Natashquan : virée au bout de la 138
Parce qu'elle s'offrait un road trip jusqu'à Nastashquan, nous avons demandé à notre chroniqueuse Saveurs Véronique Leduc de nous en rapporter ses impressions et ses photos. Au bout de la route, elle y a découvert le pays de Vigneault dans tous ses charmes.
À 1300 kilomètres et 15 heures de route de Montréal, Natashquan offre un voyage dans un Québec tout autre fait de quelques rues, de maisons éparpillées et de dunes de sable. Là, ce sont les saisons, le son des vagues, la force du vent et le rythme des marées qui dictent le quotidien. L’impression qui reste après quelques jours en ce lieu? Natashquan est un poème.
C’est en continuant toujours sur la 138 qu’on arrive à Natashquan, relié au reste du Québec par la route depuis 1996 seulement. En chemin, les changements de paysages sont flagrants: de forêts de feuillus, on passe à des forêts de conifères et à des sols de mousse. Et au loin, toujours, le fleuve qui devient mer.
Il n’y a que 280 habitants qui demeurent à l’année à Natashquan. Mais l’été, plusieurs visiteurs sont de passage pour profiter de la beauté des lieux.
Au bureau de tourisme de Natashquan, on déplore le fait que les visiteurs ne soient souvent que de passage. Entre les visites guidées, les plages, la promenade sur le trottoir de bois, la belle église, la boutique de souvenirs et les magnifiques paysages, à l’accueil, on nous assure qu’il faut rester dormir au moins une nuit.
«Pays de Gilles Vigneault», Natashquan et ses habitants sont connus grâce aux chansons du poète québécois. Une visite guidée de la vieille école, autrefois fréquentée par le chanteur, permet de revivre une époque révolue de Natashquan et de situer quelques chansons classiques de Vigneault.
Le restaurant L’Échouerie, ouvert pendant la belle saison, est le lieu de rassemblement des locaux et des touristes. Cette année, le nouveau chef change le menu tous les jours pour faire une belle place aux produits de la région. Poissons et fruits de mer sont donc à l’honneur!
La terrasse de L’Échouerie est certainement une des plus belles du Québec. Question de prendre un moment pour profiter de la vue, on y sert des vins et des bières québécois.
Les Galets sont le symbole de Natashquan. Bien culturel classé site patrimonial par le gouvernement du Québec, la douzaine d’anciens hangars de pêcheurs résiste depuis 150 ans et témoigne de la vie des ancêtres.
Servant autrefois à entreposer des équipements ou à transformer le poisson, les bâtiments des Galets sont aujourd’hui inoccupés. Mais on y tient parfois des événements ou des expositions.
Si Natashquan était pendant longtemps le dernier village accessible par la 138, depuis 2013, la route a été prolongée jusqu’au village de Kegaska. Après 44 kilomètres sur une route de gravier, on arrive donc à ce petit village de pêcheurs… et au bout de la 138!
Contrairement à la croyance populaire, la température est bonne à Natashquan, et les habitants assurent qu’en août et septembre, ils ont un été où certaines journées peuvent être passées en maillot de bain à flâner sur la longue plage.
Les soirées sont tranquilles dans les petits villages du nord du Québec. Mais quand vient le temps de se rassembler, les Natashquanais s’invitent chez les voisins et les amis ou font des feux sur la grève.
Les couchers de soleil sont presque toujours majestueux sur la Côte-Nord, mettant en valeur des reliefs de conifères et de dunes de sable. Et quand vient le temps de quitter, on se dit que ce n’est que partie remise.