Photo: Unsplash, Adrian Williams
7 septembre 2016Auteure : Emilie Laperrière

Urbanisme

Des idées pour encourager le vélo en ville

Montréal est souvent le théâtre de nombreux accidents routiers impliquant des cyclistes. Comment peut-on améliorer la cohabitation, encore difficile, sur les routes?



Le vélo est un moyen de transport intelligent en ville. De nombreuses études démontrent les avantages environnementaux, sociaux et économiques du cyclisme urbain. Des chercheurs danois ont même constaté que pour chaque kilomètre pédalé, la société reçoit un bénéfice net de 23 cents, alors que pour chaque kilomètre parcouru en voiture, nous souffrons d’une perte nette de 16 cents. Encore faut-il que les cyclistes se sentent en sécurité. Plusieurs villes l’ont compris. Avenues a déniché quelques idées venues d’ailleurs pour inspirer nos leaders.

L’exemple de Copenhague

Difficile de parler de vélo en faisant abstraction de Copenhague. La capitale danoise se retrouve presque systématiquement en tête de liste des villes accueillantes pour les cyclistes. Et pour cause: tout est fait pour encourager les cyclistes à Copenhague.

Les feux de circulation sont notamment synchronisés à 20 km/h, vitesse des cyclistes. Ceux-ci peuvent donc rouler longtemps sans mettre le pied à terre. Les bandes cyclables qui marquent les carrefours ne peuvent être ignorées. La région compte 1000 kilomètres de voies séparées et réservées aux vélos, souvent à sens unique. En 2012, la première autoroute pour les vélos a également été inaugurée. Pour sécuriser davantage les cyclistes, la ville mène présentement un projet pilote à quelques intersections, où ils peuvent partir quelques secondes avant les voitures.

Signe d’une planification sensée, Copenhague est la ville la plus sûre du monde pour les vélos. On y recense seulement 0,3 accident mortel pour 10 000 déplacements quotidiens.

Photo : Unsplash, David Marcu
Photo : Unsplash, David Marcu

La technologie à la rescousse

Strava, une application d’abord conçue pour aider les coureurs et les cyclistes à suivre leurs itinéraires, est en train de devenir une source de données précieuse pour les urbanistes qui veulent démontrer l’impact des pistes cyclables et des nouveaux chemins. À Seattle, par exemple, les cartes de l’entreprise ont contribué à faire des changements qui ont convaincu 14 000 cyclistes supplémentaires à prendre d’assaut les pistes cyclables de la ville.

Plus près de nous, à Ottawa, un gadget installé sur les vélos des policiers permet de mesurer la distance exacte à laquelle une voiture les frôle. L’appareil émet un signal sonore lorsque quelqu’un conduit à moins de trois pieds du cycliste. Jusqu’à présent, la police a seulement donné des avertissements plutôt que des contraventions. Le dispositif a néanmoins été un outil utile pour éduquer les conducteurs sur le comportement approprié à adopter envers les cyclistes.

Photo: Unsplash, Sylwia Bartyzel
Photo: Unsplash, Sylwia Bartyzel

L’expérience d’Oslo

Pour localiser les problèmes de circulation, Oslo s’est tournée… vers les enfants. La nouvelle application mobile Traffic Agent a été créée pour comprendre les préoccupations des enfants au sujet de leur sécurité. Comme son nom l’indique, l’idée est que les utilisateurs deviennent des «agents secrets» pour la capitale norvégienne. Les enfants peuvent envoyer des rapports confidentiels en se rendant à l’école, pour souligner par exemple un passage piétonnier difficile ou une zone de trafic lourd. Les chercheurs savent exactement où sont les dangers, puisque leur emplacement est suivi par GPS.

En entrevue avec le quotidien britannique The Guardian, la responsable du projet soulignait qu’avec les informations reçues, les autorités avaient déjà reconfiguré plusieurs passages et construit plus de trottoirs pour rendre la marche plus sécuritaire.

L’initiative s’aligne avec les politiques d’Oslo, qui veut se tourner vers un modèle plus durable où les cyclistes, les usagers du transport en commun et les piétons priment. La ville compte d’ailleurs bannir les voitures du centre-ville en 2019.

Pas besoin d’aller aussi loin. L’idée, dans tout ça, n’est pas de partir en guerre contre les automobilistes. C’est plutôt de rendre la vie des citadins plus sécuritaire, un aménagement à la fois.


Pour en savoir plus

The Key To Making Cities Safer: Protected Bike Lanes And Bike Shares

Charlie Sorrel

8 août 2016

Fast Company

La révolution cycliste de Paris

Emilie Laperrière

11 mai 2015

Avenues