Le Québec en balado
En attendant de pouvoir parcourir la province en long et en large, des balados nous permettent de l’explorer… par les oreilles.
La baladodiffusion a le vent dans les voiles. Selon Chartable, 885 262 nouveaux balados ont été mis en ligne dans le monde en 2020, soit presque le triple du total de 2019. Le dernier rapport de l’Observateur des technologies médias (OTM), sorti en février 2021, rapporte que l’écoute de balados au Canada est passée de 26% en 2019 à 31% en 2020. Si les thématiques les plus populaires restent l’humour et la politique, on remarque une recrudescence du nombre de balados liés au tourisme.
Au Québec, de plus en plus de régions, musées et autres attractions touristiques utilisent la baladodiffusion pour faire connaître leurs richesses. C’est le cas de Tourisme Côte-Nord, qui vient de lancer Le goût de la Côte-Nord en collaboration avec la Table bioalimentaire régionale et différents artisans de la région.
L’objectif, comme son nom l’indique, est de mettre en valeur des entreprises agrotouristiques de la région. «En plus de notre balado, nous offrons aussi un blogue qui donne un peu plus de détails sur l’entreprise de la semaine», a souligné Pierre-Olivier Normand, coordonnateur aux communications, au moment du lancement, en février dernier.
Les premiers épisodes, notamment disponibles sur YouTube, Soundcloud et Spotify, mettent en vedette la Microbrasserie St-Pancrace de Baie-Comeau, la Distillerie Puyjalon de Havre-Saint-Pierre et Chez Mathilde Bistro de Tadoussac. Le balado tire son nom de la marque d’authentification des produits alimentaires nord-côtiers.
À Montréal et en Montérégie
Dans la métropole, de nombreux balados permettent d’explorer la ville sous différents angles. Sortes d’audioguides améliorés, plusieurs proposent de combiner écoute et promenade. Des exemples? Ceux de la STM, qui nous invitent à redécouvrir des quartiers en autobus et donnent la parole autant à des historiens qu’à des chauffeurs (qu’on peut aussi écouter chez soi). En plus de l’application mobile, qu’on écoute en admirant les tableaux géants projetés dans le Vieux-Montréal et au centre-ville, Montréal en histoires propose Passé date, animé par le professeur d’histoire Martin Landry, pour une incursion dans le passé de la ville à travers une foule d’anecdotes amusantes.
Lancé en mai dernier, Le temps d’une marche, réalisé par le Centre d’écologie urbaine de Montréal, convie pour sa part les auditeurs à arpenter deux quartiers de la ville pour découvrir des secrets bien gardés. Le slogan résume l’expérience: «Un balado pour entendre vivre sa ville à travers la voix des gens qui l’habitent».
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un balado, l’application mobile Portrait Sonore invite les flâneurs à découvrir différents lieux de Montréal autrement. À la racine de l’arbre s’attarde plus particulièrement à une douzaine d’essences d’arbres du parc du Mont-Royal, qu’on peut repérer tout en écoutant la narration de cette promenade-documentaire. Un balado sera également proposé ce printemps.
Dans un tout autre état d’esprit, La bouche pleine permet de redécouvrir les chefs montréalais à travers de sympathiques rencontres, qui apportent un baume en attendant de pouvoir retrouver l’effervescence des salles à manger. Les archives comptent une vingtaine d’épisodes. À (ré)écouter sans modération!
Un peu plus au sud, Tourisme Montérégie a lancé Onze mille kilomètres carréés, une série de rencontres animées par François Trépanier pour mieux connaître les artisans, les attraits, les saveurs et les expériences de cette région. Danny St-Pierre nous entraîne pour sa part à Rougemont, où ses célèbres pommes sont bien sûr à l’honneur, mais aussi son vin, son cidre, ses restaurants et sa production maraichère.
Du côté des musées
En février 2021, Pointe-à-Callière a lancé la série Raconter Montréal, animée par la comédienne Émilie Bibeau. Les thématiques explorées sont éclectiques: L’amour en Nouvelle-France, Mythes et légendes, La rivière disparue, Le parlement de Montréal… L’objectif est de découvrir des faits surprenants à propos de la métropole, grâce à des entrevues avec des spécialistes du musée.
Mon balado coup de cœur, parmi tous ceux écoutés pour cette chronique, reste sans contredit Si les œuvres pouvaient parler, du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ). Si la nouvelle série réalisée par le musée, L’art dans ma vie, m’a plutôt laissée de glace, les enquêtes menées par la journaliste Amarilys Proulx et la réalisatrice Marine Fleury m’ont captivée. Pas question de vendre la mèche: il vous faudra écouter les quatre épisodes de cette trop courte série.
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