D’où vient le lapin de Pâques?

Il y a plusieurs symboles alimentaires associés à Pâques, dont le chocolat, bien sûr, qu’on retrouve souvent sous forme de lapin. Mais pourquoi cet animal est-il associé à cette fête printanière?

Le lapin fait partie des symboles associés à Pâques, tout comme les œufs, la poule et le jambon. Selon Michel Lambert, historien de la cuisine familiale du Québec, le lapin a, pour plusieurs de nos ancêtres, longtemps été associé à la fertilité (dû à sa grande capacité à procréer), et donc, au printemps. «Entre autres, les tribus germaniques avaient une mythologie selon laquelle le lapin jouait un rôle symbolique en raison de sa fécondité légendaire, qui signifiait le retour de la vie avec le soleil et la lumière printanière», dit-il.

Dans les recherches, cette idée de la fertilité et du renouveau qu’on associe au printemps revient à quelques reprises.

Toutefois, une autre légende allemande raconte qu’une femme pauvre qui ne pouvait offrir de douceurs à ses enfants aurait décoré des œufs qu’elle aurait ensuite cachés dans le jardin, où vivait un lapin. Ses enfants, en découvrant les œufs, auraient cru que c’était le lapin qui les avait pondus. L’idée que le lapin apportait les œufs en chocolat aux enfants serait restée et aurait traversé les époques.

Sinon, sur un ton plus humoristique, la publicité ci-dessous explique de bien mignonne façon d’où viendraient les œufs de Pâques (hé oui, du lapin!).

Vous verrez sûrement désormais d’un nouvel œil les lapins en chocolat qui ornent les vitrines début avril!

Ma cuisine, Hélène Laurendeau

Vous le savez, on ne parle pas de recettes sur Avenues.ca. Mais on ne pouvait pas passer à côté de ce livre de notre collaboratrice bien-aimée Hélène Laurendeau. Ma cuisine est à l’image de la nutritionniste chouchou des Québécois: sympathique et généreux.

Hélène Laurendeau a animé le Rendez-vous Avenues.ca Le voyage gourmand à quelques reprises, dans différentes régions de la province. Si vous y avez déjà assisté, vous savez à quel point elle est captivante et généreuse en anecdotes. Son livre de recettes, Ma cuisine, l’est tout autant.

Les premières pages du livre nous plongent dans les influences de la cuisine d’Hélène. On fait notamment connaissance avec les membres de sa famille, ses amis et ses collègues (sympathique, on vous l’a dit d’entrée de jeu!). Un menu des recettes présentes dans le livre accompagne ces présentations des différentes influences culinaires d’Hélène. C’est intéressant de pouvoir faire le lien entre une recette et son origine dans la vie de la nutritionniste.

On aurait pu s’attendre à ce que les recettes de Ma cuisine soient accompagnées de valeurs nutritives et de conseils santé, mais – à notre plus grand bonheur – ce sont plutôt des anecdotes personnelles et des conseils de préparation ou de cuisson qu’on y trouve. Celles-ci permettent une incursion dans la vie d’Hélène Laurendeau et cela nous fait sentir privilégiés d’avoir accès à ses recettes familiales, dont le gravlax suédois et la soupe de sa mère, Fernande, ou encore le pesto de ses enfants, Juliette et Étienne.

Au fil des pages, on sent tout l’amour de la nutritionniste pour la préparation de bons repas, mais surtout pour les moments que cela permet de créer et de partager avec des gens qu’on aime ou qu’on vient tout juste de rencontrer.

Ce livre n’aurait sans doute jamais vu le jour sans le travail de sa fille Juliette, qui lui a offert en cadeau d’anniversaire une clé USB sur laquelle étaient rassemblées toutes les recettes familiales jusqu’alors dispersées dans des classeurs et boîtes métalliques (merci, Juliette!).

Ma cuisine nous plonge dans l’univers culinaire d’Hélène Laurendeau et nous fait réaliser l’importance de la transmission. On avoue que ça nous a donné l’envie, à nous aussi, de rassembler nos recettes et d’y noter des anecdotes, comme c’est fait dans le livre. Pour que les classiques ne se perdent pas et que nos enfants et petits-enfants puissent faire perdurer les saveurs familiales dans le temps.

Entretiens gourmands avec Hélène Laurendeau

Hélène Laurendeau a également partagé sa passion pour la cuisine avec notre rédactrice en chef, Françoise Genest, dans la série de balados Entretien gourmand. Elle a même contribué à notre section Voyages en images en partageant avec vous les saveurs de la Toscane et de la Martinique.

«Ma cuisine», Hélène Laurendeau. Saint-Jean Éditeur. 2023. 208 pages.

Nouveau départ pour le 9e étage du magasin Eaton

Fermé depuis près de 25 ans, le restaurant L’Île-de-France, au 9e étage de l’ancien magasin Eaton à Montréal, rouvrira ses portes à la fin de 2023. La nouvelle a de quoi réjouir les amateurs d’art déco (et les nostalgiques!). Retour sur l’histoire de ce lieu emblématique.

Au début du 20e siècle, les grands magasins font des pieds et des mains pour attirer la clientèle, ajoutant des salles de spectacle, des salons de coiffure et d’autres services pour se démarquer. La compagnie Eaton, propriétaire d’un magasin sur la rue Sainte-Catherine depuis 1927, suit la tendance.

Lady Eaton, veuve de sir John Craig Eaton, fait appel à l’architecte Jacques Carlu pour la conception d’un restaurant au 9e étage. Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, ce maître de l’architecture art déco s’est surtout illustré en réalisant le Palais de Chaillot, à Paris.

BAnQ

La légende veut que lady Eaton, impressionnée par son voyage sur le navire L’Île-de-France, ait désiré une réplique de sa salle à manger. Que ce soit vrai ou pas, l’intérieur s’inspire des paquebots transatlantiques de l’époque. Les grandes fenêtres offrent une vue magnifique sur Montréal et ajoutent à l’expérience. Il s’agit d’ailleurs de l’un des plus remarquables exemples de l’art déco au Québec.

BAnQ

Avec sa nef centrale arrondie, ses piliers de marbre importé, son sol en linoléum bicolore et son foyer qui fait office de salon de thé, le nouveau point de rendez-vous des gens d’affaires évoque le raffinement et l’élégance. La palette de couleurs, les bas-reliefs et les murales (dont deux sont l’œuvre d’Anne Carlu, l’épouse de l’architecte) se côtoient avec brio. Presque tous les détails sont préservés au fil des ans. En 1981, le buffet et les socles lumineux sont ajoutés au centre de la nef, dans le respect du style de l’endroit.

The Journal of the Royal Architectural Institute of Canada, mai 1931

L’immense établissement peut accueillir jusqu’à 600 personnes. Les repas offerts aux employés à la cafétéria de même que la nourriture vendue aux étages inférieurs sont mitonnés dans sa cuisine.

Le 9e sombre en même temps que les magasins Eaton, qui font faillite en 1999. Depuis, l’espace accumule la poussière, attendant silencieusement qu’on lui redonne une seconde vie.

Restaurant de L'Île-de-France. Vue d'angle. Mark Ramsay Elsworthy 2016, © Ministère de la Culture et des Communications

Le restaurant ainsi que le mobilier, un ensemble de 839 objets regroupant des meubles, mais aussi des luminaires, des pièces de vaisselle et des objets utilitaires conçus en 1930 dans le style art déco, en plus de quelques pièces d’argenterie anglaise datant de la fin du 19e siècle, sont classés patrimoniaux par le gouvernement du Québec en 2000. Quelques œuvres d’art font également partie du lot.

Restaurant de L'Île-de-France. Vue intérieure. © Ministère de la Culture et des Communications 1999

Ivanhoé Cambridge, propriétaire du bâtiment, entend restaurer le tout pour lui redonner son lustre d’autrefois. Comme le mentionne la firme EVOQ Architecture, chargée du projet, dans Le Devoir, des travaux de mise aux normes seront nécessaires avant d’accueillir à nouveau les visiteurs. La formule, qui combinera restauration et espace multifonctionnel, reste à peaufiner, mais la volonté de rendre les lieux accessibles au public est là.

Chose certaine, la réouverture de L’Île-de-France risque d’attirer une foule de curieux et d’anciens clients. Serez-vous du nombre?

The Sticky: quand un vol de sirop d’érable fait le tour du monde

Le sirop d’érable est souvent appelé «l’or blond du Québec». Il n’a jamais si bien porté son nom qu’en 2011 et 2012, alors qu’a lieu un vol de près de 10 000 barils de sirop, d’une valeur de plusieurs millions de dollars, et qui a mené un homme en prison. La saga québécoise sera prochainement racontée dans une série.

L’histoire avait fait les manchettes à l’international: pendant près d’un an, entre août 2011 et juillet 2012, Richard Vallières avait dirigé une importante opération qui consistait à voler des barils de sirop d’érable à l’entrepôt de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, à Saint-Louis-de-Blandford, dans le Centre-du-Québec, pour remplacer le sirop par de l’eau et ensuite remettre les barils en place. Le sirop volé était ensuite vendu en Ontario, au Nouveau-Brunswick et aux États-Unis. L’opération avait permis d’accumuler plus de 18 millions de dollars et de dérober 70% de l’approvisionnement mondial de sirop d’érable. Richard Vallières avait été reconnu coupable et envoyé en prison en 2016.

L’affaire, un des vols canadiens les plus importants, avait fait le tour du monde et avait été surnommée «vol de sirop d’érable du siècle».

Une histoire digne d’une série

On a annoncé ce printemps que le vol québécois a attiré l’attention de plusieurs maisons de production et qu’il sera adapté en série télévisée. Baptisée The Sticky, elle sera diffusée sur Prime et disponible dans 240 pays.

Le tournage se déroulera à Montréal et aux alentours et le comédien Guillaume Cyr fera partie de la distribution anglophone aux côtés d’acteurs américains et ontariens.

La série inspirée d’une histoire typiquement québécoise sera à surveiller en 2024!

Voyager mieux. Est-ce vraiment possible?, Marie-Julie Gagnon

J’avais très hâte de lire Voyager mieux. Est-ce vraiment possible?, essai de notre chroniqueuse voyage, Marie-Julie Gagnon. En tant que chef de pupitre pour Avenues.ca, c’est moi qui reçois (ou pas!) les textes de Marie-Julie semaine après semaine, et ce, depuis 2015. Je suis donc plutôt bien placée pour savoir qu’elle a y mis beaucoup de temps et de cœur.

Lorsque j’ai ouvert l’enveloppe qui contenait le livre de Marie-Julie, j’avoue avoir été surprise. «Mais il est tout petit!», que je me suis dit. Tout petit, mais ô combien fouillé et pertinent!

Si vous n’êtes pas déjà écoanxieux, peut-être le deviendrez-vous en lisant cet essai. Les nombreuses statistiques et prévisions environnementales qui s’y trouvent font peur. Mais détrompez-vous, l’objectif de Marie-Julie n’est pas de vous culpabiliser. Au contraire. L’idée est plutôt de vous informer et de vous amener à faire les meilleurs choix possible. C’est un exercice de conscience et un désir de faire mieux, d’améliorer notre façon de voyager.

Parmi les statistiques qui m’ont le plus impressionnée: «le nombre de touristes québécois qui voyagent en avion est passé de 2,8 millions à 4,3 millions entre 2010 et 2019, soit une hausse de 42% en une décennie». 42%! «[…] en 2017, 10 fois plus d’oxyde de soufre se serait échappé des navires de Carnival Corporation que de l’ensemble des 260 millions de véhicules circulant sur le continent européen.» C’est fou! Comment on fait pour accepter ça?

Oui, cet essai est parfois déprimant. Heureusement, les notes de bas de page rigolotes allègent l’atmosphère. Et Marie-Julie ne nous laisse pas sur notre déprime. Tous les chapitres proposent des pistes de solution aux problèmes évoqués. Oui, continuer à faire des croisières, mais opter pour une croisière de niche, plus dispendieuse, mais de meilleure qualité. Oui, continuer à aller dans des tout-inclus, mais faire des efforts pour s’intéresser à la culture locale et la soutenir…

Cet essai de 162 pages, fort intéressant, se lit tout seul. Il devrait être gracieusement mis à la disposition des voyageurs à bord des avions, trains et autobus, car il est un excellent outil de conscientisation. Et je ne dis pas ça parce que je travaille avec Marie-Julie! À l’heure où la reprise des voyages post-pandémie bat son plein, il y a matière à réflexion…

Voyageur mieux. Est-ce vraiment possible?, Marie-Julie Gagnon. Québec Amérique. 2023. 168 pages