Nonesuch Oysters: le goût des huitres

À la voir manœuvrer son petit bateau avec aisance, parler de mollusques avec enthousiasme et ouvrir des huitres à la vitesse de l’éclair, on croirait qu’Abigail Carroll a été ostréicultrice toute sa vie. Pourtant, c’est par hasard qu’elle s’est retrouvée il y a quelques années à la tête de l’entreprise Nonesuch Oysters, à Scarborough, Maine.

Sur le quai, avant de prendre le large, Abigail explique qu’elle était simplement consultante pour la nouvelle entreprise quand elle a décidé de prendre les rênes de la ferme d’huitres pour qu’elle survive. Celle qui avait étudié en finance s’est donc relevé les manches et a enfilé ses bottes d’eau en 2010 pour donner naissance à ce qui est aujourd’hui une petite entreprise prospère dont les huitres sont réputées à travers la région.

Photo: Véronique Leduc Petit port de pêche à Scarborough
Photo: Véronique Leduc Petit port de pêche à Scarborough

L’influence du «merroir»

De l’Île-du-Prince-Édouard au golfe du Mexique, même si plusieurs variétés existent, on cultive la même espèce d’huitres: la virginica», annonce Abigail en embarquant dans son bateau. Ensuite, selon elle, les goûts varient énormément puisque «tous les êtres de la mer sont très sensibles aux nuances». D’ailleurs, dans un excellent français, elle parle de «merroir» au lieu de «terroir» pour désigner les influences que la mer peut avoir sur les huitres.

Photo: Véronique Leduc
Photo: Véronique Leduc

Par exemple, «si les huitres sont cultivées sur la surface de l’eau, leur coquille est blanche et plus délicate, alors que si elles grandissent au fond, la coquille est verte et plus rigide et la viande plus saline. Tout a une influence sur le goût et l’apparence des huitres», expose Abigail.

À Scarborough, c’est dans un estuaire que sont cultivées les huitres de Nonesuch Oysters, là où se rencontrent des eaux douces et les eaux salées de la mer, ce qui donne un goût sucré-salé aux mollusques. «S’il n’y avait pas ce mélange avec l’eau douce, les huitres seraient plus salées», souligne Abigail.

La petite entreprise reçoit chaque année des bébés huitres qui sont installés dans de larges poches à la surface de l’eau qu’il faudra retourner chaque semaine pour enlever les algues. Selon les années, des 1200 à 2000 poches naitront environ 1 million d’huitres qui nécessitent au moins une année de croissance avant d’être prêtes à consommer.

«Ici, la nature travaille bien, alors nous la laissons faire!», assure Abigail en tirant de l’eau une poche noire remplie d’huitres, avant d’en sortir une, de l’ouvrir et de me l’offrir.

Photo: Véronique Leduc C'est dans ces poches, que sont cultivées les huitres
Photo: Véronique Leduc
C'est dans ces poches, que sont cultivées les huitres

Visites parmi les huitres

Abigail, sur son bateau et avec son couteau à huitres, est comme un poisson dans l’eau. «Je ne suis pas une grosse mangeuse d’huitres, mais je suis passionnée par leur culture!» Sept ans après la première saison de Nonesuch Oysters, les projets vont bon train: avec les coquilles des huitres, les algues et le sel de la mer, des produits de beauté ont été récemment créés. Et depuis 2014, à la suite d’une mauvaise saison, pour rentabiliser ses activités, Abigail a eu l’idée d’offrir des visites en bateau par petits groupes aux touristes, qui ont rarement l’occasion d’en apprendre plus sur la culture des huitres et d’en déguster d’aussi fraiches, directement sorties de l’eau!

Photo: Véronique Leduc- Abigail Caroll
Photo: Véronique Leduc-
Abigail Caroll

Le rêve de départ d’Abigail était de respecter la nature et d’offrir parmi les meilleures huitres de la région. Voilà qu’aujourd’hui, ses huitres, qui sont récoltées tout au long de l’année, sont servies dans les meilleurs restaurants de Portland et des environs et sont en grande demande lors des événements et des mariages. Mission réussie!

Savoureux voyages

S’il était vu comme une nouvelle tendance il y a quelques années, le tourisme culinaire est désormais bel et bien installé dans les mœurs des voyageurs. Tellement, qu’on définit et qu’on étudie maintenant les types de touristes culinaires.

Le tourisme gourmand n’est plus une niche. La preuve, c’est que selon une enquête de la World Food Travel Association, 93% des voyageurs de 10 pays choisis pour l’étude disent participer à des activités liées à l’alimentation de l’endroit visité lors de leurs séjours. De plus, pour 59% des répondants, la nourriture et les boissons sont plus importantes aujourd’hui lors de voyages qu’il y a cinq ans.

On pense à la découverte de la cuisine locale, à la visite d’un festival culinaire, d’un restaurant gastronomique, d’une ferme ou d’un vignoble, à une visite guidée ayant un lien avec l’alimentation ou à des cours de cuisine, par exemple. De ces voyageurs, 49% peuvent être franchement qualifiés de touristes culinaires puisqu’ils choisissent carrément leur destination selon leur intérêt gourmand.

Photo: Pixabay Plateau d'huitres et coquillages Resto Place Garibaldi
Plateau d'huitres et coquillages, resto Place Garibaldi. Photo: Pixabay

La tendance est bien réelle. En 2015, l’Adventure Travel Trade Association avait mené une enquête dans le milieu du voyage pour faire ressortir le fait que les voyagistes incluaient désormais des expériences gourmandes dans leur offre. Selon l’étude, ce sont les cours de cuisine qui viennent en tête de l’intérêt des touristes en matière d’activités culinaires, suivis par la visite de fermes.

À chacun ses goûts

Maintenant que le phénomène est bien installé, on commence à dégager des tendances au sein de celui-ci. Récemment, une autre enquête de la World Food Travel Association analysée par le Réseau de veille en tourisme faisait ressortir 13 types de touristes culinaires selon les comportements.

On parle de «l’authentique» quand il est question de découvrir les traditions culinaires d’un endroit, de «l’éclectique» quand on s’intéresse à une variété d’expériences gourmandes et du «local» quand le voyageur encourage les établissements locaux.

Photo: Pixabay
Photo: Pixabay

Le «social» privilégie quant à lui les rencontres autour des repas alors que «l’aventurier» est ouvert à toutes les dégustations et que «l’innovant» vise les expériences toujours différentes. D’autres chercheront des expériences gourmandes peu coûteuses, des aliments biologiques, des ambiances particulières, des mets raffinés ou des expériences branchées. On remarque même un niveau de dépenses propre à chaque type de voyageur gourmand!

L’offre du Québec ?

J’en parlais il y a quelques mois: devant une telle vague d’intérêt de la part des voyageurs du monde entier, le Québec devrait profiter de l’occasion pour structurer et clarifier son offre gourmande dans l’idée de faire découvrir son riche terroir aux visiteurs. Il faut sauter dans le train pendant qu’il passe!

En attendant, la belle saison et les vacances sont à nos portes. Quelles saveurs donnerez-vous à vos voyages ou escapades de cet été?

Un Rendez-vous Avenues à ne pas manquer!

Pour en apprendre plus sur le voyage gourmand, notez à votre agenda la date du prochain Rendez-vous Avenues : 26 septembre 2017.

Lady and Gentleman in Primary Colours 1, Anaït Abramian

«La vie change à chaque instant en créant de multiples situations où le passé, le présent et l’avenir sont indépendants et où le présent détermine toujours le passé et le futur. Ce sont les limites insaisissables des métamorphoses que j’essaie d’exprimer dans mes œuvres.

À travers la connaissance de soi, j’essaie de percer l’énigme des mystères de la vie en les visualisant. Je m’efforce de trouver les sources des causes premières cachées qui sont dans nos âmes. Contrairement au secret, le mystère est toujours ouvert. C’est ce mystère ouvert qui représente l’objet de mon art.»

- Anaït Abramian

Anaït Abramian est une artiste originaire d’Arménie. Diplômée de l’École Supérieur d'Art de Leningrad, en Russie, elle travaille à Montréal depuis de nombreuses années. Explorant différentes techniques ; estampe, sculpture, peinture… la couleur est toujours le fil conducteur des émotions présentes dans ses œuvres.

Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions solo et collectives à travers le monde et font partie de nombreuses collections privées et publiques.

artothèque.ca

Lady and Gentleman in Primary Colours 1, 2015. Anaït Abramian. Acrylique sur toile. 102 x 76 cm.© L'Artothèque
Lady and Gentleman in Primary Colours 1, 2015. Anaït Abramian. Acrylique sur toile. 102 x 76 cm.© L'Artothèque

Le Parthénon des livres, une œuvre pour dénoncer la censure

À Cassel, en Allemagne, le rendez-vous d’art contemporain Documenta accueille une œuvre monumentale de l’artiste argentine Marta Minujin: le Parthénon des livres.

Le Parthénon des livres se veut un plaidoyer contre la censure sous toutes ses formes. Il a été érigé au centre de la ville, à l’endroit même où, en 1933, les livres d’auteurs juifs ou marxistes ont été brûlés sous les ordres d’Adolf Hitler. L’imposante construction a exactement les mêmes dimensions que le célèbre Parthénon d’Athènes, soit 70 mètres de long sur 31 mètres de large et 10 mètres de hauteur.

Photo: Facebook Documenta 14
Photo: Facebook Documenta 14

Les colonnes de ce temple de la censure sont constituées de plus de 100 000 livres qui ont été, un jour ou l’autre, ici comme ailleurs, interdits. Sont exclus du Parthénon tous les ouvrages incitant à la haine raciale, dont le Mein Kampf d’Hitler. On y trouve entres autre Les fleurs du mal, Le petit prince et Da Vinci Code. Chaque livre est inséré dans une pochette en plastique afin de le protéger des intempéries.

Photo: Facebook Documenta 14
Photo: Facebook Documenta 14

Marta Minujin, artiste de 74 ans et emblème du Pop art en Amérique du Sud, la définit comme la plus politique de ses œuvres.

Photo: Facebook Documenta 14
Photo: Facebook Documenta 14

Le Parthénon des livres sera démantelé le 17 septembre, à la fin de la Documenta. Les livres seront redistribués au public.

Photo: Facebook Dave Grill
Photo: Facebook Dave Grill

Guide Ulysse Montréal

Pour le 375e anniversaire de Montréal, Ulysse publie une 18e édition de son guide Montréal.

Conçu à la fois pour les Montréalais assoiffés de bonnes adresses, les visiteurs de passage ou les nouveaux arrivants qui découvrent la ville pour la première fois, ce guide propose une sélection de ce que Montréal a de plus passionnant à offrir. On y trouve des conseils pratiques essentiels pour explorer la ville, quartier par quartier.

En plus de ses 150 photos, le guide contient des cartes détaillées qui présentent une vingtaine de circuits à parcourir. L’organisation de l’information permet de repérer rapidement les attraits et les bonnes adresses de chaque quartier.

Au total, on y trouve plus de 800 bonnes adresses et une pléiade de suggestions d’activités.

Nouveaux attraits, nouvelles adresses

Cette 18e édition du guide Ulysse Montréal comprend toutes les nouveautés offertes en ville. Parmi celles-ci: les microbrasseries québécoises et les meilleurs endroits pour déguster leurs produits à Montréal, bars et boutiques spécialisées inclus.

Les nouveaux attraits du Vieux-Port (Voiles en Voiles, Tyrolienne MTL Zipline, Marché des éclusiers) y sont également inscrits, sans oublier le nouvel observatoire et son exposition Au Sommet Place Ville Marie, le nouveau pavillon pour la Paix au Musée des Beaux-Arts de Montréal et le nouveau parc-nature du Bois-de-Saraguay.

Un encadré détaillé sur les legs du 375e anniversaire de Montréal relate les parcours multimédias Cité Mémoire et Lumières sur le canal de Lachine, la promenade Fleuve-Montagne, qui relie le fleuve Saint-Laurent et le mont Royal, la mise en valeur du site archéologique sous la place D’Youville par le musée Pointe-à-Callière, l’éclairage dynamique et interactif du pont Jacques-Cartier ou encore le développement du parc du Complexe environnemental Saint-Michel.

Un guide indépendant fait au Québec 

Ce guide Ulysse Montréal permet de dénicher les plus belles perles dans chaque quartier. Gastronomie, culture, nature, magasinage, hébergement, sports, plein air et festivités, rien n’est laissé au hasard. Conçu par une équipe québécoise basée à Montréal depuis près de 40 ans, ce guide se veut un reflet fidèle du Montréal actuel. L’info qu’il contient, sûre et indépendante, a été colligée par un collectif d’auteurs passionnés de Montréal pour plaire autant à ceux qui visitent la ville pour la première fois qu’à ceux qui y recherchent de nouvelles perles le temps d’une soirée.

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Guide Ulysse Montréal, 18e édition. 2017. 304 pages, 45 cartes, 24.95$.