L’ail des bois: un trésor à protéger

Certains produits alimentaires sont parfois victimes de leur succès. C’est le cas de l’ail des bois, qu’il est interdit de commercialiser, et dont la cueillette est réglementée depuis 1995.

L’ail des bois est devenu tellement populaire dans les années 1970 et 1980, et sa cueillette, si intensive, qu’en 1994, on estimait qu’environ le quart des populations connues avaient disparu ou étaient menacées de disparaître. À l’époque, on commercialisait cet ail au goût parfumé et délicat et il était même possible de s’en procurer en épicerie.

Depuis, à titre d’espèce vulnérable, l’ail des bois bénéficie d’une protection juridique au Québec et, désormais, ceux qui font partie des chanceux qui connaissent l’emplacement d’une talle doivent se restreindre à la cueillette de 50 bulbes par année. Pour assurer sa sauvegarde, il faut aussi ne cueillir qu’une feuille sur trois et ne récolter que 5% de la talle.

Pour assurer la sauvegarde de l'ail des bois, il faut ne cueillir qu’une feuille sur trois et ne récolter que 5% de la talle. Photo: Depositphotos

Et gare à ceux et celles qui ne respectent pas la règle des 50 bulbes : la contrebande d’ail des bois est surveillée de près et les cueilleurs abusifs devront payer une amende.

Mais si cela est bien fait, c’est un plaisir de récolter et d’apprêter l’ail des bois en pesto, en beurre, sur des pâtes…

Si vous avez la chance d’avoir trouvé un endroit béni où cueillir l’ail des bois, pourquoi ne pas transplanter quelques bulbes au jardin? D’ailleurs, les bulbes saisis par les agents de conservation sont souvent remis, le plus rapidement possible, à des gens qui souhaitent les replanter afin de participer au renouvellement de la ressource, qui a besoin d’environ huit ans pour fleurir. Encore mieux: il est possible de trouver des semences sur Internet pour tenter sa chance au jardin.

L’ail des bois est assurément un vrai trésor de la nature…

Maison du Docteur-Joseph-Frenette: de l’importance du médecin de campagne

Nous sommes en 1907 et le docteur Joseph Frenette vient de s’installer à Causapscal. La nouvelle peut paraître banale, mais elle s’avère majeure pour les habitants du village, qui peuvent désormais compter sur leur premier médecin résident. Encore aujourd’hui, la maison jaune permet de pénétrer dans son univers.

La demeure du 3, rue Frenette, à Causapscal, est construite à la fin du 19e siècle selon les plans des architectes Boudreau, Fortier et Associés. La maison mansardée s’inspire à la fois de l’architecture résidentielle traditionnelle de l’époque et d’éléments tirés de l’architecture Second Empire.

La demeure du 3, rue Frenette, à Causapscal, est construite à la fin du 19e siècle.  Photo: Société des musées du Québec

Comme de nombreuses résidences rurales de son temps, celle du médecin opte pour un plan rectangulaire, qui s’élève sur deux étages. Sa façade symétrique se pare de planches de bois, tandis que la toiture se couvre de bardeaux de cèdre. Une grande galerie couverte, des lucarnes à pignons, un balcon au deuxième étage et une jolie porte rouge complètent le tableau.

C’est dans cette habitation relativement modeste que le médecin établit son cabinet de consultation. Photo: Société des musées du Québec

C’est dans cette habitation relativement modeste que le médecin établit son cabinet de consultation. Il se déplace également à domicile dans une bonne partie de la vallée de la Matapédia, une région alors dépourvue d’hôpital. Le professionnel de la santé concocte aussi ses propres médicaments, pratique des interventions chirurgicales et obstétriques et s’improvise dentiste.

Le docteur Frenette se déplace également à domicile dans une bonne partie de la vallée de la Matapédia. Photo: Société des musées du Québec

La propriété est citée immeuble patrimonial en 2002, et restaurée selon les plans originaux. Jusqu’à la fin de sa vie, soit pendant 46 ans, le docteur Frenette soigne des blessés, des malades ou met des enfants au monde. Son ancienne résidence lui rend hommage depuis 2005. On y retrouve des textes, des photographies et une panoplie d’objets lui ayant appartenu (comme sa mallette de docteur en cuir et ses instruments), de même que des présentations multimédias.

Un potager à polliniser

Alors qu’il est temps de débuter ou de finaliser son potager, pourquoi ne pas faire cadeau de certaines fleurs aux insectes pollinisateurs? Après tout, ces derniers sont responsables de 35% de notre garde-manger!

Sans les insectes pollinisateurs, il n’y aurait pas de fruits, de légumes ou de noix, ce qui représente une partie importante, voire primordiale, de notre alimentation. Pourtant, le signal d’alarme est lancé depuis plusieurs années: leur taux d’extinction est inquiétant et il est temps d’agir. Et les gestes à poser sont simples.

Il y a d’ailleurs depuis trois ans le Défi pissenlits, qui s’étend un peu partout au Québec, et qui consiste simplement à ne pas tondre la pelouse pour un moment afin de laisser pousser les petites fleurs jaunes au printemps. Les pissenlits offrent nectar et pollen aux insectes, mais leur procurent aussi des habitats. (En prime, toutes leurs parties sont délicieuses pour nous!)

En plus de ne pas tondre la pelouse au printemps, d’autres actions peuvent être posées par les jardiniers pour attirer abeilles, bourdons, guêpes, papillons et compagnie. Par exemple, il est recommandé de cultiver une diversité de végétaux qui fleuriront à différents moments de l’année, d’opter pour des espèces indigènes, de planter quelques fleurs en pot qui attirent les insectes et de laisser fleurir quelques fines herbes. D’ailleurs, le site d’Espace pour la vie conseille quelques annuelles et vivaces qui s’intègrent facilement au potager ou au jardin afin d’attirer les insectes pollinisateurs.

Et puis, pensez-y: les bienfaits sont aussi bien réels pour les jardiniers, puisque c’est parce qu’elles sont pollinisées que les fleurs produisent des fruits et des légumes. C’est gagnant-gagnant!

Manoir Papineau: la vie faste d’un seigneur

Sur le cap Bonsecours, à Montebello, se dresse un impressionnant manoir de pierre. Sa toiture ornée des initiales LJP rappelle à quiconque visite les lieux le nom de son illustre propriétaire: Louis-Joseph Papineau. Coup d’œil sur une demeure intimement liée à notre histoire.

C’est en 1848 que Louis-Joseph Papineau entreprend la construction du manoir. Forcé à l’exil en raison de son rôle dans la rébellion des patriotes en 1837-1838, il rentre au bercail avec le désir de développer la seigneurie de la Petite-Nation, qu’il a achetée de son père en 1817.

C’est en 1848 que Louis-Joseph Papineau entreprend la construction du manoir. Photo: BAnQ

Le chef des patriotes ébauche les plans lui-même alors que l’architecte français Louis Aubertin se charge de les réaliser. Digne de la stature de son occupant, la résidence est vaste et son style, bien élaboré.

Digne de la stature de son occupant, la résidence est vaste et son style, bien élaboré. Photo: Facebook Lieux historiques nationaux au Québec, Parcs Canada

La conception s’inspire de nombreux courants architecturaux. La façade avant est, par exemple, de style Regency. La façade arrière prend de son côté des airs de château médiéval, avec ses tours d’angle en bois. L’ensemble emprunte aussi au style pittoresque, puisqu’il s’implante harmonieusement dans le paysage. L’emplacement au sommet du cap Bonsecours et les multiples fenêtres offrent aux résidents des vues panoramiques de la région et de la rivière des Outaouais.

L’emplacement au sommet du cap Bonsecours et les multiples fenêtres offrent aux résidents des vues panoramiques de la région et de la rivière des Outaouais. Photo: Facebook Lieux historiques nationaux au Québec, Parcs Canada

À l’intérieur, les domestiques occupent le rez-de-chaussée. Les maîtres, eux, habitent les deux étages supérieurs. L’annexe à cinq faces, coiffée d’un toit en appentis, abrite le salon bleu. Les remarquables escaliers en colimaçon se trouvent dans la tour ronde alors que la serre se situe dans la tour octogonale. La tour carrée loge la bibliothèque, à l’abri du feu.

Le manoir subit plusieurs transformations lorsqu’il devient le Seigniory Club, de 1929 à 1970. Photo: Facebook Lieux historiques nationaux au Québec, Parcs Canada

Le manoir subit plusieurs transformations lorsqu’il devient le Seigniory Club, de 1929 à 1970. Parcs Canada, qui gère les bâtiments depuis 1993, lui a toutefois redonné tout son lustre.

La toiture ornée des initiales LJP rappelle le nom de son illustre propriétaire: Louis-Joseph Papineau. Photo: Facebook Lieux historiques nationaux au Québec, Parcs Canada

Outre les initiales sur le toit, le balcon en fer forgé est aussi à l’effigie des Papineau. D’autres personnages importants du clan y sont d’ailleurs associés. Napoléon Bourassa, le gendre de Louis-Joseph, qui était peintre, sculpteur, romancier et architecte, y a par exemple élu domicile, tout comme son fils cadet, Henri Bourassa, fondateur du Devoir.

Le site historique national regroupe également un musée familial, un hangar à grains et la chapelle funéraire des Papineau. Photo: Facebook Lieux historiques nationaux au Québec, Parcs Canada

Le site historique national regroupe également un musée familial, un hangar à grains et la chapelle funéraire des Papineau. Le pavillon de thé a malheureusement été démoli récemment, même s’il était en théorie protégé.

Les têtes de violon en 5 faits

Avec les asperges, les têtes de violon sont les premières verdures à revenir au menu après l’hiver. Annonciatrices de printemps, elles restent mystérieuses pour plusieurs. Voici cinq faits pour mieux les connaître.

Têtes de violon ou crosses de fougère

Celles qu’on appelle «têtes de violon» en raison de leur forme en spirale qui rappelle la volute de l’instrument de musique proviennent des fougères qui n’ont pas encore complètement poussé et qui sont encore enroulées sur elles-mêmes. C’est pourquoi on les appelle aussi parfois «crosses de fougère».

Une fougère particulière

Attention: ce ne sont pas toutes les fougères qui sont comestibles! La fougère-à-l’autruche est la fougère comestible la plus répandue. D’ailleurs, elle serait la seule plante indigène du Canada ayant atteint un succès commercial en tant que légume. On la retrouve aussi dans d’autres pays comme les États-Unis, le Japon, la Chine, la Sibérie, en Russie, la Belgique et la France.

La fougère-à-l’autruche est la fougère comestible la plus répandue. Photo: Depositphotos

À savourer avec précaution

La tête de violon renferme une toxine encore inconnue. C’est pourquoi, avant de cuisiner les crosses de fougère, il est recommandé de les secouer dans un sac en plastique afin d’en détacher les écailles brunes, de les laver soigneusement en changeant l’eau fréquemment, puis de les cuire de 10 à 15 minutes dans l’eau ou à la vapeur.

Une saison courte

Les têtes de violon, que certains comparent aux asperges, aux épinards ou aux fèves vertes quand il est question du goût, sont enroulées en spirales pendant seulement deux semaines environ, au mois de mai, avant de se déployer et de ne plus être comestibles.

Les têtes de violon sont enroulées en spirales pendant seulement deux semaines environ. Photo: The Matter of Food, Unsplash

Une longue histoire

Certains estiment que les humains consomment des crosses de fougère depuis très longtemps. Toutefois, elles sont beaucoup plus populaires depuis quelques années. D’ailleurs, on croit que les populations sauvages de fougères pourraient éventuellement être en péril si cet engouement continue.