Un café, de l’huile, un sucre…

Il y a eu le café au beurre il y a quelques années, mais depuis quelques mois, c’est plutôt le café à l’huile d’olive qui fait parler...

L’hiver dernier, Oleato, nom que l’on donne à la nouvelle gamme de cafés Starbucks à l’huile d’olive, était lancée en Italie en formule chaude ou froide. Depuis, selon le magazine Ricardo, ces cafés nouveau genre sont aussi offerts en Californie, à New York et au Japon.

 

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La gamme de produits comprend trois boissons: un latté au lait d’avoine, un espresso glacé et un café infusé à froid… dans lesquels on ajoute une cuillérée d’huile d’olive.

Howard Schultz, principal actionnaire de la chaîne mondialement connue, raconte avoir eu l’idée d’ajouter de l’huile d’olive dans du café en se baladant dans les oliveraies de Sicile. «L’huile d’olive produit une saveur inattendue, veloutée et beurrée dans des cafés froids ou chauds. La boisson est encore plus savoureuse et reste plus longtemps en bouche», a-t-il expliqué dans un communiqué de presse.

Toutefois, chez ceux qui l’ont essayé, le café à l’huile d’olive ne fait pas que des adeptes puisqu’on dit que l’effet stimulant du café et l’effet relaxant de l’huile d’olive mis ensemble pourraient provoquer de l’inconfort et des crampes.

Est-ce que le café à l’huile d’olive fera sa place autant qu’a su le faire le café au beurre, qu’on dit soutenant et qui est adopté dans la Silicon Valley et à Wall Street? C’est à suivre…

Repérez les fromages fermiers

Peut-être les avez-vous remarqués puisqu’ils sont de plus en plus présents sur les tablettes. En effet, depuis le printemps dernier, les Québécois peuvent mettre la main sur ces produits qui affichent le premier terme valorisant au Québec, celui de «Fromage fermier». Découverte de ces fromages pas comme les autres.

C’est depuis le 1er avril 2023 que l’utilisation du terme «Fromage fermier» est régie par la loi afin de reconnaître le travail d’un producteur-fromager qui utilise le lait de son troupeau pour produire son fromage de façon fermière. Plus précisément, pour obtenir cette reconnaissance, tout doit être fait sur le même site et il doit y avoir un maximum de deux kilomètres entre la ferme et le lieu de transformation, qui doivent tous deux appartenir au producteur-fromager. Le fromage doit aussi être fabriqué selon des techniques traditionnelles non automatisées ou propres au producteur-fromager agricole, puis ce dernier doit participer à la mise en marché de ses produits. En d’autres mots, le principe est: une ferme, un troupeau, un fromage.

Photo: Facebook Fromages d'ici

Frais ou vieillis, à pâte molle ou ferme, au lait cru, à la croûte fleurie ou lavée: tous les types de fromages peuvent être des fromages fermiers s’ils respectent ces conditions qui visent à mettre de l’avant le savoir-faire des artisans québécois ainsi que les saveurs du terroir.

Cet été, on dénombrait près de 150 fromages identifiés comme des fromages fermiers venant d’une douzaine d’entreprises réparties dans sept régions. Et les demandes de certification continuent d’augmenter.

Pour les producteurs, le nouveau logo permet d’identifier clairement leurs produits alors que, pour les consommateurs, il fait référence à un savoir-faire artisanal et à une qualité unique à l’intérieur même de l’offre de fromages d’ici. Lors de votre prochain passage au rayon des fromages, ouvrez l’œil!

 

Maison Cormier: l’art de se réincarner

Une grande tour, un toit mansardé percé de lucarnes, des ornements multiples et une allure monumentale: la maison Cormier est un bel exemple du style Second Empire. Arrêt à Plessisville pour visiter cette bourgeoise d’autrefois.

Construite en 1885-1886, la résidence en briques de trois étages attire le regard des passants sur la rue Saint-Calixte. Elle a été érigée pour Charles Cormier. Le nom ne vous dit peut-être rien, mais sachez qu’il est un personnage important de l’histoire de la région.

Ce membre de l’Association des Fils de la Liberté emménage à Plessisville vers 1850, où il ouvre un magasin. Il devient le premier maire de la municipalité en 1855, avant de siéger comme conseiller législatif, puis comme sénateur de la division de Kennebec au Parlement du Canada-Uni. L’homme d’affaires a aussi cofondé la Fonderie de Plessisville en 1873.

La maison Cormier est un bel exemple du style Second Empire. Photo: Jean-François Rodrigue, 2005 © Ministère de la Culture et des Communications

Avec ses 23 pièces, la maison est digne de son statut social. Certains membres de l’élite de la province de Québec et du Canada ont d’ailleurs visité la demeure. C’est l’architecte Elzéar Charest qui a conçu les plans. On lui doit de nombreuses demeures privées dans les quartiers Saint-Jean et Saint-Sauveur, à Québec. Plusieurs palais de justice, dont ceux de Kamouraska et de Hull, portent également sa signature. Il est reconnu comme «l’un des meilleurs représentants de l’éclectisme architectural à Québec ».

La maison Cormier ne manque pas d’élégance. Photo: Les Patriotes de 1837-1838

La maison Cormier ne manque pas d’élégance. Les éléments décoratifs abondent: motifs de fleur de lys, montants et frontons sculptés des lucarnes, balustrades en fer forgé et oculi — ces ouvertures rondes dans le toit de la tour — cohabitent avec harmonie. À l’intérieur, les riches boiseries, les tapisseries et les corniches en plâtre se côtoient. Toutes les caractéristiques architecturales d’origine ont passé l’épreuve du temps.

En 1919, la maison Cormier devient l'Hôpital Sacré-Coeur de Plessisville. Photo: Facebook Société d'histoire de Plessisville

Après le décès de Charles Cormier, la maison passe aux mains de son fils, Napoléon-Charles. Ce dernier suit les traces de son père, en s’illustrant en affaires et en politique.

Photo: BAnQ

En 1919, la propriété est vendue pour une bouchée de pain à la congrégation des Sœurs de la Charité, qui la convertit en hôpital. À la suite de la relocalisation de l’hôpital, le CLSC de l’Érable achète le bâtiment en 1975 pour loger ses bureaux. La maison est reconnue comme immeuble patrimonial depuis 1978. L’intérieur a été rénové par le ministère des Affaires sociales du Québec huit ans plus tard.

La petite histoire du brocoli

On oublie parfois que le brocoli est pendant quelques mois un bon allié pour manger local. Il nous semble qu’il fait partie de notre quotidien depuis toujours, et pourtant… Voici la petite histoire du brocoli.

Selon l’historien Michel Lambert, le brocoli descendrait du chou maritime qui poussait au bord de l’eau salée des mers européennes du Nord. Puis les Anglais l’auraient implanté en l’Amérique au début du 19 siècle en apportant des graines dans leurs bagages. Le légume vert est donc de ce côté-ci de l’Atlantique depuis longtemps, mais on raconte que c’est la Maison-Blanche, sous la direction des Kennedy, qui aurait vraiment popularisé le brocoli en Amérique dans les années 1960.

Le mot «brocoli» vient de l’italien broccoli – le pluriel de broccolo –, qui signifie «pousse de chou». En effet, à l’époque, les Italiens ont été parmi les premiers en Europe à apprécier ce crucifère, tellement que Catherine de Médicis, qui l’adorait, le désignait comme l’«asperge italienne».

Aujourd’hui, on tient peut-être pour acquis le brocoli d’ici, et pourtant, il n’a pas toujours été disponible. En effet, pendant longtemps, celui que les Québécois mettaient dans leur assiette venait de… Californie. C’est à Laval, autour de 1975, grâce à la famille Gibouleau, que les premiers brocolis québécois ont été cultivés après diverses expériences pour trouver les variétés les mieux adaptées au climat nordique.

Désormais, grâce à plusieurs producteurs, le brocoli local est disponible pendant une bonne période, soit de juillet à novembre: c’est le temps d’en profiter!

La mère et l’assassin, Alexandra Echkenazi

Pendant 15 ans, Alexandra Echkenazi a été journaliste aux faits divers au journal Le Parisien. Depuis quelques années, elle exerce le métier de scénariste et de romancière. C’est en lisant Le joueur de Baccara – une histoire romancée sur la naissance de James Bond sortie en 2017 – que j’ai connu Alexandra Echkenazi. Il a donc fallu attendre six ans pour que je retrouve sa plume dans son tout nouvel opus, La mère et l’assassin.

Quel joli titre de polar! Mais également quelle intrigue habilement ficelée! Le roman débute sur une scène révélatrice: Morgane Le Dantec, la mère, se tient à côté du corps de Glenn Bennec, l’assassin. Elle tient dans ses mains une arme à feu, ses mains sont tachées de sang, elle a tenté de le réanimer. En vain!

Une évidence? Sommes-nous en présence de la mère et de l’assassin? Peut-être!

Trois mois plus tôt, Glenn Bennec, professeur d’éducation physique dans un collège malouin, est arrêté pour le meurtre d’Océane, la fille de 17 ans de Morgane Le Dantec. Toutes les preuves mènent au verdict de culpabilité du prévenu. On l’accuse du meurtre de la jeune fille, et aussi d’avoir caché le corps de sa victime. Mais un vice de procédure force la justice à libérer le suspect et à suspendre l’accusation. Voilà qui vient nourrir chez la mère de la victime un besoin de vengeance inéluctable.

La policière chargée du convoi qui transportera le prévenu à sa sortie de prison, Nina Kaminski, ne peut s’empêcher d’émettre des doutes sur toute cette affaire. Malgré le fait qu’elle est enceinte et que sa hiérarchie a peu de confiance en elle, la jeune policière tentera de découvrir ce qui s’est passé lors du meurtre de la jeune Océane. Et celui du prévenu.

Il y a tellement de questions sans réponse, mais aussi beaucoup d’éléments à éclaircir. Où est le corps d’Océane? Pourquoi l’a-t-on tuée? Serait-il possible que la fille et la mère aient eu le même intérêt pour le jeune professeur de sport? Que s’est-il réellement passé le soir de la disparition d’Océane? Voilà autant d’énigmes qui parsèment l’enquête de la policière et qui la poussent à remettre en question certaines incohérences dans l’instruction de départ.

Ce qui est remarquable dans ce roman, c’est la capacité de la romancière à amorcer son histoire par une scène tout ce qu’il y a de plus explicite : une victime et une personne qui tient une arme. Puis, nous démontrer dans le développement de son intrigue que cette évidence cache un arsenal de doutes, de scénarios possibles et d’incertitudes factuelles. Voilà tous les ingrédients d’un thriller psychologique regroupant tout ce qu’il faut pour vous tenir en haleine jusqu’à la dernière page.

Bien sûr, le lecteur de polars en nous se laissera prendre au jeu, formulera ses propres hypothèses et tentera de résoudre les deux meurtres. En contrepartie, l’auteure dissémine sur notre route des indices dont on doit tenir compte, et quand nous pensons détenir la clé de l’intrigue, un revirement vient tout remettre en cause. Quel plaisir de lecture!

En plus de ce jeu entre l’auteure et le lecteur, Alexandra Echkenazi a utilisé une structure romanesque qui sert bien la construction de l’intrigue. Tout au long du roman, elle exploite une temporalité à trois niveaux: ce qui s’est passé avant la disparition d’Océane; la journée où le suspect a été relâché; les jours suivant son assassinat.

De chapitre en chapitre, l’auteure ajoute un peu plus de certitudes à l’incertitude du départ. Graduellement, chacune des pierres que retourne la policière nous rapproche d’une finale surprenante. Même si, à un certain moment, nous avons le sentiment de l’avoir trouvée.

Alexandra Echkenazi nous offre un roman possédant les éléments que l’on recherche dans un thriller psychologique: un début déstabilisant, des personnages qui se retrouvent au bord d’un précipice vertigineux, une intrigue haletante ne nous laissant aucun «répit» et une finale à la hauteur de nos attentes, surprenante et crédible.

Enfin, La mère et l’assassin est un roman terriblement efficace, tant par sa structure narrative que par la qualité de l’écriture. Ces deux éléments font en sorte que ce récit saura satisfaire les lecteurs les plus exigeants. L’écriture est ciselée, cinématographique, le rythme est rapide, les chapitres sont courts, tout est au service du développement de l’histoire. Dès les premières pages, l’action est présente, soutenue et vraisemblable. Un plaisir de lecture à recommander.

Je fais le souhait que l’auteure ne prenne pas six autres années avant de nous offrir un nouveau roman. Et peut-être pourrait-elle nous revenir avec une histoire où nous retrouverons sa policière Nina Kaminski, une femme intrépide, un peu casse-cou, rebelle, avec un côté un peu iconoclaste. De quoi plaire aux amateurs et amatrices de polars!

Bonne lecture!

 

La mère et l’assassin, Alexandra Echkenazi. Éditions Plon. 2023. 260 pages