La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

S’évader grâce à la culture

Voici venu le temps de l’année où j’ai d’irrépressibles envies de musique, de séries, de cinéma et de lectures. Le voyage n’est jamais bien loin, même quand je m’enveloppe dans ma couverture à carreaux. La culture – populaire ou plus nichée – est selon moi l’un des meilleurs remèdes pour les ourses comme moi qui sentent la lourdeur s’installer à l’approche de l’hiver.



Je viens de revisionner les six saisons de Sex and the city sur Crave, qui m’ont ramenée avec joie dans le New York des années 2000. J’ai ri aux éclats devant La Candidate (sur Tou.tv), qui se déroule entre Montréal, Québec et Dufferin, circonscription dont cette technicienne en pose d’ongles hérite après avoir été séduite par un vieil ami, Ben, qui l’a convaincue de devenir une «candidate poteau» sans croire une seconde qu’elle pourrait être élue. Je me suis baladée à nouveau du côté de Richmond, en banlieue de Londres, pour un dernier tour de piste de Ted Lasso et son équipe, et à Bath, qui a servi de lieu de tournage à Queen Charlotte, série dérivée de la populaire Bridgerton.

J’ai ri aux éclats devant La Candidate (sur Tou.tv), qui se déroule entre Montréal, Québec et Dufferin. Photo: Facebook ICI Tou.tv

De Salem aux Laurentides

J’ai revisité Salem avec Adam Sandler juste à temps pour l’Halloween, dans un énième navet parfaitement assumé par l’acteur et producteur, Hubie Halloween (oui, c’est aussi mauvais que vous pouvez l’imaginer – et c’est très bien comme ça!). J’ai revécu les années 1990 avec les Super Models Christy Turlington, Cyndi Crawford, Linda Evangelista et Naomi Campbell de New York à Paris en passant par Milan dans la série documentaire produite par le quatuor et diffusée sur Apple TV. J’ai fait un autre détour par Paris avec la troisième saison de Lupin sur Netflix, qui m’a une fois de plus charmée et offert une dose de ma ville préférée en attendant ma prochaine visite, et par New York dans la troisième de The Morning Show (aussi mauvaise que la deuxième), qui m’a aussi emmenée au Connecticut et… dans l’espace avec l’acteur le plus sexy du monde, John Hamm.

Alors que la pluie tombait samedi dernier, je me suis offert une escapade dans les Laurentides avec Falcon Lake de Charlotte Le Bon. Je n’avais encore jamais vu ce film en grande partie tourné à Gore en 2021. Adaptation libre du roman graphique Une sœur de Bastien Vivès, le long métrage – le premier de la comédienne d’origine québécoise installée en France – raconte l’histoire d’une famille française qui va passer l’été dans un chalet avec des amis. On y revit les émois de l’adolescence sur fond de peur de fantômes et de splendides images à la fois bucoliques et inquiétantes. On se prend à rêver aux longues journées d’été passées sur le quai… et on a une envie folle de réserver un chalet sur-le-champ pour les prochaines vacances.

J’ai fait un autre détour par Paris avec la troisième saison de Lupin sur Netflix, qui m’a une fois de plus charmée et offert une dose de ma ville préférée en attendant ma prochaine visite. Photo: Facebook Netflix

Et si on lisait plus et voyageait moins?

Si, comme bon nombre de voyageurs, je souhaite ralentir la cadence des départs, je n’ai pas pour autant l’intention de restreindre mes évasions culturelles aux limites de nos frontières. Ma «Pàl» (pile de livres à lire) est composée d’un mélange d’achats récents et de bouquins accumulés au cours des derniers mois qui m’entraîneront sur différents continents et sous différentes latitudes: Afrique, Caraïbes, jungle amazonienne, Gaspésie, nord du Québec, Labrador… Le bon côté des livres, c’est que je n’aurai pas à enfiler 98 couches pour me rendre dans les contrées plus fraîches. Et que mon bilan de carbone sera un peu moins désastreux.

Ma «Pàl» (pile de livres à lire) est composée d’un mélange d’achats récents et de bouquins accumulés au cours des derniers mois qui m’entraîneront sur différents continents et sous différentes latitudes. Photo: Marie-Julie Gagnon

Il me tarde de plonger enfin dans Vert comme l’enfer d’Isabelle Grégoire, dont j’avais adoré le roman Fille de fer. La troisième œuvre de fiction de cette journaliste qui a réalisé des reportages dans une quarantaine de pays nous transporte notamment en Guyane française, contrée qui m’intrigue depuis longtemps. Les anges de Sarajevo de Danielle Dubé me fera voyager dans différents coins du monde, dont Grand-Métis.

Sierra Negra, du seul et unique Jean-Benoît Nadeau, fait partie des romans auxquels je ne résisterai pas au Salon du livre de Montréal.

Sierra Negra, du seul et unique Jean-Benoît Nadeau, fait partie des romans auxquels je ne résisterai pas au Salon du livre de Montréal. Inspiré d’un voyage qu’il a vécu il y a une trentaine d’années, le journaliste met en scène un groupe de spéléologues québécois de passage dans un coin reculé du Mexique. Leur objectif: explorer les gigantesques gouffres de la sierra Negra. «Doté d’un grand cœur, Michel Bélanger, l’ingénieur de l’équipée, se liera rapidement d’amitié avec plusieurs villageois, et plus particulièrement avec une aveugle, recluse et paria du pueblo. Cette rencontre ravivera une vieille querelle entre deux clans rivaux. Confrontés au choc des cultures, les gringos découvriront qu’ils ont mis le pied dans autre chose que l’obscurité absolue des grottes.» Parfait pour secouer la douce langueur dans laquelle je me coule chaque automne sans quitter mon pyjama!