Tomber dans les pommes: 5 faits sur la pomme du Québec

Le mois de septembre est arrivé et avec lui vient le temps des pommes. Connaissons-nous vraiment ce fruit qu’on associe ici à l’automne? Voici cinq faits sur la pomme du Québec.

1. Une pomme venue de loin

Bien que venus initialement d’Asie, les premiers pommiers à avoir été plantés en Amérique étaient toutefois originaires de la Normandie, en France.

Au début du XVIIe siècle, ils auraient été mis en terre du côté de Québec et de Port-Royal, en Acadie. Puis, à Montréal, les Sulpiciens auraient été parmi les premiers à en planter dans leurs jardins, suivis des Jésuites, qui en auraient fait pousser sur le mont Royal autour de 1670.

2. Une production impressionnante

Au Québec, on compte plus de 400 producteurs de pommes officiellement répertoriés, situés surtout en Montérégie et dans les Laurentides, et qui récoltent ensemble plus de 100 millions de kilos de pommes chaque année.

3. Une province dans le peloton de tête

Le Québec est la troisième province productrice de pommes au Canada après l’Ontario et la Colombie-Britannique.

Le Québec est la troisième province productrice de pommes au Canada.  Photo: Joanna Nix Walkup, Unsplash

4. Une pomme populaire

La pomme McIntosh, qui représente un peu plus de la moitié de la production totale, est la plus prisée des consommateurs québécois. Viennent ensuite la Spartan, la Cortland et l’Empire.

5. Une pomme qui se cuisine

Au Québec, l’industrie de la transformation de la pomme permet d’écouler la moitié des pommes récoltées dans la province. Jus, compotes et tartes sont du lot, mais il y a aussi bien sûr… le cidre, dont le cidre de glace, une innovation typiquement québécoise apparue en 1990. La boisson alcoolisée, obtenue par la fermentation du jus de pommes de variétés tardives dont les sucres sont concentrés par le froid, est un produit phare du Québec.

Garage Screen: le cinéma sous la tente

Le studio d’architecture arménien SNKH a été choisi parmi 136 candidatures en 2019 pour concevoir le cinéma d’été Garage Screen à Moscou. Sa proposition: un pavillon à l’envers, qui ressemble aux tentes des peuples nomades.

Ouvert depuis quelques jours, sur la place du parc Gorky et juste en face du Garage Museum of Contemporary Art signé OMA, le cinéma se distingue dans le paysage sans pour autant faire de l’ombre à son voisin.

«Nous voulions souligner son caractère temporaire et éphémère. Dès le premier jour, nous savions qu’il devait être léger et sembler un peu fragile, sans murs ni barrières dures», a expliqué la cofondatrice de SNKH Armine Snkhchyan à Dezeen.

Photo: Garage Screen 2020

La grande partie de la structure se retrouve d’ailleurs à l’extérieur du bâtiment. Un cadre en acier retient l’imposante membrane blanche en PVC. La seule touche de couleur provient des néons qui marquent le nom de l’endroit.

Photo: Garage Screen 2020

À l’intérieur, les murs en velours rouge aux formes géométriques attirent le regard. Les poutres visibles du plafond soutiennent quant à elles les enceintes acoustiques. Les spectateurs pourront s’asseoir sur des chaises individuelles colorées. En raison du coronavirus, leur nombre a toutefois été divisé par deux pour se conformer aux règles de distanciation sociale. L’auditorium devait accueillir 450 personnes; sa capacité est désormais de 225.

Pour le reste, la conception s’avère bien pensée en ces temps de pandémie, même si celle-ci n’existait pas au moment du concours. Le cinéma dispose d’une ventilation naturelle et compte quatre entrées distinctes, qui permettent de gérer le flux de circulation. Comme quoi le hasard fait parfois bien les choses.

Sur la route des fromages

Parce qu’il est encore temps, dans les prochaines semaines, de profiter des paysages du Québec et de ses arrêts gourmands, il y a les routes des fromages à découvrir, grâce à une nouvelle application. Mordus de fromages, à vos téléphones, prêts, partez!

L’application «La route des fromages», lancée cet été, recense plus d’une centaine de fromageries artisanales et propose une quinzaine de routes possibles dans différentes régions du Québec pour les découvrir, des Îles-de-la-Madeleine à l’Abitibi-Témiscamingue, en passant par le Centre-du-Québec.

Certaines thématiques sont aussi proposées, comme celle des crémeries, par exemple, qui regroupe 28 arrêts sur 2500 kilomètres, ou celle de la poutine, qui suggère 15 découvertes dans différentes régions.

Puis, afin de choisir leur circuit préféré, les utilisateurs peuvent y faire des recherches par région, par spécificité de fromage (bio, en grains ou sans lactose), par type de lait (vache, chèvre, brebis ou bufflonne) ou par type de pâte (molle, ferme ou persillée).

Pour compléter les escapades, l’application propose des lieux de plein air, des endroits où profiter de la vue en dégustant les fromages et des attraits touristiques qui sont sur le chemin.

Les Québécois peuvent être fiers de tous les types de fromages produits ici – plus de 700! – et cette nouvelle application propose de les faire découvrir sous de nouveaux angles.

Après les soirées «vins et fromages», pourquoi ne pas opter pour les journées «paysages d’automne et fromages», qui promettent de beaux accords?

Le lièvre d’Amérique de Mireille Gagné

Chez Mireille Gagné, dont j’ai d’abord découvert la poésie, puis les nouvelles de son recueil, la poétesse n’est jamais loin; d’abord dans l’écriture, mais aussi dans l’imaginaire, le sien et le nôtre, où elle nous entraîne.

Avec Le lièvre d’Amérique, paru en août 2020 à La Peuplade, Mireille Gagné signe un conte, ou plutôt une fable animalière des temps modernes, où elle aborde à la fois les liens d’appartenance et les affres de l’exil, la douleur des âmes à qui on a arraché un être cher et les effets néfastes de la course à la performance, dictat du néolibéralisme. Mais n’allez pas croire qu’il s’agit d’une histoire hermétique. Bien au contraire, l’écriture et l’histoire de Mireille Gagné coulent de source… comme le fleuve.

Diane travaille d’arrache-pied, sans aucune vie personnelle, entièrement dédiée à sa performance. Mais ce n’est pas assez. Pas assez pour river le clou à sa rivale, pas assez pour la satisfaire et pour l’apaiser. Prête à tout, elle se soumet à un traitement peu orthodoxe pour améliorer sa cadence, sa force, sa résistance.

Plus besoin de dormir autant qu’avant. Beaucoup plus d’énergie et de vitalité. Plus de concentration. Exactement comme on lui avait promis. C’était la finalité qu’elle désirait. Ne plus jamais être fatiguée. Être capable d’exécuter un plus grand nombre de tâches. Avoir plus de temps. 

Tout irait bien, si seulement son corps et son esprit ne lui envoyaient pas d’autres messages et s’il n’y avait pas les cauchemars. Et cet irrésistible besoin, cet appel quasi animal pour la nature, la terre, le bois, le fleuve et l’île qui l’a vue grandir et qu’elle a quittée 15 ans auparavant.

Nanazobo était né, celui envoyé sur Terre par le Manitou pour enseigner la sagesse aux hommes. Pouvant incarner la forme qu’il désirait, il s’était changé en lièvre, d’abord pour se nourrir des herbes fraîches poussant autour de lui, mais ensuite pour punir Nokomis de l’avoir abandonné. Depuis ce temps, la légende dit que Nanazobo apparaît sous la forme d’un lièvre à ceux qui se sont égarés. 

Le conte se lit d’une traite. Impossible de s’arrêter. L’écriture est ciselée, le scénario, bien bâti. J’aime les contes, les fables, les légendes, et Mireille Gagné a le souffle qu’il faut pour porter un tel récit. Et puis, il y a le fleuve… notre Saint-Laurent, une passion que je partage alors…

Assise sur la véranda de la maison de mon enfance, je respire. Le fleuve glisse entre mes jambes. […] J’attends les oies qui devraient se reposer sur les battures d’ici la fin de la journée. Je ferme les yeux et tends l’oreille. Le silence, ou presque. Le fleuve possède un son qui lui est propre, très rapide à la surface, mais lent dans ses profondeurs. Une peau qui se tend et s’assouplit à chaque instant, de manière irrégulière. Je ne l’avais jamais remarqué auparavant, comme s’il respirait lui aussi. 

À lire absolument. Un must, un vrai coup de cœur pour cette poétesse et romancière québécoise. Sortie le 20 août. 

Le lièvre d’Amérique, Mireille Gagné, éditions La Peuplade, août 2020, 160 pages, 21,95$

Bleuet: la perle bleue du Québec

C’est le temps des bleuets! Souvent éclipsé par la fraise, qui fait son arrivée plus tôt dans la saison, le bleuet est pourtant une culture typique du Québec et un petit fruit agréable à cueillir soi-même entre fin juillet et septembre. Petite incursion dans son monde.

À travers la province, on trouve deux types de bleuets: le bleuet sauvage, une plante indigène de l’Amérique du Nord au plant bas et étalé, ainsi que le bleuet en corymbe, fruit du croisement d’espèces de bleuets sauvages, qui pousse dans un arbuste d’un à deux mètres de haut cultivé en rang et qui donne des fruits plus gros.

Des bleuets en corymbe, qui pousse dans un arbuste d’un à deux mètres de haut. Photo: Véronique Leduc

Le bleuet sauvage, plus répandu sur notre territoire, pousse sur des terrains ayant subi une coupe récente ou un incendie et sa production à travers la province est en augmentation. Bien sûr, c’est au Saguenay–Lac-Saint-Jean qu’on en trouve le plus puisque s’y concentre 71% de la production. Le Québec compte plus de 450 producteurs de bleuets sauvages, qui récoltent en moyenne près de 60 millions de livres de ce petit fruit chaque année, dont la majorité sera congelée. Une industrie qui génère des centaines d’emplois et des retombées d’environ 75 millions de dollars annuellement.

De son côté, c’est en Montérégie, Chaudière-Appalaches et en Estrie que se concentre le bleuet en corymbe, qui offre de belles grappes dodues aux cueilleurs, semblables à des grappes de raisins. D’ailleurs, à La Colline aux Bleuets, à Dunham, où on offre l’autocueillette de petits fruits biologiques, le propriétaire compare la culture du fruit à celle du raisin. «Il faut un sol sablonneux et plus pauvre, un peu comme pour la culture des vignes.» En hauteur, là où la vue sur les montagnes est superbe, la bleuetière propose une dizaine de variétés de bleuets de différentes grosseurs et plus ou moins sucrés.

La Colline aux Bleuets, à Dunham, offre l’autocueillette de bleuets en corymbe. Photo: Véronique Leduc

Notre petit fruit bleu, qui nécessite un climat nordique pour croître, est si savoureux que d’autres pays le demandent. Entre autres, une fois récolté, notre bleuet se retrouve aux États-Unis, en Allemagne et au Japon. Quand il pousse à côté de chez nous, il faut donc savoir en profiter! Après tout, ce n’est pas pour rien qu’on surnomme souvent le bleuet «la perle bleue».