Noël en culture pour petits et grands!
J’aurais pu vous conseiller cinquante et quelques bouquins à lire durant vos vacances. Je me reprendrai bien quelque part. Étant donné que j’ai besoin d’une pause de lecture bien méritée, j’emmène mes petits et mes amis faire plein d’affaires très excitantes, entre deux sprints de visionnement de séries en rafales et de dégustations de restes de tourtières et de tasses de chocolat chaud. Voici ma sélection, qui s’adresse autant aux parents qu’aux oncles et tantes, grands-parents et adultes au cœur pur. Suivez-moi et, comme disait ma grand-mère, «on se reposera quand on sera morts».
Ma petite boule d’amour
Commençons avec ce titre mignon, qui est d’abord celui d’un album jeunesse paru en 2013 aux éditions La Bagnole, écrit par une Jasmine Dubé (Norbert le petit chevreuil, Le jouet brisé) aussi talentueuse qu’imaginative et illustré par Jean-Luc Legendre. Puis, l’auteure, qui travaille aussi en théâtre jeune public, présente désormais son histoire sur la scène de la Maison Théâtre (pour les petits de 3 à 6 ans, jusqu’au 7 janvier).
Il ne reste que quelques billets pour assister à cette histoire d’une durée de 45 minutes dans laquelle, sur les planches, l’auteure elle-même, un musicien et un ours mal léché et grognon depuis que son ourse l’a quitté, tentent de retrouver le petit ourson qui cherche désespérément un papa. Tout le monde en aura les larmes aux yeux et ça file à la vitesse de l’éclair… même pas le temps d’avoir faim ou envie de pipi!
Tohu-Bohua au pays des jouets
Causant d’envies diverses, c’est fou ce que j’aurais donné quand j’étais enfant pour manger la maison d’Hensel et Gretel! Imaginez-vous donc qu’à l’aube de 2018, il est désormais possible d’entrer dans les contes de fées. Rien de moins.
Ce récit ainsi que Le petit chaperon rouge, Jacques et le haricot magique, La petite sirène et Cendrillon s’ouvrent aux petits et grands visiteurs et sont réinterprétés dans un espace immersif et ludique dans lequel, pour conjurer le mauvais sort lancé par la fée Carabosse, les enfants doivent mettre à profit leur sens de l’observation. Ça se passe jusqu’au 18 mars au Musée McCord, à l’exposition Tohu-Bohu au pays des jouets.
Les pères Noël au musée!
Au Musée Stewart de l’île Sainte-Hélène, jusqu’au 7 janvier, ce sont plutôt les pères Noël qui débarquent, en mode figurines puisqu’elles seront une trentaine à représenter le célèbre personnage à la barbe blanche à travers une très précieuse collection et un château animé qui recréent une soirée de bal. Tout pour faire rêver et atténuer la morosité climatique. L’entrée est gratuite pour les moins de 12 ans et de 5$ seulement pour les autres.
Cinoche et animaux
Du côté du cinéma, si, comme moi, vous vous êtes endormis pendant Mon petit poney, voire pire, si vous avez ronflé sur Le monde secret des émojis, vu pour faire plaisir à ma tendre nièce de 10 ans, vous me remercierez de vous avoir conseillé le Coco des films Walt Disney. Du grand cinéma d’animation. Vraiment. Avec en arrière-plan la thématique de la fête des Morts, qui revêt une grande importance au Mexique et qui, vieille d’environ 3 500 ans, a donné lieu à plusieurs traditions qui «facilitent» l’acceptation de la mort de ceux qu’on aime.
Coco, c’est l’histoire de deux complices qui font un voyage extraordinaire aux pays des morts. Rien de glauque ici, juste du délire, des rires, de l’émotion, de bonnes répliques et un propos sensé en arrière-plan. J’ai rarement vu un «produit» Disney aussi bien peaufiné. Et, ce qui n’est pas pour me déplaire, c’est nul autre que Gael Garcia Bernal qui interprète la voix de Hector, l’attachant filou. Bref, tout dans ce film très coloré fonctionne, y compris l’éveil aux dimensions de la mort que ça peut engendrer chez les tout-petits qui commencent à poser des questions… Mon Ophélie a 4 ans et elle me parle chaque jour de Coco au pays des « quelettes ». Cute de même.
Le zoo...d'hiver
Plus cutes encore que les «quelettes», et bien en chair ceux-là, les animaux ont le cœur à la fête, eux aussi, à quelques jours de Noël, et accueillent leurs visiteurs au Zoo de Granby, tous les jours, du 26 décembre au 25 mars. Lamas, zèbres, tigres de l’Amour, léopards des neiges, macaques japonais, wallabies et autres de leurs copains sont là, ainsi que, pas pour eux, mais pour le Carey Price qui sommeille en vous, une patinoire réfrigérée de 300 mètres carrés.
Revue et corrigée... un classique
Bien réveillés par le froid de Granby, vous aurez les idées claires pour assister à un récapitulatif pas ordinaire de l’année qui se termine. Personnellement, il m’arrive rarement de rire au théâtre, à part peut-être durant Revue et corrigée au théâtre du Rideau Vert qui, année après année, amène son lot de punchs, de costumes, de chansons et d’interprétations de haut calibre.
Avec Marc Saint-Martin, Julie Ringuette, Benoit Paquette, Martin Héroux et Suzanne Champagne, pour qui j’ai un gros faible, dans une mise en scène de René Simard, cette bande de fous est sans limites dans l’art de revisiter l’actualité de la dernière année de manière humoristique. Bien sûr, il y a Trump, Kim Jong-un, Denis Coderre, Valérie Plante, mais il y a aussi les grands malaises de l’année du côté des inconduites sexuelles avec la ribambelle de noms qui vous viennent en tête à ce sujet chaud.
Comment traiteront-ils tous le tout? Très hâte de voir ce qu’ils en feront. Ça prend nuances et jugement, il me semble, pour ne pas faire grincer des dents les gens du public. D’une durée de 1h30, sans entracte, au Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 6 janvier. Quant à ce spectacle, allez-y sans les petits, bien sûr, mais les ados, eux, apprécieront autant que vous, sinon plus, et c’est une agréable manière de revoir avec eux les événements marquants de l’actualité.
Je craque pour…
Lumières d’hiver d’Emilie-Claire Barlow
Noël ne serait pas Noël sans mes traditionnels albums fétiches comme Christmas Songs by Sinatra ou Charlie Brown Christmas. À ceux-là s'ajoute Lumières d’hiver, le plus récent album bilingue jazzy pop de chambre de la chanteuse canadienne Emilie-Claire Barlow.
J’ai été charmée de réentendre dans son interprétation à elle le Marie-Noël de Robert Charlebois et As-tu vu le père Noël? de Jacques Blanchet, sans compter I’ll Be Home for Christmas de Walter Kent et Kim Gannon, ainsi que River de Joni Mitchell. Aussi, 17 musiciens et choristes l’accompagnent. Du bonbon glacé.