1 juin 2016Auteure : Emilie Laperrière

She Shed: des cabanons réservés aux femmes

On a tous déjà entendu parler de la man cave, cet endroit de la maison réservé aux hommes et à leurs passions. Voilà maintenant que l’espace consacré aux femmes gagne en popularité. Coup d’œil sur le concept de She Shed, alors que les femmes font du cabanon un espace bien à elles.



La remise de jardin a été dépoussiérée et est devenue bien plus qu’une place pour ranger les outils et la tondeuse. Certains l’ont transformée en atelier. D’autres, en bureau à faire rougir d’envie ceux qui travaillent dans un cubicule.

De plus en plus de femmes, un peu partout sur la planète, changent la vocation du cabanon au fond de leur jardin. Elles créent ainsi un endroit pour créer, brasser des affaires, ou simplement relaxer. Il n’y a pas de règles, l’espace peut être utilisé comme elles l’entendent, du studio de yoga à la bibliothèque en passant par le mini-spa. Puisque le cabanon ne remplace pas la maison, les rénovations n’ont pas non plus besoin d’être élaborées. La décoration, de son côté, est souvent rustique ou champêtre, mais encore là, il n’y a pas de limites.

Signe de sa popularité, le nombre de cabanons achetés par des femmes a bondi de 50% en Angleterre l’an dernier, selon une étude. Quelques livres (surtout en anglais pour le moment) ont aussi été écrits sur le phénomène. On retrouve notamment sur les tablettes A Woman’s Shed de Gill Heriz ou She Sheds publié par la maison d’édition australienne Affirm Press. C’est sans compter les groupes Facebook, les comptes Instagram et les innombrables épingles sur Pinterest qui leur sont consacrés. Il y a même une émission de télé sur le sujet.

Avec la réduction des disparités entre les sexes et la disparition graduelle des rôles traditionnels, le concept peut paraître étonnant. N’empêche que la She Shed gagne du terrain, peut-être en partie dû au fait que plus de femmes qu’auparavant deviennent entrepreneures et travaillent de la maison.

Voici trois exemples qui font rêver.

Un cabanon de conte de fées

alt="she-shed-sandra-foster"

S’il y a une reine du cabanon, c’est elle. Sandra Foster et son ancienne cabane de chasse transformée en mini-maison victorienne ont notamment reçu l’attention du New York Times, qui lui a consacré un article en 2010. Son refuge tout blanc dans le nord de l’État de New York est très féminin. On y retrouve des guirlandes de papier de soie, un lustre de cristal et des piles d’assiettes ornées de boutons de rose. Pas étonnant que ce soit exactement comme l’endroit qu’elle avait imaginé à 15 ans.

Loin de l’agitation, Sandra Foster dit qu’elle en profite pour «créer de l'art et des décorations, s’occuper de ses deux chiens maltais, prendre des photos pour son blogue, jardiner, lire, manger de la crème glacée ou faire la sieste».

Un studio d’artiste

alt="she-shed-Janene-Waudby"

La céramiste britannique Janene Waudby s’est conçu un espace pour créer dans sa cour en banlieue de Londres. Elle a fait construire sur mesure son atelier par une entreprise spécialisée dans le domaine, Sanctum Garden Studios. Avec ses grandes fenêtres à l’avant et à l’arrière, l’endroit est très lumineux.

Janene savoure la liberté que lui apporte son studio. Selon elle, pouvoir mettre la musique au volume qui lui plait, y rester aussi longtemps qu’elle le désire et avoir un endroit où elle ne pense qu’à son métier ont vraiment amélioré son processus de création.

Un espace polyvalent

alt="dominique-lobjois"

Dans le fond de son jardin à Los Angeles, la décoratrice Dominique Lobjois a construit un cabanon de 108 pieds carrés qui lui sert à la fois de remise, de studio et même parfois de chambre d’amis. Les murs extérieurs en cèdre recyclé sont parés de verdure. La porte, les fenêtres et les planches de bois qui recouvrent l’espace intérieur ont toutes été récupérées par Dominique lors de la rénovation de sa maison.

L’électricité, l’eau courante et l’isolation lui permettent d’utiliser cet endroit polyvalent tout au long de l’année. L’endroit est si invitant que tout le monde veut y passer du temps, selon elle.