Architecture et urbanisme: des tendances (encore) à surveiller
Depuis les débuts d’Avenues.ca, nous avons publié près de 150 articles sur l’architecture, le design et l’urbanisme. Alors que l’année tire à sa fin, c’est l’occasion de revisiter certaines tendances des dernières années qui sont toujours d’actualité.
Pour des villes résilientes
Ce texte publié en septembre 2015 soulignait l’importance d’adapter nos villes pour qu’elles soient prêtes à affronter les catastrophes naturelles. Des ouragans aux feux de forêt en passant par les inondations, les dernières années ont malheureusement démontré à quel point c’est primordial.
Lentement – trop lentement, diront certains –, les villes d’ici et d’ailleurs se mobilisent. Rotterdam mène le bal en matière de gestion de l’eau, avec toute une série de mesures pour y faire face. Montréal, elle, compte multiplier les parcs éponges dans les prochaines années.
Les villes tentent également de se rafraîchir, surtout dans un contexte où les vagues de chaleur deviennent de plus en plus courantes. Certaines misent sur la végétation et les parcs, d’autres sur les toits blancs ou encore les arbres.
Des architectes s’engagent aussi à concevoir des bâtiments durables, à opter le plus possible pour la réutilisation ou la rénovation plutôt que sur la construction. Toutes ces initiatives vont dans la bonne direction. Il faut maintenant poursuivre les efforts dans la lutte aux changements climatiques.
Ces minimaisons qu’on aime (en théorie)
On l’avoue, on a un faible pour les minimaisons sur Avenues.ca: le sujet a été abordé une première fois en 2015, puis en 2018, en 2019 et en 2020. Plusieurs «wow de la semaine» ont également présenté des modèles intéressants.
Le concept semble plaire à de nombreux Québécois. Les quartiers dédiés aux demeures en format réduit se sont multipliés dans la province et le nombre de municipalités qui acceptent ce genre d’habitations sur leur territoire ne cesse d’augmenter. Il suffit de regarder la carte interactive du Mouvement québécois des minimaisons pour s’en convaincre.
Les bénéfices, tels que l’économie de matériaux et d’énergie, le prix abordable, la densification douce des quartiers ou la possibilité de construire une deuxième unité dans la cour, sont aujourd’hui bien documentés. Les obstacles, comme les règlements de construction ou de zonage, aussi. Reste qu’entre l’attrait pour une vie dans plus petit et le passage à l’action, il y a un pas que plusieurs ne franchissent pas.
La guerre de la route
Le tout premier texte d’Avenues.ca en lien avec l’urbanisme abordait la révolution cycliste de Paris, où 11,2% des déplacements se font désormais à vélo. Le sujet fait encore la manchette, alors que le plan vélo de la capitale française vise à faire de Paris une ville 100% cyclable.
La mort du cycliste Paul Varry, tué par un conducteur de VUS le 15 octobre dernier, a ravivé les tensions. Les associations de cyclistes rapportent d’autres cas de «violence motorisée», lorsque le véhicule est utilisé comme une arme, ne serait-ce que pour intimider un autre usager de la route. Pour améliorer la cohabitation parfois difficile sur le bitume, on a d’ailleurs déniché des idées inspirantes.
La mairesse Anne Hidalgo a rendu hommage au jeune homme en rappelant que «l’avenir n’appartient pas aux voitures, il appartient aux mobilités douces et actives. Des mobilités qui préservent les vies et notre environnement.»
Au Québec, le débat se poursuit aussi. Si plusieurs Montréalais se réjouissent de l’aménagement de nouvelles pistes cyclables, la nouvelle ne fait pas que des heureux. Les résidents de Parc-Extension sont par exemple divisés sur l’ajout de pistes cyclables sécuritaires dans leur quartier. Un regroupement de citoyens compte pour sa part déposer bientôt une poursuite contre la Ville de Montréal, qui selon eux «impose» des projets de pistes cyclables au détriment de la qualité de vie.
Le gouvernement de l’Ontario lance de son côté ce qui ressemble à une guerre aux vélos: il dépensera ainsi 48 millions de dollars pour démanteler trois pistes cyclables à Toronto.
Des solutions à la crise du logement
Pénurie de logements abordables, coûts des loyers qui ne cessent d’augmenter, diminution des mises en chantier et surenchère immobilière: la crise du logement n’est pas nouvelle, mais elle s’accentue, ici comme ailleurs. Et la question donne du fil à retordre aux villes et aux élus.
Montréal espère par exemple plus que tripler le nombre de logements «hors marché» d’ici 25 ans sur son territoire. Dans la même veine, la France s’est engagée à ce que 20% de ses logements soient «non marchands», en jumelant l’achat d’immeubles et la construction de nouveaux bâtiments. C’est déjà le cas au Danemark, un pays qui a de plus nationalisé les prêts hypothécaires dans les années 1980.
La Finlande mise aussi sur une offre suffisante de logements sociaux. Helsinki en possède 60 000. Un habitant sur sept vit ainsi dans un logement appartenant à la Ville.
Le Japon, qui contrôle le zonage à l’échelle du pays et permet plus facilement à la construction de logements de suivre la demande, réussit pour sa part à garder les prix de location des logements relativement abordables. Toutes ces solutions pourraient inspirer le Québec.