La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Escapade à Bilbao

D’abord, il y a le trajet en train au départ de Barcelone. Plus de six heures à rêvasser en regardant les vignes contraster avec le beige-ocre des falaises, surgir des éoliennes au bout des champs ou au bord du fleuve Ebre, près de Lodosa. Des arbres – ou devrais-je plutôt parler d’arbustes? – tracent d’étranges pointillés dans l’horizon semi-désertique. J’hésite entre filmer tout le trajet ou me laisser porter par la diversité des paysages qui défilent.



Navarre ou Aragon? Les questions géographiques me replongent inévitablement dans l’histoire. J’apprends qu’entre les Pyrénées et la vallée de l’Ebre, ces deux communautés aux rivalités séculaires n’ont pas toujours été de bonnes voisines.

L’ancien Royaume de Navarre a résisté aux royaumes environnants jusqu’en 1512. Les siècles qui ont suivi le couronnement du roi de Pampelune en 812 ont été parsemés de batailles, laissant dans leur sillage châteaux et villes fortifiées.

Au nord-est de l’Espagne, l’Aragon n’offre aucun accès à la mer. «Celtibère, Romaine, Wisigothe, Arabe musulmane, l’Aragon fut reprise par les Rois Catholiques en 1118 et devint le royaume d’Aragon», m’apprend Le Routard.

En 1479, le roi Ferdinand d’Aragon épouse Isabelle de Castille, dite «La Catholique». Ce mariage célébré à Valladolid consacre l’union des deux grands royaumes d’Aragon et de Castille. «Los Reyes Catolicos» jettent ainsi les bases de la future monarchie espagnole.

J’arrive à la gare de Bilbao – vous ai-je déjà dit à quel point la découverte d’une nouvelle gare me procure une immense dose de joie? – en me faisant la promesse de retourner me fondre à ces paysages qui semblent avoir 1000 histoires à raconter. 

La découverte d’une nouvelle gare me procure une immense dose de joie. Photo: Marie-Julie Gagnon

Bilbao, ville accessible

Capitale du Pays basque, la ville portuaire m’apparaît particulièrement apaisante après la frénésie de Barcelone. L’hôtel Melia, où je pose ma valise, est à deux pas du musée Guggenheim Bilbao, œuvre de l’architecte canado-américain Frank Gehry.

Le musée Guggenheim Bilbao, œuvre de l’architecte canado-américain Frank Gehry. Photo: Marie-Julie Gagnon

Les nombreux joggers que je croise le long du fleuve Nervion en m’y rendant me font regretter d’avoir retiré mes chaussures de course de mes bagages à la dernière minute. La température, plus clémente que dans le sud du pays, y est aussi pour beaucoup.

Avec ses volumes courbes et ses grands murs en rideau de verre, le Guggenheim est facilement reconnaissable. Impossible, aussi, de manquer l’araignée de l’artiste Louise Bourgeois, que les visiteurs du Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa, reconnaîtront sans peine (on en trouve d’ailleurs dans d’autres villes, dont Londres et Tokyo).

Impossible de manquer l’araignée de l’artiste Louise Bourgeois. Photo: Marie-Julie Gagnon

À l’intérieur, les chefs-d’œuvre de la collection du Musée Guggenheim Bilbao, dont l’image iconique de Marilyn Monroe d’Andy Warhol, des créations de l’allemand Anselm Kiefer et de l’américain Jean-Michel Basquiat font partie des incontournables. La toile Sans titre de Mark Rothko, artiste né en Lettonie et décédé à New York, ne laisse pas non plus indifférent.

Près du musée, le pont Zubizuri – le pont blanc en basque – enjambe le Nervion. Sa silhouette rappelle celle d’un bateau à voile.

Histoire d’avoir un aperçu de la ville, j’opte pour une visite à bord d’un autobus Hop on, Hop off. Sympathique, la balade me permet d’avoir accès aux informations de base en français grâce à l’audioguide.

Photo: Marie-Julie Gagnon

C’est toutefois en me promenant au hasard dans le centre historique à la recherche d’un endroit où déguster des pinxtos, ces en-cas qui s’apparentent à des tapas sur une tranche de baguette, que je profite le plus de mon séjour.

Il règne ici une atmosphère décontractée, où chacun semble trouver sa place. J’ai d’ailleurs rarement vu autant de fauteuils roulants dans les rues. Les larges trottoirs abaissés font sans contredit partie des atouts de la ville.

Photo: Marie-Julie Gagnon

Entourée de vertes montagnes, Bilbao peut aussi être le point de départ de multiples aventures. Mais ce sera pour un prochain voyage…

La vue de ma chambre d'hôtel. Photo: Marie-Julie Gagnon

Pratico-pratique:

  • En 2018, 345 000 personnes habitaient Bilbao.
  • Le Musée des Beaux-Arts et le Musée Itasmuseum (Musée maritime) se trouvent à distance de marche du Musée Guggenheim. Tous trois sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
  • Plus grand marché couvert d’Europe, le Marché de La Ribera possède aussi des rampes et des ascenseurs.
  • L’hôtel Melia Bilbao est un hôtel 4,5 étoiles.

Merci à Air Transat, Eurail et à l’hôtel Melia Bilbao.