Tourisme: 2018, l’année des solutions?
Chaque année, ITB Berlin, plus important rendez-vous des professionnels du tourisme, fait beaucoup jaser la planète Tourisme. Alors que l’événement vient tout juste de se terminer, tour d’horizon des nouvelles qui ont fait la manchette au cours des derniers jours.
Du 6 au 10 mars, de nombreux experts se sont prononcés sur une foule de dossiers chauds, dont le surtourisme, l’environnement et les tendances qui se dessinent pour les prochains mois. Tous les offices de tourisme de la planète étaient également représentés dans ce mégasalon qui accueille autant les professionnels de l’industrie que les visiteurs, y compris des destinations comme le Togo et Haïti.
Événement idéal pour les grandes annonces, ITB est aussi l’endroit privilégié par certains activistes pour faire des coups d’éclat.
Plus de touristes… une bonne nouvelle?
Alors que le nombre de voyageurs n’a jamais été aussi grand, l’industrie s’inquiète maintenant du surtourisme, particulièrement dans des villes comme Venise, Barcelone et Dubrovnik. «Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), dépendante de l’ONU, les arrivées de touristes internationaux ont bondi de 7% en 2017 pour atteindre un total de 1,322 milliard, contre une hausse située annuellement autour de 4% depuis 2010», rapporte RTBF.
La bonne nouvelle est que les voyageurs ont repris confiance malgré la menace d’attentats et de catastrophes naturelles. La mauvaise? Tout ce beau monde se rue vers les mêmes destinations, ce qui n’est pas sans causer certains problèmes, à commencer par le ras-le-bol des populations locales. «L’industrie doit trouver rapidement des solutions», croit Rolf Freitag, directeur du cabinet IPK international, qui publie une étude sur les chiffres du tourisme dans le monde tous les ans avant l’événement.
«Il est donc urgent d’agir, croit aussi Le Figaro: l’année écoulée a été marquée par d’inattendus mouvements de rejet du tourisme de masse.»
Les croisières sont particulièrement pointées du doigt. À Venise, l’accès sera limité pour les immenses paquebots régulièrement décriés au cours des dernières années. La ville compte également mettre en valeur des sites touristiques secondaires, histoire d’éviter les embouteillages de touristes en délire sur la place Saint-Marc.
La prise de conscience semble globale. Ainsi, le voyage écoresponsable n’est plus marginal, mais bien en voie de devenir un standard. Limiter au maximum son empreinte environnementale devient nécessaire, à un moment où on ne s’est jamais autant déplacé.
Destinations montantes
Parmi les surprises de ce salon, mentionnons la popularité soudaine de la Cisjordanie occupée, où l’artiste Bansky a ouvert un hôtel en 2017. Le nombre de visiteurs passant au moins une nuit dans ce coin de pays a augmenté de 57,8% au cours du premier trimestre de l’an dernier.
L’Égypte et la Tunisie ont aussi le vent dans les voiles. Le retour des liaisons aériennes au pays de Cléopâtre a permis une croissance de 51%. La Tunisie mise pour sa part sur la formule «tout compris», qui semble remporter un franc succès (32,5% d’augmentation).
Les destinations nordiques, qui comptent de plus en plus d’adeptes, seront-elles un jour victimes de surtourisme? Certains prétendent que c’est déjà le cas en Islande. En ce moment, la Laponie et le Groenland ont la cote.
D’autres tendances à surveiller
Voyageurs en solo, vous n’êtes plus… seuls! Une étude réalisée par Booking.com a démontré que les femmes représentent 63% des bourlingueurs qui font cavalier seul. Même si la tendance a commencé à prendre de l’ampleur en 2014, on a observé, en 2017, l’arrivée de guides spécialement destinés à ces voyageurs.
Déjà fort populaire, la tendance du «bleisure», soit la combinaison des voyages d’affaires avec quelques jours de vacances, ne fera que s’accentuer, croient les experts. La Thaïlande, privilégiée depuis de nombreuses années par les «technomades», souhaite asseoir sa position de leader en la matière. Les îles les plus reculées devraient bientôt être connectées à Internet. De quoi donner envie de transporter son bureau à l’autre bout du monde sur-le-champ!