Un ancien magasin Sears converti en village vertical

À Memphis, aux États-Unis, un magasin Sears abandonné depuis de nombreuses décennies a été transformé en village vertical. Sur ses 1,1 million de pieds carrés, on retrouve dorénavant appartements, espaces de travail, restaurants et encore plus!

Baptisé Crosstown Concourse, cet immeuble érigé en 1927 abritait un des premiers magasins Sears. Tous les jours, 1500 personnes venaient travailler dans cet immense édifice art déco qui servait également de centre de distribution. Laissé à l’abandon depuis sa fermeture, l’édifice a été complètement revampé par la firme canadienne d’architecture DIALOG. Sa résurrection est vraiment inspirante.

Le magasin Sears de Crosstown tel qu'il était en 1927. Photo: DIALOG
Le magasin Sears tel qu'il était en 1927. Photo: DIALOG, v2com

Il y avait 20 ans que les habitants de Memphis espéraient revoir de la vie dans l’immense édifice historique. Au fil des ans, de nombreux projets ont été élaborés. Cependant, aucun n’a vu le jour. Plutôt que de baisser les bras, les citoyens de Memphis ont décidé de prendre les choses en main. Ainsi, au terme de nombreuses discussions entre citoyens, fonctionnaires de la ville et designers, il a été décidé que l’ancien magasin Sears serait transformé en village vertical.

À l'intérieur de la bâtisse, laissée à l'abandon depuis 20 ans. Photo: DIALOG
À l'intérieur de la bâtisse, laissée à l'abandon depuis 20 ans. Photo: DIALOG, v2com

Qu’est-ce qu’un village vertical?

Un village vertical est un complexe immobilier où l’on retrouve sous un même toit plusieurs services, allant des espaces de bureau aux condos. «Au-delà du concept d’utilisation mixte, où divers locataires se partagent simplement l’espace, Crosstown Concourse est un endroit où les lieux et les utilisations uniques sont intimement liés, interconnectés et interdépendants et, par conséquent, mieux parce qu’ils sont ensemble», peut-on lire sur le site Internet de Crosstown Concourse.

L'intérieur revampé. Photo: DIALOG
L'intérieur revampé. Photo: DIALOG, v2com

Un design adapté aux idées

Ainsi, le design des nouveaux espaces de cet édifice historique de Memphis a été conçu en fonction de cet aspect de communauté. Tout a été pensé pour encourager les échanges, autant économiques que sociaux. «Crosstown est le produit d’un nouveau rêve américain: pas pour "moi", mais pour "nous"», mentionnent les architectes derrière le projet.

L'intérieur revampé. Photo: DIALOG
L'intérieur revampé. Photo: DIALOG, v2com

L’espace abrite notamment un centre de traitement pour le cancer, des jardins communautaires, une salle de spectacle de 500 places, l’école secondaire du quartier et des espaces de bureaux. On compte également 270 résidences privées, où les murs de briques et les planchers de béton sont à l’honneur. Selon les prévisions, 3000 personnes – professeurs, étudiants, médecins, patients, artistes, entrepreneurs – devraient passer par Crosstown Concourse tous les jours.

Une des résidences du Crosstown Concourse. Photo: DIALOG
Une des résidences du Crosstown Concourse. Photo: DIALOG, v2com

Voilà un exemple inspirant qui pourra peut-être donner des idées à des entrepreneurs qui cherchent encore quoi faire avec l’ancien aéroport de Mirabel.

L’Heure mauve de Michèle Ouimet

Elle a commis une grave erreur en abandonnant sa belle maison et en emménageant au Bel Âge, une erreur qu’elle rumine tous les jours. Ellle n’avait que soixante-douze ans, elle était trop jeune pour s’enfermer dans une vie de vieux, mais elle a eu le cancer de la langue. Dieu l’a-t-il punie d’avoir trop chialé?

Dans sa maladie, elle a découvert avec effroi sa solitude et sa fragilité. Sa solitude, surtout. Pas de mari, pas d’enfants, que des amants qu’elle a perdus de vue, un frère trop vieux pour s’occuper d’elle et une sœur toxicomane à qui elle ne parle plus depuis des années.

Dès les premières pages, de L’Heure mauve, on sait que l’auteure, Michèle Ouimet,  ne nous fera pas de cadeau, pas de version « sucrée » du vieillissement, de la maladie et des résidences pour « person.. » Non…Michèle Ouimet n’écrit par « personnes âgées », elle parle avec un réalisme cru, mais profondément humain, des vieux et de leurs conditions. Même lorsqu’il s’agit des « atteints », ces vieux très malades, ceux « dont l’esprit sombre irrémédiablement » ceux qui « bavent et se font dessus ». Ceux que certains locataires de la résidence huppée d’Outremont, Bel Âge, veulent mettre à l’écart pour ne pas « gâcher leur paysage ». Mais ça, c’était sans connaître Jacqueline Laflamme, l’héroïne du roman. Ancienne journaliste internationale, Jacqueline se lance dans une guerre pour les droits des atteints. Une guerre qu’elle entend gagner…  mais les ennemis ne sont pas toujours visibles.

Si les passages où la triste réalité des résidences m’ont fait frémir, ce sont encore les passages où elle raconte des tranches de la vie d’avant des résidents qui m’ont le plus bouleversée. Comme on est vivant quand on n’est pas « vieux », avant l’Heure mauve…

Michèle Ouimet signe ici un roman actuel qui nous renvoie à notre condition humaine, sans compromis avec la réalité.

À propos de Michèle Ouimet

Michèle Ouimet est journaliste à La Presse depuis 1989. Elle a couvert des guerres des zones dangereuses, des désastres naturels de l’Algérie à la Syrie en passant par le Rwanda, l’Afghanistan, Haïti, l’Iran, le Pakistan, l’Égypte et le Japon. Lauréate du Prix de la chronique au Concours de canadien de journalisme, elle a remporté, avec Agnes Gruda, le Prix international pour leur couverture sur les salafistes. Son premier roman, paru aussi chez Boréal, La promesse, en 2014 avait été bien accueilli par la critique. Soulignons que Mme Ouimet fut une des six invités du Salon avant le Salon avenues.ca 2017 qui s’est tenu à la Librairie Monet le 24 octobre.

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L’Heure mauve, Michèle Ouimet, Éditions du Boréal, Octobre 2017, 366 pages, 27,95$

Citrouilles: sauvetage culinaire!

Les enfants déguisés sont passés, les bonbons ont été distribués, bref l’Halloween est terminée. Ce n’est pas une raison pour jeter votre citrouille! Faites-lui plutôt honneur en la cuisinant.

Il y a quelques années à peine, le lendemain du 31 octobre, les poubelles étaient remplies de citrouilles qui s’étaient faites belles pour la fête. Mais depuis peu, il semble y avoir une volonté de la part des médias, qui y vont de conseils et de recettes qui visent à encourager les lecteurs à faire une place dans leur cuisine à celle qui est trop souvent mal-aimée.

Photo: Pixabay
Photo: Pixabay

Sauvons les citrouilles!

Après avoir écrit son livre Sous le charme des courges et des citrouilles, paru en 2012, (actuellement uniquement disponible en bibliothèque) Louise Gagnon s’est donné comme mission de rendre désirable cette laissée-pour-compte. Sur son site web Ma citrouille bien-aimée, l’auteure avoue d’emblée que cette imposante cucurbitacée ne possède pas la finesse des petits fruits ou la simplicité qu’offrent d’autres légumes lorsque vient le temps de la cuisiner. Mais, selon l’auteure, une fois qu’on a apprivoisé la citrouille, «on se surprend à découvrir une alliée de taille». Son site regorge de recettes la mettant en vedette au déjeuner, à l’apéro, en plats ou en desserts. Elle alimente aussi sa page Facebook Sauvons les citrouilles de conseils et de trucs. Elle y suggère entre autres de ne pas percer la citrouille, mais plutôt de la décorer avec des collants ou de la peinture non toxique afin de mieux la récupérer ensuite.

Photo: Facebook Sauvons les citrouilles etc.
Photo: Facebook Sauvons les citrouilles etc.

Depuis qu’elle se porte à la défense des citrouilles, Louise Gagnon est évidemment très populaire au mois d’octobre alors qu’on lui demande de partager ses nombreuses recettes, comme celle qui transforme les filaments du légume en sirop épicé pour les cafés et les chocolats chauds.

1001 recettes

L’auteure n’est pas la seule à être inspirée par la citrouille. Sur Internet, il y a des recettes par dizaines qui vont bien au-delà de la classique tarte.

Potiron Soupe à la citrouille. Photo: Deposit photos
Soupe à la citrouille. Photo: Depositphotos

En quelques clics, on trouve la citrouille transformée en risotto, quiche, macaroni, gratin, scones,  ou encore en galettes, smoothie, potage, crêpes, muffins, cannellonis, trempette, pain et pourquoi pas en velouté, confiture, fondue ou gnocchis… Les possibilités semblent infinies!

Un rizotto à la citrouille, un nouveau classique d'automne. Photo: Deposit photos
Un rizotto à la citrouille, un nouveau classique d'automne. Photo: Depositphotos

On prête en plus à cette icône de la fête de l’Halloween plusieurs bienfaits pour la santé. Elle serait riche en fibres, en vitamines, en potassium et minéraux, entre autres.

Il n’y a plus de raison de ne pas rendre honneur à cet aliment local dès aujourd’hui. Fini le sacrifice des citrouilles!

Fracturation 4, Hélène Routhier

Hélène Routhier est une artiste peintre autodidacte. C’est au contact d’artistes professionnels qu’elle a perfectionné ses techniques; Pierre Plante, Jacque Clément, Hélène Goulet, etc.

«Ma rencontre avec la peinture et l’abstraction fut un moment déterminant dans ma vie. J’ai reçu cette voie d’expression personnelle comme un cadeau fascinant. C’est un privilège de pouvoir m’exprimer par ce médium et de partager avec les autres les réactions suscitées par mon travail artistique.»

L’artiste québécoise fait dans l’art abstrait. Ses œuvres traduisent sa relation avec la nature et ses préoccupations face à cette dernière. Hélène Routhier aime les accidents et l’aléatoire lorsqu’elle peint. Elle se sent d’ailleurs proche des automatistes et des expressionnistes américains.

À ses techniques et inspirations s’ajoute un élément incontournable: l’hiver. L’artiste laisse le froid hivernal saisir les pigments dans le papier, les transformer et les décomposer. En résulte des motifs et des textures uniques.

helenerouthierart.com

artotheque.ca

Fracturation 4, 2014. Hélène Routhier. Encre et acrylique sur papier. 44,5 x 52 cm. © L'Artothèque
Fracturation 4, 2014. Hélène Routhier. Encre et acrylique sur papier. 44,5 x 52 cm. © L'Artothèque

Coût de location par mois pour un particulier (taxes incluses): 12$

Institut National du Barista: démocratiser le café

Café Barista torréfie son café depuis 2004 selon la plus ancienne tradition italienne. Celui-ci est distribué à des commerçants du Québec et du Canada. Fort de son expertise dans le domaine, le microtorréfacteur montréalais a lancé l’Institut National du Barista ainsi qu’un guide du café, avec comme objectif de démocratiser le savoir lié au café.

Il suffit de discuter quelques secondes avec Alex Sereno, cofondateur de Café Barista, pour comprendre que sa passion est contagieuse. «On a vraiment une belle industrie du café au Québec, et les gens sont de plus en plus intéressés à en apprendre plus sur le sujet!», se réjouit-il d’emblée.

La salle où ont lieux les formations de l'Institut National du Barista
La salle où ont lieux les formations de l'Institut National du Barista.

Une école du café

L’idée de ce nouvel Institut National du Barista vient d’une demande du public. «Nous avons toujours offert des formations afin que nos clients soient en mesure de bien mettre notre produit en valeur, explique Alex Sereno. Mais nous recevions aussi de nombreuses demandes de particuliers qui souhaitaient en apprendre plus sur le café. "Comment faire un bon café? Quelle machine acheter? Comment choisir la bonne mouture? Comment faire une belle mousse?" Nous recevions toutes ces questions auxquelles les gens peuvent maintenant trouver réponse grâce à nos ateliers.»

À l’Institut National du Barista, ou INB pour les intimes, on propose donc des ateliers de différents niveaux. Ceux-ci s’adressent autant au grand public qui souhaite se familiariser avec les bases du café qu’aux gens de l’industrie qui veulent se perfectionner. Dans le quartier Chabanel, à Montréal, les ateliers offerts, d’une durée de deux heures, accueillent chacun six personnes. Ces dernières, pendant l’atelier, peuvent pratiquer sur d’excellentes machines à café. «On ne fait pas que regarder quelqu’un faire: on pratique aussi les techniques!», précise Alex Sereno. Ce dernier est convaincu que l’intérêt grandissant pour le café fait en sorte que les gens sont désormais prêts à se déplacer pour en apprendre plus sur le sujet.

Les machines sur lesquelles on peut s'exercer
Les machines sur lesquelles on peut s'exercer.

La bible du café

S’inscrivant aussi dans cette volonté de partager le savoir, Café Barista a lancé Le guide du barista. Il s’agit d’un livre de poche dans lequel on trouve «tout ce qu’il faut savoir sur le café»: de sa provenance jusqu’au type de machine à acheter, en passant par les techniques pour faire de la mousse. «On propose même des recettes de cocktails à faire avec du café!»

Le guide du barista
Le guide du barista

Culture du café

En affaires depuis près de 15 ans avec Café Barista, Alex Sereno note une évolution marquée du milieu. Désormais, selon lui, on peut parler d’une «culture du café», c’est-à-dire qu’on s’intéresse au produit «de l’arbre à la tasse».

L’instigateur de la Semaine québécoise du café indépendant compare cet engouement à celui que la province connaît pour le vin ou la bière. «Les gens ont découvert les nuances de ces breuvages et sont maintenant avides d’en connaître plus», croit-il.

Depuis 2004, le cofondateur a observé les trois «vagues du café». «Nos parents buvaient du café pour se réveiller, sans égard pour sa qualité. Puis il y a eu la deuxième vague de cafés spécialisés, qu’on pourrait attribuer à la chaîne Starbucks. Aujourd’hui, nous sommes plutôt dans cette troisième vague des cafés indépendants, où les gens sont intéressés à connaître la provenance du produit et sont sensibles à sa transformation et à la façon dont il est servi.» Selon lui, les habitudes à la maison ont aussi changé: «Aujourd’hui, tout le monde à une bonne machine, alors que ce n’était pas le cas il y a 10 ans.»

Alex Sereno, très actif sur les médias sociaux avec Café Barista, est un tel passionné du café qu’il ne voit pas les autres microtorréfacteurs comme des compétiteurs, au contraire. «Chaque microtorréfacteur est différent et chez nous, on encourage les clients à découvrir les autres. C’est comme pour les cépages: il faut goûter différents cafés pour trouver ce qu’on préfère. Moi, je ne veux pas juste que Café Barista grandisse; je veux que l’industrie du café grandisse.»

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