La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Irons-nous dans le Sud cet hiver?

Alors que les journées raccourcissent et que les soirées rafraîchissent, on se rappelle soudainement que l’été ne sera pas éternel. C’est généralement la période où ceux qui souffrent de dépression saisonnière (comme l’auteure de ces lignes) commencent à planifier leurs escapades au chaud. Cette année, disons-le franchement: nos priorités ont bien changé. Mais pouvons-nous tout de même envisager d’aller passer une, deux semaines, ou plus au soleil cet hiver?



D’abord, rappelons qu’en date d’aujourd’hui, le gouvernement du Canada continue de recommander d’éviter tout voyage non essentiel. Qu’est-ce qu’un voyage «essentiel»? La définition semble varier selon l’interlocuteur… «Votre sécurité pourrait être compromise, résume le site du gouvernement du Canada pour expliquer la signification du niveau de risque statué, le troisième sur quatre. Vous devriez vous demander s’il est nécessaire de vous rendre dans ce pays, ce territoire ou cette région en fonction de vos besoins familiaux ou professionnels, de vos connaissances du pays ou de la région ainsi que d’autres facteurs. Si vous êtes déjà sur place, demandez-vous si vous devez vraiment y être. Dans la négative, vous devriez songer à partir.» Non, une simple envie d’aller faire le plein de vitamine D ne semble pas suffire.

Généralement, les quatre niveaux de risque sont associés à un pays en particulier. Depuis mars 2020, le gouvernement canadien maintient un avertissement officiel pour tout voyage à l’extérieur du Canada (à noter que pour quelques pays, comme la Corée du Nord, la Libye et le Mali, l’avis dit plutôt d’«Éviter tout voyage», soit le niveau de risques maximal).

Quelqu’un qui prend la décision de partir quand même devra nécessairement planifier aussi son retour, puisqu’une période de quarantaine stricte de 14 jours est toujours exigée lors de l’entrée au Canada – oui, même si la période d’auto-isolement des cas confirmés a été raccourcie à 10 jours au Québec. Le non-respect de cette quarantaine peut, depuis le 25 mars, entraîner une peine d’emprisonnement de six mois et une amende allant jusqu’à 75 000$ (la plupart des amendes imposées à ce jour oscillent entre 275$ et 1000$, a rapporté Le Devoir). Bien entendu, ces règles pourraient s’assouplir au cours des prochaines semaines, selon l’évolution de la pandémie.

Une envie d’aller faire le plein de vitamine D n'est pas un «voyage essentiel». Photo: Sean O, Unsplash

Des assurances qui couvrent la COVID-19

Club Med est parmi les premiers à avoir proposé une offre bonifiée pour permettre aux vacanciers de partir l’esprit plus tranquille. Jusqu’au 30 avril 2021, la couverture de frais médicaux d’urgence, liés ou non au coronavirus, seront pris en charge sans frais supplémentaires.

En début de semaine, Vacances Air Canada a pour sa part annoncé que ses forfaits vacances dans les destinations soleil incluront le régime d’assurance et d’assistance pour la COVID-19 fourni par Allianz Global Assistance. En juillet, la Croix Bleue a aussi ajouté le coronavirus à sa couverture. Attention, toutefois: même si certaines compagnies, comme Medipac, disent maintenant couvrir la COVID-19, mieux vaut s’assurer des modalités puisque de nombreux facteurs peuvent déterminer l’admissibilité ou non d’une personne qui reçoit un diagnostic positif.

Transat songe-t-elle aussi à ajouter une couverture similaire à celle de Vacances Air Canada? «Nous étudions présentement les options, soutient Debbie Cabana, directrice Marketing, médias sociaux et relations publiques, mais nous pensons être très prochainement en mesure d’en proposer une à nos clients.»

Elle ajoute que la compagnie aérienne volera vers les Caraïbes, le Mexique, l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, les États-Unis, l’Europe et le Canada au cours des prochains mois et que l’offre globale sera graduellement bonifiée cet hiver. «Il est cependant important de mentionner que sous réserve de l’évolution de la demande et des restrictions de voyages, Transat pourrait devoir modifier son calendrier de vols.» Côté sécurité, Transat applique les strictes mesures sanitaires du programme Protection Voyageur à l’enregistrement, à l’embarquement, à bord et à destination.

Transat volera vers les Caraïbes, le Mexique, l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, les États-Unis, l’Europe et le Canada au cours des prochains mois. Photo: Bertrand Bouchez, Unsplash

Qui veut de nous?

Reste aussi à voir quelles destinations sont prêtes à accueillir les vacanciers canadiens et, surtout, comment sera gérée une potentielle deuxième vague. À Cuba, par exemple, où les frontières ont été fermées le 24 mars, puis partiellement rouvertes le 1er juillet (seulement pour les visiteurs à destination des cayos), la recrudescence de cas à La Havane au cours du dernier mois porte à croire que le secteur n’accueillera pas les visiteurs tout de suite, même si la ville fait partie des destinations mentionnées dans les brochures des voyagistes. Un couvre-feu de deux semaines vient d’entrer en vigueur. En date du 1er septembre, le site de l’IATA mentionnait que les visiteurs qui se rendent à Cayo Coco, Cayo Largo, Cayo Santa Maria, Cayo Guillermo ou Cayo Cruz – seules îles qui accueillent les étrangers à l’heure actuelle – doivent faire un dépistage médical et remplir une déclaration.

Pour savoir où un voyageur canadien peut se rendre et sous quelles conditions, un bon point de départ est le site de La Table ronde canadienne du voyage et du tourisme, mis à jour régulièrement. La section «Où voyager maintenant?» nous donne les grandes lignes pour chacune des destinations. En sélectionnant «Antilles et Amérique latine», on apprend qu’il est possible de visiter Aruba si l’on télécharge les résultats d’un test ACP de dépistage de la COVID-19 indiquant l’absence d’infection au plus tard 12 heures avant notre départ (le test doit être fait dans les 72 heures précédant l’heure de départ).

En République dominicaine, la température est prise à l’arrivée. Si elle est supérieure à 38 °C (106,6 °F), il sera nécessaire de se soumettre à un test rapide de dépistage de la COVID-19 et peut-être de s’isoler. On trouve aussi des informations à jour (en anglais seulement) sur le site de IATA.

Alors que l’éventualité d’une deuxième vague continue d’inquiéter la planète entière, les différents acteurs de l’industrie touristique retiennent leur souffle. En attendant de pouvoir prendre une décision éclairée pour nos vacances hivernales, on peut toujours rêver: la Barbade et les Bermudes nous invitent à aller télétravailler sous le soleil pendant un an…