Le Québec, une destination gourmande?

Qu’est-ce que goûte le Québec? Quels produits alimentaires nous définissent le mieux? Et comment présenter les saveurs de la Belle Province à l’international? C’est ce à quoi réfléchit depuis quelque temps déjà l’Association de l’agrotourisme et du tourisme gourmand derrière la marque Terroir et Saveurs. Une réflexion plus complexe qu’il n’y paraît.

Du 17 au 19 avril avait lieu à Bromont la deuxième édition du Grand rendez-vous de l’agrotourisme et du tourisme gourmand. L’événement souhaitait continuer la démarche, entamée lors du premier rendez-vous de novembre 2016, vers la création d’un message touristique qui exprimerait clairement l’identité culinaire québécoise.

À la suite de la première édition, Odette Chaput, directrice générale de l’Association de l’agrotourisme et du tourisme gourmand, estimait que le Québec proposait trop «d’offres, de publicités et de marketings différents», ce qui rendait la tâche ardue pour le touriste qui souhaitait venir découvrir les saveurs d’ici. Près de 18 mois plus tard, la réflexion pour circonscrire notre identité culinaire est toujours en cours.

Les vins québécois. Photo: Facebook Terroir et Saveurs du Québec
Les vins québécois, «nouveaux produits prétendants» porteurs pour le Québec. Photo: Facebook Terroir et Saveurs du Québec

Définir notre identité culinaire

La semaine dernière, pendant trois jours, 180 intervenants et entrepreneurs du milieu agrotouristique se sont donc rassemblés pour réfléchir de nouveau à la question.
À la suite du premier rendez-vous, une vaste enquête a été commandée à Raymond Chabot Grant Thornton. On a demandé aux Québécois quels étaient selon eux les produits alimentaires porteurs pour la province. Bien sûr, le sirop d’érable avec 48% sort grand gagnant, suivi des fromages d’ici avec 45% et des routes ou circuits touristiques avec 28%. Les microbrasseries, les vins, les produits boréaux et les fruits de mer seraient quant à eux à surveiller puisqu’ils seraient les «nouveaux produits prétendants» porteurs pour le Québec. De connaitre ce que pensent les Québécois de leur territoire gourmand aidera certainement à créer un message fort.

Aussi, comme démarche, Odette Chaput parle des 14 expériences créées par l’Alliance de l’industrie touristique du Québec pour vendre la destination. L’une d’elles, dont Terroir et Saveurs est responsable avec d’autres intervenants du milieu, est axée sur l’agrotourisme et le tourisme gourmand, un domaine qui suscite un intérêt toujours grandissant dans le monde. «On est en train de définir ce qu’on va promouvoir au sein de cette expérience. Est-ce qu’on va mettre de l’avant des personnes, des lieux, des produits? C’est à voir.» Selon elle, il faut aussi adapter le message aux marchés visés puisqu’on n’attirera pas les Mexicains et les Français avec les mêmes messages gourmands, par exemple.

Quel message gourmand devrait-on envoyer pour attirer les touristes? Photo: Facebook Terroir et Saveurs du Québec
Quel message gourmand devrait-on envoyer pour attirer les touristes? Photo: Facebook Terroir et Saveurs du Québec

«En 18 mois, il y a eu une progression dans le travail de positionnement du Québec en tant que destination gourmande et ça continue, affirme Odette Chaput. Le premier rendez-vous a aidé à bien cerner les éléments clés de notre agrotourisme, alors que le deuxième rendez-vous s’est intéressé aux façons de créer le mémorable en tourisme gourmand.» Selon elle, le travail n’est pas simple parce qu’on ne peut pas tout vendre en matière de produits et d’expériences gourmandes. «Il faut faire des choix et ces choix-là ne sont pas encore finalisés.»

Quand elle regarde vers l’avant, en plus de continuer les démarches entamées, la directrice générale de l’Association de l’agrotourisme et du tourisme gourmand parle de son intention de faire en sorte que le Québec ait sa place au sein de la stratégie culinaire nationale sur laquelle travaille le gouvernement canadien.

En attendant, prévoyons donc cet été prendre la route pour découvrir les artisans agroalimentaires dont le Québec est riche. Parce que c’est en découvrant notre propre identité culinaire que nous arriverons à la vanter à l’international.

Explorez la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent

Sur ma table de travail, plusieurs romans me font signe, et je m’étais promis de vous parler d’un de ces titres cette semaine. Mais le seul que j’ai eu le temps de lire ne trouvait pas grâce à mes yeux et je ne vois guère l’utilité de vous parler d’un ouvrage que je n’ai pas apprécié. Peu d’intérêt. J’allais donc commencer la lecture d’un autre titre, quand mon regard a fui par la fenêtre de mon bureau. Les branches du tilleul battaient au vent, le ciel blanc rappelait la couleur de la glace… frissons. Retour à ma table de travail, et voilà que sur le coin opposé, un titre m’accroche… C’est un guide de voyage. Vous pourriez penser aux tropiques ou aux Caraïbes… Mais non, il s’agit d’un petit guide de la collection Explorez de Guides de voyages Ulysse, Explorez la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent.

Tout à coup, des odeurs de foin salé, de varech, des couleurs de couchers de soleil, un goût fin de saumon fumé, des battures au vert tendre, des cris de mouettes, des galeries fleuries… Une furieuse envie de vacances, de couleurs d’été, et ceux qui me connaissent le savent, les miennes ont souvent celles du Bas-Saint-Laurent… Alors, c’est donc avec grand intérêt que j’ai feuilleté ce guide de poche dont la recherche et les textes sont signés Marie-Ève Blanchard.

L’essentiel y est. On y propose des circuits d’un week-end, d’une ou deux semaines, on y dresse la liste des plus beaux points de vue, des activités, quelques notions d’histoire et de tourisme de base. Bref, le petit guide parfait pour découvrir la région et y faire une première incursion; et comme pour tous les guides de la collection Explorez, son mini format est parfait lorsqu’on est à vélo ou à pied. On y propose d’ailleurs six itinéraires clés en main en plus de cartes très pratiques et de listes des meilleures adresses de Kamouraska à Bonaventure.

Bien entendu, si, comme moi, vous connaissez la région à fond, vous y ajouteriez quelques trucs, mais les essentiels y sont. J’y vais de mon petit coup de cœur personnel: la papeterie artisanale L’Algue d’Or dans le village de L’Isle-Verte (pas sur l’île). Un lieu très sympathique. On aurait pu opter pour un guide distinct pour le Bas-Saint-Laurent, et un autre pour la Gaspésie, étant donné la grandeur du territoire, mais si vous planifiez une première virée dans les deux régions, c’est le mini-guide tout indiqué.

C’est d’ailleurs le cas des 15 guides de la collection Explorez de Guides de voyage Ulysse. De petits guides pour de courts séjours ou une première visite. Parmi les titres, d’autres destinations canadiennes ou québécoises: les Îles-de-la-Madeleine, Terre-Neuve et Saint-Pierre-et-Miquelon, Halifax, les Rocheuses canadiennes. On y trouve aussi des destinations plus exotiques: Honolulu, Waikiki et O'ahu, la Martinique, les Caraïbes, en passant par le Maine et d’autres. Le prix de ces petits guides oscille entre 14,95$ et 16,95$, un bon rapport qualité-prix pour un séjour exploratoire. Une version électronique est disponible à moindre coût.

Bon voilà… Il paraît qu’il fera beau ce week-end… À défaut de temps plus chaud, vous pourrez toujours rêver de vos vacances.

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Explorez la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent, Guides Ulysse, 177 pages, 2018, 14,95$ (11,95$ pour version numérique).

Des résidences hors du commun pour personnes atteintes d’Alzheimer et de démence

Aux États-Unis, un directeur d’établissements pour personnes atteintes d’Alzheimer et de démence a eu une idée unique et révolutionnaire: recréer des villages des années 1930 et 1940 à l’intérieur même des résidences afin de raviver les souvenirs des résidents. Visite de ces endroits hors de l’ordinaire.

Jean Makesh, fondateur et directeur du groupe Lantern (qui regroupe trois établissements de soins et d’hébergement pour les personnes atteintes d’Alzheimer et de démence aux États-Unis), a vite compris que l’architecture et l’environnement ont un impact réel sur notre qualité de vie et notre santé. C’est d’ailleurs en se basant sur ce concept qu’il a élaboré le design de ces établissements qui ont ouvert leurs portes en 2012 et 2015.

Photo: lanternlifestyle.com
Photo: lanternlifestyle.com

Un village bien pensé

Entrer dans l’une des résidences du groupe Lantern, c’est entrer dans un village bien spécial. L’extérieur des chambres ressemble à de petites maisons des années 1930 et 1940, avec porche et lumière «extérieure». Les corridors sont quant à eux transformés en terrains de golf ou en pelouse. Des espaces communs sont également aménagés, favorisant les échanges entre les résidents. Tout a été pensé pour que l’illusion soit parfaite, autant les formes architecturales que les couleurs appliquées aux murs.

Photo: Facebook Lantern of Saybrook
Photo: Facebook Lantern of Saybrook

«Lorsque des patients atteints d’Alzheimer ou de démence se retrouvent dans une résidence traditionnelle pour personnes âgées, ils vivent immédiatement un conflit intérieur. On remarque qu’ils sont agités, anxieux, agressifs ou dépressifs, explique Makesh au News Herald. Puisque leur mémoire récente est affectée par la maladie, ils n’ont pas de souvenirs d’institutions ou d’hôtels. Leur mémoire à long terme est quant à elle en mesure de les ramener à l’enfance. Ils se souviennent donc de la maison dans laquelle ils ont grandi. C’est pourquoi je tente de leur construire ces capsules temporelles.»

Photo: Facebook Lantern of Madison
Photo: Facebook Lantern of Madison

Éclairage, sons et odeurs

Selon Makesh, l’environnement dans lequel une personne vit a un énorme impact sur son quotidien et son autonomie. Ici, pas de gros néons à toute heure du jour ou de la nuit. L’éclairage a plutôt été élaboré afin de simuler un lever et un coucher de soleil. La nuit, le «ciel» tapissé d’étoiles est éclairé par une lune. L’idée est de respecter l’horloge biologique interne des résidents.

Photo: lanternlifestyle.com
Photo: lanternlifestyle.com

L’illusion de vivre hors des murs d’une institution de soins de santé devient presque parfaite lorsque, pendant la journée, des bruits d’oiseaux, de vent ou d’autres sons de la nature se font entendre. Différentes odeurs (menthe poivrée, agrumes, etc.) sont également diffusées dans l’air, des études ayant démontré l’impact positif de l’aromathérapie sur le fonctionnement cognitif des malades.

Photo: lanternlifestyle.com
Photo: lanternlifestyle.com

L’environnement et les activités offertes aux résidents ont été entièrement pensés dans le but d’activer des souvenirs refoulés et de stimuler l’apprentissage.

Et au Québec?

En 2017, la construction d'un mini-village Alzheimer a commencé à Québec, sur le boulevard Lebourgneuf. Baptisée Humanitae, le premier complexe sera une bâtisse de sept étages qui offrira 164 chambres. L'idée est, ici aussi, d'offrir un milieu de vie comme à la maison aux résidents qui seront exclusivement des patients atteints de troubles cognitifs comme la maladie d'Alzheimer. On y retrouvera donc une épicerie, un bistro, des jardins, des terrasses, etc. Les premiers locataires sont attendus vers la fin de l’année 2018.

L'ouverture de ce premier complexe est prévue à la fin 2018. Photo: residencesquebec.ca
L'ouverture de ce premier complexe est prévue à la fin 2018. Photo: residencesquebec.ca

En 2018, la «maison Alzheimer» L'étincelle a ouvert ses portes à Verdun. Ici aussi, tout a été conçu pour recréer un milieu urbain et ainsi donner l'impression aux résidents qu'ils vivent dans un bungalow. «On espère allumer chez eux la petite étincelle, tout en créant un environnement convivial où nos résidants pourront recevoir leur famille à dîner ou à souper, comme s’ils étaient chez eux!» affirme le responsable du projet Sébastien Barrette lors d'une entrevue accordée à La Presse.

Lauriers de la gastronomie québécoise: les grands gagnants sont…

Qu’ils soient chefs, sommeliers, mixologues, serveurs, producteurs ou artisans, les acteurs de notre gastronomie ont un point en commun: ils travaillent avec passion à partager le meilleur de ce que le Québec a à offrir. Et pour la première fois, une organisation entend souligner devant leurs pairs et devant public leur travail phénoménal.

Un peu à l’image des prix Gémeaux pour l’industrie télévisuelle, ou du gala de l’ADISQ pour l’industrie musicale, Les Lauriers de la gastronomie québécoise ont pour ambition de récompenser chaque année ce qui se fait mieux dans le milieu. Les Lauriers ont donc remis, le 16 avril dernier, 15 prix dans autant de catégories, notamment Restaurant de l’année, Chef de l’année, Révélation de l’année, Sommelier de l’année, Mixologue de l’année et Foodtruck de l’année. Pour l’occasion, une soirée animée par Christian Bégin, où on servait un repas 100% québécois cuisiné par des femmes chefs, avait lieu dans Griffintown, à Montréal.

Ainsi, des 90 finalistes nommés le 13 mars dernier, 15 sont sortis grands gagnants grâce au vote d’un jury de six personnes présidé par le chef Stéphane Modat et d’une brigade de professionnels de l’industrie. Parmi les fiers lauréats, Antonin Mousseau-Rivard et son Mousso, de Montréal, comme Restaurant de l’année, Colombe St-Pierre, du Bic, comme Cheffe de l’année, Marc Lamarre du Clocher Penché, de Québec, comme Sommelier de l’année, Landry & Filles comme Foodtruck de l’année et les Miels d’Anicet, de Ferme-Neuve, comme Producteur de l’année (pour la liste complète, c’est par ici).

Colombe Saint-Pierre a été sacrée Cheffe de l’année. Photo : Martine Lavoie, Facebook Phi Centre
Colombe St-Pierre a été sacrée Cheffe de l’année. Photo : Martine Lavoie, Facebook Phi Centre

Le public pouvait aussi s’en mêler et avait jusqu’au 31 mars pour voter pour le Laurier du public, qui cherchait à souligner l’apport de la personnalité ayant le plus marqué cette année la scène gastronomique de la province. Entre Christian Bégin, Chuck Hughes, Daniel Vézina, Josée di Stasio, Louis-François Marcotte, Marilou, Martin Picard, Normand Laprise, Ricardo et Sœur Angèle, c’est Ricardo que le public a choisi.

Ricardo, gagnant du Lauréat dans la catégorie Choix du public. Photo: Facebook Les Lauriers de la Gastronomie Québécoise
Ricardo, gagnant du Laurier du public. Photo: Facebook Les Lauriers de la Gastronomie Québécoise

Même si Les Lauriers en étaient à leur première édition, de grands noms de la gastronomie d’ici ont embarqué dans l’aventure. Ainsi, Sœur Angèle, Ricardo et Josée di Stasio, entre autres, étaient présents au dévoilement des finalistes et/ou à la remise des prix du 16 avril. Gageons que cette édition était la première de plusieurs...

La semaine du Barista: la célébration des cafés indépendants

La troisième édition du la semaine du Barista promet de belles découvertes aux amateurs de café troisième vague.

Le café troisième vague, c’est quoi?

Considérer la provenance du grain, la mouture, la date et la température de torréfaction… Voici ce qui distingue les amateurs de café troisième vague.

S’il a fallu plus de temps au Canada pour entrer dans la danse qu’à d’autres pays comme l’Australie ou à la toujours avant-gardiste côte ouest américaine, voilà que plusieurs villes du pays sont désormais passionnées par la tendance, faisant même aujourd’hui du Canada un joueur important du secteur.

Il y a eu Vancouver et Toronto, puis, le café troisième vague a déferlé sur Montréal. Plus récemment, Québec et quelques autres villes de la province ont aussi été «atteintes».

Ce qui rassemble les amateurs de café nouveau genre? Le fait de reconnaître le breuvage comme un produit complexe, artisanal, pour lequel la méthode d’infusion est aussi importante que le sont les origines puisque le terroir s’exprime dans chaque tasse. La présentation du café est aussi importante et, dans les petits établissements, les baristas sont des experts, un peu à la manière des sommeliers. En fait, la troisième vague considère le café comme un art.

Photo: Blake Richard Verdoorn, Unsplash
Photo: Blake Richard Verdoorn, Unsplash

La semaine du Barista

Pour découvrir ou redécouvrir la tendance, profitez de la troisième édition de la semaine du Barista (autrefois connue sous le nom de J'aime mon café - Semaine québécoise du café indépendant). Du 15 au 21 avril, des événements et des activités sont organisés afin de découvrir les cafés indépendants et les torréfacteurs locaux du Québec. Pour couronner la semaine, plusieurs établissements offriront samedi leur café sans lait à 1$ et avec lait à 2$.

Après tout, le café est la deuxième matière première la plus exportée dans le monde, après le pétrole. Deux humains sur trois en boivent, et sa consommation est en croissance partout dans le monde. C’est sans parler des lieux que sont les cafés, qui servent à flâner, rencontrer, observer, travailler ou créer. Le café vaut bien, dans ce cas, qu’on s’y intéresse et qu’on le connaisse davantage.

Photo: Drew Coffman, Unsplash
Photo: Drew Coffman, Unsplash