Ça y est, nous en sommes là. Enfin, presque. Noël. Question de faire quelques pas dans cette direction, et, si le cœur vous en dit, de pomponner ce dernier en prévision des Fêtes, je vous présente quelques activités culturelles (de Noël ou pas) à inscrire ici et là à l’agenda, entre deux croquées de chocolat du calendrier de l’Avent.

2015 Revue et corrigée

Je tente la plupart du temps de voir Revue et corrigée, la revue humoristique de l’année présentée au Théâtre du Rideau Vert de la rue Saint-Denis depuis onze ans. La formule a fait ses preuves, l’équipe est rodée, je pense surtout aux excellents Marc St-Martin, Suzanne Champagne, France Parent et Martin Héroux qui sont là depuis plus longtemps et qui connaissent la machine. Se sont joints à eux les acteurs Julie Ringuette et François Maranda, qui interprètent les textes de Jean-Philippe Durand, Simon Leblond, Nadine Massie, Pascal Roberge, Guillaume St-Onge et René Brisebois à la script-édition. Alain Zouvi reprend de nouveau les rênes de la mise en scène avec son habituel talent de chef d’orchestre et un bon jugement. Reste à voir sur quels événements de l’actualité ils ont choisi de s’arrêter ce coup-ci. Les jeux sont faits et les rires seront abondants, parole de fille qui n’a pas le rire facile…

Du 24 novembre 2015 au 9 janvier 2016, Théâtre du Rideau Vert

Patrick Bernatchez au MAC

Autre artiste québécois pour qui la notion de temps est à l’avant-plan de l’œuvre, Patrick Bernatchez est doté d’un talent fou pour traduire en images le passage du temps, obsession de notre époque et grande quête de compréhension chez plusieurs… Difficile donc de ne pas être touché par l’exposition Temps inachevés, qui lui est consacrée jusqu’au 10 janvier au MAC, en coproduction avec Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, en partenariat avec Argos – Centre for Art and Media, Bruxelles, et The Power Plant Contemporary Art Gallery, Toronto. Au total, dessins, photographies, films, créations sonores ou installations issus de deux de ses ensembles majeurs sont données à voir.

Jusqu’au 10 janvier au Musée d’art contemporain de Montréal

Les violons du Roy

Pour nos lecteurs du côté de Québec, Les violons du Roy mettent à l’honneur les mots de l’écrivaine Hélène Dorion , femme de cœur dont les textes sont vibrants d’intelligence et de lucidité. Des musiques choisies précisément pour mettre en relief les réflexions de l’auteure rendront grâce aux extraits de ses livres. Aux dernières nouvelles, c’était quasi complet dans la salle d’Youville du Palais Montcalm. Pas étonnant.

Le 26 novembre aux Violons du Roy de Québec

Retour sur le Salon du livre 

Plusieurs autres écrivaines et écrivains du Québec et d’ailleurs étaient réunis la semaine dernière alors que la 38^e édition du Salon du livre de Montréal battait son plein à la Place Bonaventure. Je le répète souvent, mais pour les auteurs, ce Salon, le plus gros dans la province, est un peu comme le gala des Olivier pour les humoristes, l’ADISQ pour les chanteurs et musiciens, le gala ARTIS pour les gens de l’industrie de la télé… Quant au gala de la FPJQ des journalistes du Québec, où est notamment remis le célèbre Judith-Jasmin, il tombe toujours en même temps que le SLM, faudrait tellement que ça change pour aider les journalistes qui signent des livres, et il y en a beaucoup, presque autant qu’il y a de grosses vedettes qui publient leurs états d’âme, à pouvoir vivre les deux événements…

C’est toujours touchant pour un auteur de rencontrer ses lecteurs. Ça donne lieu à des moments parfois cocasses, étranges, voire malaisants, souvent exaltants et toujours humains. Dans cette vaste faune réunie parmi les livres, c’est aussi l’occasion de tâter le pouls de la société, de la voir interagir, choisir ses lectures, hésiter entre un livre de recettes, une histoire de justicière que l’auteur qualifie de «triple best-seller» (j’ignore complètement la signification de ce terme…) ou un recueil de poésie. Je craque chaque fois pour ces petits qui traînent une vingtaine de dollars en poche et qui tentent d’acheter le plus de livres possibles pour ce montant.

J’ai moi-même été beaucoup en séances de dédicaces. Gros coup de cœur pour deux jeunes femmes de dix-sept ans, une délicate avec des yeux maquillés à la Amy Winehouse et l’autre plus ronde avec tatoos et piercings au visage, qui m’ont demandé de signer mon livre :

Fille #1:  Écrivez «Pour Julie et Geneviève»

Moi: Avec plaisir…

Fille #2: Non, écrivez pour Julie et Jack, je n’aime pas les prénoms sexués.

Moi: OK. Vous allez vous l’échanger, j’aime ça.

Fille #1: Non, on fait tout ensemble, on va donc le lire collées- collées.

Moi: Ohhh! Vous formez un beau couple (avec mon ton de matante).

Elles sont reparties main dans la main en me faisant réaliser qu’à leur âge, il y a juste vingt ans de cela, je n’aurais jamais pu vivre au grand jour une relation homosexuelle avec autant de simplicité et de naturel devant des milliers de quidams. Ça m’a rassuré sur l’ouverture d’esprit québécoise en ces temps moroses.

Je craque pour…

• L’album Hochelage mon quartier, éd. La Bagnole

Il y a près de deux ans, l’auteure et poète haikiste Jeanne Painchaud qui anime des ateliers d’écriture auprès des adultes et enfants est allée à la rencontre de petits de l’école primaire Saint-Clément dans le quartier Hochelaga. Elle
leur a demandé d’écrire de courts poèmes. Quelques-uns ont été sélectionnés pour apparaître dans ce livre auquel a participé aussi l’illustrateur Rogé qui a fait le portrait de certains de ces jeunes. Le résultat est impressionnant. Pour chaque exemplaire vendu, 1$ est remis à la Fondation du Dr Julien.