Les fantômes du passé de Gaëlle Perrin-Guillet

Nous poursuivons notre série de livres à offrir en cadeau avec notre spécialiste des polars, Richard Migneault, qui vous suggère Les fantômes du passé de Gaëlle Perrin-Guillet.

Installez-vous bien confortablement et en toute sécurité dans votre fauteuil de lecture préféré et ouvrez les premières pages de ce roman qui vous plonge au cœur de Londres, à la fin du XIXe siècle. Les fantômes du passé vous transportent dans les rues sombres de la capitale britannique, faiblement éclairées par les lanternes des calèches, encore sous le choc des meurtres d’un certain Jack l’Éventreur. Rien de rassurant, mais drôlement exaltant!

«Pas de sournoiseries ici, pas de rôle à jouer pour s’insérer dans la société. Pas de jugement sur les apparences, si sales soient-elles. Comme si la misère occultait les faux-semblants et ne faisait ressortir que la véracité des êtres qu’elle touchait.»

Henry Wilkes vit les journées les plus difficiles de sa vie. Flic démissionnaire, il croupit chez lui, souffrant, intoxiqué au laudanum, se laissant sombrer et perdant peu à peu le goût de vivre. Billy Bennet, son jeune assistant, essaie par tous les moyens de le sortir de sa torpeur. Sans grand résultat!

Puis, un jour, la mort de deux personnes dans l’explosion d’un fiacre provoque le retour d’un invraisemblable fantôme. Un témoin a cru apercevoir le frère de Henry Wilkes, quittant précipitamment la scène de crime, tout de suite après l’explosion. Le problème, et il est de taille, c’est que ce frère est mort depuis quelques années, dans une explosion semblable à celle-ci, avec la nuance que l’on n’avait jamais pu identifier le corps de façon probante.

À la demande de la police, Henry Wilkes reprendra du service et tentera d’élucider ces meurtres par explosion, soutenu par le jeune Billy et par la belle Alice Pickman, rencontrée lors d’une enquête précédente et dont il est peut-être amoureux. Alors, le trio, auquel s’adjoindront un médecin légiste et un journaliste, tentera de résoudre l’affaire tout en tenant éloignés les policiers, peu enclins à faire confiance à notre héros.

Commence alors une quête de la vérité qui ne manquera pas de rebondissements. L’auteure fait appel à tous nos sens pour nous immerger dans les odeurs, les sons, l’atmosphère et la violence du Londres victorien: une morgue d’où un mort disparaît, des pubs enfumés où se trament des intrigues complexes, des hôtels sordides et des lupanars d’un luxe douteux.

Tout au long de l’enquête, elle nous montrera les multiples visages de la ville, où se côtoient l’extrême pauvreté et l’indécente richesse. De plus, elle nous invite à la naissance et aux premiers balbutiements du téléphone et à un intrépide voyage en auto, à la vitesse folle de 20 kilomètres à l’heure.

Les fantômes du passé est la deuxième aventure de ce duo d’enquêteurs que l’on adopte très rapidement. Pas besoin d’avoir lu le premier opus, Soul of London. Les personnages sont très bien cernés, attachants et crédibles. Cette relation presque paternelle entre Henry, le policier expérimenté, et Billy, le jeune apprenti, est souvent touchante. Cependant, la rivalité et la méfiance mutuelle entre les policiers et Henry donnent lieu à des dialogues savoureux. Voilà l’occasion pour l’auteure d’avoir recours à un sens de l’humour particulièrement efficace, pour alléger la tension. Et elle s’en sert très bien!

L’auteure sait tricoter une intrigue bien ficelée, avec juste assez de revirements et d’actions pour tenir le lecteur en haleine. Ne vous attendez pas à des entourloupettes extraordinaires ou à des effets spéciaux renversants, le récit se développe au rythme d’un fiacre londonien. Le suspense est maintenu tout au long de l’enquête. En prime, on se passionne pour la vie des personnages, leurs ambitions, leurs amours; on apprend à les connaitre et on développe un attachement.

Gaëlle Perrin-Guillet possède un style fluide, une écriture sans fioritures mais très efficace. Son sens de l’humour atténue parfaitement les descriptions des ruelles glauques des quartiers londoniens. Le lecteur se laisse bercer… et berner par la qualité du récit. Et après une finale inattendue, il ne nous reste qu’à attendre la suite qui, on l’espère, réunira de nouveau ces personnages qui nous ont charmés.

Ou faites comme moi: après la lecture de ce roman, je cours me procurer le premier roman de cette série pour me plonger dans ce Soul of London. Pour redécouvrir l’âme de Londres ainsi que ses fantômes!

alt="les-fantomes-du-passe"

Les fantômes du passé, Gaëlle Perrin-Guillet. City Éditions, 2018. 317 pages

Vous aimez ce genre de romans policiers historiques, ancrés dans un passé pas trop éloigné et qui se situent dans une ville aux rues peu sécuritaires? Vous aimez suivre l’évolution de personnages récurrents, leurs amours et leurs humeurs? Vous appréciez le sens de l’humour dans des histoires d’enquête? Alors je vous conseille deux auteurs qui sauront vous plaire: Hervé Gagnon et sa série sur Les enquêtes de Joseph Laflamme et Gyles Brandreth, qui met en vedette Oscar Wilde dans la collection 10-18. Plaisirs de lecture en perspective!

2 bonnes idées de la Librairie Monet

La Librairie Monet, où nous avons tenu nos deux derniers Rendez-vous Le Salon avant le Salon, propose deux bonnes idées pour le temps des fêtes : un salon de Noël et un rabais exclusif aux lecteurs d’Avenues.ca.

Salon de Noël

La première bonne idée de la Librairie Monet est son Salon de Noël intitulé Raconte-moi une histoire. Jusqu’au 13 janvier 2019, on vous a concocté une programmation féérique qui plaira autant aux grands qu’aux plus petits.

Ça commence le 8 décembre, à 14 h, avec une causerie et séance de signature avec Josée di Stasio. L’animatrice bien connue sera sur place pour vous partager sa passion des soupes, sujet de son dernier livre.

Les 9 et 16 décembre, à 10 h 30, ce sont les tout-petits qui seront gâtés à la Librairie Monet. Au menu : heure du conte en pyjama, chocolat chaud et dégustation de biscuits.

alt="librairie-monet"

 

 

Rabais exclusif pour les lecteurs d’Avenues.ca

La deuxième bonne idée de la Librairie Monet ? Offrir un rabais exclusif de 10% aux lecteurs d’Avenues.ca (applicable sur tous les achats en librairie). Vous n’avez qu’à mentionner «Avenues» aux caisses et le tour est joué! Profitez-en! N.B. Le rabais est offert pour la durée du Salon de Noël soit du 8 décembre 2018 au 13 janvier 2019.

alt="monet-sapin"

Connaissez-vous les lupins?

Qu’est-ce qui est savoureux, nourrissant, peu calorique, peu cher et qui se prête à l’apéro à la perfection? Bienvenue dans le merveilleux monde des lupins.

Depuis que je connais les lupins, c’est simple, j’en mange sans arrêt. Ils sont encore assez peu connus ici, mais très souvent grignotés à l’apéro dans les pays méditerranéens, comme au Portugal, avec la bière ou le verre de vin blanc.

Le lupin est en fait une légumineuse, mais qui ressemble davantage à la noix dans sa texture et son goût de noisette. Puis, comme ils sont souvent conservés dans la saumure, ils ont un petit goût salé agréable. Ils sont peu caloriques, sans gluten et bourrés de protéines. Ils représentent donc un excellent choix pour patienter jusqu’au repas. Certains le dégustent avec la petite enveloppe qui les entoure, d’autres préfèrent l’enlever. Ça dépend des goûts.

Les lupins sont parfaits en apéro. Photo: Deposit
Les lupins sont parfaits en apéro. Photo: Deposit

Le lupin dans l’avenir

On en parle même parfois comme d’un aliment d’avenir en raison de sa forte teneur en protéines. On commence d’ailleurs à en trouver sous forme de farine, en galette de burger ou sur les salades.

Mais en attendant, ce que je préfère des lupins, c’est que même en les servant dès leur sortie du pot, sans rien leur ajouter, ils font jaser. Comme peu de gens les connaissent ici, quand on met ça sur la table, au milieu des olives, des craquelins, des crudités et des fromages, ils font assurément jaser. Et la plupart du temps, ils font des convertis.

Les lupins ne se trouvent pas encore partout, mais ils sont offerts dans la plupart des épiceries spécialisées et dans certaines grandes surfaces dans la section des olives et des cornichons, où un gros pot coûte moins de 5$. Vous venez de trouver l’apéro parfait pour les Fêtes!

Une maison de retraite couronnée bâtiment de l’année

Après un projet de reconstruction post-séisme, un musée caché sous terre et un développement immobilier à la forme originale, c’est au tour d’une habitation pour aînés de recevoir le prix du bâtiment de l’année 2018 au prestigieux World Architecture Festival (WAF), qui se tenait la semaine dernière à Amsterdam.

On peut parfois être prophète en son pays. La preuve: la firme singapourienne WOHA a été récompensée pour son complexe Kampung Admiralty érigé dans la capitale. Le projet a battu plus de 500 autres concurrents, comme le silo à grain transformé en galerie d’art d’Heatherwick Studio ou le centre de recherche signé Zaha Hadid Architects. C’est la troisième fois qu’un immeuble de Singapour remporte cet «Oscar de l’architecture».

Photo: World Architecture Festival
Le complexe Kampung Admiralty a reçu le prix du bâtiment de l'année 2018. Photo: World Architecture Festival

L’ensemble comprend 104 appartements, répartis dans deux tours de 11 étages, pour les personnes âgées. Des bancs, placés stratégiquement aux entrées, incitent les résidents à sortir de leur demeure pour socialiser avec les voisins.

Photo: World Architecture Festival
Les aires communes permettent les rencontres et les échanges. Photo: World Architecture Festival

Mais le Kampung Admiralty est bien plus qu’une maison de retraite. Sur un site mesurant moins d’un hectare, avec une hauteur limitée à 45 mètres, WOHA a réussi à intégrer une place communautaire, des boutiques, des restaurants, un service de garde, un centre médical et un vaste parc. Les architectes se sont inspirés du club sandwich pour créer ce complexe où les commodités se superposent, gagnant du même coup beaucoup d’espace.

Photo: World Architecture Festival
Place communautaire, restaurants, boutiques... le Kampung Admiralty est bien plus qu'une maison de retraite. Photo: World Architecture Festival

Malgré la haute densité du projet, le tout respire. Les nombreux arbres, qui fournissent de l’ombre et amortissent les bruits de la ville, y sont sûrement pour quelque chose. La verdure occupe d’ailleurs plus de 100% de son empreinte au sol. Les fenêtres permettent aussi de se connecter avec la nature.

Photo: World Architecture Festival
Jardins publics et terrasses font partie du projet. Photo: World Architecture Festival

Concevoir un bâtiment à usage mixte remarquablement fonctionnel et intégré à son environnement n’est pas une tâche facile. Pas étonnant que le jury ait estimé que le projet réalisait quelque chose de nécessaire de manière intelligente, avec des leçons potentielles pour les villes et les pays du monde entier.

Trois livres à offrir aux enfants : Une doudou, des héroïnes et des voyages

Dans notre série Livres à offrir, voici trois titres pour enfants à ne pas manquer!

Les livres sont les plus cadeaux. En voici trois à offrir aux bambins de votre Noël. La doudou qui disait NON au père Noël de Claudia Larochelle, Nos héroïnes d'Anaïs Barbeau-Lavalette et Un tour du monde pour l'anniversaire de Lila de Madeleine Arcand.

La doudou qui disait NON au père Noël de Claudia Larochelle

On a beau lui montrer toutes les preuves les plus béton pour lui faire comprendre que le père Noël existe bel et bien, la doudou ne se laisse pas si facilement convaincre, et pourtant Noël arrive à grands pas… La petite doudou finira-t-elle par croire au gros bonhomme moustachu et de rouge vêtu? C’est ce que vos tout-petits découvriront avec le nouveau et quatrième titre de la série de la doudou que signe Claudia Larochelle.

Vous pourriez penser que j’ai un parti pris, Claudia étant notre chroniqueuse Société et culture sur avenues.ca, mais non! Je trouve vraiment ce petit personnage de la doudou adorable, et tellement ancré dans l’univers des tout-petits! Les illustrations de Maira Chiodi sont superbes, comme celles des trois autres livres de la série. Elle a vraiment réussi à donner vie, et une bouille fort sympathique, à la petite doudou créée par l’auteure. Si vous ne connaissez pas la série, c’est un cadeau réussi garanti. Claudia Larochelle aime raconter qu’elle s’inspire d’Ophélie, sa fillette, pour écrire la doudou. Bonne idée, elle sait très bien décrire l’univers des tout-petits.

alt="doudou-pere-noel"

Autres titres de la série de Claudia Larochelle  parus aux Éditions de la Bagnole:

La doudou qui ne sentait pas bon
La doudou qui avait peur des dinosaures
La doudou qui aimait trop le chocolat

La doudou qui disait NON au père Noël, Claudia Larochelle, illustrations Maira Chiodi, Éditions de la Bagnole, novembre 2018, 32 pages, 16,95$

Nos héroïnes, Anaïs Barbeau-Lavalette et Mathilde Cinq-Mars

Quelle fabuleuse idée que celle de cet album illustré, Nos héroïnes, sur les femmes qui ont jalonné notre histoire, signé par une des grandes plumes du Québec, Anaïs Barbeau-Lavalette, et illustré par Mathilde Cinq-mars!

Bien entendu, l’album n’est pas exhaustif, mais propose plutôt un choix de personnalités féminines issues de nombreux secteurs de la société. Quelques grands noms, comme Jeanne Mance ou Thérèse Forget-Casgrain, mais surtout des figures moins connues, des femmes ayant souvent défriché la route.

Parmi ces portraits brossés dans un langage simple, bien adapté au public jeune lecteur, mais évocateur, l’histoire de Kenojuak Ashevak (1927-2013), une artiste inuite qui a dû longtemps se cacher pour créer, mais dont les œuvres illustrent aujourd’hui deux timbres-poste, le billet de 10$ canadien et des pièces de 0,25$.

Ou encore celle de Marie Lacoste Gérin-Lajoie (1867-1945), qui a ouvert, grâce à sa persévérance, la voie aux études supérieures pour les filles, et de Marie Gérin-Lajoie (1890-1971), qui a veillé à perpétuer l’œuvre de sa mère.

Celle aussi de femmes ordinaires mais qui, comme Émilie Fortin-Tremblay (1872-1949), ont été des pionnières et des défricheuses dans les terres et forêts de l’Abitibi ou d’ailleurs et ont contribué à bâtir notre pays.

Sans oublier celle d’intellectuelles féministes avant l’heure, comme Éva Circé-Côté (1871-1949), qui a signé 1760 chroniques sous un nom d’homme et qui a dû fonder l’Étincelle, son propre journal, pour enfin y signer de son nom.

Très beau clin d’œil aussi à des regroupements de femmes qui ont fait évoluer notre société, comme le Cercle des fermières…

alt="Nos-heroines-anais-barbeau"

L’édition est simple, les illustrations donnent un cachet un peu suranné, mais confère à l’album sa nature de livre de contes. Rien d’étonnant à ce que Anaïs Barbeau-Lavalette se soit lancée dans ce projet, il est à son image, lumineux et juste.

Sans conteste, un livre à mettre sous le sapin pour les filles et les garçons, et que parents et grands-parents prendront plaisir à lire eux-mêmes.

 Nos héroïnes, Anaïs Barbeau-Lavalette et Mathilde Cinq-Mars, Éditions Marchand de feuilles, octobre 2018, 96 pages, 27,95$

Un tour du monde pour l’anniversaire de Lila de Madeleine Arcand

Envie de faire découvrir le monde ou de transmettre le goût du voyage et de l’aventure à vos enfants ou petits-enfants? Un tour du monde pour l’anniversaire de Lila, que signe Madeleine Arcand, et superbement illustré par Marianne Vincent, est définitivement le livre-cadeau parfait à offrir aux 3 à 6 ans. Photos de l’auteure à l’appui, les enfants sont invités à parcourir le monde, à découvrir 10 pays et, ô plaisir suprême, à positionner les 60 auto-collants aux bons endroits dans le livre!

Au menu: le Costa Rica, la Turquie, le Royaume-Uni, le Cambodge, Cuba, le Canada, etc.

«Vole, virevolte, tourne, tourbillonne et hop, nos compagnons atterrissent en Espagne.» Comment Lila et son amie peuvent-ils si facilement parcourir le monde? Mais c’est grâce à la plume magique!

alt="tour-du-monde-Ulysse"

Vous voyez le topo? Des heures de plaisir et d’apprentissages ludiques en perspectives. Les textes, courts, sont très bien adaptés aux enfants de cet âge. Et au risque de me répéter, le travail d’édition de Guides de voyages Ulysse, les photos et les illustrations sont aussi magiques que la plume!

 

Un tour du monde pour l’anniversaire de Lila, Madeleine Arcand, illustrations Marianne Vincent, Guides de voyages Ulysse, novembre 2018, 32 pages, 19,95$