Half Corked Marathon: 18 kilomètres de course et de vin dans la vallée de l’Okanagan
En voyage, j’aime me lancer des défis loufoques. Le dernier en date? Prendre part au Half Corked Marathon, course de 18 kilomètres dans les vignobles d’Oliver et Osoyoos, dans la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique, un événement où les coureurs sont invités à se costumer et à déguster des vins pendant le parcours.
Trente-neuf établissements vinicoles de la région ont pris part à la neuvième édition de cette course où la bonne humeur est au rendez-vous. De ce nombre, 16 offraient à boire aux participants tout au long du trajet. Bien sûr, de l’eau est aussi servie!
L’objectif, en plus de faire du sport? Faire connaître les vins locaux et attirer les touristes dans la région. Pari réussi, puisque les inscriptions sont tellement nombreuses que les organisateurs doivent procéder à un tirage depuis quatre ans!
Inspiré de la France
Comment est née l’idée? «Un jour, un homme est venu me voir pour obtenir une commandite parce qu’il se rendait faire le Marathon du Médoc, en France, raconte Jennifer Busmann, directrice générale de la Oliver Osoyoos Winery Association. Je n’avais pas d’argent à lui donner, mais ce qu’il voulait en réalité, c’était des casquettes et autres objets promotionnels. Je lui ai donné ce qu’il voulait et j’ai eu envie d’en savoir plus sur cette course que je ne connaissais pas. Puis, je me suis dit qu’il fallait faire la même chose ici!»
Il lui a fallu quelques années avant de convaincre ses pairs et mettre le projet sur les rails, mais neuf ans plus tard, l’événement a acquis une belle notoriété. Au fil des ans, le parcours a un peu changé, mais l’esprit festif est resté.
«La première année, nous avons eu 200 participants, se souvient Mme Busmann. Neuf ans plus tard, nous en avons 1200. Mais entre 4000 et 5000 personnes s’inscrivent maintenant chaque année. C’est une loterie qui permet de faire la sélection.»
Est-ce parce qu’ils se savent chanceux que les coureurs ont tous le sourire aux lèvres? Ou est-ce à cause du vin? Chose certaine, impossible de ne pas éclater de rire devant l’originalité de certains costumes. J’ai croisé plusieurs fois deux coureuses déguisées en grappes de raisin faites avec des ballons gonflés, des nonnes en cavale, des tortues, des rock stars des années 1980… Certains poussent la note tellement loin qu’il leur est même difficile de courir. Je n’aurais pas voulu me retrouver sous le costume molletonné des deux abeilles rencontrées sur la ligne de départ! Même à 7h45, le mercure frôlait déjà les 25 degrés.
Du tourisme autrement
Bien que je ne me sois pas entraînée comme je l’aurais voulu, j’ai eu un plaisir fou à parcourir chacun des 18 kilomètres. Comme les arrêts étaient fréquents, jamais je n’ai senti la fatigue. L’atmosphère conviviale fait en sorte que tout le monde se parle, autant en courant qu’en dégustant des vins.
L’événement constitue à mon avis une merveilleuse manière de découvrir la région. Le parcours permet d’alterner entre course, marche et pauses dégustation dans un cadre idyllique. On court au bord d’une route, le long d’une rivière et parfois carrément à travers les vignes. Le plus dur n’est pas de tenir le rythme, mais bien de ne pas s’arrêter prendre des photos toutes les deux minutes tant le paysage est spectaculaire!
J’avoue avoir eu un peu peur de croiser quelques soulards titubant jusqu’à la ligne d’arrivée, mais je n’ai vu personne qui semblait avoir abusé des plaisirs de Bacchus. Ce serait passer complètement à côté de l’esprit de la course, de toute façon. Il y a bien, à l’inverse, quelques accros à la performance qui se ruent vers la ligne d’arrivée sans s’arrêter pour goûter les vins, mais à quoi bon? D’autant plus que le temps n’est même pas calculé!
Nous avons, en théorie, trois heures et demie pour compléter le parcours. Afin d’éviter les bouchons, les coureurs sont séparés en trois groupes, qui partent avec une heure d’intervalle chacun.
C’est une fois de l’autre côté de la ligne d’arrivée que les coureurs se laissent aller. Des coupons sont remis aux participants pour goûter d’autres vins. C’est à ce moment que l’effet de l’alcool se fait surtout sentir…
Pour ma part, j’étais tellement sur l’adrénaline que j’aurais pu continuer pendant encore quelques kilomètres. Mes vins coups de cœur? Difficile de se souvenir de tout, mais j’ai particulièrement aimé le Dreamcatcher du vignoble géré par les Premières Nations, NK’MIP. Ça tombe bien: c’est à l’hôtel situé à deux pas de là que je suis allée me reposer ensuite. Je vous laisse deviner si j’ai acheté quelques bouteilles… Pourquoi se priver quand on voyage à l’intérieur du Canada?
Si, comme moi, vous aimez autant la course que le vin et n’avez absolument aucun esprit compétitif quand il s’agit de sport, cette course est à ajouter à votre liste d’expériences à vivre absolument.
Quant à moi, j’hésite entre prendre un abonnement annuel (ce n’est pas si simple, mais les anciens participants ont leur propre tirage, donc plus de chances de pouvoir participer à l’édition suivante) ou m’inscrire au Marathon du Médoc. Qui vient avec moi?
Ce voyage a été possible grâce à Air Transat, qui offre maintenant des vols directs entre Montréal et Vancouver, et à une invitation de Hawksworth Communications. Merci! Merci aussi à NK’MIP Resort, à la Oliver Osoyoos Winery Association et à tous les établissements vinicoles qui ont pris part à l’événement!