Photo: Jamie Street, Unsplash

L’actualité du plein air au congrès de Québec Aventure Plein Air

Les activités en nature sont plus que jamais à la mode et le récent congrès de l’organisme Québec Aventure Plein Air atteste de cette popularité grandissante, avec quelques bons défis à relever.



Il y a quelques jours, j’ai assisté au congrès annuel de Québec Aventure Plein Air, réseau spécialisé en tourisme d’aventure, écotourisme et tourisme de nature, et qui regroupe les entreprises membres d’Aventure Écotourisme Québec (AÉQ) et de l’Association des parcs régionaux du Québec (PARQ). C’était l’occasion de vérifier à quel point ces deux organismes ont le vent dans les voiles, non seulement à cause de l’engouement des Québécois pour le plein air, qui s’est accéléré à la faveur de la pandémie et des limitations liées aux voyages internationaux, mais aussi en raison d’un bon appui gouvernemental. Ce fut en outre une mine d’informations aussi bien sur la vitalité, les ambitions et défis du secteur du plein air au Québec que sur ceux qui vous proposent partout dans la province des expériences à vivre en nature sur quatre saisons.

Des chiffres éloquents

La professionnalisation des entreprises québécoises œuvrant dans le secteur du plein air – gage de sérieux pour leurs clients – est garantie par une accréditation «qualité-sécurité» de haut niveau délivrée par AÉQ et qui est devenue une condition pour l’obtention de subventions gouvernementales. De plus en plus de parcs régionaux reçoivent aussi de leur propre association un sceau pour la qualité des expériences plein air proposées et leurs bonnes pratiques, y compris en matière de gestion des risques et de développement durable.

«On ne saurait trop recommander aux clients de commencer leurs recherches d’activités sur le site même de Québec Aventure Plein Air, lequel a dépassé les 1,6 million de pages vues, avec une hausse de 40% de clics depuis un an, rappelait Pierre Gaudreault, directeur général d’AÉQ. Nos membres, notait-il, recevaient une clientèle à 41% hors Québec avant la COVID», et leur situation n’a pas été facile durant la pandémie, même si les Québécois ont compensé cette perte pour plusieurs.

«En tant qu’organisation sectorielle, nous avons aussi fait un bond gigantesque en 2021 en passant de 125 à 185 entreprises membres d’AÉQ», ajoutait-il en se félicitant du soutien du gouvernement au travail de cette association touristique sectorielle qui a fêté ses 30 ans en 2020.

Son alliée – l’Association des parcs régionaux du Québec – célèbre pour sa part cette année ses 10 ans d’existence. «Nous avons également connu une croissance exponentielle et le lien avec AÉQ nous a donné un vrai coup de turbo», estimait son président, Stéphane Michaud, en précisant que l’association compte désormais 70 membres sur un potentiel de 120. Pour donner la mesure de l’importance de ce réseau de parcs régionaux, il avance le chiffre de 20 millions de jours-visites au cours de la dernière année, avec plus de 100 millions de dollars de retombées économiques locales et 6000 emplois à la clé!

Photo: AEQ/ V. Bélanger

Les défis de l’heure

Le secteur du tourisme en nature ne manque ni d’ambitions pour répondre à la demande, ni de défis à relever. S’adapter en intégrant dans ses opérations les principes d’un développement touristique responsable et durable est le premier d’entre eux. À cet égard, il faut s’attendre à quelques changements d’importance dans les parcs régionaux dès l’an prochain sans doute.

Le 26 octobre, la ministre québécoise du Tourisme, Caroline Proulx, a en effet annoncé un programme de cinq millions de dollars pour le développement de l’offre touristique des parcs régionaux, leur laissant jusqu’au 5 décembre pour lui présenter des projets porteurs visant la création ou l’agrandissement d’infrastructures (accueil, blocs sanitaires, etc.), une offre d’hébergement, d’activités, de services de location de matériel…

La mesure a été accueillie par les parcs régionaux comme une bouffée d’air frais. «Tous nos parcs ont besoin d’infrastructures et ce programme est bienvenu», soulignait Stéphane Michaud. La ministre Caroline Proulx, présente au congrès, les a invités à faire «exploser» les candidatures au programme afin de pouvoir «demander un autre cinq millions au Conseil du Trésor» pour l’an prochain. 

Photo: AEQ/ A. Lévesque

Incubateur nordique et fonds plein air-planète

AÉQ a ses propres grands chantiers, qu’elle mène dans le cadre d’une entente renouvelée avec le ministère du Tourisme. L’un d’eux est un «incubateur-accélérateur nordique» pour développer des activités de plein air au nord du 49e parallèle, en partenariat avec Tourisme Autochtone Québec et la Fédération des pourvoiries du Québec.

Un autre est la fructification du Fonds Plein Air 1% pour la planète. Dix-huit entreprises membres se sont déjà engagées à y verser 1% de leur chiffre d’affaires pour soutenir des projets d’ONG québécoises pour la protection de la nature et l’adaptation aux changements climatiques ainsi que des entreprises de nature et d’aventure pour la mise en place d’actions de développement durable. L’agence Authentik Canada est la plus récente à avoir adhéré au fonds, aux côtés par exemple de Karavaniers, Kinadapt, La Navette Nature, le Tyroparc ou la Vallée Bras-du-Nord.

Une somme de 45 000$ a ainsi été distribuée cette année, notamment au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins et à la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (SNAP-Québec), ainsi qu’à l’organisme Les Pages Vertes pour un projet visant à aider les membres d’AÉQ à obtenir une cote écoresponsable et à se doter d’un plan d’action en développement durable. En faisant affaire avec les participants au fonds ou avec ceux répertoriés dans Les Pages Vertes, vous ferez vous aussi votre part!

Photo: AEQ/ V. Bélanger

Appel de la SNAP-Québec aux parcs régionaux 

Le projet du Québec d’avoir 30% de son territoire en aires protégées d’ici 2030 n’est pas facile à réaliser. «Actuellement, on en est à peine à 17% et la plus grosse partie se trouve au nord du 49e parallèle», rappelait Delphine Favorel, responsable des projets d’aires protégées pour le sud du Québec à la SNAP-Québec. C’est là que le bât blesse et qu’il faut intensifier le travail en commençant par quelque «80 projets oubliés et qui totalisent plus de 2000 km2». L’existence de licences pétrolières et gazières ou de permis d’exploitation forestière constitue un frein majeur à leur transformation en aires protégées. Pour accélérer la cadence, la SNAP-Québec a demandé au congrès l’aide des parcs régionaux afin d’identifier des projets stratégiques de futures réserves naturelles. Le cas du mont Kaaikop, dans les Laurentides, et celui de la forêt Ouareau, dans Lanaudière, ont notamment été évoqués. Pour l’amateur de plein air, il est clair que le statut d’aire naturelle ou d’aire protégée d’un site est un plus.

Prix d’excellence plein air 2021 

  • Attitude Nordique-plein air, dont nous avions testé en juin dernier sur la Côte-Nord une excursion enlevante en kayak de mer et tyrolienne, suivie d’une dégustation de produits du terroir, remporte le prix dans la catégorie «produits et services de qualité».
  • Le lauréat de la catégorie «bonnes pratiques environnementales» est Contact Nature, entreprise écotouristique du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
  • La Base de plein air Sainte-Foy est distinguée pour son «innovation en situation de crise» pendant la pandémie.
  • Le parc régional de la Montagne du Diable, qui vient de compléter une nouvelle phase de développement dans les Hautes-Laurentides, remporte le prix dans la catégorie «rayonnement régional».
  • Le parc régional de la Rivière Gentilly, dans le Centre-du-Québec, est récompensé pour ses «bonnes pratiques de gestion des bénévoles».
  • Opérant au Saguenay–Lac-Saint-Jean, le Parc Aventures Cap-Jaseux se distingue lui pour ses «bonnes pratiques en ressources humaines».
  • Le lauréat de la catégorie «partenaire» est cette année SiriusMEDx, leader en secourisme en régions éloignées dont les formations scrupuleuses fournissent une aide précieuse aux guides québécois et aux clients que nous sommes.
  • Enfin, le prix honorifique Sylvie-Marois est allé cette année à Louise Séguin, pleinairiste accomplie avec laquelle j’ai navigué il y a longtemps lors d’un tour de l’île Verte en kayak de mer. Au sein de Tourisme Québec comme ensuite, elle a travaillé fort à la reconnaissance officielle d’Aventure Écotourisme Québec et à la mise en valeur du tourisme autochtone au Québec. Elle continue à y œuvrer dans la région Eeyou Istchee Baie-James.

À l’agenda du plein air

La SÉPAQ ouvre les 13 et 14 novembre ses réservations pour l’été 2022 pour le camping et les prêts-à-camper, avec un horaire différent selon les parcs et établissements touristiques.