y prélassent allègrement, d’autres se baignent et plusieurs se baladent sur le lac tranquille en planche à pagaie, canot, kayak ou pédalo, disponibles sur place en location. On profite de la chaleur dans un décor de montagnes et de forêts avant de rentrer sur le site installer le campement.
Photo: Diane Turcotte
Le soleil se couche à 19h ces temps-ci mais, dans la forêt, il n’est déjà plus présent en fin d’après-midi. On peut toujours retourner au lac pour en profiter davantage et souper plus tard. La douceur des températures n’empêche pas de faire un bon feu pour agrémenter le temps du repas et la soirée sous les étoiles. La clairière du site de camping permet en effet de profiter du ciel, bien étoilé ce soir-là.
Il faut dire que le parc national du Mont-Tremblant œuvre depuis quatre ans à la lutte à la pollution lumineuse, avec une réussite évidente. En piste pour obtenir le titre de parc international de ciel étoilé, il a rendu conforme à cet objectif près de 80% de ses éclairages extérieurs et installé plusieurs «places des étoiles», avec fauteuils pour regarder le ciel, dont une au lac des Sables.
Après ce spectacle nocturne de la nature, on file se coucher dans un bon sac de couchage douillet. En camping, on se couche bien plus tôt qu’en ville! Bien au chaud sous la tente, on écoute le silence (plus quelques crépitements de feux voisins) et l’on s’endort comme des bienheureux.
Dans la nuit, j’entendrai néanmoins un vrai concert de huards claironnant leur chant à l’écho envoûtant sur le lac voisin. Quel privilège d’en profiter ainsi quelques semaines avant le départ de ces canards plongeurs vers le sud!
En piste pour un demi tour du lac des Sables
Au matin, il fait encore doux. L’heure du petit déjeuner à la table de pique-nique est sacrée. On s’active seulement ensuite, ayant dans l’idée d’aller faire un tour de vélo sur le sentier Le Renard, qui débute en forêt à l’arrière du camping et s’enfonce dans le bois sur quelque deux kilomètres avant une intersection de sentier de longue randonnée à skis.
Sur le sentier du renard. Photo: Diane Turcotte
L’ancienne route forestière traverse notamment une pessière humide où la mousse est reine et est bordée de peuplements d’arbres qui ont moins de 30 ans. Le chemin est accessible à pied, à vélo de montagne ou hybride, de préférence, en raison de la présence de pierres et de sable sur le tracé.
Nous poursuivrons plus loin, sur 3,5 kilomètres, jusqu’au refuge du lac des Sables, bien solitaire. De là, on a un autre joli point de vue sur le plan d’eau. Sur le chemin du retour, une trouée dans la forêt donne aussi à voir un autre lac isolé.
Joli point de vue sur le plan d’eau. Photo: Diane Turcotte
Vélo ou rando près du lac Provost
Au camping, en fin de matinée, l’heure est au rangement du campement: sacs de couchage, matelas, tente, matériel de cuisine… non sans avoir préparé une belle salade composée pour le lunch. La voiture pleine, les vélos accrochés à l’arrière, on quitte le camping pour la plage. En ce dimanche ensoleillé, les visiteurs ne sont pas nombreux et nous profiterons à loisir du calme et de la vue en dégustant notre repas.
Sur la route nous ramenant vers le poste d’accueil, arrêt requis près de la chute aux Rats, un des plus beaux attraits du parc. Haute de plus de 17 mètres, elle dévale la pierre en plusieurs soubresauts et en pleine forêt. Un petit belvédère donne accès au bas de la chute, mais on peut monter sur les hauteurs pour changer l’angle de vue.
La chute aux Rats, un des plus beaux attraits du parc. Photo: Anne Pélouas
À proximité, débute (ou finit) le sentier de la Chute-aux-Rats, que piétons et cyclistes se partagent. À bicyclette, nous compléterons facilement le trajet aller-retour en une heure. La piste en poussière de roche longe peu ou prou la rivière, dans un décor forestier, puis longe le lac Lajoie, le passage pour le lac Provost qui s’étire vers le sud, pour aboutir au poste d’accueil d’où l’on fait demi-tour.
Sur le sentier de la Chute-aux-Rats. Photo: Anne Pélouas
Vélos sur l’auto, on file ensuite vers la sortie… mais il fait trop beau. Comment résister à l’appel de L’Envol, un sentier pédestre de quatre kilomètres dont on nous a vanté les mérites lors de notre arrivée? De niveau intermédiaire, la randonnée débute dans une érablière à bouleau jaune, pleine de promesses de chaudes couleurs pour l’automne. Le sentier grimpe allègrement sur deux kilomètres, mais la récompense est au rendez-vous au belvédère du sommet. Le panorama s’étend en effet en plongée sur toute la vallée de la Pimbina, les lacs Provost et Lajoie, une superbe forêt et des montagnes à perte de vue. Magique!
Bons plans
Journée de randonnée ou de rando-canot en autonomie dans le secteur Pimbina, avec Bonjour Nature, coop de solidarité, en partenariat avec Tourisme Lanaudière, incluant le transport depuis Montréal: encore 11 départs du 22 septembre au 27 octobre.
Le grand lac Provost est un lieu idéal pour les amateurs de canot, kayak et planche à pagaie. Trois campings se déploient sur la berge, plus un autre dans les terres, et une série de chalets sont disponibles à la location.
Visite du Cosmos: Le parc organise cette activité extérieure, sur réservation et jusqu’au 8 octobre, les mercredis et jeudis, à 20h30, dans le secteur de La Diable. À l’aide d’un puissant télescope et d’une lunette astronomique, vous pourrez partir «à la recherche de corps célestes tout en approfondissant vos connaissances sur l’astronomie».
Dernière nouvelle:
L’île d’Anticosti a l’honneur d’être inscrite depuis le 19 septembre au patrimoine mondial de l’UNESCO, près de vingt mois après le dépôt officiel de sa candidature.
Cette brillante distinction est le résultat du travail acharné d'une équipe de feu ayant impliqué élus de l’île, fonctionnaires, habitants, experts, avec l’appui de nos deux paliers de gouvernement.